Test : Digimon Story Cyber Sleuth : Hacker’s Memory

Mémoires d’un Hacker

Parce que le dernier représentant de la saga créée il y a 20 ans Akiyoshi Hongon n’a pas de long que son titre, je ne vois toujours pas la fin du périple de Keisuke Amazawa dans Digimon Story Cyber Sleuth : Hacker’s Memory. Pas découragé pour autant, je saisi ma digi-plume et vous livre ici mes impressions quant à cette non-suite du premier volet.

It’s hacking time !

Pour ceux qui n’auraient pas lu mon introduction à l’histoire, rappelons que ce nouveau volet de Digimon Story, qui marque les 20 ans de la saga (le jeu est sorti en 2017 au Japon), reprend là où l’histoire du premier Cyber Sleuth avait… commencé. Et oui ! Pas question ici d’apporter un quelconque épilogue aux enquêtes de l’agence Kuremi Détective, mais un déroulement parallèle à celles-ci, qui va cette fois nous permettre d’incarner un hacker en bonne et due forme, devenu ainsi hors la loi par choix et non par contrainte.

Par contrainte, oui, car le héros du premier opus est frappé au tout début de l’aventure du Syndrome de Eden : attaqué par un Eater alors qu’il tentait de se déconnecter du monde virtuel, son existence fut réduite à une forme numérique, capable d’interagir avec les deux mondes, le réel et le digital. Keisuke, lui, est un humain tout ce qu’il y a de plus entier, c’est par opposition son identité numérique qui a disparue, et il va tout mettre en oeuvre pour la récupérer.

Sur le papier, ce choix d’incarner un hacker après les avoir combattu est une bonne idée. A la manière d’un Golden Sun 2, qui nous mettait aux commandes du groupe de Pavel que l’on avait passé notre temps à chercher dans le premier volet, il apparaissait intéressant de pouvoir se glisser dans la peau d’un antagoniste pur jus pour essayer de comprendre comment les choses se sont passées de l’autre côté. Hélas, à mon stade de l’aventure, le fond est aussi léger que la forme, et les deux réunis ont bien du mal à matérialiser ce changement de point de vue. Aussi plaisante soit-elle à suivre, l’histoire se résume pour l’instant à courir après l’avatar dérobé de Keisuke, en terrassant des hackers, en enchainant des quêtes et des enquêtes exactement comme vous le faisiez lorsque vous étiez… détective.

Cette routine, déjà présente et parfaitement justifiée par le contexte du premier volet, n’est ici qu’une manière de remplir des objectifs et engranger des récompenses concrètes pour faire évoluer votre équipe et votre rang de Hacker de la Team Hudie, qui tente bon gré mal gré de protéger Eden de la racaille. Et c’est là où le point de vue adopté prend une forme définitivement trop timide : à quoi bon cette timeline parallèle si vos actions n’influeront au final que très peu sur le scénario déjà établi ?

La nature même des évènements dissocie les éléments scénaristiques des éléments de jeu, là où le premier les justifiait tous, pour une cohérence qui nous plongeait vraiment dans l’univers. C’est la condition d’être digital qui permettait au héros du premier volet toutes ses interactions avec l’univers digital, lui aussi. Entrer dans un ordinateur, voyager dans Eden, hacker des terminaux, devenir invisible, autant d’option rendues possibles et surtout justifiées par le simple contexte du jeu.

Le Digivice de Keisuke

Keisuke, même si équipé d’un Digivice et faisait partie des Hudie, peut en faire autant, sans jamais n’être autre chose qu’un humain tout ce qu’il y a de plus banal. C’est de ces incohérences que nait le sentiment d’assister à un scénario B, et de perdre petit à petit de l’intérêt pour la quête de notre héros, surtout que, comme le premier, le jeu se montre extrêmement bavard. Si c’est n’est pas un défaut dans l’absolu, les dialogues n’apportent souvent que peu voir pas du tout de nouveaux éléments, mais nous noient sous une avalanche de familiarité et de vacuité qui a tôt fait de nous lasser, d’autant que chaque quête souffre de ce symptôme.

