Pourquoi l’artwork d’un album est (presque) aussi important que sa musique, partie I

Blues Pills self titled artwork
A l’heure où le vinyle redevient à la mode, et à l’heure où la plupart des artistes populaires (ou plutôt leurs équipes respectives) croient joli et intelligent de simplement montrer leur face ou leur cul sur la pochette de leur disque, il est devenu plus légitime que jamais de s’interroger sur en quoi la qualité de l’artwork (de la pochette au livret) est une part importante de chaque disque (et cassette), qu’il soit sous forme vinyle ou CD.
Je vais donc vous exposer, en quatre points, pourquoi chaque groupe devrait apporter une plus grande importance à la qualité de l’art accompagnant leur musique.

  1. Ça donne plus envie d’acheter le disque

Alors que le marché est en crise (aucun album de platine en 2013) et qu’il suffit de montrer ses fessiers sur youtube pour faire le buzz, il est important pour les groupes qui se respectent encore de motiver leurs fans à acheter leurs disques.
Quoi de plus classe qu’un magnifique vinyle dont la couverture reproduit un dessin, une peinture, ou une photo qui aura nécessité un véritable travail de la part de l’artiste ? C’est quand même beaucoup plus joli que le simple « Steal this album » qui ornait la pochette de l’album éponyme. Si cette malheureuse phrase s’expliquait par le contexte, il n’en reste qu’il annonçait une tendance, déjà présente, et qui allait s’accentuer.
Pour revenir à l’intérêt pécunier de produire une jolie pochette : elle attire l’oeil des critiques musicaux ET des consommateurs. Or, une partie de ces derniers lisent studieusement les écrits des premiers avant de se jeter sur un album dont ils ne connaitraient pas le créateur. Or, n’oublions pas qu’un disque orné d’un magnifique artwork a bien plus de chance d’intéresser un critique, qui reçoit des dizaines d’albums/single/EP/demo par semaine.
Si souvent, l’art présent dans la boite se limite à la jaquette et à quelques images dans un livret, il devient parfois prépondérant et réellement lié à l’œuvre musicale gravée sur le CD, à un tel point que le voir est indispensable pour comprendre la musique. Un exemple récent serait le dernier album de Behemoth, intitulé The Satanist, où chaque morceau a une peinture qui lui correspond. La compréhension complète du morceau est ainsi nécessairement accompagnée de la contemplation de ces œuvres.
Dans un autre genre, il est également possible d’évoquer une édition spéciale du dernier album de Perturbator, Dangerous Days, qui contenait un mini-comic nous comptant par images l’histoire qu’on peut trouver écrite dans la pochette du disque. Cette édition fut d’ailleurs, pour cette raison entres autres, quasiment instantanément sold-out, montrant l’importance de la beauté de l’artwork aux côtés de celle de la musique.

motorhead 1916 artwork

  1. Il donne une identité au groupe

Bien souvent, le genre musical d’un artiste peut être facilement deviné à l’allure de la jaquette de l’album. Un cadre sombre, sanglant/infernal/violent/etc. Évoque le Death Metal, alors qu’une jaquette assez épurée, de couleur claire et assez simple (dans ce qu’elle représente, pas dans sa démarche) évoquera un album pop/pop-rock.
Certaines pochettes peuvent ainsi attirer l’œil du consommateur selon ses goûts musicaux. Certaines sont ainsi restées dans la culture commune (Abbey Road des Beatles, Nevermind de Nirvana) en raison de leur caractère original, insolite ou carrément unique à l’époque de leur sortie.
De plus, certains groupes, ou les artistes qui travaillent pour eux, aiment garder une certaine constance dans leurs pochettes. Si certains introduisent une mascotte présente sur chacune des jaquettes (Motorhead, Iron Maiden etc.), d’autres préfèrent garder un style proche (Judas Priest), ou une thématique à chaque fois évoquée (Cannibal Corpse). Ces groupes sont ainsi immédiatement reconnaissables et ne sont pas perdus parmi l’énorme masse de disques, et donc tout autant de jaquettes, qui nous sont disponibles.
Au-delà de l’identité du groupe, l’artwork peut également montrer un changement de style du groupe. Si certains ne cantonnent à un seul style durant toute leur carrières, d’autres prennent le pari, parfois risqué, d’évoluer. Ulver est par exemple définitivement passé à l’électro après une « trilogie black metal« , au-delà du changement sonore, la différence radicale entres les deux genres composés par le groupe s’est remarqué par les jaquettes n’ayant plus rien à voir. Pour citer un groupe plus mainstream, on peut donner comme exemple Muse, qui avec The 2nd Law a choisi une voie plus electro/dubstep, l’artwork du disque l’a suivie.

cannibal corpse wallpaper

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1 commentaire sur “Pourquoi l’artwork d’un album est (presque) aussi important que sa musique, partie I”

  1. Bel article, même si certains éléments m’ont fait tiquer. Notamment sur Muse ( 3 morceaux sur une dizaine ayant une connotation electro, c’est pas énorme pour entrevoir une voie empruntée :p )

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