Pour ce nouveau chapitre du Journal Nostalgie j’ai décidé de parler d’un jeu qui m’a occupé pendant de nombreuses heures et m’a initié au genre du MMORPG. Je veux bien évidemment parler de Phantasy Star Online. Alors oui ce n’est pas vraiment un MMO mais il en a les bases (multijoueur en ligne, loot, expérience, possibilité de dialogue avec autres joueurs…) et de toutes manières c’est un grand jeu. Explications.
Journal Nostalgie n°33 : Phantasy Star Online
La découverte
Je dois bien l’avouer, même si j’ai possédé une MegaDrive, je ne connaissais pas du tout la saga Phantasy Star. Enfin si mais de nom seulement. Alors à l’époque de la Dreamcast, pendant que je découvrais les prémices d’Internet sur console avec Chu Chu Rocket! j’ai craqué pour Phantasy Star Online sans vraiment savoir dans quoi j’allais m’embarquer mais les retours étaient tellement bons que je ne me voyais pas passer à côté du titre. Déjà, sachez-le, j’ai toujours été un joueur console. Les titres PC qui m’attiraient étaient uniquement des jeux de gestion (Theme Hospital) et/ou de stratégie (Age of Empires) et comme j’étais accro aux JRPG et qu’à cette époque-là on en trouvait que sur consoles mon choix était vite fait. Je précise cela parce que je sais que des choses que je vais dire ici vont paraître probablement absurdes à beaucoup de joueurs PC qui avaient déjà poncé de nombreux RPG comme les Elder Scrolls ou encore vu les premiers MMO comme Ultima Online par exemple. Mais revenons à Phantasy Star Online. N’étant pas forcément fan à l’origine des univers type SF, j’avais quand même un peu peur que le titre ne me plaise pas plus que ça mais mes craintes se sont envolées dès que je l’ai lancé.
Créer son héros
Pour moi qui étais un total néophyte du genre, Phantasy Star Online affichait beaucoup de choses. Déjà la possibilité de créer son personnage. Si l’idée fait sourire aujourd’hui tant de nombreux jeux (RPG ou non d’ailleurs) proposent cette option, pour moi il s’agissait bien d’une nouveauté incroyable et peu courante. Déjà il fallait choisir sa classe parmi 4 ce qui déterminait ensuite déjà une partie de l’aspect du personnage. Évidemment aujourd’hui le nombre de classes disponibles dans les jeux est généralement bien plus élevée (World of Warcraft) mais même quand elle est identique (Anthem) c’est parce qu’au final cela suffit à faire un jeu équilibré. Surtout quand ce dernier a la prétention (comme Phantasy Star Online) d’être orienté multijoueur et entraide. Que faut-il choisir alors ? Grosso modo on a accès à divers types de personnages, du spécialiste en sorts au gros bourrin au corps à corps en passant par l’expert en combat à distance. J’ai pris le personnage « mixte » qui combine un peu tout ça. D’une part parce que j’aime assez être polyvalent mais en plus je souhaitais un personnage qui a un look d’humain. Chose impossible avec certaines classes. On arrive ensuite sur l’écran pour modifier le look de son avatar et si aujourd’hui avec les Skyrim et consorts on a des possibilités à la limite de l’infini, dans Phantasy Star Online ces dernières restent relativement basiques (couleur des cheveux, de l’armure, coupe de cheveux…). Mais malgré tout je m’étais pris au jeu et j’avais essayé de créer un héros que je trouvais stylé. On peut également choisir le sexe de son avatar, c’est toujours bon à savoir.
Trop de choses à faire !
