Critique de Final Fantasy XVI [PS5]

Ce n’est pas peu dire que la licence Final Fantasy a su marquer des générations entières de joueurs. C’est pourquoi chaque nouvel épisode de la franchise arrive à faire déplacer les foules. Mais il faut bien l’admettre, si Final Fantasy VII Remake a su fédérer, la licence n’est plus vraiment au beau fixe depuis de nombreux épisodes malgré leurs qualités certaines. Je dirai qu’à partir du XII, sorti sur PlayStation 2 en 2007, les choses ont commencé à se gâter. La trilogie FFXIII n’a pas été superbement accueillie et ne parlons même pas du XV qui portait à sa sortie tous les stigmates d’un développement plus que chaotique. C’est pourquoi ce nouvel opus en date, Final Fantasy XVI, exclusif à la PlayStation 5, se devait de reconquérir les fans. Pari réussi ? Réponse tout de suite.

Final Fantasy XVI : Quand le JRPG fusionne avec l’Occident

Un air de Game of Thrones

Ce qui frappe immédiatement quand on lance Final Fantasy XVI c’est cette inspiration de séries telles que Game of Thrones. Dans l’univers bien sûr (médiéval fantasy) mais aussi dans la manière dont on nous montre les choses. Difficile de ne pas faire le parallèle avec le chef d’œuvre de George R.R Martin quand on nous dévoile des grandes familles régnant chacune sur une région de la terre de Valisthéa et que la guerre est au centre du récit. On incarne ainsi Clive Rosfield, jeune prince du royaume de Rosalia qui est le gardien officiel de son jeune frère Joshuaémissaire du Primordial Phénix. Ce dernier, symbole d’autorité, est amené à succéder à leur père à la tête de leur patrie quand il sera adulte. Néanmoins, vous vous en doutez, rien ne se passera comme prévu. Au cours d’un prologue qui pose les bases du gameplay du jeu (j’y reviendrai plus en profondeur plus tard), on découvre un Clive adolescent qui a déjà des capacités physiques supérieures à la moyenne grâce au fait qu’il ait été béni par Phénix, ce qui lui procure des pouvoirs hors norme, le différenciant ainsi des simples soldats. Alors qu’une guerre semble sur le point d’éclater, le roi, Joshua et Clive se rendent à fort Phénix comme il est de coutume avant un grand évènement mais suite à une attaque surprise et à l’apparition inopinée d’un Primordial de feu inconnu, tout bascule…

Un air mélancolique et la classe, on est bien devant un héros de FF !

Une technique dingue

Si le titre n’est pas dénué de défauts, il y a un domaine sur lequel il est peu attaquable, sa technique. Final Fantasy XVI est sublime. Alors certes, même si les zones peuvent être grandes il ne s’agit pas d’un open world ce qui lui permet d’afficher des environnements détaillés. Si on remarque que les PNJ ne sont pas non plus incroyablement modélisés, on ne peut pas en dire autant des personnages principaux. Les screenshots qui illustrent cet article parlent d’eux-mêmes je pense. Les décors selon les lieux visités sont variés et on sent que Square Enix a souhaité montrer plusieurs types de civilisations avec chacune sa propre patte. Evidemment on sent les inspirations et aucune ne paraitra « nouvelle » à nos yeux habitués et ce sera un des principaux reproches que je ferai à la direction artistique. Trop prévisible. C’est dommage car quelques panoramas valent vraiment le détour et on se décroche presque la mâchoire tant c’est finement modélisé. Autre léger défaut, c’est parfois très fouillis en combat, la faute à de multiples effets qui envahissent l’écran. Pour le reste franchement c’est du tout bon. A noter l’incroyable optimisation qui fait qu’on a jamais aucun temps de chargement même lorsqu’on change de zone. Un vrai plaisir.

Notez la qualité des détails. C’est juste incroyable.

Combat Primordial

Vous vous en doutez, Final Fantasy XVI étant un A-RPG, les combats sont au centre du gameplay. Et à titre personnel je n’ai été qu’à moitié convaincu. Clairement leur côté nerveux et dynamique n’est pas à remettre en cause tout étant parfait de ce côté-là. Non ce qui gêne c’est vraiment le fait que la caméra a parfois du mal à suivre et que comme je le disais plus tôt, l’action n’est pas forcément super lisible quand trop d’effets se cumulent à l’écran (surtout avec les attaques issues de nos pouvoirs de Primordiaux). De même, malgré la présence d’un système de lock, les combats ne sont pas évidents. La présence de deux modes de jeu possibles (Action ou Histoire) permettent à celles et ceux qui ne veulent pas s’embêter avec les combats de s’en sortir mais pour les autres il faudra d’excellents réflexes pour rester en vie lors des nombreux combats. Mais Final Fantasy XVI est tout de même généreux puisqu’il propose des accessoires facilitant les esquives. Le tout reste optionnel mais est un excellent compromis pour tout de même faire de bons combats jouissifs.

Combattre plusieurs ennemis est parfois compliqué… avant d’avoir l’attaque de Bahamut !

