Critique de Clair Obscur: Expedition 33 [Series X]

Si vous suivez l’actualité jeu vidéo même de manière un peu lointaine il ne vous aura pas échappé qu’un titre sorti récemment a enflammé la toile et les joueurs : Clair Obscur: Expedition 33. Le jeu de Sandfall Interactive a tout pour devenir mon GOTY et je vous explique pourquoi.

Expedition 33 : le nouveau roi du JRPG

Beau comme un Dieu

Avant même de parler scénario ou gameplay il y a un point d’Expedition 33 qui ne fera jamais débat : sa technique. Sans même aborder l’exceptionnelle direction artistique, le titre de Sandfall est tout bonnement sublime techniquement. Et en plus il se paie le luxe d’être fluide. D’ailleurs sur Series X (où j’ai fait le jeu), je dois admettre que le jeu est aussi beau en mode performance qu’en mode qualité mais a le mérite de tourner à 60fps. Vraiment le boulot abattu est tout bonnement incroyable à ce niveau-là. Les chargements, quand il y en a, sont très courts et le seul défaut visuel que j’ai à lui reprocher c’est son interface. Se balader dans les menus est parfois une gageure tant le rendu est fouillis. Mais quand on passe 40 heures sur un titre et que le principal point négatif qu’on retient est celui-ci c’est quand même gage que le jeu est excellent …

Les lieux visités sont sublimes.

Lumière, ville et destinée

L’histoire d’Expedition 33 démarre dans la ville de Lumière, une sorte de Paris post-catastrophe. Au loin à l’horizon, un gigantesque monolithe avec le nombre 34 affiché. Les habitants le savent, quand celle qu’ils appellent la Peintresse va effacer le numéro pour le faire descendre d’un cran comme elle le fait chaque année, toutes les personnes de plus de 33 ans vont être gommées. Ce qui les fait purement et simplement disparaitre. Pour tenter de mettre fin au problème, il a été décidé que les personnes dont c’est la dernière année à vivre devaient organiser une expédition pour tenter d’aller tuer la Peintresse. Depuis le début cela n’a jamais été couronné de succès malheureusement. On fait alors la connaissance de Gustave et Maëlle, qui vont bientôt participer à la prochaine expédition (alors que Maëlle n’a que 16 ans). On assiste également au gommage des personnes ayant plus de 33 ans. Et le studio Sandfall a réussi a faire éprouver de l’émotion envers des personnages qu’on découvre à peine. On sent alors que l’aventure ne sera pas de tout repos pour nous non plus. Je n’en dirai pas plus pour vous préserver mais sachez que le scénario est véritablement un des (nombreux) points forts du titre.

Le début de l’aventure rentre vite dans le vif du sujet.

Sciel un Névron !

Outre le casting de héros très réussi, on peut applaudir la direction artistique puisque chaque lieu et personnage (allié ou non) ou ennemi est travaillé. Expedition 33 propose vraiment un univers unique et attachant. J’adore à titre personnel l’ensemble du casting principal (mentions spéciales à Maëlle et surtout Monoco) mais également l’antagoniste (Renoir) qui pète la classe. Quand aux différents ennemis croisés (les Névrons), tous ont leur propre style et aucun ne dénature avec l’univers. L’équipe de développement a été inspirée a tous les niveaux. Les décors des différents niveaux traversés sont juste dépaysant et uniques. On est clairement loin des clichés habituels de ce type de jeu et vraiment ça fait un bien fou. Un renouveau signé par un studio français en plus de cela. Cocorico comme on dit. Blague à part, Sandfall a totalement compris ce qu’était l’essence d’un JRPG et propose un univers singulier et atypique mais terriblement attachant. Une prouesse là où de nombreux studios s’enlisent dans un classicisme redondant et sans saveur. On ne peut que saluer la performance devant cette bouffée d’air frais (surtout par la chaleur caniculaire qui s’abat sur nous ces derniers jours). On peut ne pas apprécier mais impossible de nier la créativité de l’ensemble.

On peut viser en combat en dépensant des PA pour tirer sur les points faibles des ennemis.

Des joutes dantesques

Un JRPG n’est rien sans un vrai système de combat et d’évolution. C’est pourquoi certains titres franchissent les âges sans sourciller (Final Fantasy X) alors que d’autres accusent leur âge malheureusement malgré leurs qualités intrinsèques (Legend of Dragoon). Je peux affirmer sans aucun doute qu’Expedition 33 rentrera dans la première catégorie. Encore une fois on est face à un jeu qui a tout compris de l’essence d’un JRPG. Alors même qu’il propose un système de combat au tour par tour (ou assimilé puisque la vitesse d’un personnage entre en ligne de compte à la manière de Final Fantasy X), le jeu de Sandfall se paie le luxe d’être très dynamique et tactique. Une vraie perle de gameplay. Déjà parce que chaque personnage se joue complètement différemment. Et ça c’est un vrai plus. Pour expliquer un peu le système, chaque personnage dispose de PA (pour points d’action) et chaque compétence en utilise un certain nombre. Une attaque de base en rend 2 pour un maximum de 9 points stockés. Et côté défense on peut esquiver les attaques ennemies ou bien contrer (ce qui rapporte 1 PA). Cela rend les combats toujours captivants parce qu’on est toujours sur le qui-vive. Et ça c’est une excellente idée.

