[20 Years Back] Le jeu du mois – Août 2003 : Pro Beach Soccer [PS2]

Nouvelle rubrique sur Band of Geeks, inspirée très clairement de ce que fait déjà divinement l’excellent magazine JV le mag (auquel je suis abonné depuis des années et dont j’adore la ligne éditoriale ainsi que la manière de rédiger des articles). La grosse différence viendra du fait que je parlerai d’un jeu sorti 20 ans plus tôt mais auquel j’ai joué et que j’ai aimé ou non. L’article pourra être très court ou plutôt long en fonction de ce que j’aurai à dire dessus mais dans tous les cas il s’agira d’un ressenti personnel uniquement et il ne s’agira pas là d’un test ou d’une critique construite. Juste quelques souvenirs sur des jeux qui m’ont marqué à leur sortie. Il y aura aussi sûrement des mois sans article puisque je n’aurai probablement pas fait tous les jeux sortis chaque mois de chaque année. Alors pour démarrer ce premier article quoi de mieux qu’un jeu nul ? Evidemment je vais parler de Pro Beach Soccer sur PlayStation 2.

Pro Beach Soccer ou l’étron de l’été 2003

Pour être tout à fait honnête concernant cet article sur Pro Beach Soccer je dois bien avouer deux choses. La première, il s’agit d’un jeu acheté par mon petit frère qui adore le foot (moins le beach foot mais bon) alors que moi je n’aime pas ça particulièrement. La deuxième, le jeu est sorti le 29 août 2003 soit à la fin de l’été mais mon frère l’a eu d’occasion plusieurs semaines après sa sortie. Donc on commence avec un jeu que je n’ai pas fait Day One (ce ne sera pas le dernier) mais voilà. Maintenant que les choses sont claires, parlons du jeu, ou plutôt de ce que j’ai ressenti manette en main. Et croyez-moi c’était pas glorieux.

Merci l’émulation qui lisse les graphismes.

Déjà quand on le démarre et qu’on voit apparaitre Wanadoo comme éditeur on sent qu’on se sûrement se faire enfler sur la qualité du produit. Et bien trêve de suspens, c’est le cas. Surtout que de voir le logo Wanadoo m’a rappelé de nombreux (mauvais) souvenirs puisqu’il s’agit de ceux ayant édité le mythique mais médiocre Raging Blades. Clairement un éditeur loin d’être un gage de qualité donc. La cinématique suivante qui compile des exploits sportifs réels (et des nichons) a beau donner envie, on déchante très vite. Arrivé sur le menu principal on se rend compte qu’il y a plusieurs modes de jeu ce qui est une bonne chose mais les choix d’équipe ne sont pas non plus faramineux. Mais au moins Pro Beach Soccer propose les licences officielles c’est déjà ça ! On a donc des joueurs officiels comme les frères Cantona par exemple. Par contre le nombre de stades est limité à 4 ce qui est vraiment chiche, même si soyons honnêtes la différence entre eux ne saute pas forcément aux yeux…

Notez la pose des personnages qui se demandent même pourquoi ils sont là…

Lorsque le match se lance, après un interminable chargement (ces derniers sont omniprésents et très longs), on se dit que l’ambiance est là ! Un DJ (amateur) balance des riffs et du son pendant que des donzelles en maillot se trémoussent avant l’arrivée des joueurs sur le terrain. Chouette ! Sauf que dès que le match débute la musique s’arrête et laisse place à des commentaires totalement insipides (pires que ceux des premiers PES donc je vous laisse imaginer le désastre). On note l’idée originale d’avoir des commentaires dans la langue du stade dans lequel on joue mais c’est stupide si on ne comprend pas ce qui est dit. D’autant que le seul stade Français est celui de Marseille et que le commentateur a un accent marseillais. Etrange ? Oui. Dérangeant ? Pas autant que le reste croyez-moi.

L’entrée des joueurs est plutôt soignée même si elle fait rire aujourd’hui.

Ca y est le match est lancé et mon dieu que les animations sont raides. Les graphismes ne sont pas non plus catastrophiques pour l’époque même si clairement on était pas dans le haut du panier de ce que proposait alors le monolithe noir de Sony (pour rappel cela fait plus d’un an que les mythiques Metal Gear Solid 2 et Final Fantasy X sont sortis). Il y avait pire, surtout que le budget alloué au jeu ne devait pas être non plus très élevé. Mais passons, ce qui frappe le plus alors c’est le manque de possibilités en jeu. Alors ok, je ne suis pas fan de foot à la base mais on est d’accord pour dire que ce qui fait le sel du sport en lui-même c’est le fric engendré et les simulations pour demander des penalt… ha non pardon. Ce qui fait le sel de ce sport ce sont les gestes techniques et les stratégies mises en place pour remporter la victoire. Et certes, le beach foot n’est pas aussi pointu (du fait que le terrain est plus petit et que les joueurs sont moins nombreux) mais j’attendais le jeu sur le côté spectacle et clairement j’ai été déçu.

Notez la qualité de la modélisation du public.

En fait quand on a pigé le truc on marque plutôt régulièrement : centre, reprise de volée et hop. A noter la présence d’une jauge de « grâce » qui se remplit au fur et à mesure des actions (but, gestes techniques…) et qui, lorsqu’elle est pleine transcende les joueurs de l’équipe qui voient leurs statistiques gonfler (ainsi que leur modèle 3D) afin de pouvoir enchaîner les actions et les buts pendant un temps limité. Si l’idée n’est pas mauvaise en soi, l’exécution est souvent horrible. Déjà voir ses joueurs devenir géants a de quoi choquer mais quand cela casse presque toute possibilité de défendre lorsque l’adversaire est dans cet état franchement on se demande à quoi ça sert. Et comble du kitch, le commentateur qui lâche un « Attention ! Retour sur Terre ! » avec son plus bel accent marseillais lorsque la grâce est terminée. Bref, du n’importe quoi si vous voulez mon avis.

On rate rarement un but quand on a pigé le truc.

Le principal souci de Pro Beach Soccer est qu’il est un simple brouillon. Pas assez d’équipes, de stades et un manque de finition évident. On sent que le développeur a souhaité voir si le titre trouverait son public et comptait faire une suite ou non en fonction des retours sur investissement. Seulement voilà, même pour un brouillon il est trop peu travaillé et ses défauts (pas assez de gestes techniques ni de stades, commentaires foirés, état de grâce qui casse le jeu, technique aux fraises…) sont trop supérieurs à ses qualités (licence officielle, facile à prendre en main) pour avoir marqué les esprits. Même mon frère l’a trouvé plutôt raté même s’il était moins catégorique que moi sur le sujet et y a passé de nombreuses heures. Moi je vous le dis, en tout et pour tout si j’ai fait 10 matchs dans ma vie entière c’est le bout du monde. Avec un jeu comme Pro Beach Soccer, on se rend bien compte que n’empêche, les jeux vidéo, ce n’était pas forcément mieux avant

Romain Boutté
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