Outre les attaques basiques, Clive débloque des pouvoir liés aux Primordiaux qu’il va rencontrer et ces derniers s’utilisent en combat et subit un cooldown après une utilisation. Plus la technique est puissante et plus le temps de récupération de cette dernière est long. A vous donc de trouver les meilleurs enchainement pour pouvoir jongler entre tous les pouvoirs. Pour les débloquer il faudra évidemment des points de compétences glanés en fin de combat ou de quête réussie. Un classique. Mais quand on voit au final la pauvreté de l’arbre de compétences on se demande vraiment où est passé l’excellent système de sphérier de Final Fantasy X qui osait proposer quelque chose de pointu et accessible à la fois. Pareil pour l’équipement qui ici est soit achetable en boutique soit fabricable à la forge. Rien de bien novateur de ce côté-là non plus mais il est parfois bon de ne pas trop perdre le joueur non plus.

L’arbre de compétences des Primordiaux. Notez le peu d’attaques disponibles.

Du très bon mais loin d’être parfait

J’ai déjà mentionné quelques défauts mais ils ne sont pas les seuls. Le rythme du jeu en est un bien plus problématique. En effet, le rythme de Final Fantasy XVI est en dents de scie et on alterne les phases incroyables qui nous scotchent sur notre siège avec d’autres complètement anecdotiques. La faute probablement aux combats de Boss qui sont dantesques et les phases d’histoires entre eux qui sont souvent peu intéressantes. Le pire c’est qu’elles sont surtout plombées par une flopée de quêtes annexes pas vraiment intéressantes voire même indignes d’un MMORPG. Si quelques unes (surtout à la fin du jeu) sont plutôt scénarisées cela reste vraiment la minorité. Clairement le titre aurait gagné à être plus en « ligne droite » à l’instar du très mal-aimé Final Fantasy XIII puisque son scénario aurait ainsi gagné en intérêt avec un rythme vraiment constant. Là on a parfois des moments incongrus où on doit aller en urgence quelque part mais on prend le temps d’aller chercher des fleurs à l’autre bout du monde pour faire une potion pour soigner un type random du Repaire.

La carte du monde est de retour mais on sélectionne où on va se téléporter. Dommage.

Autre gros défaut de Final Fantasy XVI selon moi, le doublage. Je m’explique. En soit il est très bon (la VF n’est pas au niveau du XV mais elle est supérieure à celle du VII Remake) mais je ne m’explique pas pourquoi les dialogues doublés en anglais sont si différents du texte français auquel on a droit. En fait il s’avère que la synchronisation labiale a été effectuée sur la version anglaise mais que cette dernière a pris des (très grosses) libertés par rapport au script d’origine japonais. Après plusieurs tests j’ai finalement décidé de jouer en japonais avec sous-titres français tant l’écart de la version anglaise est trop important.

Le déluge d’attaques pyrotechniques fait que parfois c’est fouillis.

A noter tout de même la qualité des doublages avec des comédiens investis et une traduction française aux petits oignons (même si je ne m’explique pas quelques changements comme le nom du chien/loup qui passe de Torgal à Talgor). Côté musique j’ai noté moins de thèmes qui restent en tête une fois la console éteinte mais j’ai tout de même un gros coup de cœur pour le thème de Cid. On reste en tout cas dans le domaine des bonnes compositions. Pareil au niveau de la durée de vie qui est dans la moyenne du genre avec un titre qu’on finit en une quarantaine d’heures en ligne droite. Comptez en une vingtaine de plus pour tout voir (monstres d’élite à occire, quêtes annexes…). Le ton du jeu étant bien plus adulte et mature que le reste de la série (influence Game of Thrones oblige) il n’usurpe pas son PEGI18 avec des scènes gores et violentes ce qui est plutôt plaisant.

On peut attribuer 3 Primordiaux et deux attaques, le tout est assigné aux boutons.

Conclusion

Est-ce que ce Final Fantasy XVI est l’épisode du renouveau ? Je ne saurai dire même s’il tente de nombreuses choses. Dans tous les cas sa réussite complète sur le plan technique prouve que le jeu est taillé pour la PlayStation 5. Avec son scénario adulte et son héros plutôt charismatique, le jeu de Square Enix prouve qu’il en a dans le ventre et fait oublier les errements du XV. Malgré tout, ses défauts (rythme en dents de scie, doublages, quêtes annexes insipides…) sont bien présents et pourront clairement rebuter certain(e)s joueur(euse)s. Pour les autres qui passeront outre, c’est une grande aventure qui les attend même si on déplorera que le côté RPG, si cher à la saga, disparait petit à petit au profit de l’action pure et dure…

Ce qu'il faut retenir...

J'ai aimé :
  • La technique incroyable
  • Les combats de Boss inoubliables
  • Aucun chargement
  • Les combats dynamiques…
  • Les personnages
  • Le scénario
J'ai moins aimé :
  • Le rythme en dents de scie
  • Les quêtes annexes, horribles
  • Pas un monde ouvert
  • …mais un peu fouillis et difficile sans certains accessoires
Romain Boutté
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