Test de The Legend of Legacy [3DS]

Logo The Legend of Legacy

 The Legend of Legacy débarque sur vos 3DS!

2016 semble marquer le retour en force du JRPG. Entre les sorties programmées cette année de Persona 5, Bravely Second en Europe, Star Ocean 5, Final Fantasy XV ou encore Tales of Berseria, les fans du genre comme moi ont les yeux plein d’espoir et attendent avec impatience chacune de ces sorties pour faire chauffer leurs machines. Pourtant en ce début d’année, c’est un titre un peu plus confidentiel – édité par NISA Europe – que ces mastodontes du genre qui a attiré mon regard. Avec un titre et un logo que n’aurait pas renié un Square Enix ou le studio Mistwalker, The Legend of Legacy attise la curiosité. Si l’on rajoute à l’équation que le software est développé par Furyu, un studio peu connu possédant tout de même bon nombre de vétérans ayant bossé sur des JRPG prestigieux, de Final Fantasy à Chrono Trigger en passant par SaGa, mais épaulé par Grezzo, responsable des deux superbes remasters des Zelda 64 sur 3ds, on transforme la curiosité en impatience de tâter du jeu de rôle!

Avalon, nous voilà!

Jaquette

Et ça tombe bien que l’on soit impatient, car The Legend of Legacy nous met direct dans le bain en nous confrontant d’emblée au choix de notre protagoniste principal. Oui, on peut choisir le personnage avec lequel on va débuter l’aventure, en fonction de ses caractéristiques et qui influera sur certains pans du scénario. Rassurez vous, si vous hésitez entre plusieurs héros, vous pourrez les récupérer tôt ou tard dans l’aventure, voire même recommencer l’histoire pour la revivre d’un point de vue différent!

Pour ma part j’ai opté pour Owen, le tank du groupe, et croisement physique improbable entre Balthier de Final Fantasy XII, Dagran de The Last Story et Tiz de Bravely Default. L’aventure débute par une cinématique nous mettant tout de suite dans le bain. Chose appréciable, les cinématiques peuvent être passées, en revanche le truc un peu dommage c’est qu’elles n’utilisent pas la fonction 3D de la bécane de Nintendo. On poursuit avec une cutscene introduisant notre protagoniste principal. J’en profite pour dire que j’adore le chara-design, à mi chemin entre celui de Bravely Default et celui des Final Fantasy Tactics avec une pointe de The World Ends with You. En revanche, j’apprécie beaucoup moins le fait que tout le jeu soit en anglais. C’est dommage de se dire que le jeu se fermera d’une frange de gamers juste à cause de ce point là.

cinématique 2
Tiens, un roi qui vous convie à explorer des terres inconnues…

Père Castor, raconte nous une histoire

Passons maintenant à ce qui est sensé être l’un des points primordiaux de tout JRPG digne de ce nom: le scénario. Il est ici question d’une île mystérieuse apparue quelques années auparavant et où les dieux habiteraient d’après certaines rumeurs. Comme vous pouvez vous en douter, ceci ne plait pas a l’église locale qui décide de recruter quelques mercenaires/sympathisants pour aller faire taire les blasphémateurs allant à l’encontre de ses préceptes. C’est ainsi qu’Owen, notre badass ténébreux taciturne de service, fait la rencontre de Garnet, fille forte et pleine de convictions ainsi que de Filmia, un crapaud humanoïde servant à introduire de la légèreté dans les dialogues. Ensemble, ils font route vers Initium, la seule ville de l’aventure, où sont regroupés tous les explorateurs de ce nouveau monde.

Vous l’aurez compris, l’histoire comme les personnages font dans le bon gros cliché qui tache. Il n’y a rien d’original dans l’histoire de The Legend of Legacy et tout ceci, bien que relativement bien écrit et mis en scène, ne vous transportera pas et vous laissera encore moins un souvenir impérissable. Mais comme vous allez le voir par la suite, les développeurs avaient autre chose à nous proposer pour nous scotcher devant notre Nintendo 3DS.

