Pour ce nouveau Journal Nostalgie j’ai décidé de vous parler du jeu qui m’a fait acheter une Nintendo 64 : The Legend of Zelda – Ocarina of Time. Vous le connaissez sans nul doute tant il a apporté au jeu d’aventure 3D mais j’ai pour lui une affection toute particulière. Je vous explique ça.
Journal Nostalgie n°32 : Ocarina of Time
A l’époque de la sortie du jeu je possédais une PlayStation (comme beaucoup de monde) et si j’avais un tout petit peu joué à la Nes chez une cousine et à la Super Nes chez un pote (notamment à Mario Kart) je n’avais jamais été très branché Nintendo, préférant Sega et sa MegaDrive. Mais si j’avais eu l’occasion de tester l’excellent Goldeneye 007 sur N64 chez un pote également (pas le même) il n’avait pas suffi à me convaincre d’investir. C’est pourquoi, un soir de nouvel an, alors que nous étions avec ma famille chez un couple d’amis, leur fils, qui possédait la machine m’a permis de poser les mains sur la bête. En fait on jouait en multijoueur à je ne sais plus quel jeu et j’ai remarqué la boite de Zelda – Ocarina of Time posée dans sa pile de jeux. J’en avais entendu parler (notamment dans le magazine Consoles +) et je l’avoue, j’étais intrigué par le titre. Je lui demande alors si je peux l’essayer, pour voir ce que ça donne. Il me dit : « Pas de souci vas-y » et j’ai inséré la cartouche dans la console…
Autant j’avais pris une claque magistrale avec Final Fantasy VII et ses cinématiques à sa sortie, autant Ocarina of Time m’en a mis une plus grande encore de par sa réalisation. Le début du jeu nous met dans la peau de Link, un enfant Kokiri qui n’a pas encore reçu de fée. Le Vénérable Arbre Mojo, gardien du village et plein de sagesse, envoie la fée Navi accompagner le jeune garçon jusqu’à lui. Une fois que j’ai pu prendre en mains Link, je me suis rendu compte à quel point le jeu était incroyable tant les mouvements étaient instinctifs. Le stick analogique est aujourd’hui une évidence, comment jouer dans un jeu en 3D sans lui ? Mais à l’époque, la N64 était la seule console à le proposer (la DualShock de Sony étant arrivée bien après) et j’ai alors compris à quel point ce jeu allait changer mon point de vue sur la 3D. Le village Kokiri est tout bonnement magnifique. L’ambiance bucolique qui se dégage du village et de ses habitants est unique. De la verdure partout, des maisons en bois, des hautes herbes (que l’on peut couper pour trouver des rubis, la monnaie du jeu) et j’en passe. Mais c’est dans le souci du détail qu’on voit à quel point le jeu a été travaillé puisqu’on distingue même des lucioles par exemple.
Mais la plus grosse claque technologique pour moi a été ce mode de déplacement. Diriger Link avec le stick était une évidence d’autant qu’il répondait au doigt et à l’œil. La caméra qui normalement est une gageure dans ce type de jeu à l’époque est parfaite et est placée pile au bon endroit. Ni trop près du personnage ni trop loin. Et comme avec un simple bouton on la replace immédiatement dans son dos aucun problème pour se diriger. C’est l’une des grandes forces d’Ocarina of Time, permettre à un jeu d’aventure en 3D d’être parfaitement jouable. Aujourd’hui bien sûr vous pouvez rire (si si je vous vois les deux du fond qui n’ont jamais voulu essayer FFVII « parce qu’il est trop moche ») mais croyez-moi, à l’époque c’était une révolution. Tout comme Super Mario 64 l’a été à sa sortie et a su révolutionner les jeux de plateforme. Passées ces deux premières claques je commence donc à me balader dans le village et trouver ce que je dois faire. Je sais que je dois aller voir l’arbre Mojo mais un rustre me barre le passage en prétextant que je n’ai ni épée ni bouclier. Je fais donc le tour du village, je discute avec tout le monde, récupère des rubis en coupant des herbes et je me dirige alors vers ce qui semble être un magasin.
