Après quelque temps sans rien écrire je me suis décidé à me lancer dans un nouveau Réflexion sur qui va cette fois traiter de la frénésie acheteuse des joueurs. Un sujet qui me touche comme tout un chacun devant la profusion de titres qui sortent chaque mois sur tous les supports. Ce nouveau sujet de réflexion va me permettre de vous dire ce que je pense de tout l’argent dépensé constamment pour des jeux vidéo depuis de nombreuses années.
La frénésie acheteuse, le fléau des comptes en banque
Sega c’est plus fort que ton portefeuille
Cette frénésie acheteuse n’a pas toujours été présente il faut bien l’avouer. Tout joueur connait cela mais dans mon cas, comme j’ai commencé à jouer il y a très longtemps le marché n’était pas du tout le même. En effet, lors de l’acquisition de la Master System de Sega (il s’agissait d’un cadeau d’anniversaire de mes parents) le nombre de jeux qui sortaient par mois était beaucoup moins élevé qu’aujourd’hui ! De plus, j’étais (très) jeune et je devais compter sur les fêtes de Noël ou mon anniversaire pour augmenter ma ludothèque. Et à l’époque je ne ressentais pas cette frénésie de vouloir tout acheter. C’est pourquoi j’étais très sélectif quant aux jeux que j’achetais (ou me faisais offrir). Je pouvais également compter sur des « achats spontanés » de la part de mes parents de temps à autres même s’ils faisaient alors l’acquisition d’un jeu que je ne connaissais peut être pas. C’est ainsi que j’ai pu découvrir des perles comme Global Defense, un shoot’em up vraiment sympa devant lequel j’ai passé des heures à regarder mon père tenter de sauver la galaxie. Il s’agit d’ailleurs d’un des seuls jeux auxquels il a vraiment joué. Quand à ma mère c’était Alex Kidd in miracle World sur lequel elle a passé des heures. Que de bons souvenirs ! Ma plus grosse déception de l’époque reste certainement Tom & Jerry : The Movie que j’avais demandé pour mon anniversaire et que j’ai fini en un après-midi le jour même. Avec seulement 6 niveaux le titre était vraiment court et je m’étais même fait un peu « engueulé » par mes parents pour avoir fini le jeu si rapidement. J’allais devoir attendre avant d’en avoir un nouveau ! Et du coup je me suis juré à ce moment-là de faire plus attention aux jeux que je demanderais tout en me promettant à moi-même que dès que j’aurai plus d’argent ça n’aura plus d’importance. Mais ça n’a pas duré très longtemps…
16-32bits : Petite frénésie
J’ai ensuite acheté une MegaDrive sur laquelle j’ai passé tellement d’heures qu’on pourrait croire que je n’ai pas eut d’enfance ! Mais entre les parties endiablées sur la trilogie Streets of Rage avec celui qui deviendrait mon meilleur ami et les titres solo inoubliables comme Soleil ou encore The Story of Thor j’avais vraiment de quoi faire. Ai-je mentionné Aladdin ? En bref j’ai déjà commencé à me lâcher. J’étais alors au collège et j’avais donc plus de libertés qu’auparavant. Je pouvais ainsi aller dans des magasins avec des amis et je commençais à faire le tour des magasins d’occasion. Je me souviens notamment de Loisirs Occas’ qui était aux Terreaux à côté du « Cri du Kangourou » et dans lequel j’ai dépensé beaucoup d’argent ! (Dédicace aux Lyonnais qui me lisent qui doivent voir de quoi je parle!) J’avais ainsi commencé à ne garder que les jeux qui me plaisaient vraiment, les autres je les revendais pour en acheter d’autres. Je me rappelle d’un soir où mon père était rentré du boulot et avait fait un détour par Loisirs Occas’ pour me ramener le premier Streets of Rage (je n’avais alors que le deuxième) ainsi que The Story of Thor ! Imaginez comment j’étais aux anges ! Mais malgré tout je ne pouvais pas acheter à un rythme soutenu. Il faut dire qu’adolescent on a que peu d’opportunités sans salaire pour assurer ! Puis vint l’époque de la PlayStation et de ses hits par centaines. A partir de ce moment-là, la frénésie acheteuse a commencé a vraiment pointer le bout de son nez. Je ne compte plus les jeux qui m’ont fait tourner la tête sur cette console. A chaque visite dans un magasin je me disais « je voudrais être riche pour tout acheter ! » mais malheureusement ce n’était pas le cas et encore une fois je me devais de revendre des jeux qui ne m’intéressaient plus pour en acquérir qui me faisaient envie. Alors bien sûr jamais je ne vendais les jeux qui m’avaient transporté (coucou Final Fantasy VII) mais il fallait parfois faire des choix. Je me souviens d’ailleurs qu’une de mes camarades de classe de l’époque avait Final Fantasy VII mais n’arrivait pas à y jouer, elle ne comprenait rien du tout et restait bloquée au premier combat (si si!) et m’avait donc prêté le jeu pour que j’essaye. Contre Fighting Force. Autant vous dire que quand elle m’a proposé un échange définitif j’ai signé de suite ! Puis vint la Nintendo 64…
Achetez ! Achetez !!
