Si Square Enix possède les deux plus grosses sagas de JRPG, à savoir Final Fantasy et Dragon Quest, on oublie souvent qu’elle a aussi en sa possession Star Ocean. Une série clairement moins prolifique en terme de nombre d’opus que les deux autres monstres sacrés du genre, mais qui a tout de même énormément de qualités. Le dernier épisode en date, Integrity and Faithlessness accuse déjà plusieurs années (étant sorti en 2016) et n’était clairement pas le meilleur volet de la série. Des rumeurs comme quoi son absence de succès critique et financier avaient conduit à l’annulation pure et simple de la probabilité d’un nouvel épisode avaient même fait surface. C’est pourquoi je suis ravi de voir débarquer aujourd’hui Star Ocean – The Divine Force ! Est-ce l’épisode de la rédemption qui va relancer la saga ? Réponse tout de suite.
Star Ocean – The Divine Force : Le titre de la dernière chance ?
Préambule
Premier changement par rapport aux anciens opus : on doit choisir son personnage principal. On a ainsi le choix entre Raymond, grand blond capitaine de son vaisseau spatial ou bien Laeticia, princesse aux cheveux violets d’un petit royaume de la planète Aster IV. J’ai pour ma part opté pour le grand blond (avec une chaussure noire) même si son chara-design ne m’a guère convaincu de prime abord. Alors que l’on vogue dans l’espace tranquillement, le vaisseau se fait attaquer par un croiseur de la Fédération Galactique. Contraint d’abandonner le vaisseau, sa cargaison et même son équipage, notre héros Ray utilise une capsule pour s’échapper. Alors qu’il s’écrase sur Aster IV, on rencontre Laeticia qui décide rapidement de se joindre à Ray pour l’aider à retrouver ses compagnons. Je n’en dirai pas plus pour ne pas spoiler (même si certaines captures d’écran sur cette page sont situées plus loin dans l’histoire). Si l’aventure démarre sur les chapeaux de roues dans ce Star Ocean – The Divine Force, le rythme s’apaise assez vite, le temps pour le joueur de se familiariser avec ce nouveau monde mais surtout avec les commandes du jeu.
Gameplay tri-Acien
Si la qualité des différents opus de la saga a souvent été inégale, il y a toujours un point sur lequel tri-Ace, le développeur, a su marquer les esprits : les combats. En temps réel, ces derniers sont nerveux, dynamiques et souvent tactiques. Star Ocean – The Divine Force ne déroge pas à la règle avec même la possibilité de mettre le jeu en « pause tactique » pour par exemple utiliser des objets. On regrettera peut être parfois le manque de visibilité dans les joutes tant les effets visuels et les déplacements (très) rapides des personnages empêchent de temps à autres de bien comprendre ce qui se passe. J’aime beaucoup la possibilité de changer de personnage à tout moment tant leur style est différent. Je pensais par exemple à tort que Laeticia serait une magicienne, adepte des combats à distance. Je ne pouvais pas plus me tromper tant elle ose foncer au corps à corps avec ses doubles épées. On retrouve par contre tous les « jobs » habituels des JRPG avec le magicien, le soigneur… On a d’ailleurs plutôt rapidement une équipe plus grande que celle que l’on peut garder au combat (seulement 4 personnages actifs) ce qui fait qu’on doit s’adapter en fonction de notre style de jeu.
Les combos sont en fait définis par le joueur en fonction de ses envies. Chaque action coûte un certain nombre de PA (qui se rechargent quand le joueur n’attaque pas) et il convient de trouver les meilleurs enchaînements pour sortir victorieux le plus rapidement possible. Là où Star Ocean – The Divine Force est intelligent c’est dans l’ajout des Attaques-éclair. Ces dernières, rendues possibles grâce à la présence de D.U.M.A. (j’y reviendrai) font tout le sel des combats. En effet, foncer sur un ennemi après un changement de direction est juste jouissif et enchaîner les ennemis à une vitesse supersonique rend les joutes incroyablement nerveuses. Sur certains gros adversaires, on note la possibilité de cibler certaines parties du corps (pour briser son arme ou le faire tomber par exemple) ce qui rajoute encore plus de tactique aux combats. Alors certes, la plupart du temps on enchaîne les combos pour se débarrasser de ses ennemis mais on se prend au jeu et jamais les combats ne deviennent lassants.
Technique divine ?