Sur le toit de la bicoque, une jeune fille m’apprend à utiliser la visée Z pour locker les personnages/ennemis. Le système est novateur mais tellement évident quand on l’a utilisé qu’on se demande comment personne n’y a pensé avant. A ce moment précis je me rend compte que ce que j’avais lu du jeu concernant son gameplay millimétré était totalement vrai. Dans le magasin j’achète un bouclier Mojo pour une quarantaine de rubis. Mes poches sont vides mais le magasin ne vend pas d’épée. Je fouille ainsi tout le village jusqu’à trouver un passage dans lequel je me faufile pour arriver sur un chemin au bout duquel m’attend le trésor des Kokiris : l’épée. Je m’en empare sans vergogne et découvre ainsi le menu de l’équipement. Sobre, classique et efficace. D’ailleurs, le menu divisé en « fenêtres » et sur lesquelles on bascule par simple pression d‘une touche fera des émules tant il est pratique et ergonomique. On peut y trouver la carte évidemment mais aussi un menu avec les objets, une autre avec l’équipement et enfin un autre avec les options. D’ailleurs, j’ai mentionné le système de lock et on peut l’utiliser de deux manières, soit en laissant appuyé la gâchette Z soit en appuyant une seule fois. J’ai testé les deux méthodes et à l’époque je préférais celle où on garde le doigt sur le bouton. Aujourd’hui ce n’est plus le cas.
Mais bref, passons. J’avais récupéré ce qu’il me fallait pour aller voir l’arbre Mojo et je comptais bien continuer l’aventure un peu. J’arrive donc devant lui et il me demande alors de le secourir en entrant en lui (non ce n’est pas sale) et en réglant son compte au monstre qui tente de le tuer de l’intérieur. Vous l’avez compris, il s’agit du premier donjon du jeu. Je commence donc à explorer un peu et je récupère assez vite le lance-pierre mais malheureusement il est l’heure pour moi d’arrêter. J’éteins alors la console à regrets mais je sais pertinemment que je vais craquer tant le titre m’a enchanté. Dans la semaine qui suit ces évènements me voilà dans une grande surface avec mes parents pour acheter le pack Nintendo 64 + Mario 64 avec un petit Ocarina of Time et un Goldeneye 007 à côté. Si les deux autres jeux sont des hits intemporels (il est d’ailleurs fort probable que je vous fasse un article dessus un de ces jours) c’est bel et bien Zelda que j’ai lancé en premier. Et mon Dieu ce bonheur quand j’ai allumé la console et (re)découvert cet écran titre fabuleux. A savoir que la musique d’introduction du jeu est magnifique, ce qui aide à apprécier encore plus cet opus.
Et autant vous dire que je n’ai plus lâché le jeu jusqu’à l’avoir terminé. Je me souviens même d’une journée où je m’étais levé à 7h du matin et couché à minuit et demi durant laquelle je n’ai arrêté de jouer que pour manger et me laver. Inutile de vous dire que ma mère m’a passé un sacré savon le lendemain. Mais pour en arriver là je suis passé par des moments où je me disais « Comment ce jeu fait-il pour me surprendre à chaque fois un peu plus ? » et qui me faisaient me dire que Nintendo était définitivement un maître en la matière. Des exemples ? Volontiers. Lors de ma première partie, une fois que j’ai terminé le donjon de l’arbre Mojo, je devais me rendre au château d’Hyrule et j’ai alors découvert la plaine d’Hyrule et mon premier contact avec ce qui est aujourd’hui un open-world. Alors bien sûr, aujourd’hui la surface de jeu est carrément risible comparé à tout ce qu’on a pu voir depuis (entre les GTA, The Witcher, Assassin’s Creed et même son descendant direct Breath of the Wild) mais je vous assure qu’à l’époque on restait scotché devant son écran cathodique. C’était pour moi une première que de pouvoir aller où je voulais dans un jeu même si on se rendait vite compte que de nombreux lieux restaient inaccessibles sans le bon objet pour y accéder (une marque de fabrique de la saga mais je l’ignorais à l’époque). Je sais que les joueurs PC connaissaient ça depuis des lustres avec la plupart des RPG occidentaux qui ne sortaient pas sur consoles mais pour moi ce fut une révolution. Pareil pour le cycle jour/nuit, si banal de nos jours mais tellement novateur à l’époque.
