Pour ce nouveau Journal Nostalgie j’ai décidé de vous parler d’un jeu qui a été pour moi une réussite malgré ses défauts évidents : Sonic Adventures. Sorti en même temps que la Dreamcast, ma console de cœur, il fut bien évidemment un des premiers jeux que j’ai acheté. Je vous explique pourquoi je l’ai aimé et pourquoi je trouve dommage qu’il ait été aussi descendu par la critique.
Journal Nostalgie n°35 : Sonic Adventures
« Soooonic, aller accrochez-vous ! »
J’ai toujours bien aimé Sonic et ses aventures en 2D sur MegaDrive notamment. Je garde un souvenir incroyable de Sonic & Knuckles par exemple qui m’a énormément plu malgré sa difficulté. J’avais déjà passé beaucoup d’heures sur Sonic 2 et Sonic 3 donc j’avais l’habitude. Mais paradoxalement, celui sur lequel j’avais passé le plus de temps était le tout premier. Du coup, même si j’étais probablement moins fan que beaucoup de gens j’aimais beaucoup le hérisson bleu. C’est pourquoi, même si j’avais fait l’impasse sur la Saturn pour la PlayStation, j’ai craqué pour la Dreamcast dès son annonce par SEGA. Et évidemment, quoi de mieux qu’une mascotte connue et reconnue pour démarrer une nouvelle console ? Les premières images dévoilées par SEGA de ce Sonic Adventures me faisaient carrément envie ! Je trouvais le jeu superbe sur de simples clichés inanimés dans mon Consoles+ c’est dire si ça envoyait du lourd ! Et plus j’en apprenais sur le jeu, plus je le voulais. Le jour où j’ai acheté ma Dreamcast il était donc du lot évidemment. Je me souviens encore à quel point j’adorais la boite du jeu avec son artwork d’un Sonic prenant la pose (et de manière générale la couleur bleue des boites de la console m’a toujours plu même si leur fragilité globale était plus problématique). Je suis rentré chez moi tout fébrile à l’idée d’enfin lancer ce titre qui me faisait de l’œil depuis des mois et des mois. Et la fabuleuse cinématique d’intro (et sa musique inoubliable <3) ont achevés de me convaincre que j’avais fait le bon choix…
Prise de risque
On pourra dire ce qu’on veut sur SEGA, la Dreamcast et même sur Sonic Adventures mais il faut bien reconnaître que la firme au hérisson bleu a eu le courage de tenter des choses. Je ne reviendrai pas sur la console en elle-même ni sur les erreurs (marketing notamment) qui ont conduit SEGA à abandonner la fabrication de consoles mais on sentait déjà que la Dreamcast allait être leur dernière chance et qu’ils ont tout donné pour satisfaire les joueurs, quitte à prendre certains risques. Pour ce premier Sonic, il fallait frapper fort. Et quoi de mieux qu’une 3D incroyable et bourrée de couleurs chatoyantes pour attirer le chaland ? Les beaux jours de Sonic ont été sur MegaDrive avec sa 2D mais le passage à la 3D s’était fait en douleur sur la 32-bits. C’est pourquoi il leur fallait réussir un tour de force. Et même si objectivement Sonic Adventures a quelques soucis (je pense par exemple à la caméra qui peine à suivre notre héros un peu trop rapide), il faut bien avouer que les claques techniques et graphiques étaient bien présentes pour quiconque allumait sa Dreamcast. La présence du 60Hz étant bien évidemment un plus très appréciable, surtout à cette époque. Le titre est très coloré, rempli de détails et je vous l’avoue, j’avais été impressionné par l’aspect du liquide de Chaos, le méchant de cette histoire. Et puisqu’on en parle…
Une vraie « Adventure »
Ce Sonic Adventures n’en a pas que le nom ! Sonic et ses amis parlaient, avec des vrais doublages et si on avait bien sûr des niveaux dits « classiques », entre chaque on se baladait dans un « monde ouvert » dans lequel on récoltait parfois des objets permettant d’avancer puisqu’ils débloquaient parfois des pouvoirs. Le jeu commence en fait avec Sonic qui se retrouve en ville et est attaqué par Chaos, un monstre sous forme liquide. On apprend donc ainsi à manier un peu Sonic dans un monde en 3D et tourner autour de l’ennemi. Je ne vous le cache pas, ça fait bizarre au début. Surtout quand on a l’habitude des épisodes en 2D. Néanmoins on prend vite le coup malgré la caméra qui, du fait d’une zone relativement exigüe, a tendance à faire un peu ce qu’elle veut. Une fois Chaos vaincu, on retrouve Sonic plus tard, allongé au bord de la piscine quand il voit passer son ami Tails dans un avion en perdition. Ni une ni deux, le hérisson fonce à son secours et on découvre ainsi le premier niveau du jeu. Et la claque a été monumentale pour moi. Les graphismes colorés et sublimes, la vitesse incroyable et les séquences inoubliables comme ce passage où on est poursuivi à pleine vitesse par un orque qui détruit le pont sur lequel on court. Magique. Bien sûr, si le niveau est très guidé, on retrouve les mêmes mécaniques que dans les anciens jeux. Il faut donc récupérer des anneaux, vaincre des ennemis en leur sautant dessus, récupérer des bonus (boule de protection…) et arriver au bout du niveau sans perdre toutes ses vies. Une fois le niveau terminé on est de retour dans la ville et on discute avec Tails. C’est le début d’une aventure plutôt longue.
