Cette génération de consoles voit fleurir un nombre incroyable de remasterisations en tous genres, lesquels sont plus ou moins pertinentes et surtout plus ou moins réussies. Mais si la nostalgie prend souvent le dessus, il faut avouer que c’est également l’occasion pour de nombreux joueurs de (re)découvrir de nombreux titres de l’époque. C’est mon cas pour .hack//G.U. Last Recode qui propose les trois volets sortis à l’origine sur PlayStation 2 avec en plus un quatrième opus totalement inédit. N’ayant pas pu y jouer à l’époque, j’ai sauté sur l’occasion de tester ce(s) titre(s) quand Bandai Namco nous a gentiment envoyé un code. Alors, que vaut cette compilation ?
.hack//G.U. Last Recode : La compilation ultime ?
Mise en abyme
Pour ceux qui ne seraient pas familiers avec l’univers de .hack (prononcer dot hack) il s’agit d’une série de jeux basés sur des animés. A l’époque, le « tout connecté » et « multi-médias » n’étaient pas courant. A savoir, la trilogie initiale se clôture bel et bien et le quatrième opus prend place une année après la fin des évènements initiaux. Les jeux ont tous un nom distinct : Rebirth, Reminisce, Redemption et enfin Reconnection. Le premier jeu commence alors que nous incarnons un joueur comme vous et moi qui décide de commencer à jouer à un MMORPG très populaire : The World. Il crée donc son personnage, lui choisit une classe (Expert Rebelle) et le nomme : Haséo. Et le voilà propulsé dans le jeu. Vous prenez donc la main au moment où Haséo arrive dans une ville « hub » comme dans beaucoup de jeux du genre. Comme le joueur (qu’on ne voit jamais) on découvre ainsi la ville et on rencontre deux personnages joueurs qui nous expliquent les fondamentaux du jeu en nous emmenant dans une zone pour débutant. Après quelques combats, Haséo et les deux comparses découvrent un trésor. Après avoir invité Haséo à récupérer le contenu du coffre, les deux joueurs révèlent leur vraie nature. Ce sont en fait des PK (pour Player Killer) qui aiment tuer les nouveaux joueurs. Haséo est laissé pour mort mais est sauvé in extremis par un mystérieux personnage qui possède un canon sur le bras : Ovan. Une ellipse de huit mois s’en suit et on retrouve Haséo au niveau 130. Ce dernier, à cause de ce qu’il a vécu, est devenu un PKK (Player Killer Killer). Il s’est ainsi spécialisé dans la chasse aux joueurs qui attaquent les autres et est devenu une légende surnommée La Terreur de la Mort. Mais son but est de retrouver un personnage nommé Tri-Edge. Ce dernier est en effet responsable de la mort de nombreux personnages mais certains sont tombés dans le coma dans la vraie vie, dont une amie d’Haséo : Shino. Alors qu’il le rencontre de nouveau, il subit une cuisante défaite malgré son niveau et est déconnecté du jeu. On arrive alors sur le « bureau » du joueur et ce dernier se rend compte que tous ses mails ont disparus. Lorsqu’il tente de se reconnecter à The World on découvre avec effroi que son personnage est retombé au niveau 1 et qu’il a tout perdu. Ce sera ainsi le début d’une longue quête de vengeance pour Haséo. Cette idée de jouer un joueur qui joue constitue ainsi une superbe mise en abyme, notamment parce qu’on a accès à ses mails, à des news et autres forums. On sortira d’ailleurs régulièrement de The World pour aller fouiner les forums pour trouver de nouvelles zones à parcourir et des informations. Ce .hack//G.U. Last Recode propose donc un point de vue différent des autres RPG.
Une technique d’époque
Vous vous en doutez, même si le jeu a subi un lifting plutôt réussi, la technique est d’époque. Les modèles 3D des personnages ainsi que les cinématiques sont très agréables à regarder mais on pourra regretter le manque de finesse de la plupart des décors, surtout que beaucoup sont identiques. Aucun ralentissement n’est toutefois à déplorer ce qui rend l’expérience sympathique. Comme dans un véritable MMO vous croiserez régulièrement des « personnages joueurs » (qui sont bien évidemment des IA) avec lesquels vous pourrez interagir mais j’y reviendrai. L’ambiance sonore de .hack//G.U. Last Recode est vraiment excellente. La possibilité de choisir entre les voix anglaises ou japonaises est un vrai plus pour les puristes. D’autant plus que Bandai Namco s’est fendu d’une (excellente !) traduction française pour les textes. Pour rappel, les jeux d’origine n’avaient (à ma mémoire) pas été traduits dans la langue de Molière. Beaucoup de dialogues ne sont malheureusement pas doublés (signe qui renvoi à une époque où les doublages n’étaient pas si courants) ce qui rend certaines scènes un peu moins vivantes qu’elles le devraient. Néanmoins toutes les scènes importantes sont dynamiques, doublées et prenantes rassurez-vous. Les bruitages sont tout à fait dans le ton de ce qu’on attend de ce type de jeu et les musiques sont pour la plupart très travaillées. Quelques thèmes restent ainsi en tête même une fois la console éteinte ce qui est un vrai gage de qualité. Certaines musiques sont plus passe-partout mais dans l’ensemble l’ambiance sonore est vraiment parfaite. Mais ce qui compte le plus dans un jeu de ce genre c’est bien évidemment son gameplay, et de ce côté-là non plus, .hack//G.U. Last Recode ne déçoit pas.
