Incarner un super-héros dans un jeu vidéo a souvent été synonyme de déception. Puis vint la série des Batman Arkham. Je vous avais parlé de l’épisode Origins qui malgré ses nombreux défauts m’avait beaucoup plu mais je me devais de terminer la saga avec Batman Arkham Knight sur PlayStation 4. Je l’avais mentionné dans un ancien TFGA en vous expliquant qu’à plusieurs reprises je l’avais lancé dans jamais arriver à me mettre dedans. Aucune idée de pourquoi mais dernièrement je l’ai repris et je ne l’ai plus lâché jusqu’à avoir sauvé Gotham City. Enfilez votre costume on a des supers vilains à coffrer !
Batman Arkham Knight : Consécration du Bat-super-héros
Je vais commencer par vous situer un peu le début du jeu. Gotham est de nouveau la proie de l’Epouvantail qui a inventé une nouvelle toxine très dangereuse. Cette dernière rend les gens fous et les met face à leur peur la plus profonde. La ville est évacuée pour empêcher la population de subir l’attaque. Mais les différents gangs de vilains tentent de s’emparer de la ville et Batman se retrouve seul contre tous. Le Joker étant décédé à la fin d’Arkham City, on pourrait croire que cela sera plus facile mais détrompez-vous. En effet, le Joker, avant de mourir, avait infecté Batman avec son sang contaminé et c’est donc un super-héros affaibli qui doit sauver la ville. D’autant que comme le titre du jeu l’indique, un nouveau méchant fait son apparition : le Chevalier d’Arkham. Si l’identité de ce dernier ne sera confirmée que très tard dans l’aventure, il se peut que les gros fans des comics la trouvent bien avant. Mais qu’importe car le personnage est intéressant et l’affronter ne sera pas une partie de plaisir. Notez que la plupart des méchants emblématiques de la saga sont de la partie avec plus ou moins d’implication : Firefly, Double-Face, le Pingouin, l’Homme-Mystère ou encore Pyg répondent notamment présents. On notera l’absence de Bane et Mr. Freeze au rayon des plus connus. Mais Batman a des alliés et ces derniers seront même parfois contrôlables à l’instar de Nightwing ou de la sublime Catwoman. En tout cas, sauver Gotham City ne sera pas de tout repos !
Ce qui m’a frappé avant tout c’est à quel point le jeu est magnifique. Bien sûr la direction artistique y est pour beaucoup mais j’étais subjugué par l’aspect technique également. Les détails de la pluie qui ruisselle sur le costume de Batman, les couleurs, les effets de lumière… Et je vous dis ça en l’ayant lancé plus de 3 ans après sa sortie ! C’est dire la claque qu’il a dû mettre aux joueurs en 2015 ! Alors bien sûr, cette année j’ai tout de même fait des jeux qui techniquement lui sont supérieurs comme Yakuza Kiwami 2 ou encore God of War par exemple mais sincèrement il n’a vraiment pas à rougir. J’ai été impressionné. Alors certes, je le sais, je suis quelqu’un qui habituellement ne juge pas un titre à sa technique et j’arrive à passer outre une technique défaillante si le jeu possède des qualités autres mais il faut bien le reconnaître, Batman Arkham Knight est sublime même aujourd’hui et je vous mets au défi de trouver le jeu moche. On voit bien que chez Rocksteady on maitrisait les nouvelles consoles (plus si nouvelles en 2018 je le reconnais). Mais un bon jeu n’est pas seulement beau, un bon gameplay est important. Et de ce côté-là non plus je n’ai pas été déçu.
