Depuis quelques années les remakes et autres remasters pullulent avec plus ou moins de réussite. Alors que certains ont proposé une nouvelle version d’un jeu ancestral avec brio (Final Fantasy VII Remake), d’autres sont plus généralement raillés pour leur manque d’audace et de travail, que ce soit sur le fond ou la forme (GTA V). Sorti à l’origine en 2013 sur PlayStation 3, The Last of Us a connu un premier remaster sur PlayStation 4. Et quelques années après, alors que le très controversé The Last of Us Part II est sorti, Naughty Dog remet le couvert et propose The Last of Us Part I sur PlayStation 5. Alors, dans quelle catégorie ce situe le titre, portage opportuniste ou bien refonte complète ? Réponse tout de suite.
The Last of Us Part I – Ellie’s back
En 2013, la sortie du jeu avait jeté un pavé dans la mare. Pas parce qu’il innovait en terme de gameplay mais bel et bien parce qu’il prouvait que l’écriture des personnages pouvait être centrale dans un jeu. De plus, le côté « pandémie » dû à un champignon paraissait plus que crédible et n’importe qui mettant la main sur le titre pouvait imaginer sans problème que cela puisse réellement arriver. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts mais soyons honnêtes, The Last of Us Part I n’a rien perdu de sa superbe à ce niveau-là. Non seulement l’intrigue est toujours aussi crédible (et prend même un autre sens après les deux années de pandémie liées au Covid que nous avons traversé) mais l’écriture des personnages et de leurs émotions sont toujours incroyables. Le tout étant même réhaussé par la technique du jeu qui a clairement fait un bond en avant. En se basant sur le moteur de The Last of Us Part II, le jeu de Naughty Dog mise sur le bon cheval. En effet, les animations faciales et les visages entièrement refaits des protagonistes mettent tout de suite dans l’ambiance. Les décors ont également été reliftés et font honneur à la machine sur laquelle tourne le titre. Il en va de même pour les effets de lumière, plus vrais que jamais, et les particules (poussière, spores…) qui n’ont jamais été aussi bien réalisées. Clairement, The Last of Us Part I est sublime techniquement et propose comme souvent un mode Fidélité (4k/30FPS) ou Performance (1440p/60FPS).
Certains et certaines d’entre vous trouveront peut être la nouvelle apparence des personnages principaux trop différente de leurs souvenirs et ils auront raison. A titre personnel, n’ayant fait le jeu de base qu’une seule fois je ne suis pas spécialement choqué mais je pourrai comprendre qu’on le soit. Je sais de source sûre que de nombreuses personnes ont fait le jeu de multiples fois et l’ont bien mieux en tête que moi. Malgré tout, que l’on adhère ou pas à ce nouveau look, impossible de ne pas reconnaître que The Last of Us Part I est incroyable graphiquement. Pour celles et ceux qui se posent la question, les nouveautés du titre s’arrêtent malheureusement à l’aspect technique. En effet, malgré la présence de bonus intéressants pour les plus fans d’entre vous, seule la présence d’un mode « mort subite » et speedrun justifiera ce remake. En terme de gameplay on notera (et c’est clairement une excellente chose) que l’accessibilité est à son summum (à l’instar de The Last of Us Part II) et que certaines actions sont plus faciles à faire que dans le jeu de base (comme jeter un objet sur un ennemi) mais soyons honnêtes, les différences avec le titre d’origine sont infimes à ce niveau-là. Le craft répond toujours présent (fabriquer ses kits de soin, ses cocktails molotov, ses surins…) et se fait toujours sans pause, ce qui oblige à trouver des moments où refaire ses stocks.
