Rares sont les suites de jeux à m’avoir plus marquées encore que le titre dont elles sont issues. Et pourtant il y a un soft qui m’a mis une claque absolument magistrale et qui même après toutes ces années est gravé dans ma mémoire. Et ce jeu c’est Metal Gear Solid 2 – Sons of Liberty. Explications.
Metal Gear Solid 2 : Le serpent et la foudre
La claque
Je pense que toutes les personnes qui comme moi ont découvert le jeu à sa sortie sont d’accord : Metal Gear Solid 2 est une claque graphique et technique. Sublimes, chiadés et bourrés de détails, les graphismes du jeu mettaient une déculottée à la concurrence sans préavis. Et le pire c’est qu’à cette époque on était en plein dans le truc du « Ouais mais la cinématique c’est plus joli, attend de voir le jeu en vrai ! » parce que la différence entre cut-scenes et ingame était clairement affichée. Rares étaient les titres pouvant se targuer d’avoir des cinématiques faites avec le moteur 3D du jeu. Mais Metal Gear Solid 2 était pourtant de ceux-là. J’avais terminé le premier opus sur PlayStation des années plus tôt et je suivais l’actualité du média en lisant Consoles+ et je savais donc qu’un nouveau volet de la saga devait débarquer. Mais Kojima, fidèle à lui-même, entretenait tout de même le mystère sur le titre, ne dévoilant les infos qu’au compte-goutte. Mais j’ai fait connaissance avec le jeu quand j’ai pu mettre la main sur la démo offerte aux joueurs ayant acheté Zone of the Enders. Et là c’était clairement une autre galaxie. Je peux vous le dire, la cinématique d’introduction dans laquelle Solid Snake s’infiltre sur un tanker par temps de forte pluie m’a laissé bouche bée. Je crois de mémoire n’avoir pas eu la mâchoire autant décrochée depuis la fois où j’avais découvert Final Fantasy VII et sa cinématique d’ouverture. Les détails, les animations, la pluie qui tombe, la mise en scène… C’est simple tout était magistral. Et quand je me suis rendu compte que tout était fait avec le moteur du jeu j’ai juste halluciné. Vraiment c’était incroyable.
Possibilités oufissimes
Et cette démo croyez-moi quand je vous dis que je l’ai poncée littéralement. Elle permettait en fait de découvrir le début du jeu et de comprendre les mécaniques de gameplay. Et si j’avais déjà trouvé que le premier volet faisait fort niveau interaction, là on passait clairement un cap puisque je crois que même aujourd’hui il reste une référence dans le domaine. Cela peut vous paraître bête mais vraiment c’est dans son souci du détail et de la finition que Metal Gear Solid 2 se démarquait. Des exemples ? J’en ai des tas. Tirer dans une vitre ne l’explosait pas directement en mille morceaux comme dans d’autres jeux, non. On voyait les impacts la fissurer et au bout de plusieurs tirs les fissures se rejoignaient et la vitre tombait en milliers de morceaux de verre. Autre exemple ? Les gardes possèdent des talkie-walkie pour communiquer entre eux et donner l’alerte. Si vous assommez un garde ou le tuez, il ne pourra pas répondre à ses collègues qui enverront une équipe pour voir ce qui se passe. De même, si vous tirer dans le talkie-walkie, le garde ne pourra pas donner l’alerte s’il vous voit puisqu’il sera cassé. Vous êtes un peu sadique ? Kojima a pensé à vous puisque vous pouvez tirer sur des membres d’un ennemi pour l’empêcher de s’en servir. Inutile de vous préciser qu’on tire moins facilement au fusil avec une main invalide. Ces derniers implorent d’ailleurs pitié si vous les laissez agoniser…
D’ailleurs, si le premier volet m’avait impressionné par la qualité de l’IA des ennemis (qui jetaient par exemple une grenade s’ils vous voyaient vous cacher dans un camion), elle a encore évolué ici. C’est simple, rares sont les jeux, même actuels, qui proposent des ennemis aussi intelligents et intégrés dans leur environnement. Snake peut s’enrhumer par exemple, et s’il éternue, même s’il est caché, si un garde l’entend, automatiquement il va essayer de comprendre d’où vient ce bruit. Quand je vous dis que le sens du détail définit MGS2 ! Une autre chose qui m’a frappé c’est par exemple le fait de pouvoir braquer les ennemis. En se faufilant dans leur dos et en braquant l’arme (la vue passe alors automatiquement en vue FPS) sur un garde alors Snake lui assène un « Freeze ! ». Ce dernier va alors lever les bras et attendre les instructions. Je n’avais encore jamais vu ça dans un jeu. Et d’ailleurs quand on cesse de le braquer ou qu’on regarde ailleurs le garde peut tenter quand même de vous tirer dessus. Pareil si on attend trop longtemps sans rien faire. La folie ! C’est cette foule de détails qui rendait en fait Metal Gear Solid 2 si dingue, et là je n’avais alors que la démo sous les yeux ! Inutile de vous dire à quel point j’ai attendu la sortie définitive…