Si la direction artistique du titre de Square Enix peut laisser de marbre (j’ai mis du temps à m’habituer au physique des protagonistes principaux je l’avoue), il faut reconnaître que techniquement le jeu est propre. Comme souvent, sur Series X (et PS5 j’imagine), la possibilité de choisir entre fluidité (60fps) ou qualité (4k) est appréciable. Même s’il faut l’avouer, en mode qualité, les chutes de framerate s’invitent parfois à la fête. Rien de rédhibitoire mais il faut le souligner. Pour avoir testé les deux modes de longues heures, j’avoue être (comme souvent) resté sur le mode qualité car en combat aucun souci à déplorer. Les différents environnements visités sont variés et détaillés, de même que les différents villages traversés qui ont chacun leur patte graphique. Côté musique nous ne sommes pas en reste même si les thèmes de Sakuraba ne comptent pas parmi ses meilleures créations. Quant au doublage, la possibilité de jouer avec les langues japonaises ou anglaises est plaisante même si j’ai choisi la version japonaise. Là où Star Ocean – The Divine Force se démarque des autres JRPG c’est dans sa « verticalité ». En effet, très tôt dans le jeu on trouve l’objet D.U.M.A. (dont j’ai mentionné l’existence précédemment) qui permet de se propulser sur de courtes distances et ainsi de « s’envoler » vers des plateformes surélevées. Un ajout vraiment bienvenu même si contrôler son personnage en vol est parfois ardu. Cela permet en tout cas d’aller récupérer des cristaux permettant de faire évoluer D.U.M.A..
Evolution classique
En terme d’évolution pour les personnages, outre les niveaux habituels du JRPG qui montent au fur et à mesure que le joueur engrange de l’expérience, on retrouve un arbre de compétences que l’on peut remplir à sa guise. Ce dernier, classique dans son apparence permet de débloquer des compétences actives (combos), passives ou simplement d’améliorer les caractéristiques des personnages (résistance au poison, défense, attaque…). Simple d’utilisation, d’autant que l’on voit tout de suite à quoi correspondent les cases même si on ne peut en activer une que si celle d’à côté l’a été précédemment. En plus de cela, on note la possibilité de faire évoluer ses différents combos. En utilisant les mêmes points que pour acquérir des compétences on peut ainsi augmenter la puissance des différents combos débloqués. L’aspect tactique du jeu se fait alors sentir, vaut-il mieux privilégier les compétences ou bien augmenter la puissance de ses différents combos ? Un dilemme intéressant qui rajoute du piment dans l’évolution de ses personnages. Dans le même ordre d’idée, D.U.M.A. peut évoluer grâce aux cristaux récoltés. On peut lui apprendre différentes compétences que l’on lui attribuera afin de le rendre encore plus pratique. Par exemple augmenter drastiquement le rayon d’analyse des zones (et ainsi trouver des trésors notamment). Tout au long du jeu on débloquera également de nouveaux moyens de fabriquer des objets. On commence par la médecine avec les potions (il faut associer deux éléments pour en créer un troisième) mais plus tard on pourra fabriquer des armes et armures notamment. Une fonctionnalité très utile même si l’absence de recettes ou d’un compendium oblige à bien noter les associations qu’on tente pour pouvoir s’en souvenir plus tard.
Conclusion
Est-ce que ce Star Ocean – The Divine Force tient ses promesses ? Clairement, il relève le niveau par rapport au précédent opus. Toutefois il n’arrive pas encore à atteindre le niveau des meilleurs volets de la saga. Mais en toute franchise il s’agit d’un très bon JRPG et je ne peux que le conseiller aux fans du genre. Vraiment joli (malgré une DA qui peut diviser), avec un système de combat au top et un scénario classique mais prenant, le titre de tri-Ace tire son épingle du jeu. Avec sa durée de vie plus qu’honnête, ses multiples fins et ses deux personnages principaux, difficile de le prendre en grippe. Bien sûr, le titre a des défauts (beaucoup d’aller-retours, zones bloquées au début, combats parfois fouillis, pas de journal pour les quêtes annexes…) mais malgré cela, aucun d’entre eux ne pénalise assez le plaisir de jeu pour qu’on ait envie d’arrêter. Un très bon JRPG et surtout un bon volet de la saga Star Ocean.
*Ce test a été réalisé sur Xbox Series X à partir d’une version digitale gracieusement fournie par l’éditeur que nous remercions chaleureusement*
- Top 10 de mes interfaces préférées - 2 décembre 2024
- Critique de The Legend of Zelda – Echoes of Wisdom [Switch] - 23 novembre 2024
- [20 Years Back] Le jeu du mois – Novembre 2004 : Tales of Symphonia [GC] - 16 novembre 2024