Test de Reynatis [PS5]

Depuis quelques années, le nombre de jeux d’action augmente drastiquement. Déjà parce que la technique permet de faire des jeux de plus en plus punchy mais aussi parce que le genre plait vraiment. NIS America l’a bien compris et a su s’entourer de studios qui sortent des titres nerveux. Le studio FuRyu notamment, à qui l’on doit le sympathique Crystar, revient avec sa nouvelle production : Reynatis. Incarner des magiciens en plein Shibuya ça vous tente ?

Reynatis : Magic Shibuya

Shibuyabracadabra

Avant de parler du gameplay ou du côté technique de Reynatis je vais vous expliquer un peu son scénario sans trop vous en dévoiler non plus. Imaginez un Tokyo fantasmé (et principalement le quartier de Shibuya) dans lequel la magie fait partie intégrante de l’existence.  Mais imaginez surtout que d’être un sorcier est mal vu par la population. En effet, dissimuler ses pouvoirs est primordial pour survivre et ne pas être pourchassé par la M.E.A. Cette organisation sert ainsi de régulateur pour éviter que les sorciers ne perturbent la vie des civils. Ironiquement, la plupart des escouades sont composées de sorciers. Sari Nishijima est une sorcière qui appartient à cette organisation et son destin va croiser celui de Marin, sorcier solitaire qui souhaite devenir le plus puissant. Mais outre le M.E.A, on note également la présence de la Guilde, une autre organisation qui recueille les sorciers et qui fabrique le rubrum, une drogue qui transforme les gens en monstres. Le scénario, riche, est vraiment travaillé et on a vraiment envie de voir les tenants et aboutissants des différents sujets. Le titre, divisé en chapitres, vous fera alterner entre Sari et Marin, qui chacun vivent leurs vies de leur côté. Après la moitié du jeu, leurs objectifs se rejoindront et vous aurez le loisir de les incarner en même temps.

Chaque lieu représente une zone plus ou moins grande.

PS2 ou PS5 ?

Parlons des choses qui fâchent en premier. Certes, Reynatis est probablement le titre le mieux réussi techniquement du studio FuRyu mais selon moi, le jeu est indigne d’une machine comme la PlayStation 5. Sans mentir, on a parfois l’impression d’être devant un jeu PlayStation 2, et pas de ceux du haut du panier malheureusement. En fait, la direction artistique est excellente et sauve clairement le tout mais on ne va pas se mentir, j’ai plusieurs fois été sorti du jeu à cause d’une modélisation approximative notamment pour certains personnages.  Néanmoins il faut l’admettre, le titre est clairement plus vivant et réussi que les derniers jeux du studio. En fait on se baladera soit dans Shibuya (dans des rues colorés et lumineuses) soit dans Another, le monde de la Guilde, accessible via des portails. J’ai trouvé l’idée bonne en théorie mais dans l’exécution les décors forestiers ou désertiques manquent cruellement de détails et se limitent à des couloirs. Dommage.  Au moins, les doublages japonais sont très réussis et mettent immédiatement dans l’ambiance. J’ai pesté par contre qu’aucune traduction en français ne soit de mise. Mais qu’on se rassure, le jeu a de chouettes idées de gameplay…

Certains modèles 3D sont vraiment d’un autre âge…

De bonnes vibes RPG

Beaucoup orienté action (les combats sont en temps réel), Reynatis n’oublie toutefois pas sa composante RPG et propose (hormis les passages de niveau) une gestion des attaques et compétences des personnages plutôt sympathique. En effet, on a deux touches ( et ) auxquelles assigner une attaque (hormis les attaques de bases qui se font elles avec ) et ces dernières sont plutôt nombreuses et se découvrent en parcourant Shibuya. Il faut ainsi trouver des graffitis nommés Wizart qui vous octroient de nouvelles techniques mais aussi de l’argent, de l’expérience ou un bonus passif activable. Mais pour débloquer les Wizart il faut impérativement faire baisser la malveillance (malice) de la ville. Pour cela il faut effectuer des quêtes annexes (toutes scénarisées même si l’objectif est très souvent d’aller faire un combat). Je vous l’avoue, je les faisais toutes au fur et à mesure qu’elles se débloquaient parce que d’une part ça me rapportait de l’expérience mais aussi parce qu’à force ça me donnait accès à de nouveaux Wizart. L’idée peut agacer les gens qui ne vont qu’à l’essentiel mais franchement cela pousse à faire tout le contenu que propose Reynatis. Dommage toutefois de ne pouvoir attribuer que deux attaques différentes par personnage.

On a parfois des fulgurances niveau graphisme !

Chose que je trouve totalement incompréhensible, le jeu propose très tard dans le jeu d’augmenter les slots pour les compétences passives. Clairement, la fonction aurait dû être mise en place plus rapidement. Surtout que je ne l’ai pas précisé mais à chaque niveau, nos personnages gagnent des sortes de cristaux qui servent à améliorer toutes les compétences (actives et passives). En fait, lors de chaque combat on gagne des objets qui ne servent qu’à débloquer de nouveaux slots pour les personnages et il faut alors les revendre à un endroit spécifique pour pouvoir débloquer les slots. Il faut un certain nombre d’objets spécifiques par personnage. Autant l’idée n’est pas mauvaise en soi, autant l’exécution laisse tout de même à désirer (on ne peut pas vendre toute sa liste d’objets d’un coup et il faut les faire un par un ce qui est plutôt lourd). Dans tous les cas je vous le dis, j’ai vraiment beaucoup aimé ce système de techniques à faire évoluer grâce aux Wizart car cela m’a poussé à explorer continuellement la ville sans que j’en sois agacé malgré les aller-retours constants. A noter la présence d’un déplacement rapide entre les zones via la carte pour celles et ceux qui ne voudraient pas se balader. Une vraie bonne idée donc.

