Test de Echoes of the End [PS5]

Sortir un premier jeu AA est toujours difficile, surtout vu les temps de développement de plus en plus longs. C’est pourtant le risque que prend le studio Myrkur Games, un développeur islandais, en sortant Echoes of the End (disponible sur PC, Xbox et PS5), un jeu d’action/aventure très inspiré d’un certain God of War. Mais l’élève est-il à la hauteur du maître ? Réponse tout de suite.

Echoes of the End : Magie et Islande fantasmée

A Cor et à cri

Le jeu nous fait découvrir le personnage de Ryn, jeune Vestigiale, et son frère Cor. Ces derniers, après le décès de leur père, parcourent les terres d’Aema afin de s’assurer que les égides, des cristaux gigantesques remplis de magie, sont toujours debout. Ryn possède le pouvoir d’interagir avec les égides et maitrise une magie inspirée de la psychokinésie. Elle peut ainsi déplacer des objets grâce à son pouvoir ce qui sera, vous vous en doutez, au cœur de cet Echoes of the End. La fonction principale des égides est de tenir à distance monstres et ennemis (le peuple Dalien notamment) mais vous vous en doutez, cette protection va être percée à cause d’une autre vestigiale : Zara. Sa puissance est telle qu’elle prend en otage Cor pour la guider dans cette contrée et défait Ryn en combat singulier. La quête de notre héroïne sera donc, en plus de protéger sa patrie, de retrouver et de sauver son frère. Elle sera alors secondée par un érudit du nom d’Abram qui semble en savoir plus qu’il n’en dit…

Zara sera votre Némésis tout au long de l’aventure.

Du vrai AA

Ces pierres permettent de recharger votre vie et votre mana.

En faisant le choix de tourner sous Unreal Engine 5, Echoes of the End flatte la rétine. Sincèrement pour un jeu venant d’un aussi petit studio je dis chapeau. Les panoramas sont parfois sublimes et on en vient presque à regretter l’absence d’un mode photo. Alors certes, le jeu est en ligne droite (on ne peut pas retourner dans des lieux déjà visités) mais il y a un vrai travail pour proposer des environnements travaillés et diversifiés. Les développeurs étant islandais, il semblerait que leur pays et ses magnifiques décors les aient grandement inspirés. Pour notre plus grand plaisir. A titre personnel je dois dire que j’ai vraiment apprécié la qualité des décors et la modélisation des personnages principaux. L’ambiance sonore est réussie avec des doublages convaincants (mais uniquement en anglais). L’effort de localisation est également apprécié puisque les textes et sous-titres sont disponibles dans la langue de Molière, chose qui n’est parfois pas le cas avec des titres à plus gros budget. Un vrai bon point donc.

Voici un égide. Impressionnant non ?

Des combats moyens

Si l’aspect graphique de Echoes of the End n’est pas à remettre en cause, il n’en va pas de même pour les combats, point important du jeu. En effet, outre un bestiaire assez peu varié, on rencontre souvent des problèmes de placement de caméra. De plus, si l’idée d’utiliser les pouvoirs psychokinésiques de Ryn sont en soi une excellente idée, il est parfois difficile de faire ce que l’on veut quand on est au cœur de l’action. Par exemple, à de nombreuses reprises je souhaitais utiliser mon pouvoir pour éjecter un ennemi ou pour leur lancer un objet dessus mais la combinaison de touches à faire me faisait rater cela. Couplez cela avec des ennemis plutôt agressifs et offensifs et vous obtenez une petite frustration. Idem, Ryn a la possibilité d’esquiver ou de parer (comme dans beaucoup de jeux du genre). Mais vous ne pouvez pas interrompre une attaque en esquivant ou en vous protégeant. En effet, Ryn doit avoir terminé son action pour parer ou esquiver. Ce qui rend le tout en combat très compliqué. C’est pour moi le plus gros point noir. Ca et la caméra qui peine à suivre l’action malgré le lock. Autre chose, on peine un peu à sentir l’impact des coups portés ce qui est dommage.

Le pouvoir de Ryn sert tout le temps.

