Le roguelike est un genre particulier qui ne m’avait jamais trop attiré mais depuis la sortie d’un certain Hadès j’ai complètement révisé mon jugement. Je jette donc fréquemment un œil sur les nouvelles productions du genre et quand j’ai vu à quel point ce Towa and the Guardians of the Sacred Tree s’inspirait du titre de Supergiant Games je l’attendais au tournant. En reprenant en plus un univers très axé sur le folklore japonais, le jeu de Brownies part avec un avantage certain à mes yeux. Mais l’inspiration est-elle à la hauteur du maître du genre ? Réponse tout de suite.
Towa and the Guardians of the Sacred Tree : Hadès au Japon ?
Towadès
A l’instar d’Hadès, le titre de Brownies propose une aventure scénarisée pour mon plus grand plaisir. En effet, ce qui me déplait en général dans le roguelike c’est sa narration souvent très cryptique ou secondaire. Mais quand on a une histoire qui me happe alors le constat est tout autre. Et malgré son classicisme, Towa and the Guardians of the Sacred Tree a su me donner envie d’avancer. Prenant place dans le joli village reculé de Shinju, le scénario nous fait faire la connaissance de Towa et de ses huit enfants célestes qui sont alors sous la menace de Magatsu, maitre des ténèbres. Towa est immortelle et maîtrise le temps ce qui lui permet de faire se relever ses enfants lorsque ces derniers tombent au combat. Malheureusement, à la suite d’un combat acharné, les enfants célestes sont exilés aux frontières du temps. Pire encore, alors que le temps s’écoule correctement dans son village natal, eux sont coincés dans une bulle où le temps a stoppé. Et c’est cette dualité qui sera au centre du jeu puisqu’on alternera entre les phases de donjons avec les enfants célestes et celles au village qui servent de hub.

Boulimie de contenu
Towa and the Guardians of the Sacred Tree est un titre expansif. En effet, le jeu de Brownies propose beaucoup (trop ?) de contenu. Mais pour éviter de s’éparpiller et surtout de vous perdre je vais vous expliquer par étapes. Tout d’abord les phases de donjon. Au cœur du gameplay, ces dernières sont essentielles pour progresser. En fait l’originalité du jeu est d’imposer au joueur de sélectionner deux enfants célestes et de les diriger en combinaison. Le premier, le Tsurugi, sera celui que vous dirigerez et qui servira à affronter les ennemis grâce à deux katanas que vous pourrez forger (j’y reviendrai). Le deuxième, le Kagura, est le soutien magique et sert principalement à lancer des buffs de protection ou de grosses attaques de zone. Rassurez-vous, le Kagura suivra son comparse automatiquement même si vous aurez la possibilité de le gérer avec le deuxième stick analogique. Les combats étant nerveux, je vous conseille toutefois de ne pas trop essayer de diriger les deux en même temps. Parce que croyez-moi, le gameplay est déjà terriblement exigeant avec le Tsurugi. En fait comme ce dernier porte deux épées vous devrez sans cesse jongler entre les deux car elles ont une durabilité. Si vous utilisez tout le temps la même alors elle se « casse » temporairement et les dégâts infligés sont considérablement réduits. Mais là où Towa and the Guardians of the Sacred Tree est malin c’est que l’on passe d’une épée à l’autre par simple pression d’un bouton. Mais pour motiver ce choix, il faut savoir que les deux armes s’utilisent de manière totalement différentes.

En fait s’il y a huit personnages jouables différents c’est aussi pour varier les différentes attaques. Même si le dash (indispensable pour foncer sur un ennemi et esquiver les attaques) est commun à tous, chaque personnage a ses propres capacités en fonction de s’il est choisi comme Tsurugi ou Kagura. Ce qui donne des combinaisons possibles assez énormes. Chaque enfant céleste dispose ainsi de sa panoplie d’attaques et sachez-le, on sent une vraie différence entre les personnages. Certains sont plus patauds ou ont des techniques plus puissantes. Pour les renforcer temporairement en donjons on trouvera des bénédictions à l’instar une nouvelle fois de ce que propose Hadès. Pour ce qui est du rôle de Kagura, de base chacun a ses propres techniques mais elles sont toutes accessibles pour tout le monde à terme via un arbre de compétences. Le Kagura vous sauvera la mise de nombreuses fois puisqu’en plus de partager sa barre de vie avec celle du Tsurugi (ce qui fait que tant qu’un des deux a encore des PV le combat continue), ses techniques seront indispensables lors des joutes. Et si on ne peut emmener qu’un personnage de chaque rôle dans les expéditions à chaque fois c’est parce que le pouvoir de Towa ne permet d’en protéger deux du miasme grâce au bâton qui sera tenu par le Kagura. Ce bâton par ailleurs pourra être serti de gemmes qui procureront des augmentation de statistiques. Et cet aspect-là est géré au village entre les expéditions.

