Il y a des jeux qui nous marquent à vie. Et Super Mario 64 est de ceux-là. Arrivé dans ma vie à une époque où les jeux de plateformes m’ennuyaient profondément, le hit de la Nintendo 64 a su raviver mon intérêt pour le genre de la plus belle des façons. Retour sur un titre emblématique de ma vie de joueur dans ce nouveau Journal Nostalgie.
Journal Nostalgie n°41 : Super Mario 64
Mario qui ?
A la sortie du jeu et de la console en général je n’étais pas attiré je l’avoue. Je possédais une PlayStation et elle m’avait déjà mis une belle claque en faisant passer la 2D de mon ancienne MegaDrive pour obsolète. Comme vous le savez sans doute je n’ai jamais été très Nintendo à l’ère 8/16-bits (je me suis rattrapé depuis en acquérant une Super Nintendo Mini) mais là j’avoue que je ne pouvais pas faire autrement que craquer. Il faut dire qu’avec Goldeneye 007 et The Legend of Zelda : Ocarina of Time, la machine avait de sérieux atouts pour me convaincre. Et si j’avais déjà joué un peu aux Mario de la Nes (notamment chez une de mes cousines) je n’avais pas eu vraiment l’occasion de les faire. Cet opus tout en 3D serait donc mon premier véritable pas dans cet univers coloré et chatoyant. Je bavais littéralement devant les screens du jeu que je trouvais sublimes. Et je n’ai pas été déçu en lançant le jeu sur ma console fraîchement acquise, aucune capture d’écran ne pouvait rendre justice à un tel niveau de finition. La claque était monumentale.
Une technique à la pointe
À l’époque, les jeux 3D commençaient à vraiment être travaillés et on avait déjà vu des titres superbes sur PlayStation mais là où la machine de Nintendo faisait fort c’est qu’elle arrivait à éliminer ces pixels disgracieux en ajoutant un léger effet de flou sur les textures. Alors évidemment certains titres possèdent un rendu final affligeant mais quand on s’appelle Nintendo on sait maîtriser les capacités de sa console et on arrive à proposer quelque chose d’incroyable. Je me souviens à quel point j’avais halluciné devant la taille des zones et la liberté que j’avais manette en main ! Il faut dire que la jouabilité millimétrée y était pour beaucoup. Mario a tellement de possibilités de mouvements que le titre reste encore aujourd’hui un modèle du genre. Entre les doubles et triples sauts, les rebonds sur les murs, la nage, s’accroupir, le saut en arrière, les coups de poing et de pied ou encore s’accrocher aux arbres et aux poteaux il y avait vraiment de quoi faire. Je crois que c’est vraiment la première fois de ma vie de joueur où je ne savais plus où donner de la tête tant il y avait de méthodes de déplacements. C’était la pure folie. Il a fallu un temps d’adaptation tout de même puisqu’entre la gestion du stick analogique (chose complètement nouvelle à l’époque je le rappelle) et les nombreux mouvements possibles de notre ami moustachu, un peu d’entraînement était nécessaire. Mais le jeu de Miyamoto proposait aussi un terrain de jeu sans danger au départ pour se familiariser avec les touches.
It’s me Mario !
Super Mario 64 impressionne dès le lancement. La tête de Mario en 3D apparaît et on peut même interagir avec. Une fois la partie lancée on se rend compte d’une chose incroyable : il n’y aucun temps de chargement. Il s’agit là d’un avantage indéniable des cartouches qui proposent une lecture rapide par rapport à la lentille d’un lecteur CD. Le scénario du jeu est simple, Peach invite Mario à venir manger un gâteau mais lorsque ce dernier arrive au château, il se rend compte que quelque chose ne va pas. Bowser a pris possession des lieux et il faut que Mario récolte des étoiles de puissance pour pouvoir aller l’affronter. Chaque niveau du jeu en compte plusieurs et c’est au total 120 étoiles qui sont disséminés. L’idée de génie du jeu c’est de pouvoir varier les niveaux puisque Mario y pénètre en sautant dans un tableau. On visite ainsi des lieux hétéroclites même s’ils sont classiques (volcan, désert, lac…). Chaque tableau exploite les capacités de la machine. On est impressionnés par la grandeur des stages et l’impression de liberté qui en découle. De plus, même si certains objectifs sont identiques dans tous les niveaux (récupérer les 8 pièces rouges ou cumuler plus de 100 pièces pour avoir deux étoiles), la variété est vraiment de mise avec des étoiles parfois tellement bien cachées que l’intitulé (quand on lance le niveau, le nom de l’étoile recherchée apparaît) ne suffit pas à les trouver. Je vous l’avoue je possédais un guide du jeu et je m’en suis servi à plusieurs reprises pour trouver certaines étoiles.