Multiples aventures
En fait, la vraie force de Sonic Adventures c’est de proposer une trame scénaristique qu’on vit au final sous plusieurs angles. Je m’explique. On dirige au départ Sonic qui va chercher comme toujours à empêcher l’infâme Dr. Robotnick de mettre son plan de conquête du monde à exécution. Mais plus on avance dans l’histoire et plus on débloque des personnages (avec un total de 6 : Sonic, Tails, Knuckles, Amy, Big et E-102 Gamma). Et chaque personnage a son propre gameplay. Alors certes, Tails a un gameplay très proche de celui de Sonic (ses niveaux ont d’ailleurs pour but d’être plus rapide que ce dernier) mais les autres personnages sont tous différents. Par exemple Knuckles doit retrouver des fragments d’émeraude en usant de ses compétences d’escalade tandis qu’Amy doit échapper à un ennemi invincible alors que Big doit pêcher pour retrouver son amie Froggy, une grenouille. Le robot E-102 Gamma, lui, se rebelle contre Robotnick et libère les animaux prisonniers. Et l’intérêt global de ces multiples aventures c’est de voir des pans de scénario disponibles avec seulement certains personnages, ce qui permet, une fois le jeu totalement terminé, d’avoir une vue d’ensemble complète. Une vraie bonne idée que je trouve très bien exploitée. Alors certes, des personnages sont plus intéressants à jouer que d’autres et celui qui a le plus de niveaux est Sonic mais l’idée reste malgré tout appréciable.
Vitrine pour la Dreamcast
En plus de sa technique incroyable à sa sortie, Sonic Adventures mettait en avant les capacités de la machine. En effet, assez rapidement dans le jeu on débloquait le jardin des Chaos. Ces derniers ressemblent à des poupées et on peut passer un temps fou à les élever. On pouvait du coup en transférer un sur le Visual Memory (la carte mémoire de la console dotée d’un petit écran) et s’amuser avec lui loin de la console tel un Tamagotchi. Bien évidemment ce n’est au final qu’un peu gadget mais on sentait le potentiel de portabilité de quelque chose une fois sa machine éteinte. Un concept repris et bien amélioré plus tard par Nintendo et sa Switch. L’écran du VM servait en général à afficher des options en jeu (le niveau de vie dans Resident Evil : Code Veronica par exemple) et au final peu de jeux ont exploité l’idée de l’utiliser en dehors d’un moyen de sauvegarde (le Visual Memory possédait une croix de direction et des boutons). Dommage car Sonic Adventures avait montré la voie d’une possibilité de gameplay complètement unique en cette fin 1999. Malgré tout, même sans trop s’occuper de ces Chaos on avait déjà bien assez de quoi faire avec l’aventure principale. Le seul vrai défaut du jeu étant qu’une fois terminé on a assez peu envie d’y revenir.
Conclusion
Sublime, époustouflant techniquement, en avance sur son temps et faisant la part belle à la diversité, Sonic Adventures reste pour moi un des meilleurs jeux de la Dreamcast et surtout un des meilleurs Sonic. Évidemment il a des défauts : une caméra pas toujours réactive surtout dans les lieux clos, des pics de difficulté un peu soudain ou encore un scénario pas si intéressant que ça avec le recul. Mais malgré cela il propose une vitesse de jeu incroyable, des musiques agréables, des doublages pour la première fois de la série et un plaisir de jeu qui a su à mon sens prouver que Sonic avait les moyens d’aborder la 3D comme a pu le faire Mario en son temps. J’étais d’ailleurs persuadé que les opus suivants de Sonic seraient au moins aussi bons et que Sega allait revenir sur le devant de la scène avec des hits de cette qualité. L’histoire m’a donné tort au final puisque la Dreamcast s’est effondrée et que les épisodes suivants de Sonic ont été désastreux jusqu’au récent Sonic Mania qui a été acclamé grâce à sa… 2D !
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