Vous le savez j’apprécie la saga Assassin’s Creed même si depuis quelques épisodes je suis un peu dubitatif quant à l’avenir de la série tant les épisodes peinent à atteindre le niveau des premiers opus. C’est pourquoi quand ma charmante femme m’a offert (comme ça, pour le plaisir) le dernier épisode en date Assassin’s Creed Origins j’étais à la fois content mais suspicieux. Est-ce qu’Ubisoft avait appris de ses erreurs ? L’Égypte ancienne allait-elle me captiver ? Ayant terminé le jeu il y a peu je me permet de vous livrer mon ressenti après 45 heures passées en compagnie de Bayek…
Assassin’s Creed Origins : Le renouveau par le passé ?
Les Assassin’s Creed ont toujours eut une superbe plastique et cet épisode Origins ne déroge pas à la règle. Il est vraiment sublime. Les environnements, les personnages et les lieux visités flattent tous la rétine. On a clairement passé un cap depuis l’épisode plutôt moyen Syndicate. Je n’ai pas eut la chance d’y jouer sur Xbox One X (n’ayant pas la console) mais la version sur PS4 Pro est déjà magnifique alors même que je ne possède pas d’écran 4k (à mon grand regret). Mais un bon jeu ne l’est pas grâce à sa plastique mais à son contenu. Et de ce côté-là, à titre personnel, je trouve que cet Assassin’s Creed Origins souffle le chaud et le froid. Alors certes, la carte à explorer est immense avec de nombreuses régions à dévoiler et il y a des choses à faire absolument partout mais c’est peut être là le problème du jeu. La profusion de choses à faire. Entre les camps Romains à vider, les trésors à trouver, les animaux à attaquer et autres joyeusetés on se retrouve vite submergé mais j’y reviendrai plus tard.
Je vais d’abord vous parler de ce nouvel univers axé sur l’Égypte ancienne. Bayek, le héros, n’est pas un Assassin. C’est un Medjay. Il s’agit à cette époque d’un protecteur du peuple et du pharaon. Mais il y en a de moins en moins et ils sont voués à disparaitre. Ce qui motive les actions de Bayek, c’est de retrouver les assassins de son fils. Ceux qui l’ont tué portaient des masques d’animaux et semblaient appartenir à Ordre très ancien (vous les sentez arriver ceux qui vont devenir des Templiers ?). Aidé de sa charmante (mais venimeuse) épouse Aya, Bayek veut tous les retrouver et les éliminer pour venger la mort de son fils. De son petit village de Siwa à la grande Alexandrie en passant par les pyramides de Gizeh, on voit du pays avec lui et on en tue des gens au nom du peuple ou de la vengeance. Parce qu’entre les Romains et les Grecs, les pauvres Égyptiens semblent subir ces invasions et ne plus être maitre de leur pays. En bon Medjay on va donc aider la veuve et l’orphelin dans des quêtes annexes bien plus scénarisées qu’à l’accoutumée. En général les quêtes annexes déroulent plusieurs objectifs à la suite (aller libérer un prisonnier puis l’aider à sauver son village par exemple) ce qui rend le tout bien plus agréable à suivre. Mais même si certaines quêtes apprennent des choses sur le scénario du jeu ou sur l’univers de celui-ci on reste globalement dans une dynamique d’aller tuer des gens pour en sauver/venger d’autres. Et les PNJ ne restent pas forcément en mémoire.
