Alors que les portages HD et autres « remaster » pullulent de plus en plus avec plus ou moins de succès ou d’efforts, Capcom a écouté ses fans et sort un véritable remake de Resident Evil 2. Un opus qui a marqué toute une génération de joueurs et qui méritait un traitement similaire au premier épisode de la saga qui avait eu droit à son « Rebirth » sur Game Cube (et qui a connu depuis de nombreux portages sur différents supports). L’éditeur est même allé encore plus loin puisqu’au-delà de la simple refonte graphique, Resident Evil 2 a le droit à un tout nouveau gameplay. Mutation réussie ou abomination à éviter ? Réponse tout de suite.
Resident Evil 2 : Quand le virus R(emake) sublime un monument
Si je suis un fan de la saga, je dois admettre que le deuxième volet est celui que j’ai le moins fini. D’autant que je l’ai fait assez tard (sur Dreamcast en fait) mais j’avais quand même adoré ce dernier. C’est pourquoi j’attendais avec impatience la possibilité de mettre la main sur ce remake qui s’annonçait grandiose. Dès le lancement du jeu on est bien revenu aux sources. Les derniers épisodes de la série étaient beaucoup trop orientés action (depuis le quatrième en fait) et même s’ils ne sont pas des mauvais jeux, il manquait clairement le côté survival que j’avais adoré au départ. Ici le ton est donné d’entrée. On choisit son personnage entre Léon S. Kennedy et Claire Redfield et on se lance dans le bain. J’ai pour ma part choisi Léon car c’est avec lui que j’avais commencé le jeu d’origine à l’époque. Souvenirs, souvenirs…
Je m’appelle Leon Kennedy, je suis policier et mon devoir est d’aider les gens. Je me dirige vers ma nouvelle affectation, Raccoon City et je ne le sais pas encore mais plus rien ne sera jamais comme avant. Alors que je m’arrête pour prendre de l’essence dans une station en périphérie, tout semble désert. Etrange. Une voiture de police à l’arrêt, portières ouvertes, les clés sur le contact. Je fais le plein de mon 4×4 et me dirige doucement vers l’entrée du magasin de la station pour payer ce que je dois. J’entre mais personne derrière le comptoir. J’appelle mais pas de réponse. Je me dirige doucement entre les rayons mal rangés. Je trouve un policier assis au sol agonisant, blessé à la gorge. Je suis un petit couloir menant à la réserve et lorsque j’ouvre la porte je vois un autre policier aux prises avec un homme et qui me somme de rester où je suis pendant qu’il essaye de maîtriser le forcené. Malheureusement il se fait arracher un bout de cou par l’agresseur et tombe sur le sol. Lorsque l’attaquant se relève il est décomposé et ne semble plus humain, comme un zombie. Je me ressaisis et dégaine mon arme pour me défendre.
Je n’ai encore jamais tiré sur quelqu’un mais je dois me dire que ce n’est plus un homme que j’ai en face de moi mais une abomination. J’ai les mains moites. Je vise, me concentre et tire. Plusieurs balles qui finissent par faire exploser la boite crânienne de ce qui était auparavant un être humain. Les éclaboussures sont horribles et j’ai peine à me dire que tout cela est réel. Il est malheureusement trop tard pour mon collègue. J’entends un claquement de porte. Je me retrouve enfermé dans la réserve et je cherche alors une clé pour quitter les lieux. Lorsque je retourne dans le magasin tout va de travers, les zombies sont nombreux et m’assaillent de tous les côtés. Je cours entre les rayons pour les éviter, mes munitions étant vraiment limitées. Je parviens tant bien que mal à les esquiver et m’approche de la porte d’entrée quand je tombe nez à nez avec une jeune femme qui ne semble pas affectée comme tous les autres. On se scrute quelques secondes et je lui demande de se baisser pour pouvoir éliminer la créature qui s’approche dans son dos. Nous quittons le magasin tous les deux mais nous sommes encerclés sur le parking. Je décide alors de voler le véhicule de police laissé à l’abandon et je demande à la jeune femme de me suivre à l’intérieur pour nous permettre de fuir. Nous évitons les attaques hasardeuses de ces créatures et nous parvenons à filer dans la nuit dans le véhicule de police.
