Final Fantasy est l’une des franchises de jeux vidéo les plus connues au monde. Depuis la sortie de son premier jeu en 1987, la série a vendu plus de 160 millions de copies à travers le monde. Avec un tel succès, il n’est pas surprenant que Square Enix, le développeur de la série, ait décidé de remasteriser les six premiers jeux de la série sous le nom de Final Fantasy Pixel Remaster. Le jeu est disponible sur PlayStation 4 et Switch (ainsi que sur Steam depuis maintenant quelque temps) et propose des graphismes améliorés, une bande sonore remasterisée et des fonctionnalités modernes telles que des sauvegardes automatiques. Mais si les jeux ont marqué leur époque, qu’en est-il est 2023 ? Réponse tout de suite.
Final Fantasy Pixel Remaster ou le retour aux sources du JRPG
Petit lifting
Les six premiers jeux de la série Final Fantasy ont été initialement publiés sur des consoles plus anciennes, la Nintendo Entertainment System (NES) et la Super Nintendo Entertainment System (SNES). Ces versions originales ont été très bien reçues à l’époque, mais les graphismes et les sons sont maintenant souvent considérés comme dépassés. C’est pourquoi Square Enix a décidé de remasteriser les jeux en utilisant des graphismes en haute résolution tout en conservant l’apparence pixel art d’origine. Cette décision permet de conserver l’esthétique rétro tout en améliorant les graphismes pour les joueurs modernes et de l’adapter ainsi aux écrans modernes et aux résolutions actuelles. Graphiquement, nous sommes très proches de ce que proposaient les jeux à leur sortie. A mon grand étonnement ce Final Fantasy Pixel Remaster n’a pas essayé de se démarquer en utilisant le superbe moteur graphique d’Otcopath Traveler qui mixe parfaitement 2D et 3D. Je pense que le résultat aurait été incroyable. Néanmoins rassurez-vous, le parti-pris de conserver l’ambiance d’origine est finalement une bonne idée pour celles et ceux ayant découvert les jeux à leur sortie. En effet, si les détails sont plus nombreux et les couleurs bien plus chatoyantes, on se croirait vraiment revenus à l’ère 8-16 bits. Un bonheur pour les rétro-gamers. A noter la présence d’un filtre « cathodique » qui offre un rendu plus terne en terme de couleurs mais des pixels moins apparents. A titre personnel j’ai préféré le rendu plus moderne. Il est également possible d’opter pour un style d’écriture rétro ou moderne, et j’ai opté après plusieurs heures de jeu pour la version rétro, qui détonne moins à mon sens.
Ambiance retravaillée
Outre les graphismes améliorés, Final Fantasy Pixel Remaster propose également une bande sonore remasterisée. Les compositions originales ont été réenregistrées avec une qualité audio supérieure et surtout une réorchestration, ce qui permet aux joueurs d’apprécier encore plus la musique emblématique de la série. Cela peut sembler un petit détail, mais la musique est une partie importante de l’expérience de jeu de la série Final Fantasy, et la remasterisation de la bande sonore améliore considérablement l’immersion dans le monde du jeu. D’autant que si vous êtes puriste et que vous préférez les musiques originelles, celles-ci sont disponibles et on peut basculer de l’une à l’autre en se rendant dans les options à tout instant. Et là clairement, il n’y a pas photo pour moi, les versions réarrangées sont nettement plus agréables à l’oreille. On notera également la présence dans chaque titre de la compilation d’un lecteur de musique dans la section Extras qui vous permettra d’écouter les musiques sans même jouer au jeu, un vrai régal.
Gameplay des années 90
Le gameplay de Final Fantasy Pixel Remaster est resté très (trop ?) fidèle aux versions originales. Cependant, certaines fonctionnalités modernes ont été ajoutées pour rendre le jeu plus accessible pour les joueurs modernes. Par exemple, le jeu propose maintenant des sauvegardes automatiques, ce qui évite aux joueurs de perdre leur progression en cas de défaite (qui peuvent arriver tant certains opus ne sont pas si simples). Il est également possible, par simple pression d’une touche, d’activer ou désactiver les combats aléatoires. Une option somme toute très pratique tant la plupart de ces volets avaient à l’époque fait l’objet d’une critique acerbe envers le nombre de combats aléatoires. Cela permet si on est en trop mauvaise posture d’avancer ou de retourner en arrière se soigner. Une option de « combat automatique » est également de la partie, en appuyant sur on active ou désactive cette dernière qui permet de laisser le jeu faire les combats à sa place. Je n’ai pour ma part jamais vraiment utilisé l’option mais sa présence pourra certainement faire plaisir à certain(e)s.