A partir de ce moment-là j’étais perdu. Entre la PlayStation et la N64 j’avais tellement de jeux à acheter que toutes mes économies y passaient. Je cumulais les jeux à faire et je trouvais malgré tout le temps de les finir pour la plupart ! Un exploit incapable d’être réitéré aujourd’hui (mais bon j’étais alors lycéen, j’avais du temps libre!). Et j’avais de quoi faire, parce que Final Fantasy VII m’avait donné le goût du RPG et que j’en cherchais un maximum ! J’ai donc enchaîné avec les Breath of Fire III et IV, le premier Suikoden, Legend of Dragoon, Legend of Legaia, Grandia et j’en passe ! Côté Nintendo, je me faisais les gros hits de l’époque comme Super Mario 64, The Legend of Zelda – Ocarina of Time et surtout des millions d’heures en multijoueur sur Goldeneye 007 et Mario Kart 64 ! Alors croyez-moi, quand en plus de ces hits on achète des « plus petits » jeux (genre Fear Effect sur PSOne) il faut arriver à se trouver du temps pour jouer. Parce qu’acheter c’est bien, jouer aux jeux achetés c’est mieux. A cette époque-là je n’étais pas encore totalement fichu mais malheureusement Sega a sorti la Dreamcast et ce fut le début de la débandade. Parce que là je commençais à avoir accumulé un petit paquet de jeux à faire ou qui me faisaient de l’œil et l’arrivée de cette nouvelle console m’a carrément mis dans la mouise il faut le dire. Je pourrai parler des heures des jeux de cette console qui valent le coup d’être faits (Phantasy Star Online, Sonic Adventure, Jet Set Radio, Shenmue, Skies of Arcadia, Grandia II etc…) mais ce n’est pas vraiment le sujet ! Au final ce qu’il faut retenir c’est que la génération « 128 bits » qui commençait avec la Dreamcast a été le début de ma descente aux enfers avec une frénésie acheteuse qui grandissait de jour en jour. Le nombre de jeux qui sortaient par mois était déjà bien plus élevé qu’à l’époque des 8-bits et je commençais surtout à avoir de l’argent plus facilement. Et si sur Dreamcast j’avais commencé à devoir délaisser des jeux avant de les avoir finis, avec l’arrivée de la PlayStation 2 cela a été encore plus flagrant !
Le début de la fin
Cette frénésie acheteuse a battu son plein à partir de la 128 bits de Sony. Vous le savez peut être mais la PlayStation 2 a eut un max de JRPG ! Et étant fan du genre j’en ai acheté tout un tas ! C’est à ce moment-là que je suis arrivé dans la spirale infernale. J’achetais des jeux sans avoir eut le temps de finir ceux que j’avais déjà et j’ai donc une liste à rallonge de titres à faire mais pas assez de temps ! Je continuais d’acheter quand même, et à cause de cette frénésie acheteuse j’ai même acheté une Game Cube peu après sa sortie avec plusieurs jeux alors que je croulais encore sous les RPG sous blister (coucou Shin Megami Tensei : Lucifer’s Call). Mais le pire était la démocratisation d’Internet et des sites en ligne qui commençaient à bien fleurir et qui permettaient d’acheter des jeux introuvables en magasin pour des prix raisonnables (un temps révolu depuis l’arrivée de spéculateurs…) ! J’aurais alors du sentir que je m’engageais sur une pente sans retour mais non ! Cette frénésie acheteuse et le fait que je commence à gagner un peu d’argent (boulot d’été puis McDo 20 heures par semaine) m’ont conforté dans mon idée de continuer à dépenser. Et bien évidemment comme j’aime le jeu vidéo dans son intégralité je me suis mis en tête de posséder toutes les consoles du moment. Erreur funeste puisqu’en plus de vider mon compte en banque de manière drastique, posséder toutes les consoles me vidait également mon temps libre puisque je me devais quand même de finir les jeux que j’avais. Mais pour un jeu terminé j’en avais trois nouveaux. Et ce cercle vicieux a perduré encore et encore à chaque génération de consoles depuis la PlayStation 2 puisque rebelotte avec la Xbox 360, la PlayStation 3 et la Wii. Et là c’était même pire puisque je travaillais vraiment (donc salaire normal). Une orgie d’achats en tous genres avec revente d’anciens jeux tout de même régulièrement mais une liste de jeux à faire qui grandissait de jour en jour. Parce que oui, même avec du temps libre il faut pouvoir passer 50 heures sur un JRPG quand on bosse et qu’on a une vie sociale (copine, famille, sorties ciné etc…).