Combat 1
Owen, mon chouchou qui pète la classe, en plein level up!

La légende est en marche

En effet, l’autre point central du JRPG est son gameplay, et plus particulièrement son système de combat. Et croyez le ou non, mais les petits gars de chez Furyu ont bien fait leur boulot de ce côté là. Tout d’abord, sachez que contrairement à ses concurrents, The Legend of Legacy ne nous balade pas d’un point A à un point B pour découvrir la suite de l’histoire, puisque comme on l’a vu un peu plus haut, celle ci est assez anecdotique. Non, dans ce jeu, on nous balance dans des régions plus ou moins grandes à explorer afin de « dessiner » leurs cartes sur l’écran du bas, puis on doit revenir à Initium, qui sert de hub à nos pérégrinations en Avalon, pour débloquer les régions suivantes. Bien évidemment, ces endroits sont peuplés de créatures à occire, d’items à récupérer et de boss à abattre avant de revenir fièrement parader en ville. Le truc appréciable lorsque l’on se balade dans ces contrées, c’est que les ennemis apparaissent devant nous. Point de combat aléatoire dans The Legend of Legacy, les rixes peuvent être évitées.

Combat 2
Une petite illustration d’un combat classique

 En revanche, je note un petit bémol quant à ce système: il est impossible de surprendre son adversaire afin d’engager un combat avec un avantage comme c’est le cas dans un Final Fantasy XIII par exemple. Rien de méchant, mais c’est tout de même légèrement frustrant d’arriver à contourner un monstre et de voir que malgré tout, il nous détecte même en étant de dos.

Les combats, parlons en! Il s’agit ici d’un classique système de combat au tour par tour. En clair, on choisit les actions de nos personnages et, en fonction de leurs aptitudes et de l’action envisagée, chacun des participants présents sur le terrain porte son coup à tour de rôle. La différence de The Legend of Legacy avec la plupart de ses concurrents se situe sur le système de rôles. En effet, s’inspirant du système de stratégies de Final Fantasy XIII, il nous faut choisir avant chaque tour, une stratégie à adopter qui changera non seulement la position des personnages sur le terrain mais aussi certaines actions: si vous choisissez par exemple une stratégie de protection, avec deux attaquants et un défenseur, ce dernier protégera l’intégralité de l’équipe de toute attaque physique avec la commande « block » (contrairement à une stratégie d’attaque où il ne bloquera que les coups qui lui sont portés). Bien que deux styles de stratégies soient proposés d’office, il est tout à fait possible d’en créer de nouvelles à mesure que notre équipe s’agrandit, afin de pouvoir anticiper toutes les éventualités!

Le système d’évolution du jeu de Furyu est assez simple à comprendre: tout est prétexte à faire évoluer l’une des caractéristiques de nos personnages. Votre attaquant passe son temps à donner des coups? Sa force augmentera. Il passe son temps à bloquer? Sa défense augmentera. Il finit ses adversaires? Ses PV et ses SP ( Special Points) augmenteront. Pour le reste, tout dépend de l’équipement qu’il possède. Chaque pièce d’équipement donne accès à des capacités. Plus il utilisera l’une de ces capacités, plus sa puissance augmentera, et finira par débloquer une nouvelle aptitude.

En parlant d’aptitudes, des items spéciaux, appelées Singing Shreds permettent de manipuler les éléments du terrain de bataille et confèrent de nouveaux pouvoirs à nos héros ( celle d’eau par exemple, redonne des PV à chaque tour si elle est utilisée ). Notez que si généralement les aptitudes de base disponibles avec chaque pièce d’équipement sont utilisables à l’infini, les suivantes coûteront des SP, que vous possédez en quantité limitée et qui ne sont récupérables qu’au rythme d’un par tour, ou en utilisant des objets spéciaux tout aussi rares… A contrario, les PV sont entièrement restaurés à chaque fin de combat. Si l’un de vos personnages se retrouve en rade de PV lors d’une rixe, sachez qu’un simple sort de soin le ramènera a la vie. Pratique hein? Sachez tout de même que si vous en arrivez là, le maximum de PV du héros en question se verra plus ou moins diminué en fonction de la force du dernier coup reçu. Rassurez vous, ceci n’est que temporaire, il suffit d’aller faire une petite sieste à l’auberge d’Initium pour que tout rentre dans l’ordre!