 

Professeur Abram

Mais les combats ne sont qu’une partie d’Echoes of the End. La résolution d’énigmes sera votre quotidien. Tirant parti des pouvoir de Ryn mais aussi d’Abram, les énigmes demanderont parfois de la réflexion. Si la plupart se résolvent aisément, quelques-unes d’entre elles nécessitent d’utiliser sa matière grise. Et contrairement à un God of War ou un Horizon, on ne note aucun backseat ! Mais la possibilité de demander un indice via un bouton est disponible lors des énigmes les plus complexes. Une vraie bonne idée. Au fur et à mesure de l’avancée dans le jeu on a ainsi accès à de nouveaux dérivés du pouvoir de Ryn ce qui lui permet d’évoluer et de varier les énigmes. Le truc le plus frustrant du jeu finalement c’est que notre acolyte Abram possède un grappin alors que la pauvre Ryn doit se débrouiller pour escalader et grimper. Un choix étrange je dois l’avouer. A noter la présence d’arbres de compétences qui permettent de débloquer d’autres pouvoirs ou attaques en combat. L’expérience se gagne après chaque combat ou en trouvant des artefacts cachés.

Il faut parfois réfléchir pour s’en sortir.

Bon premier jet mais…

Si Echoes of the End a ses qualités il a aussi des défauts assez importants. J’ai déjà mentionné la caméra et la qualité globale des combats. Je rajoute à cela un manque de vie général dans le monde visité come s’il avait été déserté. En effet, on croise très rarement des membres du peuple de Ryn alors que nous sommes censés être sur ses terres. Mais là où j’ai le plus pesté c’est sur la quantité de bugs. Certaines fois je me suis coincé dans le décor mais j’ai aussi eu un bug majeur m’empêchant de continuer ma partie ! En effet, lors de l’avant-dernier chapitre du jeu on se retrouve à manier un bateau sur un grand lac. J’ai accosté sur une île isolée (sur laquelle j’ai trouvé un artefact) et quand j’ai rechargé ma partie j’ai découvert avec effroi que le bateau avait disparu ! J’étais coincé sur l’île sans autre possibilité que de refaire tout le jeu. Au-delà de ce désagrément je trouve que la durée de vie du jeu est plus que correcte. 10 chapitres pour environ 12 heures de jeu, un peu plus si on cherche à tout récupérer. Mais ici aucune quête annexe ou de retour en arrière. On avance et c’est tout. Cela fait du bien en comparaison des AAA qui proposent parfois une centaine d’heures qui peinent à se renouveler pour tout faire.

Les arbres de compétences ne sont pas démesurés.

Conclusion 

Pour un premier jeu, Echoes of the End est tout de même réussi. Certes, il ne restera pas la meilleure expérience que j’aurai vécu cette année (il faut dire qu’Expédition 33 est passé par là…) mais malgré ses défauts il arrive à proposer une aventure assez sympa. On pourra regretter que les personnages ne soient pas plus développés ou que le titre souffre de trop nombreux bugs mais pour un premier essai, Myrkur Games a montré son talent et devient un studio à surveiller. L’idée globale d’avoir deux personnages qui doivent s’entraider est bien mise en scène et cohérente avec le gameplay. Malgré son classicisme, Echoes of the End arrive à avoir sa propre personnalité. Si vous cherchez un jeu pas trop long et que vous êtes plus axé énigmes que combats alors il mérite votre attention. A essayer avant d’acheter toutefois malgré son petit prix.

Au final

Les plus
  • Vraiment joli
  • Les pouvoirs de Ryn
  • La durée de vie correcte
  • L’ambiance
Les moins
  • Les combats
  • Le bestiaire peu varié
  • Un lore pas assez développé
  • Un monde trop vide
  • Impossible de « cancel » une action lancée en combat
  • Pourquoi Ryn n’a pas de grappin comme Abram ?
  • Des bugs majeurs (aventure bloquée)

*Test réalisé sur PlayStation 5 grâce à un code de téléchargement gracieusement fourni par l’éditeur que nous remercions chaleureusement*

Romain Boutté
Les derniers articles par Romain Boutté (tout voir)
Partagez nos articles ;) Share on twitter
Twitter
Share on facebook
Facebook
Share on google
Google

Laisser un commentaire