Chaque compétence passive a son intérêt et peut être augmentée de niveau.

Vivons cachés

Je vous le disais plus tôt mais les sorciers ne sont pas bien vus à Shibuya si bien que lorsque vous n’appartenez pas au M.E.A il vaut mieux garder son identité secrète. En fait, par simple pression de L1, on bascule du mode normal au mode magique. Ce dernier permet, dans le mode exploration, de déceler des objets cachés dans le décor et de se déplacer légèrement plus rapidement. Mais lorsqu’on l’utilise dans la ville, automatiquement on est dénoncé par les habitants et un décompte s’enclenche. S’il arrive à 0 alors des ennemis extrêmement puissants (qui vous one-shot quasiment) font leur apparition. Toutefois, si le système est plutôt intéressant et fait presque penser à GTA et ses étoiles de police, il n’a finalement que peu d’intérêt. En effet, il existe dans chaque zone du quartier un cercle qui annule l’effet de recherche. De même, quitter la zone réinitialise le compteur. Mais le pire finalement c’est que perdre ce combat n’a aucun impact puisqu’on peut recommencer juste avant la détection sans aucune pénalité. Bizarre mais au moins Reynatis n’est pas si punitif malgré des combats parfois ardus.

La rencontre de nos deux personnages principaux…

Des combats nerveux

Au centre du titre de FuRyu se trouvent les combats. Comme dans tout bon Action/RPG qui se respecte ils sont nerveux et sublimés par les nombreuses techniques disponibles pour les différents personnages (6 au total). On en dirige un seul mais on peut alterner avec deux autres sélectionnés préalablement. Chacun d’entre eux a sa propre technique de combat et on trouve assez rapidement son chouchou. Pour ma part j’adore Sari et Marin. Principalement ce dernier d’ailleurs qui a une bonne allonge et des techniques assez puissantes. J’ai mentionné plus tôt la possibilité de rester « caché » et de ce fait ne pas utiliser ses pouvoirs et cette idée de gameplay est primordiale pendant les combats également. Pour résumer, chaque attaque (basique ou non) fait descendre votre jauge de MP. Arrivée à 0 vous revenez à votre état normal et il est du coup impossible de mettre le moindre coup. Il faut donc faire remonter la jauge pour pouvoir attaquer de nouveau. On peut alors simplement attendre qu’elle remonte toute seule ou alors faire des esquives magiques. Lorsqu’un ennemi va nous frapper un gros cercle (comme une horloge) apparait à l’écran et si on maintient le bouton d’esquive le bon timing alors on réalise une esquive qui rend énormément de MP. En bonus, si on dépasse le nombre de MP max avec cette technique on fait alors ralentir le temps et on peut défoncer ses adversaires avec nos techniques pendant qu’ils sont immobiles. De même on débloquera plus tard une attaque ultime qui fera des ravages niveau dégâts spécifique à chaque personnage.

Faire une esquive est non seulement utile mais stylé !
Oui il y a un Burger King dans le jeu.

Il faut donc combiner les phases d’attaque et d’esquives dans Reynatis et à dire vrai, les combats sont du coup à la fois tactiques et nerveux. Néanmoins, en fonction du type d’ennemis, les joutes sont parfois laborieuses. Je pense notamment aux ennemis volants qui sont une vraie plaie à combattre. On est loin de la difficulté d’un Souls-like comme le récent Stellar Blade par exemple mais il faut avouer que certains combats m’ont donné du fil à retordre. Il faut dire que parfois la caméra ou le système de lock des ennemis sont à prendre en défaut. Mais je l’avoue j’ai adoré la nervosité globale et le déluge pyrotechnique qui se déroule à l’écran même si cela rendait le tout confus de temps à autres. Cet aspect du jeu est en tout cas réussi et permet de tenir en haleine les joueurs pendant toute la durée du jeu. D’autant que comme je le disais plus tôt, mourir n’est pas réellement punitif et de plus, la possibilité d’avoir des raccourcis en combat pour des objets de soin permet de se sortir de pas mal de faux pas facilement.

Il faut baisser le niveau de malveillance pour débloquer certains Wizart.

Conclusion

Si Reynatis ne peut pas prétendre au titre de GOTY 2024, il est en tout cas un jeu vraiment sympathique malgré ses défauts. J’ai beaucoup aimé le scénario, l’ambiance sonore (même si certains thèmes ne sont pas inoubliables) et le système de combat et d’expérience. Clairement, le jeu ne s’adresse pas à tout le monde, notamment à cause de son absence de traduction française. D’autant plus qu’il est quand même plutôt verbeux et que maitriser l’anglais est vivement recommandé. Malgré cela, je ne peux que vous conseiller d’y jeter un œil si ma critique vous a donné envie. Il y a en plus une démo disponible sur les différents stores (PS Store, Eshop, Steam) et il serait dommage de passer à côté d’une belle surprise.

Au final :

Les plus
  • Une ambiance travaillée
  • Les deux scénarios qui se rejoignent
  • Les combats nerveux…
  • Une Shibuya bien refaite
  • Le système de Wizart bien trouvé
Les moins
  • Tout en anglais
  • Les graphismes parfois datés
  • …mais brouillons par moments
  • Pas assez de slots pour les attaques

*Ce test a été réalisé sur PlayStation 5 grâce à un code de téléchargement fourni par l’éditeur que nous remercions encore chaleureusement.*

Romain Boutté
Les derniers articles par Romain Boutté (tout voir)
Partagez nos articles ;) Share on twitter
Twitter
Share on facebook
Facebook
Share on google
Google

Laisser un commentaire