Journal Nostalgie n°47 : Legend of Dragoon [PSOne]

Journal Nostalgie saison 2

La PlayStation première du nom à su accueillir tout un tas de JRPG qui ont su surfer sur le tsunami causé par l’inoubliable Final Fantasy VII. Surtout en Europe où le genre était plutôt confidentiel jusqu’ici. Aucune surprise donc de voir un géant comme Sony tenter de voler la part du gâteau en sortant Legend of Dragoon sur sa machine phare. L’ayant adoré à sa sortie je me suis dit que sa dernière réédition sur PS4/PS5 via le catalogue des classiques était l’occasion de le refaire. Qu’en penser en 2023 ?

Legend of Dragoon : le Final Fantasy de Sony

Ce qui m’avait frappé en premier c’est qu’à l’inverse de Final Fantasy VII, les personnages étaient modélisés correctement et non en SD. Et il faut l’avouer à l’époque la claque graphique était la. Mais il ne faut pas se mentir, aujourd’hui l’aspect du jeu fait un peu tâche malheureusement et c’est dans ces moments là qu’on se rend compte à quel point les premiers jeux en 3D ont du mal à traverser les âges. Mais qu’importe, en 2000, j’étais bluffé et c’est bien ce qui compte. SCEE a choisi un univers médiéval fantastique qui s’avère très cohérent, que ce soit visuellement ou scénaristiquement. J’ai de suite accroché à l’ambiance et aux personnages, surtout que le titre démarre sur les chapeaux de roues…

Il y avait évidemment des cinématiques en image de synthèse. La norme à l’époque.

En effet le jeu nous présente Dart, sorte de mercenaire parti plusieurs années loin de chez lui pour rechercher le monstre responsable de la mort de ses parents. Alors qu’il semble rentrer dans son village natal, il s’aperçoit que ce dernier est pillé par des soldats d’une armée voisine. Ni une ni deux il affronte les soldats pour protéger les villageois encore en vie mais il se rend compte que peu d’entre eux on survécu. On lui rapporte alors que sa meilleure amie Shana a été faite prisonnière et emmenée dans une forteresse à quelques pas du village. Évidemment Dart va vouloir la délivrer et ce sera le début d’un long voyage fait de rencontres, de trahisons et de combats. Beaucoup de combats.

L’émulation peut rendre le jeu plus lisse qu’il ne l’est à l’origine.

Parce que oui on est dans un JRPG et si aujourd’hui la profusion de combats aléatoires que propose Legend of Dragoon à tendance à être bien trop élevée pour ne pas agacer, à l’époque elle était clairement dans la norme du genre. Et d’ailleurs puisque je vous parle des combats je dois bien avouer que le rythme est plutôt lent, chose qui ne m’avait pas choqué à sa sortie. C’est fou comme finalement tous les titres ne vieillissent pas de la même façon. Je dis ça parce que les combats des FF de l’ère PSOne ne m’agacent pas encore aujourd’hui (même s’il y en a sans doute trop) alors que ceux de Legend of Dragoon me laissent plus sceptique.

Les modèles 3D ne sont plus vraiment le fleuron de la technologie en 2023….

Pourtant le jeu de Sony propose un concept vraiment intéressant. En effet, les personnages débloquent de nouvelles attaques au fur et à mesure de leur évolution. Mais il faut définir celle utilisée en combat. Chaque technique fait plus ou moins de dégâts mais est aussi plus ou moins facile à réaliser. Je m’explique. Un carré envahit l’écran quand le personnage attaque et il faut alors appuyer sur au bon moment pour valider le coup et faire plus de dégâts. La première technique ne nécessite qu’une validation alors que certaines débloquées plus tard en nécessitent quatre ou cinq par exemple. Mais les dégâts ne sont pas les mêmes. De même, chaque technique fait plus ou moins monter la jauge de Dragoon.

Certains lieux visités ont vraiment un cachet particulier.

