A une époque où les remasters/remakes courent les rues et monopolisent l’actualité, voilà que Sega sort (enfin) en France sur PlayStation 4 le chef-d’oeuvre Yakuza Kiwami, remake du tout premier épisode sorti à l’origine sur PlayStation 2. Ce fut un plaisir de recevoir chez soi une version presse du jeu. J’ai bien précisé remake car on est très loin d’un simple portage HD fainéant, croyez-moi. Trêve de suspens, Yakuza Kiwami est exceptionnel et je vais vous expliquer pourquoi dans ce test.
Yakuza Kiwami : La légende de Kamurocho
Une histoire de Yak’
Si vous n’êtes pas familiers avec ce qu’est un Yakuza voici un petit résumé. En gros il s’agit de différentes familles mafieuses qui contrôlent en général des quartiers. Comme des mafieux ils vendent leur protection contre de l’argent collecté régulièrement. Toujours bien habillés (en costume), ces derniers paraissent propres sur eux mais sont en général des gens assez malintentionnés. Kiryu Kazuma, le héros de Yakuza Kiwami, fait partie de la sous-famille du clan Kazama qui est lui-même sous la direction du clan Tojo. Le jeu commence en 1995 alors que Kiryu doit collecter de l’argent chez un commerçant qui menace de quitter la ville. Evidemment la situation dégénère et Kiryu doit combattre le marchand et ses sbires. Une fois la collecte effectuée, Kiryu se rend dans son bar favori, le Serena où il croise ses amis d’enfance Nishiki et la jolie Yumi. Après un flashback jouable dans lequel on se familiarise avec les commandes et le quartier de Kamurocho en allant acheter une bague pour l’anniversaire de Yumi, retour dans le présent avec la scène où Kiryu doit rapporter l’argent chez son supérieur. Là-bas il apprend que Yumi a été kidnappée par le chef du clan Tojo et que Nishiki est déjà parti sur les lieux pour la sauver. Notre héros se rend donc sur place mais Nishiki a tué d’une balle le chef et Yumi est traumatisée. Kiryu prend alors les choses en main et récupère l’arme, ordonne à Nishiki de s’enfuir et de protéger Yumi en attendant l’arrivée de la police. Il endosse ainsi un crime qu’il n’a pas commis et va purger une peine de 10 ans de prison. Il sort donc en 2005 et c’est le début d’une nouvelle aventure. Car Kiryu n’a pas été éliminé en prison mais a simplement été exclu de la famille. Il va ainsi voir ce que la ville est devenue pendant son absence, lui qui était pressenti pour prendre la tête de la famille. Je n’en dirai pas plus mais le scénario est très travaillé, avec des personnages hauts en couleur et ce qu’il faut de trahison, d’amour et d’amitié pour être totalement immergé dans l’aventure sans jamais vraiment tomber dans le cliché…
Quel beau costume !
Vous le savez peut être mais Yakuza n’a pu voir le jour à l’origine que grâce à la série Shenmue sur Dreamcast. Ce dernier ayant posé les bases d’un monde ouvert avec des combats à la « Virtua Fighter » il a été aisé de s’en servir pour une nouvelle série. Ce Yakuza Kiwami ne se contente pas de mettre un petit coup de polish sur l’œuvre d’origine de la PlayStation 2 mais se paie au contraire le luxe d’avoir été entièrement refait. Que ce soit les détails des lieux, des visages ou l’animation générale des personnages, tout a été revu à la hausse pour être digne de ce nouveau support qu’est la PlayStation 4. Par exemple, la caméra, autrefois fixe, est désormais libre et arpenter les rues de Kamurocho n’a jamais été aussi agréable visuellement. Mais ce n’est pas tout, autrefois, les dialogues étaient doublés uniquement pendant les cinématiques, désormais, même si certains restent encore uniquement « écrits » on a droit à beaucoup plus de dialogues doublés. De même, la version PS2 avait les voix anglaises alors que cette nouvelle version nous propose les voix originales japonaises ! Rien de mieux pour une immersion totale dans un univers typiquement japonais. Seul bémol ? La version PS2 avait des textes en français alors que l’on doit se contenter de l’anglais sur cette version PS4. Un peu dommage mais le reste de la saga avait subi le même traitement malheureusement devant le faible nombre de ventes dans l’Hexagone. C’est déjà un miracle que le reste de la série (sauf l’épisode Kenzan ! qui n’a jamais franchi les portes de l’archipel) soit arrivé jusque chez nous. Espérons en tout cas que pour le(s) prochain(s) opus nous ayons la chance d’avoir une traduction française.
Combat avec style !