Le scénario, véritable point fort du jeu d’origine, n’a pas changé d’un iota et est toujours aussi abouti. Les personnages sont très réussis et leur écriture fait plaisir à voir, on s’attache clairement à eux. De ce côté-là, il est vrai que Naughty Dog n’avait pas besoin de changer quoi que ce soit tant le scénario se suffisait à lui-même. A noter que le DLC Left Behind est inclus de base dans le jeu mais que le mode multijoueur des anciennes versions est aux abonnés absents. Un mal pour un bien puisqu’il facilite ainsi l’obtention du précieux trophée platine que bons nombre d’entre vous souhaite peut être acquérir. Toutefois les fans purs et durs de ce mode pourront crier au scandale. Je ne vous fait pas l’affront de vous raconter le scénario du jeu tant il est peu probable que vous soyez passés à côté depuis toutes ces années mais si tel est le cas sachez que la quête d’Ellie et Joel et leur périple à travers les Etats-Unis en tentant de survivre dans un monde ravagé n’a pas pris une ride. C’était déjà le point fort du jeu en 2013 et il en est de même aujourd’hui. Il reste d’ailleurs à mon sens l’un des jeux les plus marquants en terme d’écriture des personnages. Je me suis rarement senti aussi proches des personnages que j’incarnais. Ici pas de « héros » mais bien un humain comme il en existe des millions qui tente simplement de survivre à tous les désastres qui le touchent.
Comme je le disais plus haut, peu de changements au niveau du gameplay de The Last of Us Part I ce qui fait qu’on retrouve peu ou prou les mêmes sensations que sur PlayStation 3 ou 4. La différence majeure étant dans l’utilisation de la DualSense qui procure des sensations inédites (même si leur présence ne transcende pas le titre soyons honnêtes). Mais encore une fois, le titre étant plutôt réussi dans le domaine à la base, je ne crois pas qu’il y avait matière à tout chambouler. Se cacher des ennemis et se sentir fébrile au son des claqueurs est une sensation incomparable. Ici on essaye d’éviter le combat tant les ressources sont limitées. On se faufile derrière les ennemis pour les tuer dans le feutré et ce plaisir d’économiser ne serait-ce qu’une balle est unique. Parfois on sacrifie un surin pour tuer un claqueur mais on hésite pas à étouffer les autres infectés. Et quand ce n’est pas possible d’agir discrètement, les armes contondantes (tuyau, batte de baseball…) font clairement le job. Cette pression lors des escarmouches contre les infectés ne se retrouve malheureusement toujours pas lors des joutes contre des adversaires humains (l’IA n’a clairement pas été améliorée) et il n’est pas rare de décimer un camp adverse sans qu’aucun garde ne soit alerté. Un peu dommage tant à titre personnel je « flippe » des rencontres avec les infectés. Pas de quoi rendre le jeu moins intéressant rassurez-vous, mais je trouve dommage que cet aspect du jeu n’ait pas été corrigé dans cette nouvelle version.
The Last of Us Part I est évidemment entièrement traduit en Français et propose même des dialogues et des textes dans plusieurs langues. J’ai pour ma part opté pour le doublage anglais (comme à l’époque) et je dois bien l’avouer, Troy Baker, le doubleur américain de Joel, m’enchante par ses performances. Si vous appréciez plutôt de jouer avec la version doublée en français alors sachez que c’est la génialissime Adeline Chetail qui est chargée de doubler Ellie et que le résultat est incroyable également. Les musiques, quand à elle, sont très discrètes mais savent mettre l’ambiance quand elles le doivent. Les thèmes sont vraiment jolis et l’ambiance sonore est une vraie réussite. Rien de tel pour se plonger dans l’ambiance et l’histoire. Comme aucun ajout supplémentaire n’a été fait, la durée de vie est identique à celle de l’époque et comptez une bonne vingtaine d’heures pour en voir le bout (DLC inclus). Ce qui, pour un jeu de ce genre est plus que correct.
Conclusion
A qui s’adresse vraiment The Last of Us Part I ? Je crois qu’il s’adresse en premier lieu aux personnes n’ayant toujours pas fait le jeu ou bien aux fans les plus hardcore du jeu de Naughty Dog qui souhaitent en profiter avec la technique la plus à la pointe possible. Pour celles et ceux connaissant déjà l’histoire de Joel et Ellie, ce remake n’est à mon sens pas indispensable. Le titre n’a clairement pas perdu en qualité et il reste pour moi un vrai chef d’oeuvre. Néanmoins, avec un prix de vente aussi élevé (80€ tout de même), je ne peux vraiment que le conseiller aux personnes qui n’ont pas eu l’occasion de le faire depuis sa sortie initiale. Parce que je ne peux pas le nier, il s’agit clairement de la version qui lui rend le plus honneur techniquement parlant. Un jeu inoubliable encore une fois.
*Ce test a été réalisé sur PlayStation 5 grâce à un code de téléchargement gracieusement fourni par PlayStation France que nous remercions chaleureusement.*
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