Bonheur et désillusions
Précommandé, le titre de Kojima m’attendait patiemment chez mon revendeur (aujourd’hui malheureusement fermé) et j’étais allé le chercher à l’intercours de midi (j’étais au lycée à cette époque-là). Tout l’après-midi je ne pensais qu’à la boite dans mon sac et je serai bien incapable de vous dire quels cours j’avais ce jour-là tant mes pensées étaient toutes dirigées vers Solid Snake. Le retour jusqu’à la maison a été atrocement long mais je me souviens encore quand j’ai lancé la galette dans ma PlayStation 2. Je savais d’avance que j’allais passer une bonne soirée. Evidemment, la phase du tanker je la connaissais par cœur tant j’avais fait la démo mais quelle ne fut pas ma surprise lorsque le premier Boss du jeu vaincu Snake a laissé la place à un nouveau venu : Raiden. Et je pense que plus de 90% des joueurs à l’époque ont pris une tarte tant c’était inattendu. Kojima avait su garder le secret en ne dévoilant des images et des vidéos qu’avec Snake. Un joli coup de pub probablement impossible de nos jours avec les leaks et les réseaux sociaux. Mais je dois bien l’avouer, si Raiden avait un peu la classe et des mouvements bien plus vifs que Snake, je lui préférais ce dernier parce que je m’y étais attaché avec le premier opus (et les dizaines d’heures passées sur la démo du tanker). Exit aussi le petit bateau et bonjour le complexe géant.
Scénario torturé
Je dois vous faire une confession, je n’ai terminé Metal Gear Solid 2 qu’une seule fois. En fait, j’ai adoré le jeu, vraiment. J’ai même fini par apprécier Raiden, d’autant que Snake est tout de même présent pendant les phases de dialogue. Mais si la première moitié du jeu m’a happé, je trouve que la deuxième partie part dans un délire un peu spécial et j’ai eu du mal (en tout cas à l’époque) à adhérer. Réalité virtuelle, Patriotes… Beaucoup trop de choses pour mon cerveau à ce moment-là. Du coup même si le gameplay frisait la perfection, les trop nombreux dialogues parfois cryptiques m’ont un peu mis sur la touche. En toute franchise je pense refaire le jeu dans quelques temps pour voir si aujourd’hui j’arrive mieux à suivre les différentes ramifications du scénario. Toujours est-il que malgré tout, ce MGS2 était franchement épique. Les cinématiques et la qualité des doublages en anglais ont vraiment eu un impact sur moi. Clairement, vu la profondeur du scénario et la prestation des acteurs, j’avais souvent l’impression d’être devant un film. Et un bon. Par contre je crois vraiment que cet opus ne peut pas être fait sans avoir joué au premier avant, on passe vraiment à côté de tout ce qui en fait le sel.
Conclusion
Audacieux, Metal Gear Solid 2 l’est clairement. Il a aussi pour lui une technique époustouflante, un scénario profond et un souci du détail comme rarement un jeu en a eu avant (et même après) lui. Si le premier volet m’avait impressionné, je dois bien avouer qu’avec celui-ci, Kojima a montré toute sa maitrise du média. On aime ou pas son travail et le personnage mais force est de constater qu’il a du talent. Alors certes, le jeu ne s’adresse sans doute pas à tout le monde, la faute à un univers particulier et des dialogues très (trop ?) nombreux. Rares sont les jeux aussi bavards d’ailleurs. Mais la vérité c’est que si on adhère alors impossible de ne pas plonger dedans. Et à dire vrai, même si n’êtes pas attiré par l’univers, le scénario et autres, je vous conseille d’y jouer rien que pour vous rendre compte de la qualité de finition du gameplay. Un titre légendaire qui mérite clairement qu’on s’y attarde même en 2020. Je vous le dis, rares sont les jeux m’ayant mis une claque aussi forte que Metal Gear Solid 2. Jouez-y vous comprendrez, surtout qu’il est disponible sur PlayStation 3 et Xbox 360 (version rétrocompatible avec la One par ailleurs si jamais)…
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