En bref, je pourrais encore disserter des heures sur le système de combat, qui se trouve être d’une richesse incroyable pour peu que l’on s’y plonge dedans, mais je vais maintenant parler de l’enrobage de The Legend of Legacy.

L'écran de sélection du personnage principal
L’écran de sélection du personnage principal

Brouillard et escaliers, un héritage inéluctable

Bon, soyons clair et net d’emblée: The Legend of Legacy est techniquement loin des meilleurs titres de la portable de Nintendo. En effet, les textures ne sont pas toujours au top, la distance d’affichage est tout simplement ridicule avec un brouillard destiné à cacher la misère et pourtant le jeu est quand même rongé par l’aliasing comme tous les autres. Malgré cela, le jeu est beau. Oui, beau! Tout simplement! La direction artistique, inspirée de Bravely Default, permet de se retrouver transporté en Avalon en deux – trois lieux, en plus d’aider les développeurs à masquer des carences techniques: en effet, la distance d’affichage est ridicule? Et bien les décors apparaissent comme par enchantement façon livre pop up, ni vu ni connu! Décors qui sont tout en crayonné, ce qui donne un petit côté Paper Mario pas dégueulasse du tout! Quelques petits ralentissements viennent parfois montrer le bout de leur nez, mais ils sont suffisamment anecdotiques pour que l’on passe outre.

Côté sonore, mon avis est bien plus partagé… Techniquement rien a redire, mais les musiques sont étranges, voire carrément pas adaptées. Pour tout vous dire, certaines sont tellement étranges que j’ai cru à des bugs sonores faisant tourner une séquence en boucle. Heureusement, certains thèmes restent sympathiques, ce qui sauve l’ensemble. En revanche, ce qui m’a déçu, ce sont les doublages. Évidemment, tous les dialogues ne sont pas doublés, je ne vais pas râler pour ça, en revanche, lors des interventions de Filmia, notre batracien national, on a droit à un doublage façon Banjo&Kazooie. C’est bien me direz vous, sauf que du coup, on n’en remarque que plus l’absence de doublage sur les autres protagonistes. Dommage! Surtout qu’en plus de cela, sa « voix » est ultra irritante. Résultat: on a envie de jeter sa console par la fenêtre au bout de trois bulles de dialogue avec ce personnage!

Cinématique 1
L’une des quelques phases de dialogue

Conclusion

N’y allons pas par quatre Chemins: The Legend of Legacy ne plaira pas à tout le monde. Les joueurs cherchant une histoire inoubliable, des personnages charismatiques avec un gameplay qui sublime le tout devront se rabattre sur autre chose (Bravely Second sort bientôt au fait… Et en attendant, jetez vous sur le premier opus si vous ne l’avez toujours pas fait!). Ceux, comme moi, qui peuvent se contenter d’un gameplay vraiment aux petits oignons, complet, profond et permettant d’envisager une même situation de mille manières différentes, le tout en s’éclatant à explorer chaque recoin d’Avalon pour compléter toutes les maps et en admirant la magnifique direction artistique qu’ont créée les développeurs de Furyu, alors foncez! The Legend of Legacy n’est pas le JRPG du siècle, ni même celui de la décennie (ce titre est déjà réservé à un autre jeu à paraître cette année… ) mais il fait son travail à merveille, et à ce petit goût de « reviens y » que beaucoup de jeux n’ont pas.

Graphismes:4 out of 5 stars
Gameplay:5 out of 5 stars
Bande-son:3 out of 5 stars
Durée de vie:4 out of 5 stars
Note finale:3.5 out of 5 stars
Julien
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