Sorti il y a déjà quelque temps en exclusivité sur Nintendo Switch, Dragon Quest Monsters – Le Prince des Ombres arrive enfin sur PC. Si la saga de base est bien évidemment ultra-populaire, cela est moins vrai pour ses spin-off sous-titrés Monsters qui sont réservés à un public plus ciblé. Pourtant son mix entre l’univers de Dragon Quest et celui de Pokemon est loin d’être une mauvaise idée. Que vaut donc ce dernier épisode en date ? Réponse tout de suite.
Dragon Quest Monsters – Le Prince des Ombres ou le Pokémon de Square Enix
Une histoire de famille
Dans cet opus, on incarne Psaro, le fils de l’union entre une humaine et le roi des démons : Randolfo le Tyran. Après le décès de sa mère, Psaro va retrouver son père pour l’affronter mais ce dernier est évidemment trop puissant pour lui et le maudit par dessus le marché afin qu’il n’ait plus la possibilité de combattre des monstres. Après des années passées à se dissimuler dans un village d’humains, Psaro va comprendre que pour assouvir sa vengeance il va devoir dresser des monstres pour combattre à sa place. En effet à la manière de Pokémon dont il s’inspire, Dragon Quest Monsters : Le Prince des Ombres propose des combats dans lesquels le protagoniste ne prendra pas part. A noter que si vous n’êtes pas familier avec la saga, le personnage de Psaro ne vous dira rien mais sachez tout de même qu’il s’agit de l’antagoniste de Dragon Quest IV. On a donc sur le papier un scénario « What if… » des plus attrayants.
La patte Toriyama
Comme dans tout Dragon Quest qui se respecte, c’est évidemment le mangaka Akira Toriyama (papa de Dragon Ball) qui est aux commandes pour le chara-design et comme toujours c’est une réussite. On reconnait son trait si cher à la licence. A titre personnel j’adore le visuel des monstres et personnages de la saga et je n’ai une nouvelle fois pas été déçu. Bien sûr il y a des monstres un peu bizarres mais dans l’ensemble leur design est cohérent avec l’univers. Côté ambiance sonore Dragon Quest Monsters – Le Prince des Ombres ne fait pas tâche avec le reste de la saga puisque les compositions musicales sont toutes tirées d’anciens opus. On pourrait crier à la fraude mais Sugiyama, le compositeur officiel de la série, étant décédé en 2021 et n’ayant toujours pas de successeur, il était je pense compliqué de toute renouveler. D’autant plus que Psaro étant un personnage de Dragon Quest IV, il y avait ainsi un vivier de thèmes et compositions à disposition. Côté doublage, la version japonaise est comme toujours impeccable. J’ai beaucoup apprécié la traduction française encore une fois géniale avec ses jeux de mots sur les noms des monstres qui me foudroient à chaque épisode de la licence. Pour ce qui est de l’aspect technique, le jeu de Square Enix s’en sort bien mieux sur PC que sur la console de Nintendo. En effet, les modèles 3D et les décors sont mieux réussis même si j’aurais aimé un peu plus de détails et de variété dans les lieux visités (certains sont bien plus agréables à parcourir que d’autres).
Monstres et cie
Comme je le disais, Psaro va devoir se constituer une équipe de monstres qui va combattre pour lui. Pour cela il faudra les recruter. La méthode la plus efficace reste de tenter un recrutement en plein combat. Quand un monstre nous plait, on lance cette attaque de persuasion et chaque monstre de notre équipe va faire grimper un pourcentage de chance de réussite de capture. Cela ne fonctionne pas forcément facilement puisqu’il faut prendre en compte plusieurs facteurs notamment le nombre de point de vie de l’ennemi mais aussi la réputation de Psaro dans la zone. Cette dernière augmente grâce aux différents combats d’arène que l’on doit faire pour débloquer de nouvelles zones. Vous vous en doutez mais chaque zone possède de nouveaux monstres et avec un bestiaire d’environ 500 le jeu est généreux. Mais si dans Dragon Quest Monsters – Le Prince des Ombres la plupart des monstres se capturent votre équipe grandira surtout grâce à la synthèse.