Ce voyage en voiture va me permettre de souffler un peu même si je suis au volant. J’engage la discussion avec la jeune femme et j’apprends alors qu’elle se nomme Claire Redfield et qu’elle va également à Raccoon City parce qu’elle recherche son frère Chris, disparu depuis un moment. Elle a l’air plutôt débrouillard mais je vais quand même faire tout mon possible pour l’aider. D’autant que son frère appartient aux forces spéciales S.T.A.R.S. et indirectement est un de mes futurs collègues. Nous espérons avoir plus d’explications sur ce qui se passe ici dans la ville mais lorsque nous arrivons c’est un décor de fin du monde qui nous accueille. Des monstres partout, des voitures en travers de la route, des magasins dévastés. Je sens alors à ce moment-là que cela ne va pas être facile de comprendre ce qui se passe. Nous nous retrouvons bloqués sur la route à cause de véhicules en travers du chemin et c’est à ce moment précis qu’un camion fou nous fonce dessus. Le choc est terrible mais nous en sortons vivants. Sauf que le camion-citerne prend feu et explose. Claire et moi sommes séparés par les flammes mais je lui indique qu’elle doit aller au commissariat pour s’en tirer. Pour ma part, j’évite ces sortes de zombies du mieux que je peux car il y en a vraiment beaucoup et je me dirige également vers le commissariat. Une fois sur les lieux je ne me sens pas plus en sécurité puisque tout semble dévasté. Et ce n’est là que le début de cette nuit d’enfer…
Après en être réchappé je me rends compte à quel point tout a été surnaturel. J’ai dû utiliser toutes mes capacités physiques et mentales pour m’en sortir vivant. Le commissariat par exemple était rempli d’énigmes en tous genres. Je ne compte plus le nombre de pièces pour lesquelles j’ai dû trouver une clé spéciale (cœur, carreau, trèfle…) ou même une pince coupante pour couper les chaînes qui en bloquaient l’accès. N’étant pas un surhomme je ne peux guère porter beaucoup d’objets à la fois, heureusement que j’ai réussi à trouver plusieurs sacoches qui augmentaient mes capacités de transport. Pareil pour les armes, mon fidèle revolver m’a bien servi mais heureusement que j’ai pu mettre la main sur un fusil à pompe ou encore un Magnum ! Parce que croyez-moi, les zombies ne sont finalement pas les adversaires les plus coriaces que j’ai eu à affronter dans Raccoon City. J’ai eu peur pour ma vie des centaines de fois, parfois parce qu’un zombie que je croyais avoir tué m’attendait derrière une porte fermée, d’autres fois c’était ce Licker qui me sautait dessus sans prévenir et je ne vous parle pas de Mr. X. Un monstre génétiquement modifié qui me suivait partout pour m’éliminer. Impossible de le semer même en courant, il me rattrapait toujours au moment le plus critique. Et penser à s’en débarrasser n’était même pas envisageable tant il fallait gâcher des munitions simplement pour lui faire mettre un genou à terre. Courir était ma seule option. Je tremblais de peur mais je courais pour lui échapper tout en tentant de résoudre les mystères de cette épidémie.
Heureusement, pour me repérer dans ce gigantesque commissariat, je possédais une carte que je mettais à jour constamment pour me souvenir où j’avais laissé des objets que je ne pouvais pas prendre ou même des points d’intérêt tels que des portes fermées ou des casiers à ouvrir. Il me fallait être méthodique même si la peur était palpable et constante. Chaque nouveau lieu visité me mettait les nerfs à vif et je faisais attention à tout pour ne rien laisser passer. La moindre munition ou plante pour me soigner était une bénédiction. J’ai d’ailleurs compris qu’en associant certaines plantes entre elles je pouvais améliorer leurs effets. Pareil pour les munitions puisqu’en combinant plusieurs poudres je pouvais m’en fabriquer. Cela m’a sorti de nombreuses situations. Mon ingéniosité m’a permis de survivre. Ce n’est malheureusement pas le cas de tout le monde. J’ai croisé durant mon périple plusieurs personnes mais toutes n’ont pas survécu. Des collègues à moi ont donné leur vie pour protéger les gens de la ville. Le commissariat n’était sans doute pas le lieu le plus sûr de la ville, surtout que j’ai dû protéger les fenêtres avec des plaques en bois que je trouvais à divers endroits afin d’empêcher ces abominations de rentrer. Petit à petit j’ai réussi à les éliminer plus facilement, surtout lorsque les zombies étaient isolés. Parfois je faisais le tour de meubles dans les pièces pour les attirer et les viser sans risquer de subir une attaque. C’était toutefois bien plus compliqué dans les différents couloirs, bien plus étroits. Et sachez-le, qui dit catastrophe dit absence d’électricité et la plupart du temps seule ma lampe torche me permettait de voir devant moi. Je ne compte plus les fois où j’ai dirigé ma lampe vers un recoin pour y découvrir un zombie qui m’attendait pour me dévorer.
