Toutes les consoles Nintendo depuis la Nintendo 64 ont eu droit à leur épisode de Paper Mario (on pourrait même mentionner que la Super Nintendo a connu l’excellent Super Mario RPG qui a été l’initiateur de la saga). Et après les excellents Super Paper Mario (Wii) et Paper Mario Color Splash (Wii U), inutile de dire que j’attendais beaucoup de cet opus Switch. Sorti en 2020, je viens seulement de terminer ce Paper Mario : The Origami King, et ma foi, trêve de suspense, c’était grandiose.
Paper Mario : The Origami King – Ca ne fait pas un pli !
Si vous l’ignorez je suis un grand fan de la série. Je trouve qu’elle sait se renouveler à chaque itération et hormis l’épisode 3DS (Sticker Star) qui n’a pas su me convaincre, je les ai tous terminés avec grand plaisir. C’est pourquoi j’attendais ce Origami King au tournant. Surtout que j’avais adoré l’opus de la Wii U. Mais si je ne l’ai fait que si longtemps après sa sortie c’est comme vous vous en doutez à cause de cet immense backlog que je traîne derrière moi depuis des années. Mais passions et revenons au sujet de base, ce nouveau Paper Mario. Petit résumé de l’histoire pour vous mettre dans le bain. Alors que l’OrigamiFest va débuter à Toadville, Mario et Luigi s’y rendent pour découvrir horrifiés que la ville est aux mains du Roi Olly, un être fait en origami qui a pris le contrôle et transformé la princesse Peach en princesse Origami. Mario est fait prisonnier mais parvient à s’échapper grâce à l’aide d’Olivia, sœur du souverain qui veut contrecarrer ses plans de conquête. S’ensuivra une quête pour sauver le royaume Champignon en détruisant les serpentins géants plantés dans le monde entier et qui protègent le château de Peach afin de combattre le vil monarque plié. Du classique certes mais comme toujours avec la série on prend un grand plaisir à suivre les pérégrinations de notre héros moustachu.
À l’instar de ce qui se fait depuis le premier Paper Mario, nous avons de nouveau droit à des graphismes superbes mélangeant avec habileté des personnages « plats », inspirés de simples feuilles de papier, avec des décors en 3D. Si le mélange peut paraître étrange décrit de la sorte, il n’en est rien et à aucun moment je n’ai eu à pester de l’appréciation des distances. La grosse nouveauté de l’épisode c’est que les ennemis de Mario sont « origamisés » et sont eux, pliés de façon à être reconnaissables mais en 3D. Et ça fonctionne parfaitement, le mélange des deux est si harmonieux qu’on ne se dit jamais qu’il aurait pu en être autrement. Inutile de préciser que chaque monde est unique et possède sa propre patte graphique (le désert, l’Asie…). Bourrés de détails, tous les univers croisés sont travaillés et c’est un pur plaisir de les parcourir. Surtout que chacun possède son propre thème de combat (mention spéciale à celui du serpentin bleu qui est incroyable, je vous le mets juste en dessous pour que vous appréciez la composition). Même si l’ambiance sonore est incroyable, comme toujours, ne vous attendez pas à des dialogues doublés. Même si ces derniers sont nombreux ce n’est pas la marque de fabrique de Big N que de donner des vraies voix à nos héros. Hormis ce léger détail on touche au sans faute côté technique.
