Sorti en 2019, Judgment a su imposer la vision des créateurs de Yakuza avec une histoire menée tambour battant par le personnage de Yagami, ex-avocat reconverti en détective privé. Il y a quelques mois, le titre a eu l’honneur de ressortir sur consoles nouvelle génération et l’aventure n’avait pas pris une ride. Mais ce n’était qu’une mise en bouche en attendant la nouvelle fournée de cette année : Lost Judgment. Que vaut cette nouvelle enquête ? Le titre fait-il honneur aux nouvelles machines ? Réponse tout de suite.
Lost Judgment : Yagami’s back
Retrouver Yagami fait quand même bigrement plaisir. L’histoire se déroule après celle du premier opus. On y retrouve donc toute la galerie de personnages qui fait le sel du jeu comme Kaito l’ex-yakuza associé de Yagami ou encore les avocats du cabinet Genda. Ils seront bien évidemment rejoints par toute une brochette de nouveaux venus dont je reparlerai plus tard. Le scénario démarre par la découverte par des pompiers d’un cadavre abandonné alors que Yagami est occupé sur une petite affaire concernant une jeune fille qui a contracté des dettes à cause de son copain. Elle cherche à savoir s’il est sincère ou si elle s’est fait piéger. Après cette enquête à Kamurocho, Yagami et Kaito sont invités à se rendre à Yokohama par un ancien allié qui a ouvert sa propre agence de détective. Ils sont sur un gros coup (prouver l’existence de harcèlement au lycée Seiryo) et ont besoin d’aide. Très rapidement on pourra ainsi naviguer entre les deux villes et apprécier un certain dépaysement (même si Yokohama est identique à celle parcourue dans Yakuza 7). Evidemment, de sombres histoires de meurtres vont venir se faufiler au milieu de toute cette histoire et il faudra que Yagami tire tout cela au clair.
On pourrait s’attendre à une simple redite mais en vérité Lost Judgment va bien plus loin que son prédécesseur. Le nombre de quêtes annexes est tout simplement faramineux. Parce que cette fois, Yagami va infiltrer le lycée en tant que consultant pour différents clubs (danse, robotique, boxe, esport…) et chacun va proposer un morceau plus ou moins gros de scénario agrémenté de mini-jeux. Si cette quête ne s’avère pas forcément essentielle pour l’histoire principale, elle est tellement bien implémentée (et permet de souffler entre deux passages sérieux) qu’on a envie de la compléter. La variété est au rendez-vous avec des mini-jeux comme la danse (jeu de rythme), le skatepark ou les combats de robots. Alors certes, on pourra pester que certains ne sont pas très funs (le combat de robot que je trouve horrible tant l’IA des alliés est à l’ouest) mais au moins il y a de l’idée. Autre ajout bien sympathique : le skateboard. Lors des déplacements en ville, sur la route, Yagami peut utiliser un skate. Franchement, en plus d’être fun, c’est pratique. Une excellente idée même s’il le range automatiquement dès qu’on frôle un trottoir.
Que serait un spin-off de Yakuza sans des combats de rue ? Je vous le demande. Une fois de plus, Lost Judgment reste fidèle à ses origines et propose un système de combat similaire à l’opus précédent et tout aussi nerveux. Yagami est vif et ses mouvements font moins « patauds » que ceux de Kiryu. Une nouvelle fois on a le choix entre plusieurs styles de combat (grue, tigre et serpent). J’ai une affection toute particulière pour celui du serpent qui permet un combat tout en esquive et en contre. Cela rend les joutes acrobatiques et stylisées. Comme toujours, la possibilité d’utiliser des armes standards (couteaux, battes…) ou improvisées (cône de circulation, pancarte…) ajoute un petit plus fun, surtout lors de l’utilisation des coups Ex qui sont impressionnants. SEGA semble avoir écouté un peu les avis des fans et on a affaire à beaucoup moins de combats aléatoires que dans les autres épisodes de la franchise ce qui n’est pas un mal pour le rythme de l’histoire.
On retrouve ici le même système d’expérience avec les PA à attribuer pour débloquer de nouvelles techniques ou compétences (actives ou passives). Il va sans dire que les plus intéressantes coûtent le plus cher et qu’il faudra faire des activités annexes pour espérer tout débloquer. C’est également le retour de l’application TownGo qui recense tous les « hauts faits » que vous pouvez (devez) réaliser (courir sur 10km, manger tous les plats de chaque restaurant…). Cela pousse à ne pas se concentrer que sur le scénario principal puisque cela permet de faire évoluer Yagami en engrangeant des PA. A noter également que SEGA a aussi pris la peine d’inclure dans le jeu une dizaine de jeux Master System complets (Alex Kidd, Fantasy Zone, Enduro Racer…). Un vrai plaisir pour les fans de la firme du hérisson bleu et les autres qui pourront ainsi (re)découvrir ces quelques classiques.
En sortant à la fois sur anciennes et nouvelles machines, Lost Judgment prenait le risque de ne pas proposer une technique à la hauteur. En fait, pour avoir testé uniquement la version Series X je dois le dire, on est quand même bien lotis. On a toujours l’éternel choix de privilégier la résolution (en 4K) ou la fluidité (60 images par seconde). Pour avoir testé les deux méthodes je dois avouer que ma préférence va tout de même à la résolution. Comme pour Ratchet et Clank Rift Apart, je trouve que le jeu est vraiment beaucoup plus agréable à regarder en 4k même à (seulement) 30FPS. Il faut dire que l’aspect cinématographique du titre aide beaucoup mieux (un peu comme pour Assassin’s Creed Valhalla par exemple) à se décider. Mais cela reste un avis personnel. Le mode fluidité sera sans doute privilégié par pas mal de joueur(euse)s. Graphiquement, le titre de SEGA en met plein la vue. La qualité des visages et leurs expressions notamment qui fait clairement honneur à cette génération. Il faut dire que le moteur maison de la firme est incroyable.
Outre l’aspect technique flamboyant, il est bon de noter aussi que l’ambiance sonore est particulièrement réussie. Entre les voix japonaises qui sonnent justes, les musiques d’ambiance adaptées à chaque situation et les bruitages parfaits il n’y a rien à dire ce côté-là. Même chose du côté de la durée de vie qui est titanesque vu le contenu de l’histoire (avec 13 chapitres tout de même) mais surtout celui du contenu annexe dont j’ai fait mention plus tôt (la quête générale du lycée est incroyablement longue). Entre le drône, les enquêtes et les autres dizaines d’activités il y a de quoi faire. On regrettera en fait seulement que le scénario mette un peu de temps à se lancer vraiment, le début du jeu étant plutôt classique et poussif malgré le bonheur de retrouver Yagami.
Conclusion
Plus beau, plus riche, plus complet et avec un scénario prenant (malgré un début un peu longuet), Lost Judgment réussi clairement son pari. S’il est difficile de faire une suite d’un spin-off, je crois vraiment que SEGA s’en sort avec les honneurs tant elle est réussie. Suivre de nouveau Yagami dans ses enquêtes est un véritable plaisir. Seul bémol, celles et ceux qui ont découvert la saga avec la version ressortie il y a quelques mois n’auront peut-être pas l’envie de se replonger tout de suite dedans. Mais à part ça je dois bien l’avouer, Lost Judgment fera sans aucun doute parti de mes jeux de l’année…
Graphismes: | |
Gameplay: | |
Bande-son: | |
Durée de vie: | |
Note finale: |
*Ce test a été réalisé sur Series X à partir d’une version physique gracieusement fournie par l’éditeur que nous remercions chaleureusement. *
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