Test de Mass Effect [PS3]

Mass Effect Cover

Il est difficile d’aborder la série Mass Effect de façon optimale quand on a été comme moi, un joueur ne disposant que d’une PlayStation 3 sur la génération précédente. Le premier Mass Effect est sorti sur le PlayStation Store six mois après Mass Effect 3 et quasiment quatre ans après sa sortie sur PC et Xbox360. J’ai découvert la franchise avec Mass Effect 2, où l’on pouvait revivre les événements du premier Mass Effect a travers un comics interactif. J’ai ensuite enchaîné avec le dernier volet de la trilogie sans jamais poser la main sur le tout premier Mass Effect, enfin jusqu’à aujourd’hui !

Test de Mass Effect 

 

Le RPG pour les nuls

Asari contre RachniiAvant de me lancer dans l’aventure du Commandant Shepard, j’étais déjà au courant que Mass Effect serait un jeu beaucoup plus orienté vers le RPG Occidental que les autres opus de la série, qui tendent eux vers le genre TPS et l’action pure. Et cela se ressent directement dans les combats avec un système de couverture loin d’être optimal, un corps à corps plus que discutable et qui fonctionne aléatoirement mais surtout des affrontements absolument soporifiques.

En difficulté supérieure le jeu avantage très clairement les classes biotiques avec des ennemis qui spamment à longueur de temps Immunité, les rendant difficilement tuables sans utiliser un pouvoir comme Lift ou simplement en attendant qu’Immunité prenne fin.

Autre victime d’un game-design pas forcement très bien pensé, votre feuille de personnage. On distingue deux grandes écoles pour le système d’expérience dans un jeu avec compétences : le respec et le lock. Soit vous êtes libre de repartir à zéro avec personnage pour changer votre façon de jouer, comme dans Borderlands, soit on vous oblige à conserver chaque point investi sans retour en arrière possible, à la manière d’un Diablo II sans mods. Je n’ai jamais été un grand amoureux du lock  parce que ça oblige à connaître le jeu avant même d’y jouer, sous peine de perdre des dizaines d’heures de jeu une fois qu’on se rend compte que son personnage n’est pas assez bien optimisé.

Mais Mass Effect pousse le concept jusqu’à la schizophrénie puisque si vous êtes complètement incapable de modifier la répartition des compétences de votre Shepard, à chaque nouvelle partie il est impératif de réattribuer les points de compétences de vos compagnons d’armes.

Mass Effect 2 Liara
Liara est un personnage central dans la trilogie Mass Effect.

 

Boomsticks du futur et caisses à savon

Mass Effect 3Cependant il y’a d’excellentes idées dans Mass Effect et notamment tout ce qui se rapporte à l’équipement de votre commando. Les armes, armures et différentes pièces d’équipements sont toutes disponibles sous différentes marques et niveaux, ce qui apporte une grande variété et une richesse à l’arsenal qu’on se constitue au fur et à mesure de notre partie. Il est possible d’équiper son matos avec des mods, qui vont par exemple permettre de survivre plus longtemps en milieu toxique ou d’infliger des dégâts supplémentaires aux ennemis organiques. Cette diversité d’équipements dans Mass Effect est vraiment rafraîchissante, surtout quand on la compare avec la relative pauvreté des arsenaux présents dans Mass Effect 2 et Mass Effect 3. En plus de cela, le fonctionnement des armes à feu est vraiment original  : adieu les traditionnelles munitions, dans le futur les armes utilisent une source de chaleur pour produire leurs projectiles et peuvent surchauffer quand elles sont trop utilisées ou visées par des pouvoirs techs et biotiques.

Oh et j’ai presque oublié de vous parler du Mako, dont certains fans pleuraient la disparition à partir du second Mass Effect. Cette caisse à savon sans accélérateurs et à la physique particulièrement douteuse est votre unique moyen d’explorer des planètes quasiment vierges dans des trajets assommants. Ce qui aurait pu être une expérience unique en nous permettant de découvrir des paysages magnifiques, uniques et vastes, se transforme rapidement en mauvaise blague quand on se rend compte qu’en dehors de la forme des montagnes et d’une texture au sol, toutes les planètes visitées sont identiques.

