Test de Monochrome Mobius : Rights and Wrongs Forgotten [PS5]

Développeur de la série de visual novel/tactical-RPG Utawarerumono, Aquaplus a décidé de se lancer dans le JRPG. Noble intention surtout en réutilisant l’univers de leur saga fétiche. Néanmoins ce n’est pas un exercice facile car il faut attirer les fans mais également les autres fans de JRPG (dont votre serviteur fait partie). Alors que vaut ce Monochrome Mobius : Rights and Wrongs Forgotten ? Réponse tout de suite sans aucun filtre et avec l’oeil de quelqu’un qui ne connait absolument pas Utawarerumono.

Monochrome Mobius : JRPG à l’essai

Un univers travaillé

Monochrome Mobius propose un monde nommé Yamato. On y incarne le jeune Oshtor, jeune guerrier du village d’Ennakamuy qui rencontre une jeune femme nommée Shunya et qui lui explique qu’elle connait son père. Ce dernier, censé être mort des années plus tôt, serait également le père de Shunya. Intrigué, Oshtor décide de l’aider à retourner dans sa contrée natale : Arva Shulan. Ce sera évidemment le point de départ d’une grande aventure à travers Yamato. On pourra y croiser de nombreux personnages, plus ou moins importants, qui guideront nos deux héros dans leur quête. L’univers de Monochrome Mobius est vraiment agréable. On sent clairement l’influence du Japon médiéval dans le pays de Yamato et le tout est vraiment agréable à parcourir. La magie fait partie intégrante du monde et les armes utilisées sont principalement blanches (katanas, lances…). On est donc en terrain connu.

Le méchant masqué est un grand classique du JRPG.

 

Technique mi-figue mi-raisin

Si l’univers de Monochrome Mobius est bien retranscrit à l’écran, il faut bien avouer que l’aspect technique n’est pas forcément au top niveau. Sans être moche (loin de là) on sent que les ressources ont été allouées aux personnages et décors principaux. La plupart des PNJ par exemple font tâche à côté de notre personnage. Un peu dommage car cela tend à casser un peu l’immersion. Si les villes sont plutôt petites (même la capitale) on peut se rattraper sur les donjons et le reste des lieux à visiter qui sont clairement bien plus « open world » (même si ce n’en est pas un). On a ainsi droit à de chouettes panoramas par moments même si globalement on reste dans du classique niveau direction artistique. Les combats sont plutôt statiques et un peu mous, le tout dû notamment à des animations un poil rigides. Néanmoins, visuellement, les différentes magies ou attaques sont plutôt bien réalisées.

Certains panoramas sont vraiment sympathiques.

Côté positif je mentionnerai les musiques et les doublages japonais qui sont vraiment très bons. Dommage toutefois que les textes ne soient qu’en anglais. Je trouve qu’en 2023, vu l’accueil du marché français au JRPG depuis des décennies, il aurait été de bon ton de proposer des textes en français. Mais d’un autre côté NIS ne possède pas les finances d’un Square Enix donc soyons indulgents et contents de voir débarquer un titre comme ça dans nos contrées. Monochrome Mobius possède également de jolis artworks (vous pouvez en voir sur les images qui illustrent ce test) mais encore une fois le tout est contrebalancé par le fait que la plupart des dialogues sont statiques, sans même avoir les modèles de nos personnages à l’écran. On s’y fait mais honnêtement cela manque un peu de dynamisme.

Les adversaires sont plutôt variés.

Des combats classiques

Le point central de tout JRPG qui se respecte ce sont les combats bien évidemment. Et là-dessus, Monochrome Mobius tente des choses. Loin du simple tour par tour comme on pourrait le croire, Aquaplus a fait le choix de trois anneaux sur lesquels se déplacent les icones de nos personnages et des ennemis. Il faut en fait trouver le moyen d’aller sur les anneaux intérieurs car ils sont plus petits et de fait, le personnage en fait plus vite le tour et donc attaque plus souvent. On peut ainsi stun un adversaire et le frapper pour se déplacer ou bien faire monter une jauge qui donne accès à l’Overzeal, qui permet de basculer sur un anneau plus petit. On notera aussi la présence de gemmes qui apparaissent sur les roues et peuvent ainsi par exemple soigner nos personnages.

A partir du chapitre 5 on peut avoir une monture. Pratique.

Si l’idée est sympa, dans les faits il est parfois difficile de faire ce que l’on veut. La faute à des icones qui parfois se chevauchent un peu ou au fait que certaines attaques ne fonctionnent pas forcément comme on l’aurait voulu. Les combats ne sont pas très difficiles en soi même si un peu de tactique est toujours utile. Là où Monochrome Mobius est intelligent c’est dans l’avant-combat. Comme dans beaucoup de jeux du genre, on voit les ennemis sur le terrain et la façon de les aborder modifie l’entrée en scène. Si l’ennemi nous fonce dessus il a l’avantage mais si on l’attaque avant c’est nous. Mais ce n’est pas tout. Si notre niveau est vraiment supérieur à celui de l’adversaire alors l’attaquer sur le terrain le tue instantanément et octroie expérience et objets normalement. Une excellente idée qui permet de ne pas être interrompu par des combats à répétition et qui aide à « farmer » un peu de manière plus efficace.

A chaque niveau gagné on gagne des « Bonus Points » que l’on doit attribuer aux caractéristiques de nos personnages. Pratique.

Conclusion

Pour être honnête j’ai passé un super moment sur Monochrome Mobius mais je pense que ma méconnaissance d’Utawarerumono m’a empêché d’apprécier le titre à sa juste valeur. En l’état il est un bon JRPG avec ses qualités (durée de vie, scénario, univers…) et ses défauts (technique inégale, pas de traduction…) mais qui n’a pas vraiment de moyen de se démarquer d’autres titres plus connus. En bref je crois que le titre s’adresse avant tout aux fans de l’univers dépeint dans les autres jeux de la saga. Néanmoins à aucun moment je n’ai ressenti une lacune particulière d’être novice dans la série et c’est un excellent point qui permettra à n’importe quel fan de JRPG de s’amuser sur ce Monochrome Mobius.

Au Final...

Les Plus
  • L’univers travaillé
  • Les combats et la possibilité de les éviter
  • Le doublage japonais
  • Les musiques
Les Moins
  • La finition de certains éléments (PNJ…)
  • Pas de traduction française
  • Ne pas connaître Utawarerumono peut faire passer à côté de pas mal de références

*Ce test a été réalisé sur PlayStation 5 grâce à une version dématérialisée fournie par l’éditeur que nous remercions chaleureusement.

Romain Boutté
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