Vous le savez peut-être si vous me connaissez un peu mais je suis un énorme fan de NieR. Je vous ait déjà parlé de NieR Automata mais j’avais toujours gardé dans un coin de ma tête l’idée de vous parler du premier opus. Et l’occasion se présente enfin puisque NieR Replicant V1.22474487139… vient de débarquer sur Xbox One, PlayStation 4 et PC. Il est temps de vous expliquer pourquoi NieR est non seulement un de mes jeux préférés de tous les temps mais aussi un RPG que tous les fans du genre se doivent d’essayer…
NieR Replicant V1.22 ou le remaster tant espéré
Une histoire de nécrose…
L’histoire de NieR Replicant V1.22474487139… se passe en l’an 3465 alors que l’humanité a pratiquement été anéantie et survit tant bien que mal. Le héros du jeu et sa sœur, Yonah, vivent dans un village de type médiéval, la technologie étant clairement de l’histoire ancienne. Yonah est atteinte de nécrose runique, une maladie qui emporte fatalement la personne qui en est atteinte. Sauf que son frère veut tout tenter pour la sauver et va partir dans une quête qui le dépasse forcément. Pour le soutenir dans son périple, il sera accompagné par Grimoire Weiss, un livre volant magique doté de la parole. Ce dernier est d’ailleurs plutôt bavard et connaît tout un tas de choses. Evidemment, le scénario de NieR Replicant V1.22 est bien plus complexe que ce qu’il laisse paraître et à la manière des autres titres de Yoko Taro, il faudra faire toutes les différentes fins pour saisir toutes les subtilités du jeu et surtout comprendre toutes les ramifications. A noter qu’à l’origine, le jeu ne comportait que 4 fins et qu’une cinquième (fin E) a été rajoutée pour expliquer encore davantage de détails. Je ne spoilerai rien de l’histoire tant elle mérite d’être découverte. Je précise également que toutes les photos qui illustrent ce test représenteront seulement le tout début du jeu pour vous laisser le plaisir de la surprise.
Automata Replicant ?
Si à sa sortie en 2010, le titre de Cavia possédait de nombreuses qualités, clairement son système de combat n’était pas du goût de tout le monde. L’absence de lock notamment, rendait les joutes confuses par moments. Pour pallier cela, les développeurs de Toylogic ont fait appel au savoir-faire de Platinum Games pour récupérer le système nerveux mis en place sur Automata (on leur doit également l’excellent Bayonetta). Et ça fonctionne parfaitement. Nerveux, technique et bien plus agréable à prendre en main, il fait de NieR Replicant V1.22 un excellent jeu d’action. Je mentionnais plus tôt l’existence de Grimoire Weiss mais il ne fait pas que de la figuration puisqu’il permet à notre héros d’utiliser la magie. La jauge de MP se remplit automatiquement mais lorsque certains ennemis (les Ombres) sont vaincus, Weiss aspire leur sang et régénère la barre plus rapidement. Les techniques de ce dernier vont de la Lance obscure à une main d’ombre gigantesque qui détruit les adversaires vitesse grand V. Au joueur donc de bien jongler entre attaques directes à l’arme blanche (épées, lances…) et la magie. La possibilité de parer les attaques ou de « rusher » dans le dos de l’ennemi après une esquive rend vraiment le tout très nerveux et dynamique. De même, la présence de « mots » à ajouter aux armes et renforçant certaines caractéristiques (force, vitesse…) sont indispensables pour espérer sortir vivant de certains combats.
Yonah pour tout le monde
NieR Replicant V1.22 reste un Action/RPG et outre le niveau du personnage principal il est bien entendu possible d’améliorer les armes qu’il trouve. Pour cela vous vous en doutez, il faudra collecter des matériaux plus ou moins rares et débourser de l’argent durement gagné (mention spéciale au trophée qui vous demande de posséder 1 000 000 en or). Car à la différence de beaucoup de RPG, les combats n’en rapportent pas. Pour vous enrichir ici, il faudra faire des quêtes annexes, les récompenses étant en général généreuses, faire de la pêche (pour revendre vos prises) ou bien jardiner et cultiver tout un tas de choses que vous pourrez également revendre. Le point négatif des quêtes annexes c’est que si certaines sont scénarisées et plutôt agréables à suivre, absolument toutes nécessitent des aller-retours incessants type « FedEx » et que cela nuit clairement au rythme du titre. A dire vrai, cet aspect du jeu ne m’avait pas spécialement rebuté en 2010 mais je dois bien avouer que la pilule a plus de mal à passer en 2021.
