C’est avec grand plaisir que j’ai accueilli le dernier titre de NIS America parce que j’aime généralement beaucoup ce que propose cet éditeur (notamment la série des Disgaea même si j’ai du mal avec le tactical). Et je l’avoue, je ne savais pas trop à quoi m’attendre au vu des trailers de Poison Control. En choisissant de mixer plusieurs types de jeux, l’éditeur prend un certain risque. Mais au moins personne ne pourra dire qu’aucune audace n’a été de la partie. Mais à trop vouloir forcer les choses, Poison Control n’a-t-il pas le cul entre deux chaises ?
Poison Control : La jolie maid des Enfers
L’histoire de Poison Control débute alors que votre avatar (homme ou femme) se retrouve en Enfer, complètement dépossédé de son corps. Il n’en reste qu’un squelette. Mais c’est alors que Poisonette, une ancienne Klesha (un monstre né démon), s’approprie votre corps pour lui rendre forme humaine. Son objectif est clair : gagner sa place au paradis pour conserver votre corps. Il faudra pour cela récolter des vignettes (5 d’argents forment une en or et il en faut 5 en or pour faire le vœu de son choix). Pour les remporter, il faudra sauver les âmes de jeunes femmes décédées. En effet, ces dernières ont des regrets et il faudra purifier leur âme pour les libérer.
Une tâche qui parait simple mais qui ne l’est pas tant que ça. Je mentionnais plus tôt que Poison Control était un jeu qui mixait plusieurs genres. Le gameplay est ainsi axé sur une sorte de TPS. Poisonette, en prenant possession de son corps, permet à votre avatar de tirer via son bras droit tel un Megaman des Enfers. De multiples armes existent et se récupèrent au fil de l’aventure pour varier les plaisirs. La puissance, la portée et la cadence de chacune d’elle varie bien évidemment et il est possible via de l’argent récupéré tout au long du jeu de les faire évoluer. Eliminer les kleshas qui vous barrent la route reste donc une de vos prérogatives. Mais pas seulement puisque le titre se nommant Poison Control vous vous doutez bien qu’on va parler de poison. En fait, les âmes que vous allez visiter regorgent de flaques de poison qu’il vous faudra nettoyer. Pour cela, il faudra appuyer sur une touche pour permettre à Poisonette de quitter votre corps et de nettoyer le poison au sol en marchant dessus. La meilleure technique consiste en fait à faire un cercle autour et à rejoindre le squelette de notre avatar pour éliminer une grande portion d’un coup.
Cette technique sert également à faire des dégâts aux kleshas s’ils sont pris dans le cercle lorsque le poison disparaît. Le poison ainsi éliminé vous sert à dévoiler des coffres cachés, à remplir votre jauge de « vie supplémentaire » symbolisée par des papillons au dessus de votre barre de vie et également à remplir vos munitions pour vos armes. Car ces dernières ont des munitions limitées et il vous faudra trouver de quoi les recharger soit via des objets soit via le poison. On s’habitue rapidement à jongler entre les deux phases de jeu pour éliminer les ennemis et nettoyer la zone. A savoir, chaque zone recèle une nouvelle arme ou un bonus correspondant à la jeune femme morte que vous aidez qu’il faut débloquer en trouvant trois talismans dissimulés.
Outre l’aspect TPS, Poison Control propose au joueur une dimension RPG avec des caractéristiques à augmenter via les dialogues que vous aurez régulièrement avec Poisonette. Et on touche ici à la dernière composante du jeu, son aspect Visual Novel. Poison Control est un titre bavard. Peut être trop pour certains. Néanmoins je dois l’avouer, la plupart des thèmes traités ici sont souvent graves (harcèlement, addiction…) et même s’ils sont montrés avec une pointe d’humour, ils ne sont jamais minimisés. Je regrette par contre clairement l’absence de traduction française qui nuit légèrement à la compréhension globale et à l’immersion même si les doublages japonais sont excellents et appréciables.
Et côté technique, si la bande-son est plutôt bonne, avec des thèmes sympathiques, je mettrai tout de même un bémol sur la réalisation. Autant la direction artistique est vraiment agréable (avec des niveaux qui changent d’aspect en fonction de la personnalité de la jeune femme décédée), autant les graphismes ne sont pas non plus du niveau de ce que l’on peut attendre d’une production en 2021 (même si le titre est sorti plus tôt au Japon). Les animations sont un peu raides et le chara-design des kleshas est malheureusement vite redondant avec seulement quelques variations mineures. Dommage. Point noir également sur la durée de vie puisqu’on est assez loin des standards du genre et qu’il faut compter une dizaine d’heures environ pour en voir le bout.
Conclusion
Clairement, Poison Control n’est pas un mauvais jeu. Il est simplement tiraillé entre ses différents genres et n’excelle dans aucun d’entre eux. Alors certes, le scénario est plutôt classique mais est agréable à suivre. Toutefois, son absence de traduction française pourra constituer un frein à certain(e)s d’entre vous. Ses quelques défauts (visée parfois laborieuse, technique en retrait, manque de diversité des ennemis…) l’empêchent d’être un jeu à recommander. Mais à titre personnel j’ai passé un excellent moment dessus en compagnie de Poisonette. A essayer avant d’acheter pour ne pas être déçu surtout vu le prix de vente actuel.
Graphismes: | |
Gameplay: | |
Bande-son: | |
Durée de vie: | |
Note finale: |
Ce test a été réalisé sur Nintendo Switch à partir d’un code gracieusement fourni par Koch Media que nous remercions chaleureusement.
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Je ne sais pas si le jeu me séduirait par rapport au mélange des genres, et surtout à l’aspect graphique/verbeux. Il n’empêche que le concept est très original et que j’ai pris du plaisir à lire ton test. Merci :)
Clairement je ne conseille pas le jeu à tout le monde c’est vraiment très particulier. Personnellement j’ai accroché au concept mais je pense vraiment qu’il vaut mieux essayer avant de s’y lancer surtout vu son prix de vente.
Merci de m’avoir lu et d’avoir pris le temps de laisser un petit commentaire. :)