Je salue les quelques quêtes qui proposent des mini-enquêtes à la la Batman Arkham qui apportent un peu de fraîcheur. Malgré tout, en ligne droite, le jeu n’est pas très long et on sent que les développeurs ont voulu palier ça avec du contenu annexe en pagaille. J’aurais pour ma part préféré une histoire plus dense et plus riche et moins d’à-côté optionnels. Pourtant des bonnes idées Assassin’s Creed Origins en a des tas, comme l’équipement à faire évoluer avec des ingrédients trouvés sur des animaux chassés ou sur des armes démantelées (coucou Horizon Zero Dawn). Je peux aussi mentionner l’idée de la monture pour aller plus vite qu’on peut changer (en faisant une quête j’ai d’ailleurs obtenu un Chocobo inspiré de Final Fantasy XV) même si la vitesse de la bête ne change malheureusement pas selon sa qualité. Parce que montures, comme arcs, armes et boucliers ont une certaine qualité. Comme dans les MMORPG de type World of Warcraft on y trouve de la qualité normale, rare ou encore légendaire (avec le même code couleur…).
On peut ainsi trouver des armes avec différentes capacités selon leur qualité. Certaines restaurent de la vie à chaque ennemi vaincu, d’autres augmentent la puissance si la vie descend trop etc. Pour ma part j’étais tombé amoureux d’une arme qui empoisonnait mes ennemis. Comme les équipements ont tous un niveau (impossible d’équiper une arme dont le niveau est plus élevé que le vôtre par exemple) il m’a fallu contre espèces sonnantes et trébuchantes faire évoluer cette arme que j’appréciais chez un forgeron pour qu’elle ne devienne pas obsolète. Si l’idée est vraiment sympa et permet de garder l’équipement qu’on veut tout au long du jeu, je trouve les prix vraiment prohibitifs. On ne croule pas sous les drachmes ! Chaque ennemi battu vous en donne 3 ou 4 seulement et il faut parfois jusqu’à 5000 drachmes pour ajuster un niveau. De même, les babioles qu’on récupère çà et là ne rapportent pas tant que ça au final. C’est un gros défaut donc d’avoir mis des prix aussi élevés alors que l’argent n’arrive pas facilement dans ma bourse. M’enfin au moins l’idée est là, c’est déjà ça.
Cet Assassin’s Creed Origins a également modifié une chose essentielle de la saga : les combats. Exit le fait d’attendre que les ennemis viennent se faire charcuter à coup de contre-attaque. Ici il faut être vif, esquiver et taper quand c’est possible. D’ailleurs, je trouve l’idée de taper avec les boutons R1 et R2 assez étrange et pas intuitive même si je m’y suis fait au bout de quelques heures de jeu. Les ennemis ne sont par contre pas bien plus intelligents qu’avant lors des phases d’infiltration. Souvent je me suis amusé à tuer un garde, à empoisonner son cadavre et à le laisser à la vue de tous. Les autres venaient voir, se retrouvaient empoisonnés et allaient mourir plus loin etc. Limite parfois je ne tuais personne de mes mains. Cette technique d’empoisonnement du cadavre est à débloquer (comme tout un tas d’autres) via un arbre de compétences. Les points sont acquis à chaque passage de niveau ou à la découverte de certaines stèles antiques éparpillées de part le monde. Il me manque un paquet de techniques à acquérir même en ayant fini le jeu.
Parlons-en d’ailleurs de cette fin. On sent que l’idée de la confrérie est « forcée ». Je veux dire, pendant tout le long de l’aventure on suit un être assoiffé de vengeance qui ne cherche pas à accomplir quelque chose de grandiose mais à la fin, d’un seul coup, Bayek décide qu’il faut tous s’associer, rester dans l’ombre et empêcher l’Ordre Ancien de dominer le monde. Si cela se tient dans un sens (surtout à la vue de certaines trahisons dans le scénario principal) je trouve le tout pas assez élaboré scénaristiquement. L’idée de la confrérie arrive un peu trop comme un cheveu sur la soupe. De même, tout au long de l’aventure, Bayek et Aya forment un couple uni mais au fil du temps leur couple se détériore alors même qu’ils s’approchent du but final de leur vengeance. J’avoue ne pas vraiment comprendre. Malgré tout les personnages restent plutôt bien écrits à mon sens et on s’attache à ce couple auto-destructeur qui sème la mort sur son passage. Je trouve Bayek plus consistant que certains anciens héros de la saga. Mais encore une fois je pense que c’est affaire de sensibilité.