Une ambiance unique
Loin des délires d’un Final Fantasy, NieR Replicant V1.22 propose lui un univers singulier, sans vraie fioriture, auquel on ne s’attache pas forcément immédiatement. Mais si on le fait (et les fans de Yoko Taro pourront confirmer) on adhère à un monde travaillé dans ses moindres détails et recelant un lore aux qualités insoupçonnées. Ce constat était déjà valable en 2010, et ce malgré une technique faiblarde (le jeu n’a jamais été réputé pour son côté technique) et cela est dû bien évidemment à sa direction artistique incroyable mais aussi et surtout à ses compositions musicales inoubliables. Clairement, je suis du genre à écouter les OST des jeux qui m’ont marqué (Final Fantasy VII ou encore Grandia II par exemple) mais vraiment celles de NieR m’ont touché à un point que je ne pensais pas possible. Plus de 10 ans après il ne se passe pas une semaine sans que je ne les écoute tant je les adore (mention spéciale à Hills of Radiant Winds qu’il m’arrive d’écouter en boucle). Ces thèmes ont pour l’occasion été réorchestrés mais je dois avouer que je ne suis pas forcément convaincu. Leur qualité n’a pas changé mais à titre personnel je dois dire que je préfère les compositions d’origine. Attention ce n’est que mon avis et je sais pertinemment qu’il n’engage que moi. Du côté des doublages rien à redire. On a désormais le choix entre anglais et japonais et j’ai pour ma part gardé l’anglais (qui était d’ailleurs le seul disponible dans le jeu de l’époque) qui est excellent et particulièrement bien fait. Les émotions des personnages sont bien retranscrites et il faut savoir que les doubleurs de l’époque ont réenregistré la plupart de leurs dialogues pour cette nouvelle version.
Remaster ou remake ?
Là où était attendu au tournant NieR Replicant V1.22 c’est dans son aspect technique. Comme je le disais, le jeu d’origine était à la ramasse à ce niveau-là et était indigne d’une PlayStation 3 ou d’une Xbox 360. Toylogic avait donc fort à faire pour relever la barre et soyons honnête le résultat est plus que correct. On n’atteint pas la qualité d’un remake comme Demon’s Souls ou Shadow of the Colossus par exemple mais n’est pas Bluepoint qui veut. Après, clairement, passer du 720p à 30fps à du 4k en 60fps est un plus non négligeable. Surtout que le travail sur le moteur est bel et bien présent. La direction artistique est fidèle au jeu de base et c’est tant mieux, j’avais un peu peur qu’il soit dénaturé s’il était trop retouché. Dans tous les cas le jeu fait plus honneur aux machines sur lesquelles il tourne aujourd’hui qu’à sa sortie en 2010. Il y a eu du beau travail même si on aurait pu espérer plus notamment dans le traitement de certains décors par exemple. Mais ne boudons pas notre plaisir, s’il n’est pas aussi refait qu’un Final Fantasy VII Remake, il a le mérite d’être bien plus agréable à l’œil qu’à l’époque.
Que du positif ?
Je suis très enthousiaste quant à ce NieR Replicant V1.22 puisque je me suis éclaté dessus comme dans le jeu d’origine. L’écriture des personnages est incroyable, que ce soit pour les principaux ou même les plus secondaires (j’adore Devola et Popola). L’univers créé est crédible et prenant. On plonge dedans aisément et il est dur de s’en extirper même une fois la console éteinte. A la différence de beaucoup de jeux du genre, l’écriture pourra vous tirer quelques larmes et vous faire ressentir des émotions. C’est une des plus grandes forces du titre. On s’attache vraiment aux personnages et pas juste parce que leur design nous plait. Parce qu’ils ont des choses à dire, qu’ils sont bien écrits et qu’on s’identifie parfois à eux ou même qu’on éprouve de l’empathie. C’est d’ailleurs une chose que je n’avais pas retrouvé quand j’avais fait NieR Automata. C’est en tout cas à mon sens ce qui fait de NieR Replicant V1.22 un chef d’œuvre scénaristique.
