Test de Fantasian Neo Dimension [PS5]

Quand on pense au genre du JRPG il y a des noms qui évoquent fatalement des souvenirs. Je pense par exemple à Nobuo Uematsu pour ses musiques légendaires ou encore plus simplement à Hironobu Sakaguchi, le père de la saga Final Fantasy. Ce dernier, il y a de nombreuses années, était même parti monter sa propre entreprise : Mistwalker. Fondé au début des années 2000, le studio a su proposer des titres vraiment sympathiques comme Blue Dragon ou encore Lost Odyssey (que je vous conseille fortement). Dernier jeu en date du père fondateur du genre ? Fantasian Neo Dimension et c’est bien de lui qu’on va parler ici.

Fantasian Neo Dimension : De la pomme au salon

Origine portable

Le titre de Sakaguchi ne sort pas de nulle part et avant son arrivée sur consoles de salon, Fantasian Neo Dimension se nommait simplement Fantasian et était une exclusivité du catalogue Apple Arcade depuis 2021. Pensé pour les smartphones de la firme à la pomme jusque dans son gameplay, le jeu de Mistwalker a du mal à se défaire de ses origines nomades. Si on comprend sans peine qu’un titre comme celui-ci soit porté sur les différentes consoles (PlayStation 4, 5, Series X ou encore Switch) et PC il faut bien reconnaître que l’exercice était légèrement périlleux. Il faut dire que le public de l’Apple Arcade, même s’il est potentiellement immense (le nombre d’utilisateurs iPhone dans le monde avoisine tout de même le milliard (!!) en 2024), n’est sans doute pas aussi réceptif que le public console pour le genre du JRPG. Il paraissait donc logique que Fantasian Neo Dimension soit porté sur les machines les plus vendues du moment.

Pouvoir choisir son thème de combat dans cette liste fait vraiment plaisir !

Attaque technologique

Fantasian Neo Dimension n’évite malheureusement pas l’écueil du héros amnésique. Si la chose a été vue et revue, elle permet au scénario de se dévoiler au fur et à mesure que le héros retrouve la mémoire. On incarne donc Leo, un jeune homme qui se retrouve dans une sorte d’usine remplie de machines où ces dernières tentent toutes de mettre fin à ses jours. Aidé par deux machines qu’il aurait piraté, Leo parvient à s’extirper de ce bourbier en se téléportant dans un village reculé. Très vite, il comprend alors que la Mechteria est une maladie mécanique lâchée sur le monde par le dieu maléfique Vam. Aidé de plusieurs compagnons de route, il va alors tenter d’endiguer ce fléau et (évidemment) sauver le monde. Un scénario plutôt classique qui réserve tout de même son lot de rebondissements et qui a le mérite de ne pas trop s’éparpiller. On peut d’ailleurs peut être y voir une critique contre la technologie qui devient de plus en plus intrusive dans nos vies et ce décalage dans le jeu entre les endroits robotisés et les autres exacerbe encore plus ce sentiment à mon sens.

Vam, l’antagoniste de cette histoire apparait assez vite dans l’aventure.

A l’ancienne

Les combats de Fantasian Neo Dimension sont plutôt classiques. Il s’agit en effet de tour par tour (à la manière de Final Fantasy X on peut voir qui va agir sur une barre chronologique en fonction de sa vitesse). Néanmoins, le titre de Mistwalker propose quelques petits trucs sympas comme la possibilité de « percer » les lignes ennemies (l’attaque touchera tous les ennemis qui sont dans la ligne) ou encore de « courber » son attaque pour toucher un ennemi derrière un autre. Plutôt bien trouvée, cette fonctionnalité rappelle bien l’origine « smartphone » du jeu. Toutefois rassurez-vous, même à la manette on arrive très bien à faire ce que l’on veut. Les personnages que l’on contrôle sont également très figés dans leur rôle (un seul type d’arme imposé par exemple) mais on s’y fait vite surtout qu’ils ont chacun leur spécificité. Une idée sympathique de Fantasian Neo Dimension c’est sa possibilité de « stocker » les ennemis des combats aléatoires dans une dimension parallèle pour les affronter plus tard. Cela permet de garder un peu le rythme si on le souhaite. A titre personnel je n’ai que très peu utilisé cette fonction mais elle a le mérite d’exister. On débloquera également plus tard (trop ?) dans l’aventure un système d’arbre de compétences qui donnera un second souffle au titre et à la progression. D’autant que le jeu ne se moque pas du joueur et propose une aventure longue avec environ une bonne soixantaine d’heures pour en voir le bout.

