Critique de Paper Mario : La Porte Millénaire [Switch]

La Switch commence à avoir bien vécu et les sorties made in Nintendo se font de plus en plus rares. C’est pourquoi j’ai accueilli la sortie de Paper Mario : La Porte Millénaire avec une joie non dissimulée. Il faut dire que ce jeu, sorti à l’origine sur Game Cube est probablement un de mes préférés de la série. L’ayant récemment terminé je me suis dit que j’allais vous en parler afin que vous sachiez à quel point le jeu est réussi encore aujourd’hui.

Paper Mario : La Porte Millénaire – 2004 vs 2024

JRPG Nintendo

L’époque 128 bits fut à la fois la dernière pour laquelle on comptait les bits et celle qui a vu fleurir le plus de JRPG. La PlayStation 2 a évidemment été celle qui a vu le plus d’exclusivités mais la Game Cube a eu droit a quelques pépites aussi. Entre Baten Kaitos ou Tales of Symphonia, le cube de Nintendo était au taquet. Mais c’était sans compter aussi le savoir faire de la firme de Kyoto qui a utilisé son plombier préféré dans un JRPG incroyable : Paper Mario : la porte millénaire. Ce serait sous-estimer Big N que de croire que le jeu serait basique. En effet, dès le départ on sent qu’on va vivre une épopée avec des lieux variés. Le scénario évidemment, est plutôt classique (Mario doit récupérer les Gemmes Etoile pour sceller une entité maléfique qui veut détruire le monde) mais ça ne l’empêche pas d’être suivi avec grand plaisir. Il faut dire que les nombreuses situations délirantes dans lesquelles se retrouve notre moustachu favori y sont pour beaucoup. Je pense notamment à la séquence où Mario devient catcheur professionnel. Du grand n’importe quoi.

Les techniques spéciales nécessitent d’être concentré un minimum.

Humour humour…

C’est là je trouve la force du jeu : son humour omniprésent. Le moindre PNJ ou la moindre situation sont prétextes à des traits d’humour ou des jeux de mots. La traduction française est d’ailleurs toujours aussi impeccable il n’y a vraiment rien à redire à ce sujet. Alors oui ça blablate. Beaucoup. Trop parfois, surtout au début. Mais il faut remettre le jeu dans son contexte. Paper Mario : la porte millénaire est sorti en 2004. A cette époque on aimait le blabla dans les JRPG et même si le doublage commençait doucement à se démocratiser, il n’a jamais été un élément central des jeux Nintendo donc vingt ans plus tard, clairement, on ressent parfois un manque de vie dans les dialogues et c’est dommage mais ça ne gâche pas vraiment le plaisir de jeu.

Humour oblige, le 4ème mur est souvent brisé !

Un style inoubliable

Ce qui m’avait bluffé à l’époque et qui est toujours aussi fou après toutes ces années c’est ce style graphique papier totalement original. Tout parait si naturel alors qu’on a des personnages en 2D papier sur des décors en 3D. Et à aucun moment le déplacement n’est laborieux ou contre intuitif ! C’est encore là une réussite pour Paper Mario : la porte millénaire qui arrive à être jouable par tous (preuve en est, mon fils de 7 ans est en train de le faire au moment où je rédige ces lignes). Si depuis nous avons eu droit à d’excellents épisodes (Super Paper Mario, Color Splash ou The Origami King entre autres), il faut bien avouer que ce deuxième opus à sa sortie (le premier Paper Mario était sorti sur Nintendo 64) mettait une claque monumentale et poussait le délire bien plus loin que le jeu d’origine (tout en gardant ses bases). Evidemment, cet aspect est sublimé par le travail de restauration du jeu des équipes de Nintendo. Les animations et le rendu visuel du titre sont bluffant. Mais si le côté technique du titre est toujours au top, qu’en est-il du reste ?

Oui on dirige parfois Bowser et les phases sont plutôt drôles et jouissives.