Mais laissons ces légères déconvenues de côté, et concentrons-nous sur le coeur du jeu : les Digimon. En comptant les 91 nouveaux venus, on recense désormais 341 créatures, qu’il vous faudra élever, faire combattre, et surtout faire digivoluer. Devant l’ampleur de la tâche, le jeu vous propose d’importer votre sauvegarde de DS:CS afin de converser votre avancée dans le Field Guide, le Pokédex local. Idéal si comme moi, vous avez déjà passé bon nombre d’heure à essayer de découvrir le plus de Digimon possible : vous n’aurez plus qu’à vous concentrer sur les nouveaux.

Heureusement, les Digimon sont là, toujours plus nombreux, toujours au coeur même du jeu. Et encore plus heureux, les développeurs ont eut la bonne idée d’importer la sauvegarde du premier opus afin de conserver la progression dans le Field Guide (le Digi-Pokédex). On peut donc pleinement se concentrer sur les nouveaux venus, intelligemment répartis afin de nous faire réutiliser toutes nos bestioles favorites. Si la sauvegarde du premier jeu est celle d’une partie complétée, alors quelques items bonus viendront s’ajouter à votre inventaire, dont un TacticanUSB, bien connu des plus malins d’entre nous, qui booste le gain d’expérience.

Un nouveau type de combat fait son apparition : il s’agit d’un 3VS3 sur un damier ou occuper des cases et vraincre un adversaire vous rapporte des points. Le premier à atteindre un certain nombre de points a gagné.

Les Digimon sont là donc, et le système de combat, s’il n’est pas d’une profondeur insondable, est toujours aussi plaisant manette en main. La frénésie des digivolutions s’empare de nouveau de nos âmes, et on optimise tous nos choix pour arriver à l’équipe ultime, qui combine à la fois les types, les attributs, les capacités de combat et enfin celle de terrain, pour former notre trio gagnant. Pour moi qui suis fan des jeux de monstres à collectionner, ce n’est rien de plus que du caviar. 341 monstres au compteur, c’est plus qu’il n’en faut pour ne plus savoir où donner de la tête, mais le système a le bon goût d’être d’une rapidité et d’une flexibilité exemplaire : peu importe qui évolue comment, vous pourrez toujours revenir en arrière, faire un autre choix, et changer encore une fois d’avis derrière.

Lorsqu’un Digimon atteint un certain niveaux et rempli certains critères, il peut en effet Digivoluer, mais dans deux sens : vers une forme moins évoluée, ou au contrainte vers une forme plus évoluée, souvent plus puissante, mais plus longue à faire évoluer de nouveau. Et c’est là que le système montre son génie : à chaque branche d’évolution, votre monstre digital peut prendre plusieurs formes, parmi lesquelles vous devrez choisir. Une fois l’évolution effectuée, si le choix ne vous convient pas, faites le simplement revenir au stade précédent, et c’est reparti pour un tour. Il existe en tout 9 niveaux de puissance différents, certains n’étant accessibles que par quelques élus. Et c’est là que je trouve le jeu très accrocheur : vous vous occuperez d’un monstre non pas pendant quelques niveaux seulement, mais pendant toute sa vie, du stade Baby au stade Mega, et ce, dans tous les embranchements que vous aurez choisi ! Il ne suffit pas de quelques niveaux et de quelques combats, c’est une véritable épopée à vivre avec vos digi-bestioles, et pas juste une ligne droite à suivre bêtement.

Mon emploi du temps ne m’a pas beaucoup permis de m’adonner aux jeux-vidéo récemment, mais je n’ai qu’une hâte, c’est de m’y replonger pour enfin mettre un terme à cette histoire, et voir comment Keisuke va récupérer son avatar.

Je repasserai peut-être vous raconter tout cela à l’occasion !

Damien Chaffurin
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