Une fois le personnage créé je me suis lancé dans l’aventure. Phantasy Star Online propose beaucoup de choses au joueur et au début ce n’est pas simple de tout retenir. On débarque du coup dans la station Pioneer 2 dans l’espace avec notre personnage niveau 1 et très peu d’explications sont données. Il faut fouiller les panneaux et parler aux habitants pour comprendre un peu le but de notre présence ici. En fait, nous sommes la deuxième expédition qui se rend sur Ragol, une planète à explorer. On se rend ainsi vite compte qu’il va falloir enchainer les niveaux encore et encore pour atteindre la suite de l’histoire. En fait, le jeu est divisé en quatre grands lieux : forêt, mines, caves et ruines qu’il faudra faire et refaire un nombre incalculable de fois pour espérer en voir le bout. Chaque zone est en fait découpée en plusieurs parties et vous n’apparaissez pas forcément au même endroit à chaque fois que vous y retournez, ce qui fait que même si contrairement à un rogue-like, les niveaux ne sont pas générés de manière procédurale, une légère différence entre chaque tentative se fait sentir même si elle est bien sûr infime. Phantasy Star Online faisant la part belle au loot, on trouve des objets, armes et armures de manière totalement aléatoire en tuant les ennemis et en détruisant certains éléments du décor (caisses…). A la différence d’un JRPG classique, le nombre de places dans l’inventaire est relativement faible et il faut régulièrement revenir sur Pioneer 2 pour revendre le superflu ou stocker ce qu’on souhaite dans la banque. Il faut également bien penser à stocker son argent de temps en temps parce qu’une mort en mission et c’est tout notre pécule qui se fait la malle. En vrai il faut pouvoir y retourner pour le récupérer mais ce n’est pas si simple. Et en ligne il me semble que les autres joueurs peuvent se servir avant votre retour. Prudence donc.
Mag et cie
Hormis le système classique d’arme et équipement on peut associer un Mag au joueur. Il s’agit d’une sorte de compagnon qui booste les caractéristiques (défense, attaque…) et peut évoluer en se nourrissant d’objets que vous lui donnez. Selon le type de l’objet donné au Mag certaines caractéristiques vont augmenter alors que d’autres peuvent diminuer. A vous donc de jouer sur les celles que vous souhaitez faire évoluer. Il est intéressant de noter que les Mags possèdent également une super attaque qu’on peut déclencher lorsque sa jauge de fureur est au maximum. Elle monte au fur et à mesure des dégâts reçus et effectués mais se réinitialise si vous vous téléportez sur la station. En terme d’armes il y a vraiment de quoi faire également, entre les sabres laser, les pistolets à photon, les mitraillettes et j’en passe, impossible de ne pas trouver son bonheur ! Sans surprise j’avais pour arme principale un sabre (qui a bien évidemment changé plusieurs fois au cours de l’aventure) et une paire de pistolets mitrailleurs avec lesquels j’alternais pour attaquer les ennemis de loin pour entamer le combat ou pouvoir atteindre les ennemis volants. Pour les armures, même si visuellement il n’y a aucune modification, les statistiques changent en fonction de celles trouvées et je vous assure qu’en trouver une très rare (la rareté d’un objet est symbolisée par un certain nombre d’étoiles) booste le moral !
Des quêtes, encore et toujours
Si l’histoire principale n’est en soi pas très longue (sa longueur vient du fait qu’il faut atteindre un certain niveau pour défaire le Boss de chaque zone) en ligne droite, Sega a eu la bonne idée de proposer de nombreuses quêtes scénarisées pour augmenter de niveau. Il suffit de se rendre au comptoir des chasseurs et d’accepter une quête sur le tableau. Automatiquement la quête se lance et en général vous vous retrouvez affublé d’un compagnon temporaire qui va discuter avec vous pour égayer un peu votre chasse. Parce qu’il ne faut pas se mentir, les quêtes se résument en général à aller sur Ragol et atteindre un certain point, tuer un certain ennemi ou bien retrouver un objet. Pas de quoi fouetter un chat ou inquiéter The Witcher 3 et ses nombreuses quêtes scénarisées. Mais l’idée est là et permet même aux joueurs solos (beaucoup plus nombreux à la sortie de Phantasy Star Online qu’aujourd’hui) de profiter du jeu sans qu’il soit vraiment trop redondant. Mais objectivement, même si j’ai passé des centaines d’heures sur le jeu en solo (d’abord sur Dreamcast puis sur la version Game Cube), le titre était vraiment beaucoup plus fun avec des amis. Mais jouer sur Internet sur Dreamcast coûtait un bras (à l’époque on passait par un modem 56k et la facture téléphonique en prenait un sacré coup !) ce n’était donc pas donné à tout le monde.
A plusieurs c’est mieux !