On peut courber les attaques pour toucher plus d’ennemis. Ingénieux.

Technique faiblarde

Si on ne peut pas critiquer décemment le gameplay il n’en est pas de même pour l’aspect technique de ce Fantasian Neo Dimension. En effet on sent bien que le jeu de Mistwalker était à l’origine disponible sur smartphones. C’est d’ailleurs dommage car le passage au grand écran a détruit une partie de son charme. Il faut dire qu’il propose normalement des décors issus de diorama faits à la main et que le rendu est vraiment réussi. Sauf que devoir étirer le tout pour faire coïncider le visuel avec nos écrans de 55 pouces a fatalement un impact par rapport à ce qui s’affiche sur un iPhone. Idem pour les modèles 3D qui, s’ils ne déméritent pas, ne sont pas en adéquation avec les standards que l’on est en droit d’attendre sur PlayStation 5. Mais ce qui apparait à l’écran a toutefois le charme de l’ancien et on se souvient souvent avec nostalgie de nos Final Fantasy de l’époque PSOne donc on s’y fait.

Comme dans Lost Odyssey on a droit à des passages écrits qui nous content une histoire.

Pareil pour les musiques qui sont vraiment bonnes (en combat on peut même choisir des thèmes issus de Final Fantasy XVI, Pixel Remaster ou encore Final Fantasy VII Remake) ainsi que les doublages japonais qui font plaisir même si le tout manque parfois de vie visuellement (notamment lors des cinématiques). Non le vrai point noir de Fantasian Neo Dimension est à mon sens son absence totale de traduction française. Pour un jeu issu de personnes aussi prestigieuses et édité par une entreprise aussi réputée que Square Enix dont la popularité n’est plus à prouver, je trouve honteux qu’un tel effort n’ait pas été fait. Autant je peux l’accepter sur des titres plus obscurs ou édités par des entreprises plus modestes mais là c’est carton rouge. Idem pour les chargements qui se terminent parfois par un plantage. Un peu honteux il faut bien l’avouer niveau optimisation.

Même si on sent l’origine smartphone, la direction artistique est très réussie.

Conclusion

Mon constat concernant Fantasian Neo Dimension est mitigé. D’un côté le titre a une vraie proposition tout en faisant appel à notre nostalgie et en cela il est parfaitement réussi. Le jeu ne se moque pas du joueur avec son contenu mais on pourra pester à raison contre les aberrations (chargements, plantages, absence de traduction française…). Clairement, le dernier Mistwalker ne s’adresse principalement qu’aux fans de JRPG à l’ancienne qui n’ont pas peur de l’anglais. Ces derniers passeront alors un excellent moment en compagnie de Leo et ses compagnons. Pour les autres, je ne peux que leur conseiller de tester la démo du jeu disponible sur les différents stores pour se faire une idée avant de craquer.

Au final

Les plus
  • Le jeu quitte enfin l’Apple Arcade !
  • Le scénario
  • La patte Sakaguchi
  • Les musiques
  • Le système de combat
  • La durée de vie
Les moins
  • Tout en anglais
  • Le passage au plein écran altère le rendu des décors
  • Des plantages trop réguliers
  • Des chargements un peu longs
  • Parfois un peu difficile

*Le test a été effectué sur PlayStation 5 grâce à un code de téléchargement fourni par l’éditeur que nous remercions chaleureusement.*

Romain Boutté
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