Mais les améliorations qu’apportent ce Yakuza Kiwami ne sont pas que graphiques. Au niveau du gameplay aussi on a eut droit à un joli ravalement de façade en s’inspirant des derniers opus sortis depuis. Kiryu peut ainsi vaincre ses (nombreux) adversaires en utilisant différents styles de combat. Il y a le standard (Brawl), le vif (Rush), le puissant (Beast) ou enfin le style original de Kiryu le Dragon. Vous vous en doutez mais chaque style induit un mode de combat différent. A vous d’adapter cela selon votre manière de jouer. Évidemment les attaques Heat sont toujours de la partie. Pour ceux qui ne connaissent pas il s’agit d’attaques lancées lorsque la jauge éponyme est pleine et permet de faire de très gros dégâts à l’adversaire en utilisant le décor (fracasser quelqu’un contre un mur ou avec un objet etc…). Souvent impressionnantes, toujours destructrices, ces attaques sont indispensables lors des combats. Pour faire grimper la jauge il suffit d’enchaîner les coups en général. En subir la fait à l’inverse descendre. Tirer parti de son environnement est donc important. D’autant que la caméra est parfois malheureusement mal tournée par moments, heureusement, en maintenant la touche vous pouvez « locker » un adversaire. Chaque ennemi vaincu mais également chaque quête accomplie vous rapporte de l’expérience. Cette dernière sert à faire évoluer Kiryu grâce à un écran spécial. Contre des points d’expérience (une barre d’expérience remplie = 1 point) vous pourrez ainsi augmenter votre santé, votre jauge Heat, apprendre de nouveaux combos ou encore des compétences diverses (gagner plus d’expérience en mangeant, faire augmenter la jauge Heat en se protégeant…etc). Les combats étant un point central de Yakuza Kiwami, normal que la plupart des compétences le concernent. Notez la possibilité d’équiper des armes et armures pour vous renforcer ce qui vous facilitera la tâche dans certains combats plutôt ardus.
Tellement de choses à faire…
Etre un yakuza n’empêche pas d’avoir un sens moral. Et notre Kiryu est quelqu’un de gentil qui ne va pas hésiter à venir en aide à toutes les personnes en détresse qu’il croise. Et Kamurocho en est rempli ! Entre les personnes qui se font agresser, celles qui ont besoin d’aide parce qu’elles ont perdu un objet plus toutes les autres qui vous amèneront à vivre des quêtes annexes scénarisées, je vous garantis qu’il y a du pain sur la planche avant de ramener le calme dans le quartier. Ce qui est drôle c’est que malgré le charisme écrasant de Kiryu et son appartenance visible à l’univers des yakuzas, tout un tas de gens vont vouloir le combattre. Du menu fretin en général facile à battre mais qui vous embêtera quand même assez en vous barrant la route. Peut être un peu trop parfois. Malgré tout, si vous souhaitez vous détendre entre deux bastons, Yakuza Kiwami ne se moque pas de vous avec son contenu annexe ! Entre les clés de casier à récupérer un peu partout, les cartes à collectionner pour jouer au jeu de combat intégré dans le jeu ou encore séduire les hôtesses des différents cabarets en passant du temps avec elles vous aurez vraiment de quoi faire ! De même, l’ajout de trophées non disponibles sur PlayStation 2 rajoute une plus-value non négligeable. Autre ajout par rapport à la version d’origine, la présence perpétuelle de Majima qui va vous combattre à la moindre occasion. Ce dernier souhaite que Kiryu retrouve la force qu’il avait avant de partir en prison. Les techniques du style Dragon ne se débloquent d’ailleurs que grâce à ces combats. Préparez-vous à affronter Majima un nombre incalculable de fois. De même, si vous souhaitez également manger dans tous les restaurants du jeu vous allez devoir dépenser un paquet de yens croyez-moi ! Dernier point chronophage, la plupart de vos actions vous rapporteront des CP (battre 10 ennemis avec tel style de combat, effectuer tant d’actions Heat, jouer à tant de mini-jeux…) que vous pourrez dépenser avec un certain personnage pour faire évoluer Kiryu encore plus (courir plus vite, plus longtemps, faire apparaitre certains ennemis…etc).
Conclusion
Vous l’avez compris, Yakuza Kiwami est exceptionnellement bon. Riche, beau, varié, avec un scénario excellent et une durée de vie plus qu’honnête, le remake de Sega est un très grand jeu. Si tous les remakes de jeu étaient aussi travaillés que celui-ci, aucun joueur ne trouverait à redire ! Si vous aimez l’univers des yakuzas, les jeux à scénario et avoir une certaine liberté dans les à-côtés alors pour peu que l’anglais ne vous rebute pas, Yakuza Kiwami est fait pour vous. Si par contre l’anglais ou l’univers vous font horreur alors vous resterez hermétiques à cette saga. Dans tous les cas Yakuza Kiwami est un des meilleurs remakes sur lesquels j’ai pu mettre la main et il est idéal pour vous initier à la saga (avec l’épisode 0) et en attendant Yakuza Kiwami 2 qui je l’espère aura droit à sa traduction intégrale…
Graphismes: | |
Gameplay: | |
Bande-son: | |
Durée de vie: | |
Scénario: | |
Note finale: |
* Ce test a été réalisé grâce à une version presse de Yakuza Kiwami gracieusement offerte par Koch Media que nous remercions encore chaleureusement.
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