Un village pour se poser
Souffler entre chaque donjon est important même si dans Towa and the Guardians of the Sacred Tree on trouve parfois des feux de camp lors des expéditions qui permettront de développer les relations entre les enfants célestes. Cet aspect du titre m’a d’ailleurs beaucoup plu car il développe vraiment le caractère des différents personnages. Mais comme je le disais il faut améliorer ses personnages pour tenter d’arriver à ces feux de camp salvateurs. Et le village regorge de moyens de le faire. On a bien évidemment la forge qui sert pour créer de nouvelles lames pour le Tsurugi. On a le choix entre réaliser toute la procédure via un mini-jeu ou laisser le forgeron le faire à notre place. On trouve des minerais et autres éléments lors des expéditions ce qui nous force à les faire même sans arriver à aller au bout. Aucune run n’est ainsi inutile. On peut ainsi comme je le disais plus tôt renforcer le bâton du Kagura via des orbes spécifiques. Mais ce qui est pratique c’est qu’en fonction des personnages on peut adapter et créer des pré-sélection. Car que ce soit pour les armes ou les orbes du bâton, chaque personnage équipe ce qu’il veut. De plus on a aussi la possibilité via des points de compétence de faire grimper certaines statistiques (PV, force…) au dojo. Et comme si ça ne suffisait pas, le village offre beaucoup d’autres choses…

On pourra entre autres s’y adonner à la pêche. Mini-jeu classique mais souvent indispensable et prenant. La possibilité de faire des emplettes à l’échoppe du coin avec les matériaux récoltés lors des expéditions sera également primordial. J’ai déjà mentionné la forge et le dojo dans lesquels on peut passer un temps infini pour se préparer mais il y a aussi le restaurant (qui permet d’obtenir des buffs lors de notre prochaine expédition) et la menuiserie. Parce que oui dans Towa and the Guardians of the Sacred Tree on doit faire évoluer le village en construisant de nouveaux bâtiments ou en améliorant les existants. Inutile de vous dire qu’il faut évidemment des matériaux trouvés dans les donjons. Mais ce faisant on débloque ainsi assez vite le tableau des quêtes annexes par exemple. Au-delà de toutes ces (nombreuses) activités il y a également le lien entre Towa et les différents habitants qui déclenchent des cut-scenes et montrent à quel point le temps passe dans le village et pas dans les donjons. J’ai beaucoup aimé suivre les deux histoires en parallèle même si parfois certains passages sont un peu longs pour pas grand chose il faut l’avouer.

On a rien sans rien
Si les combats sont au cœur du titre, il y a un élément que je ne peux pas décemment vous passer sous silence. Dans ce type de jeu on a quasiment tout le temps affaire à un seul personnage (Hadès en est le meilleur exemple) mais il arrive qu’on puisse varier un peu les gameplay comme dans l’excellent et méconnu Children of Morta dans lequel on débloque des nouveaux membres de la famille au fur et à mesure de l’avancée dans le scénario. Ici, Towa et ses enfants célestes sont tous disponibles dès le départ. Mais il faut que vous sachiez que détruire Magatsu ne pourra pas se faire sans sacrifice. Afin de pouvoir le vaincre, il faut éliminer huit monstres majeurs qui lui fournissent son pouvoir et bloquent le mana. Mais pour cela il faudra que le Kagura que vous contrôlez à ce moment-là donne sa vie. Ce qui fait que sur la suite de l’aventure vous ne pourrez plus l’utiliser. J’ai été extrêmement surpris par ce choix mais il est au final assez logique car il force le joueur à varier ses binômes pour aller au bout de l’aventure. Alors certes j’ai pesté un peu parce que j’ai du mal à maîtriser certains personnages en Tsurugi mais l’idée est en fait autant géniale que cruelle…

Une superbe estampe
Je n’ai pas encore abordé le côté technique de Towa and the Guardians of the Sacred Tree et c’était voulu. Je tenais d’abord à vous expliquer son fonctionnement qui est plus complexe que pas mal d’autres jeux finalement. Mais sachez-le, à titre personnel je trouve que c’est une réussite. Alors certes, la caméra fixe de 3/4 et la vue isométrique font qu’il est plus aisé de faire un jeu joli mais la direction artistique est très réussie également. Lors des dialogues, les artworks des personnages apparaissent et ils sont sublimes. On peut reprocher au jeu une certaine réutilisation des décors ou monstres (avec des skins différents) mais il reste inattaquable sur cet aspect. La musique du jeu est globalement bonne mais ne restera pas dans les annales à mon avis tant elle est parfois en décalage avec ce qui se passe à l’écran. Les voix japonaises sont elles sans conteste une réussite. Aucun ralentissement ou chargement agaçant n’a été relevé sur ma partie sur PlayStation 5 donc la finition est très correcte.
Je l’avoue j’ai vraiment beaucoup aimé ce Towa and the Guardians of the Sacred Tree malgré ses défauts. On sent que les développeurs de chez Brownies ont signé une lettre d’amour au JRPG et à Hadès. Une vraie bonne surprise à mes yeux et si le genre vous plait alors vous pouvez y aller sans problème. Avec sa bonne durée de vie, ses personnages hauts en couleur et son scénario classique mais prenant, le titre mérite vraiment que les amateurs du genre s’y intéressent. Le jeu est disponible sur PC, Xbox, PlayStation 5 et même Switch au prix de 30€. N’hésitez donc pas à partir à l’aventure avec Towa et ses amis, vous ne le regretterez pas, d’autant qu’une démo est disponible pour achever de vous convaincre.
*Test réalisé sur PlayStation 5 grâce à un code de téléchargement fourni par l’éditeur que nous remercions encore chaleureusement pour sa confiance.*
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