J’ai immédiatement retrouvé les sensations de jeu que j’avais eu sur les anciens opus de la saga. Batman est fort, rapide et agile. Pas autant que pourrait l’être un Spiderman mais ils ne jouent pas vraiment dans la même catégorie. La force de la chauve-souris c’est qu’il possède des dizaines de gadgets tous très bien intégrés au gameplay. Il y a bien sûr le grand retour des classiques comme les batarangs, le gel explosif ou encore le bat-grappin mais il y a quelques petits nouveaux comme le brouilleur ou encore la mythique Batmobile ! Car oui, enfin, on a l’occasion de conduire ce bolide exceptionnel. Et si l’idée est plaisante, je trouve pour ma part qu’elle est beaucoup trop présente. Si elle n’est pas désagréable à conduire et qu’elle permet de se déplacer très rapidement dans Gotham City, je dois bien l’avouer, la plupart des passages obligatoires avec la voiture m’ont rapidement énervé (je ne possède pas une patience infinie comme vous vous en doutez…). J’ai même râlé de nombreuses fois, notamment sur les quelques parcours de l’Homme-Mystère. Si l’idée en soi est plutôt sympathique et permet de varier un peu les plaisirs, il faut bien avouer que certains font rager. Il faut en fait réussir trois tours sur un parcours dans les égouts avec des obstacles aléatoires que l’on doit éviter, le tout en temps limité. Ce n’est pas impossible (même si au début on peut le penser) puisque j’ai réussi alors même que les jeux de courses ne sont pas forcément ma tasse de thé (même si je m’étais éclaté à l’époque sur Gran Turismo Sport). Pour moi le seul défaut de la Batmobile vient de sa gestion du mode combat. En laissant appuyé L2 on passe en mode visée et la voiture ne se déplace plus de la même façon, on a également accès aux différentes armes comme les missiles ou la mitrailleuse. J’aurai préféré que par simple pression on bascule d’un mode à l’autre, parce que certains combats sont longs et j’ai failli attraper une tendinite à force de garder L2 enfoncé.
Pour les phases à pied par contre aucun problème à signaler, le mode détective avec vision rayons X est toujours de la partie. D’ailleurs si j’aime bien cette idée je trouve qu’elle facilite quand même grandement (un peu trop ?) les phases d’éliminations furtives. On retrouve globalement le même schéma que dans les anciens épisodes au niveau de la construction du jeu. C’est-à-dire qu’on alterne les phases furtives avec les phases de combat pures pour ensuite enchaîner avec des phases d’exploration en « donjon » (ces lieux fermés où vous devrez vous rendre) pour finir avec des phases de déplacements libres dans la ville de Gotham. Les racailles ont investi la ville et vous devrez souvent en affronter au cours de vos déplacements (même si en Batmobile vous ne craindrez que les tanks ennemis). Batman Arkham Knight est un jeu en monde ouvert mais il a préféré la qualité à la quantité. La ville est découpée en trois secteurs mais elle n’est au final pas si gigantesque, surtout comparé à des mondes comme Horizon ou Assassin’s Creed Origins par exemple. Mais ce n’est pas un mal parce que je préfère personnellement un monde ouvert moins démesuré mais pas rempli d’objectifs inutiles qu’un monde monstrueusement grand avec des milliers de points d’intérêts (pas forcément vraiment intéressants d’ailleurs) affichés sur ma carte.
Les différentes quêtes annexes sont pour le coup très variées (enquête sur des meurtres, sauvetage de pompiers pris en otage, mines à désamorcer, convois d’armes à filer, banques braquées à défendre…) et cela a été un plaisir pour moi de les faire. A aucun moment je n’ai été lassé de la plupart des quêtes annexes. Le seul objectif secondaire qui est pour ma part trop fourni c’est bien entendu les énigmes de l’Homme-Mystère. Si j’avais à l’époque, dans Arkham Asylum tout fait, j’avais déjà délaissé quelques trucs de Nigma dans Arkham City car il y en avait trop, mais ici je vous le dis, je n’en ai même pas fait la moitié tellement il y en a (apparemment plus de 400 défis !). Entre les énigmes à résoudre, les trophées à dénicher ou les truands à sauver d’une bombe dans la tête il y a de quoi faire mais en vérité cela est au final trop redondant pour être passionnant. J’en faisais parfois entre deux quêtes ou quand je tombais dessus par hasard durant mon exploration mais je dois bien l’avouer cela m’a vite pris la tête. Gros problème, si on veut la vraie fin de Batman Arkham Knight il faut impérativement réussir tous les défis puisque cela permet de coffrer l’Homme-Mystère. Autant vous dire de suite que je n’ai pas eu le courage et que j’ai préféré aller voir la vraie fin sur YouTube une fois ma partie terminée. Je sais c’est mal mais que voulez-vous, je ne pouvais pas passer encore une dizaine (voire plus) d’heures sur un jeu que j’avais terminé. D’autant qu’une fois comparée à la fin que j’avais vu moi, je me suis dit en mon for intérieur « Tout ça pour ça ? Heureusement que je n’ai pas tout fait ! » !
