Novembre 2004. Alors que Noël approche à grand pas et que GTA San Andreas est toujours en tête des ventes sur PlayStation 2, la Game Cube de Nintendo va accueillir un des plus grands JRPG de sa machine qui va même avoir le luxe de faire découvrir une nouvelle saga en Europe : Tales of Symphonia. Retour sur un jeu qui a marqué toute une génération de joueurs, à l’instar d’un Final Fantasy VII en son temps…
20 Years Back : Tales of Symphonia
Les consoles du géant japonais n’ont jamais trop brillé pour la présence de JRPG (sauf la Super Nes qui a accueilli des jeux légendaires comme FFVI, Chrono Trigger ou Secret of Mana notamment). C’est pourquoi la sortie en exclusivité de ce Tales of Symphonia était un vrai événement. Tenant sur 2 mini DVD et intégralement traduit en français (avec un doublage en anglais), le titre de Namco faisait clairement envie aux fans du genre. Avec son cel-shading (pas si démocratisé à l’époque) il faisait honneur à la machine en plus de proposer un vrai cachet graphique. Si depuis la série a stagné niveau technique (jusqu’au sublime Tales of Arise sorti en 2021), en novembre 2004 on était dans le haut du panier.
Lloyd Irving, héros de cet opus, est un ado qui a été élevé par un Nain, ses parents l’ayant abandonné bébé. Il grandit dans le monde de Sylvarant, entouré de ses deux meilleurs amis Genis et Colette (!). Cette dernière est l’Elue de la régénération et a l’instar de Yuna dans Final Fantasy X, elle doit suivre une quête initiatique dans le but de sauver le monde. Évidemment le titre propose son lot de clichés en tous genres mais à l’époque on le ressentait beaucoup moins. Il faut dire que ce Tales of Symphonia se démarquait surtout par son système de combat dynamique ! Là où la concurrence était toujours engoncé dans des systèmes de combat plus classiques au tour par tour certes intéressants stratégiquement mais avec un rythme plus lent, le titre de Namco misait lui sur l’action.
En effet, Tales of Symphonia propose des combats en temps réel dans lequel on dirige un seul personnage avec lequel on attaque directement les ennemis soit avec des coups basiques, soit avec des artes. Ces techniques, qui évidemment évoluent et se débloquent au fil de l’aventure, doivent être associées à un bouton couplé avec une direction. Si ça a l’air compliqué il n’en est rien et dans le feu de l’action on enchaîne les attaques pour faire grimper le compteur de combos. Alors évidemment de nos jours ce système est clairement rodé et connu par tous mais à l’époque il a fait son petit effet ! Là où le titre est intéressant c’est qu’il permet au joueur d’incarner n’importe quel personnage mais également de jouer à plusieurs. Évidemment c’est le foutoir et valable uniquement pour les combats mais l’idée est là ! Chacun peut incarner son chouchou (coucou Kratos).
2004 était vraiment l’âge d’or du JRPG et ce Tales of Symphonia cochait vraiment toutes les cases pour plaire aux fans du genre. Le scénario avait son lot de rebondissements et même si aujourd’hui certaines scènes peuvent prêter à sourire, ce n’était pas forcément le cas à sa sortie. De plus le jeu de Namco avait pour lui une formidable OST et encore aujourd’hui j’écoute certains thèmes (je fais même partie des gens ayant acheté le DLC musical de Tales of Arise pour pouvoir mettre le thème de combat de Symphonia quand je joue !). Le titre a bénéficié d’une ressortie sur PS3 (incluant même sa suite alors exclusive à la Wii) et quelques années après sur PS4/Xbox One et Switch. Si la version a été plutôt critiquée (a cause d’un passage en 30fps incompréhensible alors qu’il tournait en 60fps sur Game Cube) il est bon de pouvoir y rejouer sur une version adaptée à nos écrans 4k ! D’autant plus qu’a l’inverse de sa version d’origine nous avons le choix de la langue doublée (le japonais étant enfin présent !). A noter que le jeu était déjà traduit en français a l’époque ce qui montrait bien que le JRPG avait le vent en poupe car les éditeurs prenaient le soin de bien localiser les jeux.
Tout n’était cependant pas parfait. Le titre avait tout de même quelques longueurs et des passages parfois abusés niveau difficulté (principalement dans l’annexe). On pouvait également lui reprocher une certaine rigidité au niveau des combats même si la possibilité de jouer en semi-automatique ou en manuel changeait pas mal de choses (en semi-automatique le personnage se déplace automatiquement vers l’ennemi locké avant d’attaquer alors qu’en manuel c’est le joueur qui le fait). Pour ma part j’ai toujours regretté qu’on ne puisse pas porter plus de 15 objets de chaque famille. Surtout pour les objets de soin ou pour restaurer ses MP (qui remontent tout seul au fil des attaques standards mais jamais assez vite si on enchaîne trop les artes). Sa durée de vie était vraiment bonne par contre même si à titre personnel j’ai trouvé la dernière partie du jeu trop longue.
Conclusion
Si le jeu a perdu un peu de sa superbe au fil des ans, je dois bien admettre que ce Tales of Symphonia reste un gage de qualité en terme de JRPG. Même si son aura est surtout due au fait qu’il s’agit là du premier vrai représentant de la série. Mais avec le soin apporté au jeu en 2004 (textes en français, technique réussie…) il était logique qu’un excellent accueil soit de mise. Si vous ne l’avez jamais fait il est disponible a peu près sur tous les supports existants et je vous invite à y jeter un œil ne serait-ce que pour comparer avec les jeux sortis depuis. Quoiqu’il en soit, Tales of Symphonia restera un des plus grands JRPG de l’époque Game Cube.
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