Test de Anthem [PS4]

Ecran Titre Anthem

Anthem, party rock

Je vous en parlais il y a quelques jours ici même, Anthem nous a ouvert les portes de son Fort Tarsis depuis la fin février.

Si les chômeurs streamers, les opportunistes influenceurs ou les sites spécialisés (oui j’ai encore du respect pour la profession) en ont déjà fait le tour pour vous expliquer de quoi il en retourne, il a fallu un peu plus de temps à notre petite équipe pour que ce soit le cas.

Nous sommes à l’âge d’or des Freelancers. Le monde entier leur confie ses missions, et sa confiance par dessus tout. Ils sont les héros du peuple, ces mercenaires dans leur combinaison tonnerre. Partout où ils passent, l’ennemi ploie sous le poids de la peur, ou de la puissance de feu.
Alors en pleine gloire, une relique démiurge d’une puissance à nulle autre pareille a été découverte, et doit être réduite au silence. L’histoire retiendra cette évènement sous le nom de Maëlstrom.

C’est dans ce contexte que le rideau se lève sur le lore de Anthem, ses factions alliées ou ennemies, ses personnages principaux et ses événements marquants.
Loin de faire dans l’originalité, le jeu introduit dès les premières minutes les personnages centraux de l’histoire, et l’enjeu qui sera poursuivi durant toute la (première) campagne. La cinématique finale est en effet plus la fin du début qu’autre chose.

Anthem Intercepteur Tempête

 

Une petite ellipse (de deux an) plus tard, et tout a changé. Les freelancers ont perdu la confiance de ce peuple qu’il s’était juré de défendre et servir suite aux évènements survenus deux ans plus tôt, et se contentent des miettes, des sales boulots ça et là.

Sales besognes ou missions épiques, toujours est-il que c’est dans un Javelin qu’elles se doivent d’êtres accomplies.
Conçues à l’époque du GénéralTarsis (dont vous entendrez beaucoup parler), ces machines inspirent la peur chez l’ennemi qui l’aperçoit, et sont les véritables stars de cette nouvelle production BioWare.

En tout et pour tout (et j’oserai ajouter un audacieux « pour l’instant »), ce sont quatre types de machines différents qui sont à notre disposition.

Le premier, le Commando, est le porte étendard de la bande. Design largement mis en avant (jusque sur les jaquettes des deux éditions du jeu et le logo d’introduction de BioWare au lancement), puissance de feu suffisamment élevée pour les sorties en solitaire, classe imposée durant le prologue du jeu, tous les éléments sont là pour plaire à une grande majorité de joueurs. Il est équilibré et conviendra parfaitement à n’importe quel joueur. Il pourra mener l’assaut ou défendre ses alliés sans aucun problème.

Vient ensuite le Colosse. Véritable forteresse mobile, ce javelin a la particularité de ne posséder aucun bouclier énergétique, mais comble ce manque par un bouclier tout ce qu’il y a de plus palpable. La gestion de ce dernier, qu’il faut savoir déployer au bon moment, rend cet Exo très particulier à prendre en main. Mais quand il s’agit de s’amuser, fini les boucliers, on est là pour rigoler. Lance-roquette semi nucléaire, machine-gun de gros calibre, lance-flammes, le parfait kit de l’exterminateur dans le monde de Anthem.

Passons maintenant au Tempête, le Superman de la bande, qui vole, point droit brandit en avant. C’est peut-être le javelin que je vous conseille de débloquer en premier : ses capacités sont spectaculaires dès la première mission, et l’impression de puissance qui s’en dégage fera mouche chez bon nombre de joueur. Personnellement, c’est le dernier javelin qu’il me reste à obtenir, mais j’ai eu l’occasion de le voir à l’œuvre lors de mes nombreuses missions. Faire tomber la foudre et déclencher des tempêtes de feu, ça a de la gueule, mais ce n’est pas du tout l’image que je me fais d’une armure exo-squellette. Toujours est-il qu’il est capable de rester en vol stationnaire plus longtemps que les autres, parce que la mort vient toujours du ciel.

