Réflexion sur… La Nintendo DS

Une fois n’est pas coutume, je vais vous parler d’une console portable. S’il est de notoriété publique que je suis un joueur principalement console je dois admettre que j’ai une plus grande affinité pour celles se branchant sur une TV. Néanmoins il y a de cela 20 ans (déjà !) sortait la Nintendo DS. Une portable qui a su changer un peu la face du jeu portable pour moi mais aussi pour le reste du monde…

Nintendo DS : le pari gagnant de Big N

Changer le monde

En 2005, si Nintendo a perdu de sa superbe sur le marché des consoles de salon (la Game Cube, malgré ses nombreuses qualités, n’a pas su fédérer comme une PlayStation 2), il reste néanmoins le roi du marché portable. Jamais inquiété depuis la sortie de sa Game Boy pourtant très en retrait techniquement (pas de couleurs !), le constructeur tente pourtant d’innover dans le domaine. En effet, après une Game Boy Color pas dingue, c’est l’excellente Game Boy Advance qui est dans la place. Et cette dernière regorge de hits en tous genres (Metroid Fusion, Golden Sun, Mario et Luigi…) ainsi que de portages réussis (Final Fantasy VI traduit en français pour l’occasion, Breath of Fire, Zelda A Link to the Past…). C’est pourquoi lui succéder n’est pas chose aisée mais Big N a pris tout le monde à contre-pied. Sa nouvelle machine portable sera tactile et aura un double écran. Un pari certes risqué mais qui sera payant autant que celui qui a été fait pour la Wii l’année suivante.

Project Rub exploitait les spécificités de la DS au service de la drague.

Une nouvelle façon de jouer

Autant je suis passé à côté des consoles précédentes (la GBA avait été achetée par mon frère et j’avais testé la Game Boy de quelques amis) autant je l’avoue, j’ai été intrigué de suite par la Nintendo DS. L’idée du tactile mais aussi de ce double écran m’interpellait. Si je n’ai pas craqué Day One je l’ai acquise assez rapidement puisque mon premier jeu a été Super Mario 64 DS. Et je l’avoue je me suis éclaté dessus mais probablement parce que le jeu est légendaire quelle que soit la version. J’ai testé ensuite quelques titres qui exploitaient plus ou moins les caractéristiques de la machine comme Project Rub, Another Code, Cérébrale Académie ou encore Nintendogs. Et je l’avoue je me suis éclaté avec mon petit Husky. Mais je reparlerai des jeux plus loin. Ce qui m’a le plus surpris c’est l’aisance avec laquelle j’ai accepté de jouer en mode tactile et à quel point j’avais trouvé ça intuitif. Et je n’étais pas le seul puisque clairement des tas de joueurs et de joueuses ont franchi le pas et se sont lancés en achetant la machine à double-écran. Et puis un truc qui a fini de convaincre quelques réfractaires, la DS est totalement rétrocompatible avec la Game Boy Advance. Ce qui lui assure d’emblée au lancement un catalogue rempli de hits incroyables.

On pouvait incarner Yoshi directement dans Super Mario 64 DS !

De la 3D dans la main

Si la GBA justement émulait parfaitement la Super Nes, elle n’était pas assez puissante pour faire tourner des jeux en « vraie » 3D. C’est là le tour de force de Nintendo de proposer le mythique Super Mario 64 dans une version remasterisée et retravaillée à la sortie de la machine. Outre les nouvelles étoiles à débloquer on pouvait aussi compter sur un mode multijoueur jusqu’à 4 joueurs ! Parce qu’outre ses immenses qualités ludiques (à ce jour peu de jeux peuvent se targuer d’être aussi réussis sur tous les plans), il s’agissait aussi du jeu de lancement de la Nintendo 64, première console à faire de la vraie 3D pour le constructeur (j’exclus volontairement les tentatives de pseudo 3D comme Starfox ou Donkey Kong Country sur Super Nintendo qui étaient surtout des tests). Logique donc de retrouver notre (ex)plombier à moustache favori pour accompagner la sortie de la machine. Si le jeu n’était pas non plus le plus impressionnant techniquement il montrait les possibilités de la DS et c’était important pour tenter de fédérer un maximum de joueurs et joueuses, sceptiques des possibilités de la machine. Et même si contrairement à sa future concurrente (la Playstation Portable) elle ne misait pas sur la puissance brute on sentait tout de même le saut générationnel et c’était le plus important. L’autre vraie innovation était bien sûr le tactile. J’en ai déjà parlé mais en vérité si aujourd’hui avec l’explosion du jeu sur smartphone c’est évident, cela ne l’était absolument pas en 2005. Pour rappel le premier iPhone (à qui on doit clairement la démocratisation du tactile et du smartphone en général) n’est sorti qu’en 2007 soit deux ans plus tard ! Nintendo osait donc sortir des sentiers battus et ce fut payant. Mais un concept n’est rien sur une machine sans jeux pour l’exploiter (RIP la Wii U) et de ce côté-là, on a été servis.

