[Cinéma] Kaamelott Premier Volet : une attente comblée ?

10 ans. 10 ans d’attente depuis la fin de la série sur petit écran de Kaamelott. Alexandre Astier a toujours prophétisé qu’il terminerait sa saga au cinéma et après toutes ces années d’attente sort enfin au cinéma Kaamelott Premier Volet. Vu son succès en salles depuis sa sortie il est clair que l’on aura droit à ses suites (une trilogie est prévue depuis le départ). Mais toutes ces années d’attente n’ont elles pas émoussées l’intérêt pour les fans ? Le film est-il à la hauteur des attentes ? Début de réponse tout de suite.

Passer d’une série télé à un film de cinéma n’est pas un exercice aisé même quand on s’appelle Alexandre Astier. Le format différent ne permet pas de développer des personnages de manière aussi poussée et il faut aller à l’essentiel dans le récit pour ne pas perdre le spectateur. C’est donc un exercice difficile puisqu’à mon sens ce qui fait le sel de Kaamelott, outre ses répliques inoubliables, c’est cette capacité d’Astier à donner vie et consistance à ses personnages. Et le pari est à moitié réussi pour moi. Si le personnage d’Arthur, au centre de l’histoire, à reçu un traitement agréable et travaillé, il n’en est pas de même pour le reste du casting. Si certains personnages s’en sortent plutôt bien (Guenièvre par exemple qui a droit à un joli traitement), la plupart sont clairement en retrait et ne donnent l’impression d’être présents que pour le clin d’œil (Elias de Kellewich, Bohort, Mevanwi ou encore Merlin). J’aurai également apprécié plus de consistance sur le personnage de Lancelot qui au final ne fait office que de méchant sans pour autant le développer. En fait, on sent que ce premier film est là pour redorer le blason d’Arthur un peu au détriment du reste (par manque de temps et de moyens). Les détracteurs d’Astier pourraient dire qu’il est si égocentrique qu’il a fait tourner son film autour de son personnage. Ce n’est pas faux. Mais je pense que pour ce premier volet il était important de voir évoluer Arthur. Le voir revenir des Enfers. Malgré cela je l’avoue le tout est amené de façon un peu abrupte. Il y a clairement un Arthur au début du film et à la fin mais on y arrive sans vraiment comprendre pourquoi et c’est vraiment dommage.

En fait je crois qu’à trop vouloir tout faire (acteur, réalisateur, monteur, scénariste, musicien…), Astier s’est perdu un peu et malgré tout son talent (l’OST est incroyable) il aurait bien pu se faire aider ou déléguer quelques taches à d’autres personnes ce qui aurait permis un résultat certes différent mais qui aurait pu être peut être meilleur.