Après un Final Fantasy VII Rebirth sorti il y a peu, la PlayStation 5 dégaine sa deuxième exclusivité de l’année : Rise of the Ronin. Il y a quelques semaines j’abordais mon Top 10 des jeux que j’attendais cette année et il était bien placé dans la liste. Est-ce qu’il arrive à combler mes attentes ? Réponse tout de suite.
Rise of the Ronin ou comment trancher dans le vif
Seppuku technique
Commençons par le gros point noir de ce Rise of the Ronin. Sa technique. En effet, malgré une direction artistique réussie, il faut bien reconnaître que cette première excursion en monde ouvert de la Team Ninja déçoit. Pour être tout à fait honnête, je trouve le jeu moins réussi que son homologue de chez Sucker Punch : Ghost of Tsushima. S’il est souvent facile de comparer des mondes ouverts sans lien entre eux, ici la comparaison est fatale, d’autant qu’il s’agit aussi d’une exclusivité Sony mais sur PlayStation 4 ! Alors certes, l’équipe est plutôt habituée aux jeux linéaires dans des environnements plutôt cloisonnés (Ninja Gaiden en est le parfait exemple mais nous pourrions également citer Nioh ou Wo Long: Fallen Dynasty) ou à des jeux de combats (on leur doit l’excellente série Dead or Alive) mais force est de constater que pour une exclusivité PlayStation 5, le jeu ne pousse pas les potards à fond et impressionne rarement. Dommage. D’autant que comme souvent, on a la possibilité de choisir entre 4k/30Fps et 60Fps avec résolution plus basse mais que pour la première fois depuis longtemps je n’ai vu aucune vraie différence graphique entre les deux modes. J’ai donc opté très rapidement pour le mode 60Fps qui permet de profiter d’un excellent système de combat et d’une bien meilleure fluidité. Côté ambiance sonore par contre on a droit à d’excellents doublages japonais (à noter qu’il y a même un doublage français !) et un sous-titrage français très réussi.
Un peu d’Histoire…
Le scénario de Rise of the Ronin se passe pendant la période du Bakumatsu (qui s’étale de 1853 à 1868) lors de la fin du shogunat et vous propose intelligemment d’incarner un protagoniste totalement random et créé par vos soins. Là où le titre est intéressant c’est qu’il permet de croiser de nombreux personnages connus de cette époque (Kogoro Katsura, Matthew Perry…) et donne l’illusion que nos choix et décisions auront une influence sur l’avenir du Japon. Pour résumer un peu les faits, le Japon à cette époque est complètement enfermé sur lui-même et l’arrivée des bateaux noirs Américains ont provoqué par ricochet la chute du shogunat. Deux factions s’affrontaient alors au niveau politique : les pro-shogunat et les anti-shogunat. Ces derniers pensent que le pays ne doit pas s’ouvrir aux étrangers et consolider ses acquis en se reposant sur un nouveau gouvernement qui donnera le pouvoir non plus au shogun mais au peuple. C’est une période très intéressante puisqu’il s’agit des dernières vraies années où les samouraïs existent vraiment. En effet, l’arrivée progressive des armes à feu étrangères va modifier complètement le paysage militaire du pays. Et dans Rise of the Ronin ça se traduit par une multitude d’armes que votre personnage peut utiliser…
Le plein d’armes…
Le titre de la Team Ninja propose un gameplay inspiré un peu de Nioh mais pas que. Pour faire simple, votre personnage peut utiliser de nombreux types d’armes (le katana, l’odachi, le sabre, la lance etc…) et même des armes secondaires comme le fusil, l’arc ou le revolver. Et chaque arme principale possède également plusieurs styles ainsi que des niveaux de maitrise. Autant vous dire que si vous avez dans l’idée de tout maitriser vous n’êtes pas arrivés ! Chaque style est en fait efficace contre un autre et il faut donc (surtout si on joue en normal ou difficile) varier autant que possible pour s’adapter aux différents adversaires. En effet, il n’est pas rare que nos ennemis utilisent plusieurs armes différentes et donc de devoir s’adapter en plein combat. Pour ma part j’avoue avoir une grosse attirance pour le katana simple mais j’aime aussi jouer avec les double katanas ou encore le sabre chinois. Chaque arme possède évidemment ses propres animations d’attaque et on ne change pas simplement un skin d’arme.
…ça sert à attaquer !