Le vrai défaut d’Assassin’s Creed Origins pour moi se situe vraiment dans sa réalisation globale. Non pas techniquement parce que de ce côté là il n’a vraiment pas à rougir mais plutôt dans comment le jeu est construit. Je m’explique. S’inspirer de la concurrence pour créer un jeu c’est une bonne chose mais ici j’ai vraiment l’impression d’avoir un cahier des charges à respecter pour faire « un jeu d’action/aventure en monde ouvert » avec des cases cochées par les développeurs au fur et à mesure. Dimension RPG, lieux à découvrir sur la map, chasse d’animaux, arbre de compétences, niveaux des ennemis selon les zones du jeu etc etc. Et si j’avais déjà ressenti cela sur l’excellent Horizon Zero Dawn, j’avais beaucoup moins eut l’impression que les développeurs s’étaient « forcés » à inclure des choses juste parce que c’est tendance. Ici j’ai peur que ce soit le cas et je trouve ça dommage. Blinder un jeu de contenu annexe n’en fait pas forcément un bon jeu. J’aurai sans doute préféré des zones moins remplies d’objectifs et une concentration plus élevée sur les missions du jeu. Mais peut être que c’est juste moi qui apprécie de moins en moins les mondes ouverts, que sais-je ? Parce qu’au final je ne trouve pas que raser un énième camp de soldats Romains soit plus intéressant que récupérer les plumes dans Assassin’s Creed II. C’est toujours la même chose et c’est vraiment dommage.
Dans le même registre je mentionnerai l’aigle Senu qui vous aide à trouver les points importants grâce à ses yeux dignes d’un Byakugan du manga Naruto. Si l’idée n’est pas neuve (le même concept existait dans le très sympathique Far Cry Primal) je dirais que l’aigle ici est vraiment trop « cheaté » et cela ternit le plaisir de la découverte quand ce dernier « voit » les ennemis à travers les murs d’une grotte ou même un simple parchemin. Autre source de semi-déception : la meta-histoire (celle dans le présent). Vous le savez si vous connaissez la série, les phases dans le présent avec le personnage principal qui rentre dans l’Animus sont le fil rouge entre tous les épisodes. Depuis Black Flag elles étaient malheureusement devenues insipides et sans intérêt. Là on a de nouveau un personnage principal (Layla Hassan) qu’on voit (et non pas des phases en vue FPS) et qui a un background ma foi plutôt intéressant. Mais du fait qu’on introduit à peine ce personnage, on en apprend trop peu à mon goût (même en lisant tous les documents sur son PC portable). J’espère vraiment que pour le prochain épisode ce personnage sera plus important et central au niveau de la meta-histoire qui pour moi fait vraiment le sel de la série, autant que les phases de jeu principales.
Conclusion
Vous l’aurez compris, je ne considère pas Assassin’s Creed Origins comme le jeu de l’année. Mais je me suis éclaté dessus malgré tout et il est certain que je le relancerai dans quelques mois pour tenter de faire les quêtes annexes que j’ai laissé de côté. Le jeu est superbe, avec des environnements incroyables et même si j’ai râlé sur quelques points je ne peux que vous le conseiller. Surtout si vous aimez la franchise, parce que pour le coup, Ubisoft a pris les choses en mains et a vraiment bossé son jeu. Le meilleur Assassin’s Creed ? Sans doute pas pour moi mais il est clair que le studio a pris en compte les différentes critiques des joueurs et cela laisse vraiment présager du meilleur pour l’avenir avec quelques ajustements toutefois à faire. Dans tous les cas suivre (et incarner) Bayek a malgré tout été un excellent moment pour moi. De nouveau je commence à me dire que je vais attendre les prochains épisodes.
Et vous, qu’avez-vous pensé de cet Assassin’s Creed Origins ?
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