Maëlle est mon personnage favori.

Lumina et Picto

A l’instar de Final Fantasy IX, Expédition 33 propose un système nommé Picto. Ce dernier est un objet que l’on peut équiper et qui donne une compétence passive (rendre de la vie à chaque parade, commencer le combat en premier, infliger plus de dégâts aux ennemis brûlés…). L’avantage c’est qu’au bout de 5 combats, la compétence est apprise pour la totalité des personnages. On peut ensuite décider de l’activer en échange de points nommés Luminas. Chaque personnage en gagne au fil des niveaux mais on trouve régulièrement des objets permettant d’augmenter le total un peu partout dans le monde. Pratique et efficace comme système. Vraiment. Dernier point, on peut choisir d’augmenter des caractéristiques (HP, force, chance…) grâce aux points gagnés à chaque niveau. On peut ainsi se focaliser sur telle ou telle méthode pour se faire une équipe à son image. Tout a été calculé pour faire du titre un jeu prenant et qui n’est pas un jeu où on se contente d’appuyer sur A pour attaquer sans réfléchir. Du génie.

L’interface de combat semble s’inspirer de Persona.

Parfait ou presque…

Je n’ai pas mentionné la qualité du doublage français mais sachez que je n’en avais pas vu d’aussi réussi depuis celui de Final Fantasy XV. Quand à l’OST elle est tout simplement magistrale (le thème de Monoco est tout bonnement incroyable) et a des vibes de celle de NieR (un autre RPG qui fait partie des meilleurs jeux auxquels j’ai pu jouer dans ma vie). Mais malgré toutes ces éloges il y a quelques défauts dans Expedition 33. Le premier est selon moi cette interface de l’enfer. Vraiment, j’en ai déjà parlé mais je trouve que visuellement on ne se repère pas bien dans les menus, encore plus quand à la fin du jeu on croule sous les Pictos. Terrible surtout quand on voit le degré de finition et de qualité de tout le reste. Autre défaut selon moi, le volume des voix. Parfois pendant les cinématiques on entend pas vraiment et heureusement que les sous-titres sont de la partie. Je pourrai également mentionner que si les décors sont superbes, le level design est parfois étrange et ne sert pas vraiment un but précis ce qui a tendance à nous rappeler qu’on joue à un jeu alors même qu’on était happé par le scénario. Mais au-delà de ça, le titre est parfaitement maîtrisé.

La carte du monde ou le grand retour d’un classique des JRPG 32-bits !

Conclusion

Expedition 33 est une merveille. Beau, fun, intéressant, proposant un challenge relevé pour ceux qui le souhaitent et un scénario qui va certainement faire parler de lui, il coche toutes les cases de l’excellent JRPG. Il ose en plus proposer un système de combat et d’évolution  prenants tout en enrobant cela d’une maîtrise technique et musicale frisant la perfection. Ses très rares défauts ne lui feront pas de tort tant il incarne l’essence même de ce que doit être un JRPG. Pour un premier essai, Sandfall a mis la barre très très haute et nul doute qu’Expedition 33 fera date. Pour ma part il semble bien parti pour être mon GOTY. Si vous aimez les JRPG sérieux, bien réalisés et prenants alors foncez. Vraiment vous ne le regretterez pas. D’autant que le titre est disponible sur PC, PlayStation 5 et Xbox. Pour les abonnés Game Pass, sachez qu’il est dans le catalogue vous n’avez donc aucune raison de passer à côté. C’est de cette manière que j’y ai joué mais j’ai tellement apprécié l’aventure que je vais certainement craquer pour une version boîte et le recommencer prochainement. Ce sera ma manière de soutenir le studio. En bref, Expédition 33 est tout simplement une masterclass qu’il vous faut découvrir impérativement si ce n’est pas déjà fait…

Au final...

J'ai aimé
  • La réalisation, sublime
  • L’OST, divine
  • Le gameplay
  • Le scénario
  • Les personnages (Maëlle <3)
  • Le système d’évolution
  • Le doublage français
  • Le contenu suffisant
J'ai moins aimé
  • L’interface
  • Le volume des voix dans certaines cinématiques
  • Et c’est tout…
Romain Boutté
Partagez nos articles ;) Share on twitter
Twitter
Share on facebook
Facebook
Share on google
Google

Laisser un commentaire