Le système d’expérience caractéristique de la série est bien évidemment de la partie avec des niveaux qui une fois atteints débloquent des points que vous pouvez attribuer pour améliorer Batman mais aussi sa Batmobile. La vraie nouveauté de cet opus c’est que réussir des missions (annexes ou non) vous rapporte également des points directement. Ce qui fait que vous pouvez cumuler les points gagnés avec les niveaux et ceux gagnés grâces aux missions. Autant vous prévenir, si vous souhaitez tout débloquer il vous faudra tout faire. Parce que les capacités les plus intéressantes (genre les derniers niveaux de protection de la tenue de Batman à tout hasard) valent plus de points que celles de base. Certaines capacités vous en coûteront pas moins de 8 ! Il faut donc bien choisir en fonction de sa manière de jouer. Et ça je trouve que c’est une chouette idée. Moi par exemple j’ai privilégié la vie de Batman grâce à sa tenue et quelques trucs intéressants en combat comme la capacité spéciale qui se déclenche à 5 combos et non plus à 8 ou la multi-élimination au sol. Mais chacun fera comme il souhaite et ça c’est vraiment bien pour varier le gameplay.
Entre sa sortie et aujourd’hui Batman Arkham Knight a reçu quantité de DLC pas tous très intéressants (du cosmétique souvent ou des défis en RA qui me laissent de marbre) et dans le lot la possibilité d’avoir les voix originales. J’ai donc lancé le jeu avec les voix anglaises mais je suis vite revenu à la version française qui est en fait tellement mieux fichue. Les voix de Batman et du Joker sont tout bonnement exceptionnelles. Il est rare que je préfère la VF à la VO (sauf pour Scrubs ou Futurama par exemple mais sur Netflix je regarde quasiment tout en VO) surtout dans les jeux mais là je ne peux que vous la conseiller. Vraiment. D’autant que comme je le disais, le Joker est mort mais son personnage est toujours là, dans la tête de Batou et très régulièrement il sera à vos côtés pour raconter n’importe quoi. Cette idée est tellement bonne que je guettais chacune de ses interventions tant il me faisait rire ! Du côté des bruitages on est dans le classique et l’ambiance sonore est vraiment fidèle à ce qu’on attend d’un jeu Batman. Les musiques savent se fondre dans le décor mais elles savent se faire remarquer aux bons moments. Et comme le titre dure une bonne quarantaine d’heures (plus si on veut tout faire à 100%) elles avaient plutôt intérêt à ne pas vriller nos tympans !
Conclusion
Mission réussie pour ce Batman Arkham Knight qui fait oublier les errements de l’épisode Origins et renoue avec la qualité. Beau, fluide, intéressant avec un scénario prenant et assez de nouveautés pour happer le joueur sans trop le dépayser, le jeu de Rocksteady a tout d’un hit en puissance. Même 3 ans après sa sortie il fait honneur aux capacités des machines actuelles et propose une aventure digne de ce nom pour clôturer les aventures du chevalier noir. Si comme moi vous n’avez jamais eu le courage de vous y mettre jusqu’ici mais que vous aimez Batman alors foncez. Gotham City n’attend que vous et vous ne le regretterez pas !
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