Obtenir les 120 étoiles n’est ainsi pas si simple même avec un guide vous pouvez me croire. C’est d’ailleurs là une des grandes forces de Super Mario 64 puisque si finir le jeu est assez simple au final (de mémoire il me semble qu’il faut 70 étoiles pour accéder au Boss de fin), tenter le 100% nécessite une vraie maîtrise du jeu. Parce qu’il faut bien le dire, Nintendo a réussi à faire un titre à la difficulté vraiment progressive. Si les premiers tableaux sont vraiment simples, le challenge va en croissant sans que l’on réalise vraiment. Il faut ainsi parfaitement maîtriser les mouvements de Mario pour s’en sortir. Et là où on sait que le jeu est réussi c’est que même dans les phases sous-marines on arrive à s’amuser. Et tout le monde sait que généralement les phases sous l’eau (surtout à l’époque !) sont un vrai tue-fun. Encore maintenant quand je pense à Super Mario 64 je suis impressionné par sa diversité et son niveau de finition. À mon sens il y a rarement eu plus belle vitrine pour une nouvelle console que ce jeu avec la Nintendo 64. Alors bien sûr après tout ce temps le titre a quand même vieilli techniquement (j’étais ébahi par les gouttes lorsque Mario marchait dans l’eau par exemple) mais il reste néanmoins bien plus abouti que pas mal de titres sortis depuis.
Alors c’est ça la 3D…
Comme tout le monde à l’époque je n’avais qu’une expérience toute relative de ce que pouvait être un jeu en 3D (malgré leurs qualités, peu de jeux PlayStation ou Saturn proposaient la même chose qu’un Super Mario 64 en terme de 3D et d’ouverture de niveaux). C’est pourquoi je pense sincèrement que ce titre est celui qui m’a vraiment fait comprendre ce que le futur pouvait être. Bien sûr on est loin de la grandeur d’une map d’un Horizon Zero Dawn ou d’un Assassin’s Creed Origins mais clairement je crois vraiment que c’est la première fois que j’ai été impressionné de la sorte par les possibilités d’un jeu. D’autant que comme je le disais je ne suis à la base à cette époque pas forcément un grand fan du plombier ! Le stick analogique de la Nintendo 64 y est pour beaucoup en terme d’immersion. Les combats contre Bowser en sont l’exemple parfait. Une fois la queue de ce dernier attrapée, il faut faire tourner Bowser autour de soi pour le lancer sur des bombes qui entourent la plateforme de combat. La jouissance de sentir une vraie 3D avec aussi son appréciation des distances qui est pour le coup plutôt compliquée au départ a été un vrai déclencheur chez moi.
Je n’ai pas encore parlé de l’ambiance globale du jeu mais évidemment elle est parfaite. Les musiques sont incroyables et inoubliables par leur justesse avec les niveaux traversés, le manque de voix digitalisées se fait sentir aujourd’hui mais à l’époque ce n’était pas vraiment le cas. Quant aux bruitages mythiques de la série ils répondent présent et ont été remaniés. Mais plus que tout ça ce qui rend Super Mario 64 aussi réussi c’est son gameplay. L’idée d’avoir des casquettes avec des caractéristiques différentes (ailes pour voler, transformation en métal ou encore être invisible) ajoute une plus-value à l’exploration puisque comme ces dernières sont à débloquer, on sait que l’on va devoir revenir dans des niveaux ultérieurement ! Cette idée permet vraiment de varier les plaisirs pour éviter au joueur d’enchaîner forcément les étoiles dans le même niveau. On peut se balader dans le château entre chaque monde pour découvrir les suivants mais aussi les étoiles cachées. Bref, il y a clairement de quoi faire et le jeu n’a pas à rougir face aux titres sortis depuis (qui se sont d’ailleurs tous plus ou moins inspirés de lui…).
Conclusion
Super Mario 64 est clairement le mètre-étalon du genre. Pour son passage de la 2D à la 3D, Mario a su se renouveler tout en prouvant au monde que la plateforme 3D en fait c’est faisable. Ses nombreux atouts (graphismes, jouabilité, gameplay, durée de vie, ambiance sonore…) en ont fait un must-have de la Nintendo 64 et même à l’heure actuelle le jeu est toujours aussi bon même si évidemment son aspect technique a un peu vieilli. Que vous l’ayez fait à sa sortie ou non c’est vraiment là un titre qui mérite d’être essayé tant il a su apporter sa pierre à l’édifice. Un hit absolu et intemporel du genre qui ne peut que mettre tout le monde d’accord.
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