Mais toutes proportions gardées le jeu n’est pas exempt de défauts. Par exemple, malgré le lock, la caméra peine parfois à suivre l’action en combat ce qui est plutôt gênant, notamment dans les niveaux de difficulté les plus élevés. J’ai déjà parlé des réorchestrations des musiques que je trouve moins bonnes que les versions d’origine mais cela ne reste qu’un avis personnel, leur qualité n’étant pas à remettre en cause. L’autre défaut pour moi concerne le personnage du héros. Peut-être l’ignorez-vous mais la version de 2010 est sortie en deux exemplaires. Au Japon, c’est la version Replicant (celle remasterisée ici donc) qui a envahie les étals et le héros est celui que vous pouvez voir dans le jeu. En Europe et aux Etats-Unis cependant, le héros a été remplacé et ce n’est plus le frère de Yonah qui est incarné par le joueur mais son père. Personnellement j’avais beaucoup plus d’affinités avec ce dernier qu’avec le frère, bien plus jeune. Je n’étais pourtant pas papa à l’époque mais je ne sais pas, cette quête incroyable pour sauver sa fille me prenait plus aux tripes que celle d’un frère pour sa sœur. Encore une fois ce n’est vraiment qu’un détail. Mais pour moi et mon immersion cela a beaucoup joué… De plus, les aller-retours incessants pour faire les quêtes annexes pourront venir à bout de la patience de pas mal d’entre vous. C’était déjà problématique en 2010, ça l’est encore plus aujourd’hui.
Conclusion
NieR a changé ma vision du RPG. Il y a 10 ans je découvrais que je pouvais ressentir des tas d’émotions devant un jeu, même si ce dernier possédait une technique complètement dépassée. Aujourd’hui, après de nombreuses heures sur NieR Replicant V1.22474487139… je sais que ses qualités sont intactes. Bien sûr, il a des défauts (trop d’aller-retours, caméra parfois capricieuse…) mais ils sont largement compensés par l’écriture du titre et ses personnages travaillés. Et je ne parle même pas de son ambiance sonore parfaite qui achève d’en faire un titre unique. Beaucoup plus nerveux, agréable à l’œil et accessible que le titre d’origine, cette nouvelle version est un must-have que tout fan de RPG se doit d’essayer. Les fans de Papa NieR seront sûrement déboussolés par le changement de protagoniste principal mais il serait vraiment dommage de se priver de replonger dans un jeu qui a tant à offrir niveau émotions…
Graphismes: | |
Gameplay: | |
Bande-son: | |
Durée de vie: | |
Note finale: |
*Ce test a été réalisé sur Series X grâce à un code de téléchargement gracieusement fourni par Lu61 que nous remercions chaleureusement.*
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Merci pour ce test complet. Je ne me suis pas précipitée sur NieR, car je n’avais pas eu un parfait coup de cœur pour Automata. De plus, tu n’es pas le seul à pointer du doigt le vieillissement des quêtes secondaires. Néanmoins, l’émotion et la musique me font de l’œil, et il n’est pas impossible que je franchisse le pas, à l’occasion. Qui sait ? Ils vont peut-être sortir un diptyque ?
J’avoue avoir clairement moins accroché à Automata qu’à celui-ci. Il reste malgré tout pour moi un des meilleurs JRPG de sa génération tant il m’a mis des baffes et fait ressentir tout un tas d’émotions.
De plus, l’ajout d’une nouvelle fin supplémentaire est vraiment agréable et j’ai apprécié. Je ne peux que te le conseiller tant au final cette version reste la meilleure sortie à ce jour.