Cette jauge, qui donne son nom au jeu, permet aux différents personnages de se transformer en Dragoon. Attention, pas en Dragon comme dans un Breath of Fire par exemple. En Dragoon. En gros son apparence reste humaine mais il a désormais des ailes dans le dos et des pouvoirs affiliés à l’élément qui le caractérise (feu pour Dart par exemple). Pour pouvoir se transformer le personnage doit remplir cette jauge en réussissant des combos et chaque jauge lui permet de rester un tour en Dragoon. Il est bien évidemment possible de la faire évoluer par la suite. Les magies ne sont possibles que dans ce mode d’attaque et sont pour la plupart très impressionnantes surtout à l’époque évidemment. A noter également la possibilité de se défendre qui permet de récupérer des PV tout en se protégeant des altérations d’état. Je l’avoue, j’utilise normalement assez peu la défense dans les JRPG mais ici c’est parfaitement intégré dans le gameplay.

On a parfois une jolie vue.

En choisissant de reprendre l’idée des décors en précalculés à la FF ou à la Resident Evil, Legend of Dragoon peut ainsi proposer de superbes panoramas. Alors certes, parfois c’est légèrement fouillis et il est compliqué de savoir où on peut aller ou non mais dans l’ensemble tout est très réussi. Pareil pour le scénario qui s’il reste plutôt classique avec sa dose de clichés, se laisse vraiment suivre avec plaisir. Surtout si on se remémore qu’il s’agit la d’un premier essai ! Et, chose très agréable, la traduction française intégrale et de très bonne qualité montre l’ambition de Sony de proposer un jeu bien fini. On peut noter également que si les dialogues ne sont pas doublés (PSOne oblige) les attaques des personnages en combat le sont, et en français dans le texte s’il vous plaît ! Alors certes, ça prête parfois à sourire quand on entend un « COUP DOUBLE » ou un « ATTAQUE MARTEAU ! » avec une conviction toute relative mais l’effort est là et on ne peut que le saluer, surtout que je le rappelle, Legend of Dragoon est sorti fin 2000 !

Etre en Dragoon vous rend surpuissant.

Je n’ai pas parlé des musiques mais si les compositions sont assez inégales, certaines étant plutôt génériques, il faut admettre que la plupart des thèmes sont réussis et parfaitement adaptés à la situation. Le titre de Sony propose une aventure un peu plus courte que ce que proposait son homologue chez Squaresoft mais la durée de vie reste très correcte. Par ailleurs on peut mentionner qu’il tenait sur 4 CD, comme Final Fantasy VIII ou IX par exemple. Le vrai souci du jeu étant finalement sa lenteur globale (pas que pendant les combats) et sa linéarité, plus accentuée que chez la concurrence. Il y a peu de quêtes annexes et on sent que le jeu a été fait pour nous raconter une histoire, pas pour nous éparpiller. Ce qui est plutôt un bon point quand on y pense. Aller à l’essentiel est parfois une meilleure tactique.

Le menu où l’on gère son équipe, à noter que le menu possède sa propre musique.

 

Conclusion

Est ce que je vous recommande en 2023 Legend of Dragoon ? Tout dépend de votre capacité à accepter ses défauts (lenteur globale, graphismes ayant pris un coup de vieux, limite d’objets ridicule, beaucoup de combats aléatoires…). Si pour vous la technique est essentielle, passez votre chemin. Dans le cas contraire je vous suggère d’y jeter un œil si vous êtes passés à côté à l’époque. Parce que certes je ne le trouve pas aussi mythique qu’en 2000 mais j’ai pris un sacré plaisir à le refaire aujourd’hui. Si vous aimez les JRPG à l’ancienne, laissez-vous tenter, surtout si vous êtes abonnés PlayStation Plus Premium puisqu’il est inclus dans l’abonnement. Vous pouvez même craquer et l’acheter, pour 10€ vous pourrez y jouer sur PS4 et PS5. Pas cher payé à mon sens pour un titre qui aurait sans doute mérité de devenir une saga à part entière…

Romain Boutté
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