Rise of the Ronin propose un système de combat efficace et nerveux. Un bouton d’attaque, un pour l’esquive, un pour la protection et un dernier pour les contre-attaques. Celui-ci est promordial puisqu’il permet souvent d’infliger de gros dégâts à l’adversaire. Le personnage dispose d’une barre de santé évidemment mais aussi et surtout d’une barre de ki qui sert à chaque action. Attaquer en consomme évidemment, de même que la garde ou l’esquive. La barre remonte toute seule si on reste immobile et il faut arriver à trouver comment se défendre sans la laisser tomber à zéro. Sans ki, notre personnage s’essouffle et est à la merci des attaques ennemies. Là où Rise of the Ronin est intelligent c’est qu’il pousse à attaquer puisque chaque attaque réussie remplie une jauge de sang sur l’arme et qu’en appuyant sur une touche pendant une attaque, le sang est éjecté de l’arme et transformé en ki. Une idée simple et qui évite de rester trop axé sur la défense. Mais le titre de la Team Ninja est plutôt difficile à prendre en main. On est loin de l’accessibilité d’un Ghost of Tsushima pour rester dans le même thème. Certes, le jeu se maitrise plus facilement et rapidement qu’un Nioh mais on sent que le studio a l’habitude des gameplay exigeants. Néanmoins il faut bien le reconnaître, les combats sont jouissifs ! Contrer un ennemi avant de lui trancher la tête n’a pas de prix.
Super Ronin
Comme dans tout bon jeu typé RPG on retrouve des points de compétences à distribuer dans des arbres qui octroient divers bonus et augmentation de statistiques. Là où Rise of the Ronin se démarque c’est qu’en plus des points de compétence classique, on a aussi des points d’attributs. Force, charisme ou encore dextérité. Certaines capacités se débloquent uniquement grâce à ces points spéciaux. Il faut donc bien savoir où on les mets car les gagner est plus long qu’on ne pourrait le penser. Et les attributs de combat ne sont pas les seuls à être améliorés puisqu’on peut par exemple apprendre les compétences « Intimidation » ou « Mensonge » qui servent dans quelques dialogues pour avoir des scènes différentes. On peut ainsi par exemple au début du jeu éviter un combat inutile en se faisant passer pour un policier. Vraiment très sympa même si la feature n’est pas assez exploitée à mon goût. Pareil pour les liens avec les personnages rencontrés qui n’apportent au final pas grand chose à part quelques bonus ou objets sympathiques. Il y a de l’idée mais j’ai l’impression que les développeurs ne sont pas allés au bout. Dommage. Pour autant, l’idée de s’allier avec les factions anti ou pro-shogunat pour certaines missions est vraiment agréable (même si également pas assez développé malheureusement). On regrettera surtout que notre héros ne soit pas plus loquace (on entend très peu sa voix dans le jeu) car l’immersion en prend fatalement un coup.
Contenu Ubisoftien
Qui dit monde ouvert en 2024 dit également lot d’objectifs plus ou moins intéressants à remplir sur la carte. Si on est loin des gargantuesques cartes d’un Assassin’s Creed Valhalla par exemple, Rise of the Ronin propose tout de même assez de contenu pour s’occuper. La carte est divisée en zones qui proposent chacune des activités similaires. On notera les lieux à libérer du joug de bandits de grand chemin qui permettent ensuite d’afficher d’autres objectifs mais également la quête des chats à retrouver, des sanctuaires pour prier (et gagner un point de compétence au passage) et autres joyeusetés. Malheureusement, tout ceci est bien trop classique et on fait vite le tour des activités. De même, les classiques chevaux et « paravoile » (à la Breath of the wild) sont de la partie. On notera également la présence d’un grappin plutôt pratique même s’il ne peut s’accrocher qu’à certains éléments bien définis et malheureusement trop peu présents sur la carte. A noter que ce dernier peut également servir en combat pour dérober un objet à un ennemi (et l’empêcher ainsi de se soigner par exemple) ou bien même faire tomber un archer d’un toit pour pouvoir le transpercer de son katana une fois au sol. Rise of the Ronin est dans la norme du genre avec sa durée de vie très correcte.
Conclusion
Plus difficile et moins accessible qu’un Ghost of Tsushima, Rise of the Ronin propose une aventure toutefois très agréable Loin des démons d’un Nioh, le nouveau jeu de la Team Ninja vous plonge dans un Japon de l’ère Bakumatsu avec brio. L’encyclopédie dans le jeu permet même aux néophytes de cette période d’apprendre tout un tas de choses sur les évènements et personnages impliqués. Le titre a de superbes idées mais ne va pas forcément au bout. Malgré cela on prend un plaisir incroyable à découper des ennemis lors d’âpres combats malgré une technique vraiment indigne d’une PlayStation 5. Si comme moi vous savez faire abstraction de la technique d’un jeu et que l’univers samouraï vous attire alors laissez-vous tenter (surtout si vous ne craignez pas les gameplay un peu exigeants). A contrario si vous attendez d’un jeu de 2024 un aspect technique irréprochable alors passez votre chemin…
*Test réalisé sur PlayStation 5 grâce à un code de téléchargement gracieusement fourni par PlayStation France que nous remercions chaleureusement.*
Au plaisir !
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