Anthem Intercepteur

 

Celui qu’il me faut par contre, c’est un Intercepteur. Dernière classe présentée ici, j’ai gardé le meilleur pour la fin, l’Intercepteur représente le petit nerveux de la bande. Le genre hyperactif qui fait des flexions dès qu’on le laisse 10 secondes sans rien faire, qui passe son temps à enchainer triple sauts et triple esquives pour traverser la map, qui se propulse à grande vitesse pour s’écraser sur un ennemi et lui coller un coup de latte dont il se souviendra. C’est ça l’Intercepteur, une classe faible (surtout pendant les premières heures de jeu) mais qui compense cela par une capacité à s’immiscer au coeur de la bataille, mettre son grain de sel, et repartir aussi sec. Très rude à prendre en main lors des premières parties si vous jouez en solo et en difficile, il révélera son potentiel après plusieurs heures de jeu. Les fans de gros calibres risquent par contre de le bouder très largement, aucune explosion satisfaisante n’est à prévoir, il faudra parfois ravaler sa fierté et regarder nos copains dans leurs grosses armures nettoyer une salle entière sans avoir eu le temps de dire ouf.

C’est exactement à ce moment là que Anthem fait bien les choses. Pour peu que vous tombiez sur un matchmaking de bon aloi, au hasard composé des 4 classes présentes dans le jeu, alors chacune d’entre elle révélera son potentiel et son utilité, de par ses spécificités.

Le jeu met aussi en place un système de combo à initier avec un type de compétence spécifique, et à déclencher avec un autre. En terme concret, une compétence équipée peut avoir 3 natures distinctes : neutre, amorce et détonateur.
Une amorce (repérée par un cercle devant le nom de la compétence) appliquera un effet de base à la cible, qu’il faudra ensuite faire exploser à l’aide d’un détonateur (la compétence est précédée d’une étoile devant son nom, comme un petit shuriken). À titre d’exemple, presque toute les attaques de corps à corps des Javelins sont des détonateurs.

Anthem Activités Annexes et Interface

Là où le jeu sème la confusion, c’est qu’une amorce applique très souvent un effet élémentaire à la cible (feu, glace, électricité, acide) sans que cet élément soit lui-même indicateur de l’amorce. Même une fois le combo déclenché, la cible conserve son effet élémentaire, mais l’amorce doit être réappliquée pour effectuer de nouveau un combo.

Une fois la mécanique comprise, ce n’est rien de très sorcier, mais c’est à ce moment que l’on se rend compte de la légèreté du système : on se contente de coller une amorce sans trop réfléchir au premier gros mob venu, et on fait péter tout ça avec une attaque au corps à corps ou une compétence qui sert de détonateur. Et c’est vraiment tout. Le système fontionne bien, pousse à la coopération (en rendant le solo répétitif, puisque seulement deux compétences peuvent être équipées, vous répeterez en boucles les mêmes enchainement jusqu’à plus soif) mais manque cruellement de profondeur. Les différentes compétences sont peu nombreuses, quelques missions suffisent à en faire le tour, même malgré les quatre classes jouables.

Transition toute prouvée pour vous parler de la boucle de gameplay que propose le jeu. En tant que jeu service, il n’est pas surprenant de voir qu’elle se compose des éléments communs que l’on retrouve dans les autres étalons du genre : un hub central, le Fort Tarsis, dans lequel vous pourrez interagir avec les PNJ, accepter de nouvelles missions, personnaliser votre équipement ou en fabriquer de nouveaux. Une fois les missions acceptées : on lance l’expédition dans la seule et unique carte, on rempli l’objectif en écrasant du pied les trucs moches qu’on a croisé en chemin, et on revient récupérer notre dû en même temps de vérifier ce qu’on a dans les poches.

Le fait que la carte soit unique vous alarmera peut-être, mais sachez que c’est un des grands points fort de Anthem. Elle a été conçue sur mesure pour les Javelins : verticale, sous-marine, variée, je ne me suis pas encore lassée de l’explorer. Les conditions météorologiques changeantes sont aussi un regal pour les yeux (et pour vous permettre de voler plus longtemps, la pluie refroidissant votre armure).

Il existe plusieurs moyens d’atteindre le niveau maximum de pilote (30) en partant en expédition : les missions principales, qui font avancer le scénario, les secondaires, toute liées à une faction ou un PNJ en particulier, l’exploration libre où des évènement aléatoires se déclencheront sur la carte, et enfin les forteresses, le petit nom données aux raids du jeu.