Magical Starsign est un de mes jeux préférés de la machine.

Des jeux pour moi…

Des jeux la Nintendo DS en a eu des tas. Des bons et des moins bons. Je ne m’attarderai pas sur ces derniers qui ne méritent pas qu’on en parle mais je vais plutôt m’attarder sur les hits de la machine. J’ai déjà mentionné l’excellent Super Mario 64 DS mais il ne s’agit au final que d’un simple portage. Au rayon des exclues on pouvait clairement penser à des jeux comme le mythique Zelda Phantom Hourglass, qui, en reprenant l’esthétique (pourtant décriée) de Wind Waker et en proposant une jouabilité entièrement tactile aurait pu se planter. En fait c’est tout l’inverse. Tout est intuitif et si on excepte le donjon central dans lequel on revient plusieurs fois et qui n’est pas très intéressant , le jeu s’en tire avec les honneurs ! Et ce n’est pas le seul puisque de nombreux titres ont su s’adapter et profiter du tactile pour proposer des expériences différentes. A titre personnel j’ai adoré l’excellent Magical Starsign, un RPG avec un univers vraiment sympa mais passé inaperçu. On pouvait aussi goûter à des classiques revisités (Final Fantasy III et IV) ou simplement portés avec de légères améliorations graphiques (Chrono Trigger, Dragon Quest IV, V et VI). On avait aussi droit à des jeux inspirés de grands titres comme FFXII Revenant Wings ou Blue Dragon Plus. De même, on a aussi eu droit à des titres inédits comme Dragon Quest IX ou encore Final Fantasy Crystal Chronicles – Rings of Fate. En clair la console de Nintendo mettait le paquet niveau RPG.

Phantom Hourglass reprenait l’esthétique de Wind Waker.

Mais aussi pour les autres !

Niveau jeu de baston j’étais aussi aux anges avec les jeux Bleach qui sont encore aujourd’hui les meilleurs jeux tirés de la licence de Tite Kubo. Idem avec les volets de Dragon Ball qui sont vraiment sympas. Mais dans des genres complètement différents je peux citer pèle mêle les excellents New Super Mario Bros, Mario Kart DS ou encore les quelques versions de Pokémon à côté desquelles je l’avoue je suis passé car depuis la version Bleue je n’avais pas retenté l’expérience. Mais la Nintendo DS c’était aussi de toutes nouvelles licences comme Professeur Layton par exemple. Je n’ai fait que le premier (j’aime bien les jeux d’énigmes quand celles-ci sont intégrées de manière organique au monde, ici ce n’est pas le cas) mais je sais que la saga a eu un succès plutôt retentissant sur la machine. Dans une moindre mesure Inazuma Eleven s’est aussi révélée une bonne surprise. Même chose pour la saga Phoenix Wright. Je mentionnerai également les épisodes de Mario et Luigi qui sont excellents. En bref, il y en avait pour tous les goûts et on a eu droit à des hits de folie. Et en plus sa rétro compatibilité avec la GBA finit d’en faire une excellente machine portable (même si la première version était quand même un peu massive il faut admettre).

Très vite j’ai investi dans la Lite blanche que je trouve encore aujourd’hui superbe.

Conclusion

Il y a 20 ans, Nintendo a osé sortir des sentiers battus et ça a payé. La console s’est vendue à plus de 154 millions d’exemplaires dans le monde entier ce qui est un record (à titre de comparaison la PSP c’est 80 millions soit presque deux fois moins). En démocratisant le tactile pour les jeux vidéo, la Nintendo DS a ouvert la voie aux smartphones. A titre personnel je garde de superbes souvenirs de cette machine et surtout de ma version Lite Blanche qui était sublime. Je pense que quasiment tous les joueurs de ma génération ont connu cette machine qui a bouleversé le monde. Et pour le mieux puisque certains de ses jeux sont encore aujourd’hui des hits incontestés ou ont en tout cas permis a6des licences de briller. La Nintendo DS restera à la postérité.

Romain Boutté
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