L’Attaque des Titans : Les Ailes de la Liberté, du fun à l’état brut sur Playstation 4.
Comme moi, vous vous souvenez sûrement avec émotion des meilleurs jeux de votre enfance, ceux qui vous ont ému, passionné, envouté. Ceux pour lesquels vous avez sacrifié d’innombrables heures en compagnie (ou non) de votre meilleur copain. Des heures de passion qu’on ne comptait plus à écumer le moindre pixel jusqu’à connaître chaque recoin de l’œuvre comme votre poche. L’histoire qu’on a refait 7 fois, les cinématiques qu’on connaît par cœur, des années après. Vous me suivez ? Bien.
Mais vous souvenez-vous, de ces jeux moyens, ceux dont on ne parlait pas forcément dans les magazines, qui ne brillaient ni par leur technique ni par leur histoire, mais qui vous plaisaient malgré tout ? Ceux qui, à une époque où acheter un jeu demandait au mieux une longue attente, au pire des économies interminables, vous incitait à plonger corps et âme dans leur univers, parce qu’après tout, vous n’aviez que ça, et vous vous foutiez bien de ce qui se faisait ailleurs.
Je me pensais pas retrouver un jour ce sentiment. De ressentir le plaisir simple du jeu, du jeu moyen, mais qui vous amuse sans vous en demander des tonnes, qui ne veut pas vous épater ou en faire trop. Qui en fait peu, mais qui le fait bien. Le plaisir d’une limonade bien fraîche en plein été.
Telle fût la surprise que me gardait l’Attaque des Titans : les Ailes de la Liberté.
Développé par Omega Force, à qui l’on doit bon nombre de musou et de plus en plus de dérivés sous licence, le jeu surfe (un peu tardivement ?) sur la vague qui a déferlé dans le monde après le succès du manga éponyme. A ce développeur, à ce type de jeu, on associe spontanément des stéréotypes qui feront la personnalité du titre, ses forces et ses faiblesses. Toute personne s’étant déjà essayé à un musou sait de quoi je parle.
Brisons donc la glace d’emblée : vous n’aurez avec ce titre ni la beauté d’un Uncharted, ni la richesse d’un The Witcher 3, et encore moins la profondeur d’un Bloodborne.
Non, ici, on nous sert une autre limonade. Une limonade simple, dont on connaît tous le goût, mais qu’on prend rarement le temps de savourer, trop absorbés à s’essayer à de nouvelles saveurs autre part. Cette limonade, c’est celle qui vous fait du bien, qui vous désaltère lors d’un après-midi d’été un peu trop chaud : c’est la limonade du fun.
Le jeu s’ouvre sur une cinématique qui annonce la couleur. C’est le « pschiiiit » qui fait suite aux premiers tours de bouchon. Eren, armé du harnais de manœuvre tridimensionelle et accompagné de tous les joyeux lurons de la 104ème division d’entrainement, enchaine les attaques sur les Titans qui ont envahi la ville. Mais l’heure n’est plus à la fête, un Titan Colossal fait son apparition. On se doute bien que tout ceci n’est pas le moteur du jeu, mais après tout, on ne lèche pas l’étiquette de la bouteille.
Arrivé au menu, on fait un rapide état des lieux. Deux modes de jeu, une galerie d’illustrations à débloquer, les options, et un menu dédié au contenu téléchargeable. Comme tout bon joueur qui se respecte, on fait un tour par les options pour être sûr de profiter du doublage japonais, on pousse la difficulté à son maximum, et on revient en arrière pour lancer la partie.
Débute alors la première des nombreuses cinématiques qui viendront résumer (un peu grossièrement) les péripéties que vivront nos héros. Pas d’arrêt ici, par égard pour les non initiés. Sachez juste que le jeu vous emmènera aussi loin que la première (et pour l’instant unique) saison de l’animé, avec un chapitre épilogue qui empruntera quelques éléments de la suite de l’aventure.
La première séance d’entrainement commence. On se fait rabrouer comme il faut, mais on prend enfin les armes. Vous entendez la limonade couler dans le verre ?