Des combats dynamiques
Les combats, un point central dans un RPG. Ici on est plus dans l’Action-RPG puisque c’est le joueur qui attaque directement en appuyant sur les boutons à la manière d’un Star Ocean par exemple. Les ennemis sont visibles sur le terrain et il est ainsi possible, en s’y prenant bien, de les attaquer par surprise. Ce qui fait commencer le combat avec un avantage puisque l’ennemi touché va ainsi perdre de la vie. Le système de combat est parfois un peu brouillon, notamment à cause de la caméra qui n’aime pas les lieux exigus, mais dans l’ensemble Haséo répond au doigt et à l’œil. Vous pouvez avoir jusqu’à 3 joueurs dans votre équipe (en comptant Haséo) mais vous ne dirigerez jamais un autre personnage que lui. Les deux autres seront paramétrables selon certains critères (vie, libre arbitre…) comme on peut le voir dans un Tales of Berseria ou autre jeu du même genre. En général ils sont plutôt efficaces et gênent rarement vos mouvements. En coordonnant bien vos attaques vous vous octroyez la possibilité d’utiliser une attaque Rengeki. Ces attaques surpuissantes ne sont possibles qu’après un long enchaînement sur un ennemi. Réaliser une attaque Rengeki fait augmenter la jauge de moral de l’équipe. Une fois remplie, cette dernière vous permet de déclencher le mode Eveil. Ce mode permet d’infliger d’énormes dégâts à un adversaire durant un court laps de temps en rendant vos personnages plus puissants et plus rapides. Sinon vous pouvez opter pour une attaque dévastatrice avec l’élément opposé au lieu dans lequel vous vous trouvez. Régulièrement vous apprendrez également de nouveaux coups spéciaux que vous pourrez attribuer à une touche pour les lancer plus facilement. De manière générale, les combats sont donc rapides, prenants et dynamiques. Rien à redire de ce côté-là.
MMO-like ?
On l’a vu plus tôt, .hack//G.U. Last Recode propose au joueur d’incarner un joueur qui joue à un MMORPG. Cet aspect du titre est très bien fait. On a vraiment l’impression d’être dans un jeu type World of Warcraft où on croise régulièrement des « joueurs » avec qui on peut parler ou échanger des objets. Ce système de troc vous permettra d’ailleurs d’acquérir de bons objets en échange de ce ceux dont vous ne voulez plus. Vous pouvez également faire des échanges avec vos coéquipiers ou leur offrir du meilleur équipement pour remplacer le leur vieillissant. Le nombre de quêtes annexes est également à la hauteur des attentes du joueur. Entre les objets à récolter, les PK à neutraliser (dont ceux de la blacklist qui sont très forts), la guilde à gérer ou encore les prospectus à distribuer à tous les joueurs du jeu vous aurez de quoi faire. Il existe également un système de craft via l’alchimie qui vous permettra de faire évoluer vos armes en les fusionnant. De plus, chaque arme possède des emplacements pour y ajouter des capacités (attaque de feu, attaque empoisonnée, XP +10%…) à tout moment simplement en allant dans le menu spécifique et en possédant l’objet adéquat. A savoir, vous pouvez retirer également les capacités des armes que vous trouvez pour récupérer l’objet. Pratique et très intuitif. La durée de vie du titre s’en trouve ainsi décuplée car on passe beaucoup de temps à faire des essais de modifications d’arme ou des à-côtés. Le robot Grochon notamment que vous retrouverez dans quasiment chaque donjon et qui vous réclame des sphères Chim-chim (des objets que vous récupérerez sur petites bêtes auxquelles vous mettrez un coup de pied). En bref, entre la recherche de Tri-Edge, les combats d’arène et les nombreux à-côtés, vous aurez de quoi faire ! Et pour les fanatiques de la « completion« , votre guilde propose un Livre des 1000 qui récapitule vos succès au fur et à mesure de votre avancée (nombre de combats, nombre d’objets offerts aux alliés, nombre de minutes passées sur la moto…) et vous débloque des fonds d’écran, de la musique et autres joyeusetés passés certains paliers. Et tout est dans la continuité car dans le premier opus vous ne pourrez atteindre que le 3ème rang ! Les rangs suivants étant disponibles dans les suites après avoir chargé votre sauvegarde.
Conclusion
Que penser alors de cette compilation ? Et bien si des graphismes un peu vieillots ne vous font pas peur et que vous cherchez un jeu (ou plusieurs dans ce cas précis) avec un univers travaillé, des combats dynamiques et une belle mise en abyme alors ce .hack//G.U. Last Recode est définitivement fait pour vous. Complet, intéressant, travaillé et rythmé, il conviendra à tous les joueurs fans de RPG. Si vous avez plus d’une centaine d’heures à perdre dans les semaines à venir alors foncez sur l’occasion, d’autant plus que même si vous les avez faits à l’époque, la traduction française intégrale et la présence d’un quatrième opus totalement inédit ne pourra qu’achever de vous convaincre. Une très bonne compilation que je vous recommande chaudement mais qui risque malheureusement de passer inaperçue à cause de tous les hits qui sortent en ce moment.
Graphismes: | |
Scénario: | |
Gameplay: | |
Bande-son: | |
Durée de vie: | |
Note finale: |
*Ce test a été réalisé grâce à un code de téléchargement généreusement fourni par Bandai Namco que l’équipe de Band of Geeks remercie encore une fois chaleureusement.
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