Ce qui m’a scotché également au jeu pendant des jours c’est bel et bien son univers travaillé. Les différents peuples, les quêtes annexes nombreuses et prenantes et surtout, ce gameplay exceptionnel. L’idée de l’ocarina qui permet de jouer des mélodies et d’accéder ainsi à de nouveaux lieux ou simplement d’appeler son cheval est géniale. Ce qui fait d’Ocarina of Time un grand jeu c’est que tout est travaillé dans les moindres détails. Les graphismes évidemment comme j’en parlais un peu plus tôt qui sont le summum de ce qu’on peut trouver à l’époque (notamment en termes de modélisation ou d’effets de lumière) mais aussi pour le reste. L’exemple typique reste les objets qu’on récupère au fur et à mesure des donjons et qui nous permettent d’avancer dans l’histoire. Le grappin par exemple, non seulement il est utile dans le donjon dans lequel on le ramasse mais une fois sorti de ce dernier on se rend compte que de très nombreux lieux nous sont désormais accessibles. Cette richesse et cette diversité rendait le jeu tellement incroyable. Je me suis évidemment amusé à chercher tous les endroits possibles afin de compléter la quête annexe des Skulltulas d’or. Une centaine de ces bêtes sont cachées dans le monde d’Hyrule et je m’étais lancé le défi de toutes les trouver. Certaines sont vraiment bien cachées.
En fait cette quête annexe (comme bien d’autres) est intéressante parce qu’à chaque palier de 10 skulltulas d’or tuées, on débloque quelque chose. En effet, dans le village Cocorico il y a une maison habitée par des personnes qui ont subi une malédiction et pour la lever il faut détruire ces skulltulas d’or. Il suffit d’en tuer 50 pour avoir accès à tous les bonus cachés mais toutes les détruire permet de ne jamais être à court de rubis puisque la dernière personne sauvée remplit notre bourse dès qu’on va lui parler pour nous remercier. Pratique même si à la fin du jeu on a quand même moins besoin de liquidités. Et de manière générale j’adorais les quêtes annexes car elles avaient un sens. Aujourd’hui on a beaucoup de quêtes type Fed-ex mais là ce n’était pas vraiment le cas (sauf pour la quête de l’épée de Biggoron, arme la plus puissante du jeu). Les activités annexes sont en effet toujours variées et cela va de la capture de poulet au jetage de bombes dans un baril énorme en passant par la pêche en étang. J’étais vraiment à fond dedans et j’ai passé des heures entières à pêcher le plus gros poisson possible ou à fouiller chaque carte pour en découvrir tous les secrets.
Autre chose qui m’a plu énormément dans cet Ocarina of Time c’est le fait de voyager dans le temps. La première fois que Link tire l’épée de légende de son socle et qu’on reprend le contrôle du personnage des années plus tard on se rend compte du génie du jeu. Parce qu’évidemment entre temps le monde est tombé aux mains de Ganondorf et les lieux verdoyants et plein de vie qu’on visitait durant l’enfance sont devenus des lieux sordides et sombres. On peut d’ailleurs passer d’une époque à l’autre simplement en reposant l’épée de légende dans son socle. Une super idée bien exploitée par ailleurs puisque certaines actions durant la jeunesse de Link auront des répercussions une fois ce dernier adulte. Les haricots magiques par exemple qui sont plantés dans le sol à certains lieux bien précis donneront une fois Link adulte des plateformes volantes permettant d’accéder à de nouveaux lieux. Parfois il n’y a pas grand-chose à découvrir et parfois on y fait des découvertes agréables. Et c’était comme ça pour tout. J’ai beau chercher mais même aujourd’hui je n’arrive pas à lui trouver de défaut dans sa construction (bien sûr son côté technique et notamment la modélisation des personnages a pris un coup de vieux) car je me rends compte à quel point le jeu était parfait dans les moindres détails. Inutile de vous dire que depuis son acquisition je l’ai racheté sur plusieurs plateformes et j’ai même acheté la 3DS spéciale pour les 25 ans de la série puisque le jeu était inclus dans le bundle (et qu’en plus la console est sublime). Je l’ai fini plus d’une vingtaine de fois et rien que de vous en parler je n’ai qu’une envie : le recommencer.
Conclusion
Ocarina of Time a changé ma perception du jeu vidéo et m’a donné le goût à cette mythique saga qu’est The Legend of Zelda. Bien sûr, certain(e )s d’entre vous auront peut être découvert cette série grâce à l’opus de la Super Nintendo et n’auront pas le même engouement envers cet épisode Nintendo 64 que moi. Mais encore une fois je pense que le titre était suffisamment novateur et travaillé pour devenir un mètre-étalon du genre. Le passage de Link à la 3D a été une franche réussite et je vous le dis franchement, si vous n’avez jamais testé cet épisode faites-le. En se remettant dans le contexte de l’époque vous comprendrez alors à quel point il a pu influencer le monde du jeu vidéo. Je n’aurai donc qu’un mot à dire : Merci Nintendo et Miyamoto pour ce chef d’œuvre intemporel.
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