Anthem Fort Tarsis

Toutes jouables en plusieurs niveaux de difficulté, de facile à difficile jusqu’au niveau 29, puis de Grand Maitre 1 à 3 à partir du niveau 30, toutes vous rapporteront de l’XP, pour votre pilote et votre niveau d’alliance. Ce dernier est calculé hebdomadairement sur la base de l’expérience accumulée par vos soins, vos amis PSN, et les joueurs croisés en matchmaking, et vous permet de gagner des pièces qui vous permettront de débloquer du contenu cosmétique pour votre Javelin (combien de fois j’ai écrit Javelin ?). C’est à ce moment que je ne sais pas si je dois adorer ou détester Anthem. Les développeurs ont en effet eu l’honnêteté de ne lier aucun élément de gameplay à quelconque transaction que ce soit (toute les compétences et les armes se lootent ou se fabrique) pour ne laisser cela qu’aux éléments cosmétiques. C’est tout à leur honneur. Là où cela devient frustrant, c’est qu’il n’y a absolument AUCUN élément cosmétique récupérable dans la boucle de gameplay du jeu. Ils sont exclusivement réservés à la boutique en ligne (dont le contenu est modifié à intervalles réguliers) ou dans la forge (mais là encore, une seul armure alternative existe pour l’Intercepteur par exemple). Que c’est frustrant ! On a déjà l’impression de tourner en rond à essayer d’obtenir les même 6 ou 7 compétences d’un niveau supérieur, mais en plus on le fait avec le même Javelin. Heureusement, pour sauver tout ça, la personnalisation en matière de couleur et de matière est absolument exemplaire, et permet de réellement créer le schéma de couleur et de texture de nos rêves.

Anthem Menu Forge Apparence Couleurs

Les armes par contre, et les compétences dans une certaine mesure, ne possèdent presque aucune identité. On trouve dans Anthem énormément d’archétype d’armes différents, mais chacun d’entre eux ne possède qu’un ou deux modèles différents, entre lesquels on tournera pendant des heures… Si les Javelins sont les vrais stars de ce jeu, un peu de personnalités dans les armes à la Destiny n’aurait pas fait de mal, histoire de casser cette monotonie qui nous assaille de toute part.

Entre chaque éléments de la boucle de gameplay, il faudra malheureusement lutter avec tous les problèmes structurels de Anthem, qui sont sûrement ce qui plombe le plus l’expérience de jeu. Sur une PS4 Pro et son malheureux disque dur à 5400 tours/minutes, les temps de chargement vous décrocheront les plus gros baillements dont vous êtes capable. Pour lancer le jeu, pour ouvrir la forge (le menu d’équipement, bien que ceci ait été patché), pour lancer une mission, pour entrer dans une zone particulière de la map, etc. Cela hache complètement le rythme du jeu. Ca reste supportable, mais devant la nervosité des combats (surtout avec un Intercepteur), on a l’impression de se retrouver dans une maison pour personnes agées.

Pour prendre exemple sur un autre titre qui se targue d’être un jeu service, et qui est lui aussi un TPS, The Division (et sa toute récente suite) ne propose peut-être pas d’armure qui permette de voler, esquiver, léviter, mais possède des fondations cent fois plus solides que Anthem. Une fois dans New York, tout se fait dans un flow ininterrompu entre mission, loot, équipement, balade, dialogues, et vous maintient scotché au jeu à chaque fois un petit plus.

Anthem Paysage Déplacement

Fort heureusement, le jeu qui nous intéresse ici possède une base de gameplay très solide grâce à cette maniabilité en 3 dimensions qu’aucun autre jeu n’a proposé jusqu’alors. Je prends suffisamment de plaisir pour croire que le jeu saura évoluer dans le bon sens sur tout le reste, malgrés quelques lacunes qui seront impossibles à corriger sans un deuxième épisode, qui ne verra peut-être jamais le jour devant le faible succès de ce premier essai.

 

Malgré l’opulence de jeu services ces dernières années, BioWare nous prouve qu’il ne suffit pas de regarder ce qui se fait ailleurs pour éviter les bourdes et les erreurs aberrantes qui auraient pu être facilement outrepassées. Malgré tout, le studio nous montre que le coeur d’Anthem bat fort sous l’armure, que l’écriture fait toujours partie de leurs talents, et je croise les doigts pour un suivi aussi exemplaire que No Man’s Sky ou The Division.

Vous entendrez de nouveau parler d’Anthem bientôt, sur Band of Geeks.

Anthem Exploration Caverne

 

Damien Chaffurin
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