Ce qui me faisait peur avant de démarrer cet Origami King c’était son système de combat. Car si les premiers opus étaient vraiment axés RPG, depuis l’épisode Wii, on se dirige vers autre chose. Mais là où on avait des cartes pour les actions dans l’opus précédent, on retrouve ici des objets à acheter pour attaquer (bottes et marteau principalement). Le côté RPG est présent dans la possibilité de s’équiper d’accessoires pour se renforcer en combat mais cela reste assez basique. Les combats par contre, eux, sont devenus très tactiques. Mario est au centre d’un cercle divisé en cases et il faut aligner ses ennemis de la façon correcte pour obtenir un bonus d’attaque (1,5x de dégâts) et tenter ainsi de s’en débarrasser plus rapidement. En fait on ne peut attaquer que sur une ligne (bottes) ou sur les 4 cases devant soi (marteau) et il faut ainsi « ranger » les ennemis à la bonne place. Si cela paraît simple au début, il faut parfois bien réfléchir, surtout que le temps pour le faire est limité. Même si parfois j’ai pesté un peu malgré les aides disponibles (sauver des Toad et les payer en combat peut vous faciliter la vie) il faut reconnaître que le système est ingénieux ! On retrouve les habituels ennemis piquants sur lesquels il faut soit sauter avec des bottes de fer soit mettre un coup de marteau et les autres objets utilisables en combat comme les champignons pour restaurer sa vie ou les fleurs pour cramer ses opposants par exemple.
La vraie variante pour les combats concerne les combats contre les Boss. En effet, sans vous spolier quoi que ce soit, c’est ce dernier qui se retrouvera au centre de l’arène. Mario sera lui sur le côté et il faudra utiliser convenablement un ensemble de flèches disposées sur le plateau pour se frayer un chemin jusqu’au Boss pour lui infliger des dégâts. En sachant qu’en plus certains d’entre eux possèdent des techniques pour vous empêcher de faire ce que vous voulez, la difficulté est de ce fait bien présente quand il faut. J’ai beaucoup aimé personnellement ces combats de Boss parce qu’ils changeaient vraiment du reste du jeu et qu’il fallait vraiment réfléchir au meilleur moyen de les attaquer, de contrer leurs techniques, tout en se faisant le moins possible toucher. De plus, chaque Boss possède son propre point faible et il faut toujours réfléchir de manière à faire le plus de dégâts possibles en un seul tour. On est bien évidemment loin de la finesse des joutes d’un tactical comme God Wars ou Disgaea mais je suis vraiment satisfait du résultat final (d’autant que les tacticals ne sont pas ma tasse de thé à la base).
Pour s’occuper entre deux combats (que l’on peut souvent éviter d’ailleurs étant donné qu’il n’y a aucun gain d’expérience à la fin, seulement de l’argent), on peut (doit) rendre leur apparence initiale aux zones traversées. En effet, entre les dizaines de Toad dissimulés dans le décor à sauver (ces derniers ont été transformés en origami) et les trous à reboucher il y a de quoi faire. Car si dans Color Splash on avait droit à de la peinture, ici on utilise des confettis ramassés partout pour reboucher les trous du décor. Autant le préciser de suite, cette activité est prenante et lucrative puisqu’en plus des pièces récoltées en rendant au décor son apparence d’origine, on a parfois droit à des coffres contenant des mini-trésors. Comme dans plusieurs autres volets de la série il y a en effet un musée qui répertorie toutes les découvertes qu’on fait au fur et mesure de l’avancement dans le jeu (ennemis, Boss, trésors, musiques…). Autant dire que pour finir de compléter le musée à 100% il faut cravacher. Mais sans aller jusque là, ce Paper Mario : The Origami King propose une aventure assez longue sans toutefois trop s’étirer. Il m’a fallu un peu plus d’une trentaine d’heures pour en voir le bout ce qui est plutôt correct.
Conclusion
Bourré de qualités, ce nouveau cru de Paper Mario l’est assurément. Avec son histoire sympathique, ses personnages agréables et son nouveau gameplay, il réussit le pari de faire aussi bon que le précédent volet. Ses graphismes chiadés, sa bande-son incroyable et sa traduction française impeccable (les jeux de mots sont souvent incroyables) achèvent d’en faire un titre génial. Bien sûr tout n’est pas parfait (une ou deux séquences un peu longues, absence de système d’expérience qui minimise l’importance des combats, absence de dialogue doublé…) mais bouder cette nouvelle itération si on est fan de la franchise serait une hérésie. Je me suis éclaté comme un petit fou dessus et honnêtement je vous le conseille fortement si vous avez la machine, que vous aimiez ou non cette saga. Du grand Nintendo encore une fois.
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