Comme je le disais, Phantasy Star Online (son nom l’indique d’ailleurs) est un jeu qui prend toute sa dimension à plusieurs. Sur la machine de Sega cela s’est soldé par quelques soirées en réseau mais aussi par des soirées où l’un de nous jouait en réseau et les autres étaient à côté à délirer et observer le jeu. Comme je le disais plus tôt il était compliqué pour moi de jouer en réseau j’ai donc appris à aimer le jeu solo. Mais la version Game Cube du jeu apportait une nouveauté non négligeable : la possibilité de jouer jusqu’à 4 en écran splitté. Alors certes, il valait mieux avoir une grande télé parce que le nombre de choses affichées à l’écran est assez élevé mais mon dieu que c’était fun. Je me souviens de mes nombreuses parties en splitté avec mon cousin Alex à défoncer des Rag Rappy. Un vrai bonheur. On s’échangeait les objets dont on ne voulait pas mais qui pouvait servir à l’autre, on se soutenait mutuellement contre les ennemis et les Boss. Parfois on se séparait pour couvrir plus de terrain et se rejoindre plus tard. Ma meilleure expérience sur Phantasy Star Online restera celle vécue offline avec mon cousin. Bien sûr même tout seul je me suis éclaté comme pas possible malgré les défauts du jeu mais si un jour vous avez la possibilité de le tester en splitté, foncez, c’est vraiment très fun.
Un jeu qui envoie
Là où Phantasy Star Online faisait fort c’était dans son univers atypique. Le jeu propose un univers typé Star Wars mais possède vraiment sa propre identité. Le titre est très coloré et même si les modèles 3D des personnages ne sont pas exempts de reproche, on était malgré tout en présence d’un titre réussi techniquement. Certes, par moments, si l’écran est trop surchargé on avait droit à de légers ralentissements mais ce n’était pas si courant. L’ambiance globale du jeu m’a vraiment plu et même aujourd’hui il m’arrive de me rappeler du hub ou même de la plupart des niveaux du jeu. Côté sons et musique Phantasy Star Online savait y faire avec des thèmes vraiment inspirés et que j’ai encore en tête même toutes ces années après (écran titre, hub). Pour les bruitages, aucune voix digitalisée malheureusement mais pour le reste (cri de monstres, coups portés…) on avait droit à du très bon. Contrairement à beaucoup de jeux avec des dialogues à rallonge au détriment de l’action, ici on va à l’essentiel. On apprend beaucoup de choses sur le monde en lisant les journaux laissés par une aventurière émérite passée avant vous sur Ragol. On peut même faire tout le jeu sans rien lire du tout mais on passe tout de même à côté de quelque chose selon moi. Certes le scénario n’est pas le point fort du jeu mais malgré tout il se laisse suivre avec intérêt.
Conclusion
En bref, Phantasy Star Online a su innover à sa sortie et apporter sur consoles un genre qu’on pensait réservé jusque-là aux PC. Alors bien sûr il a des défauts (narration au second plan, impossibilité de jouer en ligne aujourd’hui*, maniabilité parfois contraignante…) mais il a tellement su me subjuguer par ses qualités (bande-son spatiale, système de jeu excellent, multijoueur local…) que je ne pouvais pas ne pas en parler ici. Ce Journal Nostalgie consacré à Phantasy Star Online va se refermer mais je tiens quand même à dire que si vous avez la possibilité de l’essayer, ne vous privez pas. J’ai moi-même relancé le jeu et recommencé un personnage il y a quelques jours et franchement je me suis éclaté. Plus qu’un grand jeu, il s’agit d’une œuvre majeure du jeu en ligne et sa simple existence est une ode au plaisir de jeu. Donc merci Sega. Et merci également pour la future exportation de Phantasy Star Online 2 sur Xbox One dès l’année prochaine !
*J’ai appris grâce à Jyuki en commentaires (que je remercie chaleureusement pour l’info) que la possibilité de jouer en ligne existait même si les serveurs officiels n’existaient plus grâce à des serveurs privés. Un mauvais point en moins donc !
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Super journal !
Cependant, je tient à corrigé un aspect de la conclusion afin d’éviter d’induire en erreur les lecteurs: le jeu est toujours jouable en ligne !
Que ça soit sur Dreamcast (Sylverant), Gamecube (Sylverant/Schthack) ou PC (Ephinea), le jeu est toujours joué par multiple joueurs (même des pics à plus de 120 joueurs sur Ephinea)… j’y joue moi même régulièrement sur Ephinea.
Merci à toi pour ce commentaire ! :)
Je n’étais pas au courant que le mode en ligne était toujours faisable, j’avais dans l’idée que les serveurs officiels étant disparus on ne pouvait plus y jouer online.
C’est une excellente nouvelle en tout cas pour toutes les personnes qui souhaiteraient le faire ! Je vais de ce pas rajouter un petit commentaire dans l’article pour le préciser ! Merci pour l’information. :)