Garrus Mass Effect
Garrus, le sniper d’élite Turien, est un précieux allié.

Un jet de personnalité raté

Quarian Tali Mass Effect

Malgré un très bon travail d’écriture qui nous fera croiser différentes races d’aliens et un background soigné, j’ai un réel souci avec l’histoire de Mass Effect. Le scénario n’est pas mauvaise en lui-même, on sent juste qu’il n’est là que pour introduire l’univers et la trilogie tout en manquant singulièrement de punch, de moments forts ou marquants pour le joueur.

Et tout cela est amplifié par une mise en scène assez risible avec des modèles peu expressifs, disposant de répliques pas forcement très bien écrites ni très bien joués. Ce qui est encore plus vrai lors des scènes de romance, qui semblent tellement artificielle après avoir vécu celles de Mass Effect 2 et Mass Effect 3.

Le casting de Mass Effect, ou plutôt son utilisation, est  particulièrement décevante avec malheureusement beaucoup trop de personnages effacés. Tali pourrait facilement être repeinte en vert et placée dans un coin du Normandy pour décorer, et les problèmes de Garrus se cantonnent à une pauvre mission. A moins de passer beaucoup de temps à parler avec chacun de vos compagnons, vous n’aurez que peu d’interactions avec eux, ce qui est franchement dommageable. En tout cas c’était un plaisir de voir qu’Ashley et Kaiden, les deux humains de votre escouade, sont aussi insupportables dans le premier Mass Effect que dans les autres épisodes.

Liara Mass effect 2

En conclusion 

Mass Effect est un jeu qui a mal vieilli, pas seulement dans son gameplay mais aussi dans sa mise en scène. C’est un jeu difficile à conseiller même pour ceux voulant s’attaquer à la trilogie Mass Effect, notamment parce que Mass Effect 2 résume parfaitement les événements majeurs du jeu dans son comics interactif.

Quentin Verwaerde
Plop ;3
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2 commentaires sur “Test de Mass Effect [PS3]”

  1. Le problème est, je pense, que tu as traité ME1 comme un préquel de ME2&3, comme s’il était réellement sorti après.

    « des scènes de romance, qui semblent tellement artificielle après avoir vécu celles de Mass Effect 2 et Mass Effect 3. »

    Justement, ce qu’il faut ce dire, c’est que ME1 a bien été conçu et développé avant, avec les moyens de l’époque. Avec le recul c’est bien cela le seul défaut du titre, et tu le soulignes bien : la technique :)

    Perso je trouve que c’est ce qui fait son charme, même par son côté introductif aux autres épisodes. D’ailleurs, si on pousse ce raisonnement, j’irai même jusqu’à dire que le 2 ne fait que préparer le terrain au 3 et aurait pu être dispensable.

    Dommage que tu n’aies pas découvert par le début je pense et que tu aies été déçu. Je pense que ceux qui, comme moi, ont débuté par le 1 te diront aussi que c’est « une souffrance nécessaire », et généralement avec le sourire ^^

    Après , il y a de bonnes idées que tu as aussi nommé, je pense au système d’équipement/mods qui permettait une vraie personnalisation, même si les visuels étaient finalement limités :)

    1. C’est d’ailleurs l’un de mes grands regrets sur l’ancienne génération de consoles que de ne pas avoir su découvrir la série Mass Effect dans l’ordre de sortie des épisodes.

      Par contre je persiste à penser que l’écriture du titre aurait du être plus immersive et de meilleure qualité. Même si le titre est une bonne introduction à son univers, c’est assez fou de voir le bond qu’a pris la série en 3 ans, avec un second épisode beaucoup plus impliquant pour le joueur et surtout mieux rythmé.

      En tout cas je suis content que tu ai apprécié la lecture de mon test ;3

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