Fuuuuusion !
Les combats ont beau être un classique tour par tour (avec la rapidité des monstres qui détermine l’ordre de passage), à la différence de Pokémon, on dirige ici une équipe de 4 monstres. Plus tard dans l’aventure on pourra recruter des monstres plus grands qui prendront plus de place mais il est parfois préférable d’avoir 4 petits pour faire plus d’attaques par tour. Ce sera à vous d’en décider bien évidemment en fonction de vos affinités. Je le disais plus tôt mais la synthèse de monstres est un élément primordial de Dragon Quest Monsters – Le Prince des Ombres. En fait, chacune de vos créatures pourra être associé à une autre pour former un nouveau monstre. Le point positif étant que les attributs des deux parents peuvent être conservés et débloquer en plus un nouvel arbre de talents. Le jeu nous pousse donc à faire fusionner nos monstres pour avoir rapidement une équipe plus puissante. L’idée est très intéressante même s’il ne faut pas se mentir il faut aimer faire des combats.
Parce que oui, même avec les différentes options pour faciliter ces derniers (combat automatique et vitesse augmentée), il y a beaucoup de combats à faire. En fait c’est même l’objectif principal puisque si Psaro cherche avant tout à vaincre son père, il lui faut pour cela remporter tous les tournois. Et si au début on s’en sort facilement ce n’est plus le cas rapidement. J’ai dû « farmer » un bon paquet de fois pour obtenir des monstres puissants et ainsi remporter les tournois. Evidemment, sans la synthèse c’est mission impossible surtout que je ne l’ai pas précisé mais ne vous attachez pas trop à vos monstres car finalement le fond du jeu se résume à les synthétiser pour en obtenir de plus puissants. Le vrai bémol c’est que le monstre ainsi créé repart au niveau 1. Ce qui implique de (trop ?) longues sessions à gagner de l’expérience en combattant. C’est à ce moment-là qu’on apprécie le fait de pouvoir accélérer les combats.
Un long chemin
Le scénario est globalement plutôt intéressant mais prend vraiment trop son temps pour se lancer. J’aurai apprécié plus de phases d’histoires dans la première partie du jeu je dois bien l’avouer. Mais Dragon Quest Monsters – Le Prince des Ombres réussi à faire tenir le joueur en haleine avec son gameplay. Et même si la durée de vie du titre est énorme (surtout pour qui espère avoir tous les monstres dans son encyclopédie), elle reste en dessous de ce que propose un épisode « classique ». La faute principalement à l’absence de quêtes annexes. Le pire ennemi du jeu reste finalement la redondance de sa boucle de gameplay qui peut rebuter pas mal de monde. Chaque lieu visité est disponible en 4 variantes puisque le cycle des saisons (été, automne, hiver et printemps) change l’aspect de chaque zone. On peut ainsi par exemple marcher sur un lac gelé et accéder à une grotte caché ou s’envoler avec une plante qui ne pousse qu’au printemps. Une chouette idée mais à mon sens pas assez exploitée, surtout que les objets récoltés sont trouvables partout. A noter que certains monstres ne sont évidemment disponibles qu’à une saison définie ce qui pousse à faire le tour complet des zones.
Conclusion
S’il n’est pas exempt de défauts (répétitivité des combats, scénario qui met du temps à démarrer…), Dragon Quest Monsters – Le Prince des Ombres reste toutefois un excellent choix pour qui aime les JRPG et les jeux de monstres. Si on pourra regretter l’absence de compositions inédites, l’ambiance globale du titre de Square Enix est très bonne et on se plait à suivre les aventures de Psaro. A titre personnel j’ai beaucoup apprécié le jeu et je pense que la meilleure version reste celle sur PC grâce à son côté technique bien plus solide. Pour éviter une certaine déconvenue, n’hésitez surtout pas à essayer la démo du jeu disponible.
*Test réalisé sur PC via un code de téléchargement Steam gracieusement fourni par l’éditeur que nous remercions chaleureusement.*
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