De l’espoir au fond du trou…
Le summum a été atteint avec la dernière génération en date. Je possède la PlayStation 4, la Xbox One S, la Switch, la Wii U mais également la New 3DS et la PS Vita ! Alors autant vous dire que du jeu à faire j’en ai une pelletée ! Parce qu’il ne faut pas oublier la PlayStation 3 et la Xbox 360 qui ont encore du beau jeu à m’offrir avec les différents RPG que j’ai raté (Mass Effect 3 sur PS3 ou encore Lost Odyssey sur 360 par exemple) ! Cette frénésie acheteuse s’amplifie même avec le temps puisque plus j’ai d’argent plus je me dis « je peux acheter ça et ça et ça… » sauf que la donne a changé il y a quelques mois. Je suis marié depuis presque 3 ans maintenant et j’avais toujours su trouver (beaucoup) de temps pour jouer parce que ma (merveilleuse) femme me comprend et partage ma passion mais ce 24 décembre 2016 a changé ma vie avec l’arrivée de mon fils. Petit à petit j’ai compris que jamais je n’aurai le temps de jouer à tous les jeux qui me font envie et qu’il allait falloir faire des choix plutôt que de les laisser sur une étagère dans leur blister. C’est pourquoi début juin j’ai fait un pari avec un ami qui consistait à ne plus acheter de nouveaux jeux jusqu’au mois de décembre (on a juste fait une entorse pour la Super Nes Mini du fait de sa rareté). Un pari fou puisqu’avec les gros hits qui sont sortis ou débarquent prochainement (Splatoon 2, Final Fantasy XII, Super Mario Odyssey, Assassin’s Creed Origins, Xenoblade Chronicles 2…) la tentation va être grande. Malgré tout j’ai tenu bon pour le moment. Mon ami a perdu son pari pendant les soldes et a même complètement craqué (en achetant pratiquement une dizaine de jeux d’un coup) ce qui m’a fait remporter le prix mis en jeu : Monster Hunter World sur PS4 le jour de sa sortie en 2018 ! Un jeu de plus me direz-vous mais bon ça vaut le coup. Quand je regarde mes étagères et que je vois le nombre de jeux que j’ai encore à faire je prends peur. Vraiment. Surtout qu’on peut doubler voir tripler ce chiffre si je compte les jeux en dématérialisé sur chacune de mes consoles ! Du coup je me rends compte que ce pari était une excellente idée et non seulement je ne vais plus rien acheter jusqu’à Noël mais à partir de 2018 je n’achèterai un jeu que lorsque j’en aurai terminé deux. Histoire de faire réduire encore cette liste un peu plus. Je crois que ce pari m’a remis les idées en place et que j’en ai terminé avec cette frénésie acheteuse ! Je dois même vous l’avouer, je me sens mieux depuis que j’ai décidé ça. Plus de pression de temps ni rien, je profite de ma ludothèque actuelle (et j’ai déjà bien de quoi faire!) à mon rythme et rien n’est plus agréable finalement que de jouer tout simplement.
Conclusion
Vous avez pu voir à quel point mon rapport au jeu vidéo et à son acquisition a évolué au fil du temps pour que j’en arrive à un point où je suis devenu un boulimique du jeu vidéo à acheter alors même que je n’en avais pas besoin sur le moment en me disant « J’y jouerai plus tard donc autant l’acheter ! » et je suis content d’arriver à commencer à me débarrasser de cette mauvaise habitude. D’une part j’apprécie mieux les jeux auxquels je joue et surtout les prochains jeux que j’aurai (qu’on m’offrira ou que j’achèterai courant 2018) auront une toute autre saveur ! Cette frénésie acheteuse est un véritable fléau et je ne saurai que trop vous conseiller si vous en êtes aussi atteint de faire comme moi et de tenter de vous en défaire. On apprécie d’autant plus un jeu vidéo quand on ne se dit pas « J’en ai encore 20 derrière faut que je me grouille, en plus le mois prochain y a « … » qui sort ! » et on se rappelle ainsi pourquoi on a aimé ce média au départ…
Et vous, ça vous parle cette frénésie acheteuse ou est-ce que vous êtes raisonnables ?
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Qu’est-ce que je me retrouve la dedans, effectivement quand quelque chose me plait, il me le faut. Et les jeux vidéo en sont le parfait exemple. Même si aujourd’hui, je me suis beaucoup calmé.
Merci pour cet article !
Merci de ton commentaire et d’avoir pris le temps de me lire l’ami ! Content de voir que je ne suis pas le seul à être dans ce cas ! ;)
Dommage pour Lucifer’s call car Atlus a pondu là un excellent RPG sombre et plein de possibilités et de choix narratifs, donc je ne saurais que trop te le conseiller ;)
Je sais on m’en a dit beaucoup de bien, j’espère pouvoir y jouer prochainement ! :)