Pour ce nouveau Journal Nostalgie j’ai décidé de vous parler d’un jeu que j’ai adoré et qui continue aujourd’hui de me faire vibrer quand je le lance : Jet Set Radio. Plongez avec moi dans mes souvenirs de lycéen à une époque où Sega était encore un constructeur majeur du jeu vidéo.
Jet Set Radio : Rollers et bombes (de peinture)
Pour repartir un peu en arrière, à cette époque là, la Dreamcast tentait encore de prouver ce qu’elle valait en enchaînant des titres tous meilleurs les uns que les autres. Et si l’histoire a démontré que ce n’était pas suffisant pour assurer la survie et la pérennité de la machine, je dois bien avouer que j’ai toujours trouvé cela dommage tant elle proposait des jeux incroyables. Et Jet Set Radio en fait clairement partie. Je devais avoir le jeu pour le Noël de l’an 2000 (oui je suis vieux je sais) et je trépignais d’impatience car le titre, sorti en novembre de la même année, était déjà entré les mains d’un de mes meilleurs amis et il se faisait un malin plaisir de me narguer en mimant les glissades sur les rampes d’escalier du lycée (Julien si tu me lis !). Preuve en est que ça m’a marqué c’est que je me souviens parfaitement de ça malgré toutes les années qui se sont écoulées depuis. En bref, l’attente était terrible mais vint le jour de Noël et avec lui le bonheur de pouvoir enfin mettre le CD dans la console…
A cette époque là, pas de smartphone et même si j’allais sur le net via le PC, pour tout ce qui était jeu vidéo, je préférais largement les magazines. Ce qui fait que les seuls vrais aperçus du jeu que j’avais eu étaient de simples screenshots minuscules et clairement pas flatteurs. Mais qu’importe puisque le concept m’avait déjà convaincu sur le papier. Et quelle ne fut pas ma surprise en lançant le jeu et en découvrant cette patte graphique unique en mouvement. Le cel-shading est devenu un standard pour beaucoup de jeux à l’heure actuelle (notamment pour les adaptations de mangas par exemple comme les Naruto Storm) mais je persiste aujourd’hui à dire que sans Jet Set Radio nous n’aurions rien eu de tout ça. La claque était réelle. Mais si côté technique c’était le feu, le concept n’était pas en reste avec des idées complètement folles.
Je me rappelle du premier niveau du jeu où je devais apprendre les commandes. Le tutoriel est extrêmement simple et explique par étapes les mouvements de base du personnage. Chaque personnage possède ses propres tricks mais aussi ses propres capacités. Certains sont plus doués pour la vitesse, d’autres peuvent porter plus de bombes de peinture. Parce que oui je ne l’ai pas mentionné mais si vous l’ignorez, le but du jeu est de recouvrir les graffitis des gangs adverses par les vôtres tout en évitant soigneusement de se faire alpaguer par les forces de l’ordre, le tout perché sur des rollers. Un concept complètement barré s’il en est mais il faut avouer que le fun est présent, de même que l’humour. D’autant que si l’histoire est plutôt simpliste (une simple guerre de gangs qui mute vers une révolution contre le conglomérat en place qui contrôle la ville et la police) elle se suit avec plaisir grâce aux interludes entre missions qui sont narrées par le Professeur K, DJ d’une station radio pirate de son état.
Les lieux visités sont forcément des quartiers de la ville (inspirée de Tokyo) donc on reste en milieu urbain mais la variété est tout de même suffisamment au rendez vous (notamment grâce aux moments de la journée différents) pour qu’on ne soit pas lassés trop rapidement malgré la répétitivité des niveaux. En fait il y a toujours un certain nombres de graffitis à recouvrir par niveau et comme ils existent en plusieurs tailles (petit, moyen ou grand) il faut bien s’organiser de façon à être le plus efficace possible. Parce que selon le personnage incarné (on recrute de nouveaux membres au fur et à mesure de l’histoire), on est plus ou moins limité niveau bombes de peinture. Et les plus grands graffitis font fondre votre réserve comme neige au soleil. On peut évidemment en récupérer un peu partout, en grindant ou simplement en roulant sur le trottoir, c’est l’essence même de Jet Set Radio. Le plus difficile étant d’échapper à la police qui ne vous lâche pas. Il est possible d’en retarder momentanément certains membres en les taguant dans le dos mais on est parfois submergés. Surtout vers la fin du jeu quand les forces d’élite entrent dans la danse.
C’est d’ailleurs là un des points faibles du titre, on se sent parfois démuni face à des adversaires surarmés. Même si en soi le jeu n’est pas excessivement difficile il m’est arrivé de pester devant certains passages assez ardus, surtout que la caméra fait parfois des siennes (typique des jeux de cette époque avec en plus le fait que la rapidité accentue le problème). L’autre défaut étant finalement sa durée de vie. Car si on peut la rallonger en retournant dans les niveaux pour tenter de trouver tous les graffitis cachés, on aura peu envie de le relancer de suite. Par contre clairement, c’est agréable de le relancer après un long moment, une bouffée d’air frais avec sa bonne humeur ambiante entre deux jeux qui filent le cafard. Je pourrai parler aussi du fait que les dialogues ne sont pas doublés mais c’est une broutille finalement vu la qualité globale du titre de Sega. D’autant que l’OST est incroyable.
Conclusion
Accessible, fun et délirant, Jet Set Radio m’a conquis à sa sortie et reste encore aujourd’hui un jeu incroyable et à mon sens un incontournable. Certes il n’est pas dénué de défauts (qui se sont sans doute amplifiés avec le temps) mais vraiment je crois que si jamais vous êtes passés à côté vous avez raté un pan de l’histoire de Sega, au même titre qu’un Shenmue. Clairement, j’aime ce jeu et il m’a marqué bien plus que je ne l’aurai cru en le lançant à l’époque…
Et vous ? Vous en pensez quoi de Jet Set Radio ? Si vous ne l’avez jamais fait il est disponible sur Steam ou Xbox Live.
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