Des errances de gameplay

Entendons nous bien, Paper Mario : la porte millénaire propose un gameplay travaillé. Néanmoins il faut l’avouer, plusieurs choses peuvent amener le joueur d’aujourd’hui à souffler de déplaisir. Par exemple les nombreux aller-retours entre les lieux (compensés dans cette version par une salle avec des tuyaux menant aux différents lieux plus rapidement, absente de la version Game Cube), qui sont franchement pénibles par moments. De même que le blabla pas forcément pertinent tout le temps. Quand aux combats, on pourra se plaindre de leur redondance et de leur omniprésence qui cassent parfois le rythme de l’aventure. Malgré tout, les différents badges récoltés permettent de varier complètement notre manière de jouer. Même si dans le fond il faudra privilégier certains types d’attaques contre certains ennemis. Au final c’est paradoxal mais les combats sont moins tactiques que dans les derniers opus de la franchise alors même que leur composante RPG est moins présente que dans celui-ci.

Se transformer en bateau permet de naviguer sur les flots.

Mais si les combats sont une (trop ?) grande partie du jeu, il y a aussi l’exploration à prendre en compte. Et là-dessus, Paper Mario : la porte millénaire ne déçoit pas. Malgré les allers-retours incessants il faut admettre que les concepteurs ont réussi à rendre l’envie d’explorer notamment grâce aux différents pouvoirs débloqués par Mario (se transformer en avion, en bateau) même s’il faut reconnaitre que ces derniers ne sont sans doute pas assez exploités. Il faut dire que les capacités de vos camarades sont beaucoup plus mises à profit ! Que ce soit pour obtenir des informations sur le monde ou la marche à suivre avec Goomélie, récupérer des objets éloignés avec Koopek et autres surprises, je m’amuse à utiliser tous les amis de notre héros moustachu. En combat même chose puisqu’on ne peut avoir que Mario et un seul compagnon. Chacun ayant ses atouts on est très souvent obligé de varier l’équipe pour s’adapter aux ennemis. Cela change des JRPG classiques dans lesquels on a souvent nos chouchous et où les autres personnages sont laissés de côté. Une vraie bonne idée donc.

Les effets de lumière et visuels sont quand même très réussis !

Remaster génial mais…

Si je suis ravi de revoir Paper Mario : la porte millénaire en 2024 je suis bien obligé de reconnaître que les ajouts sont quand même minimes. Bien sûr, la refonte graphique m’a enchanté (mais le matériau de base était déjà au top), la possibilité d’écouter les musiques en version Game Cube ou en version réarrangées est très appréciable et les nouveaux tuyaux qui raccourcissent les allers-retours est un vrai plus mais malgré tout j’ai l’impression que le remaster est un peu fainéant. La traduction française est toujours aussi impeccable également ce qui est à noter même si je n’ai jamais été déçu d’une traduction made in Nintendo. La durée de vie est plutôt longue (j’ai terminé le jeu en une quarantaine d’heures environ) surtout si on prend le temps de récupérer les collectibles comme les fragments d’étoile par exemple ou tous les badges. Je déplore juste les phases de jeu avec Peach ou Bowser qui sont dispensables finalement même si elles permettent d’expliquer les motivations des méchants. A noter d’ailleurs que le grand méchant n’est pas Bowser ce qui fait plaisir même si à l’inverse de Super Mario RPG il n’intègre malheureusement pas l’équipe.

1 pièce à dépenser pour pouvoir écouter les titres de la version Game Cube. C’est donné !

Conclusion

Si Paper Mario : la porte millénaire est toujours un excellent jeu selon moi, il a tout de même des lacunes qui prouvent son âge. Si faire des aller-retours et subir un peu trop de blabla ne vous effraie pas alors le jeu est fait pour vous, surtout si vous aimez la licence. J’ai passé un excellent moment et il s’agit d’ailleurs du dernier jeu en date que j’ai terminé cette année ce qui prouve qu’il s’agit d’un excellent titre tant je dois les sélectionner vu le peu de temps que j’ai pour jouer. En clair, je ne peux que vous le conseiller si jamais vous cherchez un titre agréable et un peu long pour votre Switch. Paper Mario : la porte millénaire est la preuve vivante que même après 20 ans, un excellent jeu le reste.

Au final

J'ai aimé :
  • Le retour d’un épisode mythique
  • Les nouveautés…
  • Le côté JRPG
  • Le scénario sympa…
  • Les musiques
  • La durée de vie
J'ai moins aimé :
  • Un peu trop de blabla
  • …mais pas assez présentes
  • Trop d’aller-retours
  • …mais finalement sans surprise
Romain Boutté
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