Les premières explications de commandes arrivent. C’est simple, mais ça demande un minimum de concentration et de coordination. Vous avez approché le verre de votre bouche. Vous pouvez vous déplacer librement, à pied, à cheval, ou avec votre équipement tridimensionnel (pour peu que le décor vous y autorise : pas de structure autour de vous, pas de grappin. Oubliez vos vieux jeux Spiderman. Faites pas semblant, on y a tous joué). Une fois un Titan dans votre ligne de mire (une énorme flèche jaune apparaît dans la direction de celui-ci) il faut passer en mode « combat » avec L1. Une des 5 parties du Titan sera donc ciblée (la nuque, les coudes gauche et droit et les genoux gauche et droit également). Vous pourrez passez d’une cible à l’autre avec le joystick droit, et y planter votre grappin avec .
Je prends le temps de faire une pause dans mes explications pour inciter tout un chacun à modifier la configuration des touches dans les menus du jeu. En effet, en remplaçant simplement la touche carré (associée au grappin par défaut) par R2 (signal de bataille, pour appeler du renfort), on se libère le pouce initialement occupé qui ira donc se poser sur le joystick droit afin de déplacer la caméra pendant les déplacements au grappin, chose que la configuration de base ne permet pas. Simple, mais diablement pratique, en plus d’avoir plus de sensations en main grâce à la gâchette analogique. Reprenons.
Une fois le grappin fiché dans le corps du Titan (avec R2, vous me suivez ?) vous pouvez, à l’aide du joystick gauche, vous déplacer en arc de cercle autour de lui afin de choisir le bon angle d’attaque. Et si vous connaissez un peu le manga, vous vous doutez bien qu’une attaque frontale n’aura aucun effet (sauf sur les plus petits Titans, qui ne possède qu’un seul point faible, à la nuque, et dont la hitbox est plus permissive). Lâchez tout, laissez le grappin s’enrouler et vous rapprocher du Titan, puis attendez le dernier moment pour lâcher la sauce, avec . Vous sentez les bulles sur votre visage.
Vous abattez les premiers mannequins d’entrainement. Ils ne bougent pas, mais quelque chose vous dit que si c’est déjà bon comme ça, la suite ne peut être que meilleure. La limonade touche vos lèvres. La première mission commence, le premier Titan tombe. Vous frissonnez, vous avez descendue la première gorgée.
Et dieu que c’était bon !
La soif se fait plus forte encore, les Titans tombent toujours plus nombreux, toujours plus vite. Les mécaniques deviennent plus instinctives. Les gorgées s’enchainent, ça pétille, c’est un peu acide, mais aussi très agréablement sucré. Aussitôt le premier verre fini, on s’en ressert illico un deuxième. Et on se dit qu’on finirait bien toute la bouteille.
Mais elle est grande, cette bouteille ! Le jeu s’étalera en 4 courts chapitres (le dernier est bonus et nécessite de compléter pas mal de missions annexes pour en voir la fin) mais vous resservira des missions jusqu’à plus soif, jusqu’au diabète même.
Ces missions s’articuleront toujours de la même manière : des alliés à secourir (qui se joindront à vous après coup, et que vous pourrez même commander selon le personnage que vous incarnez), des citoyens à escorter (qui n’ont jamais appris à courir), des vagues de déviants à repousser, et pour finir, une cible de soumission finale, qui, curieusement, est rarement plus puissante que les autres. Tout ceci sur une carte d’une dimension respectable, infestée de Titans de toute taille (3 archétypes au programme, mais beaucoup de modèles différents). Si toutes les cibles ont été abattues, apparait alors une cible de soumission désespérée, ultime victime bonus de chaque mission.
Et vous avez fini votre 5ème verre sans vraiment vous en rendre compte.
Vous vous dites que vous n’aurez finalement plus assez soif pour terminer la bouteille, que le gaz de vos bonbonnes s’est vidé à mesure que vous terrassiez des Titans, que vous enchainiez les verres.
Mais le temps aura beau passer, le plaisir simple du rafraichissement à l’ancienne, la madeleine de Proust de tout gamer nostalgique, vous tiraillera de nouveau. Et la bouteille sera restée dans votre frigo, silencieusement. Elle aura perdu de son gaz au fil du temps, vous n’aurez plus le même plaisir à la boire, mais vous vous foutrez bien de ce qu’il y a ailleurs. Vous y retournerez avec plaisir, pour quelques verres de plus.
- Death Standing s’échoue sur Band of Geeks - 11 novembre 2019
- Test – A.O.T. 2 : Final Battle - 18 juillet 2019
- A.O.T. 2 : Final Battle est disponible - 7 juillet 2019