Le silence de mort quoi régnait était vraiment angoissant. On ne se rend pas compte habituellement de tous les bruits qui composent notre vie citadine de tous les jours. Mais là, hormis des bruits de pas, des cris et des grognements il y avait peu de choses pour aiguiser mon ouïe. Par ailleurs, entendre une porte claquer derrière soi provoque une angoisse soudaine. Combien de fois ai-je sursauté et tremblé de peur quand Mr. X me poursuivait et ce quel que soit le chemin que je prenais. Les bruits assourdissants de mes différentes armes emplissaient les salles dans lesquelles je les utilisais. Je crois d’ailleurs que les sons et le bruit de mes pas lorsque je courais avaient tendance à attirer ces créatures. Parfois, je parlais un peu tout seul, pour me rassurer ou par pur réflexe comme lorsqu’un de ces monstres me sautait dessus soudainement. Je ne préfère pas vous révéler tout ce que j’ai découvert lors de cette longue nuit car je suis sûr que vous ne me croiriez pas. Je peux simplement vous dire que j’ai eu mon lot de surprises et de rebondissements et je pense que Claire pourra vous dire la même chose. Je compte arrêter d’être policier, pas parce que je ne m’en sens plus capable mais bien parce que je dois me mettre au service des autres plus efficacement. Ces événements m’ont bien prouvé à quel point je pouvais être utile malgré mon inexpérience. Je crois avoir vécu suffisamment de choses éprouvantes pour pouvoir faire face à tous mes futurs problèmes…
Comme vous l’a montré Léon par son récit, Resident Evil 2 est un titre qui met l’accent sur la peur et la survie. Pour cela il mise sur une ambiance apocalyptique particulièrement bien retranscrite et des graphismes à tomber par terre. Les détails dans les décors et sur les personnages et monstres vous en mettront plein les mirettes. On déplorera toutefois une optimisation sur Xbox One S et PlayStation 4 « classique » un peu en retrait puisque de nombreuses chutes de framerate sont malheureusement de la partie. On pourra pester également (par mauvaise foi) contre ce système de visée qui force le joueur à rester immobile pour que le curseur se fige et ainsi infliger plus de dégâts. Mais ce serait faire la fine bouche tant le gameplay est excellent et travaillé. Exit le système de portes qui s’ouvrent pour masquer les chargements sur PlayStation ! ici tout est chargé d’un coup et donc vous pouvez enchainer les salles sans le moindre temps mort. L’ambiance sonore est très bonne avec des thèmes musicaux qui savent se faire oublier ou entendre en fonction de la situation et les voix doublées en différentes langues (anglais, japonais…) sont également adéquates. Quant à la durée de vie, elle est dans la moyenne du genre et n’a pas à rougir de la concurrence.
Conclusion
Resident Evil 2 n’est pas qu’un excellent remake, c’est un très grand jeu. Que vous ayez (comme moi) connu le titre à sa sortie initiale ou au contraire que vous le découvriez aujourd’hui, impossible de nier ses qualités. Beau, flippant, jouable, prenant aux tripes et ayant parfaitement réussi le virage du remake, Resident Evil 2 se doit d’être dans la ludothèque de tout fan de survival. Capcom a réussi son pari et si tous les remakes de jeu pouvaient de la même qualité alors croyez-moi on aurait fini de se plaindre de cette pratique !
Graphismes: | |
Gameplay: | |
Bande-son: | |
Durée de vie: | |
Note finale: |
*Cette critique a été rendue possible grâce à un code de téléchargement du jeu pour Xbox One fourni gracieusement par Capcom que je remercie encore chaleureusement !*
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