Pour rentrer un peu plus dans le détail du gameplay il faut savoir que s’il est relativement similaire entre chaque opus, les différences sont quand même notables. Les trois premiers volets sont ainsi assez « génériques » avec un système de jobs soit défini (I) soit interchangeable (III). A noter que Final Fantasy II possède le système d’expérience le plus insolite de la saga avec non pas des points d’expérience mais le fait de devoir utiliser des compétences pour voir augmenter les caractéristiques de ces dernières. Une idée qui ne sera jamais reprise dans les opus suivants. Ces volets posent ainsi clairement les bases de ce que sera la saga par la suite mais le plus gros changement arrive avec Final Fantasy IV, qui incorpore pour la première fois la mythique jauge ATB. On s’éloigne ainsi peu à peu du simple tour par tour présent jusqu’ici pour plus de tactique et selon la vitesse des personnages on pourra attaquer plus souvent. Le système perdurera jusque dans les derniers opus de la saga même s’il sera parfois décliné ou amélioré (il est même présent dans Final Fantasy VII Remake). Clairement, les fans de la première heure seront ravis de retrouver ces épisodes « dans leur jus » et retrouveront leurs marques immédiatement.
Compilation indispensable ?
Lorsqu’on est fans de la licence, difficile de vouloir passer à côté de cette compilation, ce qui permet en plus d’avoir quasiment l’intégralité de la série sur une seule machine (pour ma part j’ai ainsi toute la saga sur ma PS5, si on exclut la trilogie du XIII sur PS3 qui n’est pour l’heure pas rétro-compatible). La durée de vie qui découle de ces six épisodes est donc incroyable vous vous en doutez (même si les premiers volets ont un scénario bien plus basique et sont de fait bien plus courts). Les phases de montée en niveau peuvent même être facilitées grâce à la présence d’une option permettant de multiplier l’expérience et les gils gagnés par 2, 3 ou 4 ! (ce qui apparemment ne bloquerait même pas l’obtention des trophées). Je ne l’ai pas encore mentionné mais vous avez dû vous en apercevoir en parcourant les screens de ce test, la totalité de la compilation est traduite en français. Seules les versions GBA avaient eu à l’époque cet honneur donc autant vous dire qu’il s’agit là d’une excellente nouvelle pour les anglophobes.
Conclusion
Que dire de ce Final Fantasy Pixel Remaster ? S’il est plutôt la compilation ultime pour les fans, il faut bien reconnaître que les trois premiers volets sont plutôt dispensables aujourd’hui malgré leurs qualités. Les scénarios travaillés et les personnages attachants des épisodes IV à VI font toutefois toujours mouche en 2023. Vendus à l’unité (12€ pour I et II et 18€ pour les suivants) ou en bundle (75€), ce sera à vous de décider si vous devez craquer pour le lot complet ou non. Si l’aspect graphique aurait pu être plus retravaillé (en s’inspirant d’Octopath Traveler ou Live A Live par exemple), il reste assez agréable pour charmer les anciens ou les nouveaux venus qui aiment le pixel art. La présence de musiques arrangées et de bonus rendant les parties plus accessibles (sauvegardes autos, exp x4…), il m’est impossible de ne pas vous conseiller au moins d’y jeter un oeil. A titre personnel je pense me refaire toute la saga et je suis ravi d’avoir la possibilité de le faire sur une console moderne (la PS5) et entièrement en français ! Dans tous les cas de figure, Final Fantasy Pixel Remaster reste une valeur sûre et montre à quel point la saga a posé les bases du JRPG comme on l’aime encore aujourd’hui.
*Le test a été réalisé sur PlayStation 5 à partir d’un code de téléchargement gracieusement fourni par l’éditeur que nous remercions encore chaleureusement pour sa confiance.*
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