Le retour tant attendu de Valkyria Chronicles
Les récits de la guerre opposant la Fédération à l’Empire ne sont pas prêts de prendre fin. Après un article d’introduction pour donner un peu de contexte à cette sortie attendue par beaucoup, il est l’heure d’ouvrir le chapitre qui nous intéresse le plus. Voici donc le test de Valkyria Chronicles 4, dans sa version PlayStation 4, sur Band of Geeks.
Copie conforme de l’opus fondateur mais pas avare en nouveauté pour autant, le jeu reprend tout ce qui a fait le succès du premier opus, à commencer par son style graphique. Sur ce point, il fait toujours mouche, des années après. Le moteur maison Canvas est de nouveau à l’œuvre, et le crayonné assure la nostalgie des fans de la première heure. On retrouve la même palette de couleur qu’à l’époque, et les cinématiques adoptent une fois de plus deux styles distincts : les vignettes, qui mettent en scène de manière semi-statique les personnages dans des bulles de BD, et les cinématiques complètes, bien plus plaisantes à l’œil, entièrement animées.
Aucun doute, on est bien à la maison. Tellement même, que le plaisir de s’y retrouver est quelque peu gâché par la similitude un peu trop parfaite entre les deux titres. C’est là que le bât blesse !
D’abord, parce que l’évolution graphique est imperceptible depuis le débarquement de la licence il y a de cela 10 ans. Si je trouvais cela réussi en 2008 grâce à la direction artistique, la technique, elle, accuse le poids des années. On aurait apprécié un remaniement de fond permettant par exemple de profiter de conditions météorologiques un peu plus élaborées qu’une pluie ou un brouillard grossier, et plus d’effet de fumée et de particules dans l’air, histoire de donner un peu plus de consistance aux environnements. Allez tant qu’on y est, un peu de destruction d’environnement n’aurait pas fait d’ombre au tableau.
Ensuite, parce que l’ouïe subit le même traitement que la vue : l’intégralité des bruitages et une bonne partie des musiques ont été repris tel quel. D’un côté je suis ravis de les retrouver, ils sont restés enracinés dans ma mémoire pendant tout ses années, et les en extraire intacts est un vrai plaisir. Mais de l’autre, cela m’empêche d’y voir un nouveau titre. Je ne serai ni bourreau ni juge, et vous laisse maître de votre ressenti sur ce point.
Côté gameplay maintenant, les ajouts existent, sans pour autant être légion. Largement mis en avant depuis l’annonce du jeu et pendant les premières missions (celle de la démo), l’introduction d’une nouvelle classe ouvre encore plus l’éventail des possibilités tactiques. Bienvenue aux grenadiers. Soldats peu mobiles, fragiles et lent au déplacement comme au déploiement, ils compensent tous ces défauts par une puissance de feu et une portée de tir inouïe : ils sont équipés d’un mortier mobile, permettant des tirs lobés sur une large zone, et couvrant une grande distance. Autant vous le dire tout de suite, certain combats perdus d’avance ne le seront plus grâce à cette seule classe. Beaucoup de missions du jeu les mettront largement en avant, en faisant de leur utilisation une véritable nécessité. Les ennemis profitant aussi de cette nouvelle unité, il est plus que jamais utile d’envoyer vos éclaireurs pour les débusquer rapidement, ou gare à vos troupes.
Autre ajout d’importance, le jeu vous offre la possibilité d’employer un VTT dès le chapitre 4. Véhicule blindé permettant de déplacer deux unités sans les exposer au tirs d’interception, il vous permettra de couvrir une grande distance sur le champs de bataille, et d’effectuer des percées éclaires, pour peu que vous ayez bien calculé votre coup. Couplé au grenadier dont je vous parlais plus haut et d’une autre unité pour l’escorter, les ravages dans le camps ennemi sont (presque) garantis.
Le jeu demeure le même dans sa construction. Il se découpe en chapitre d’un livre, que vous devez consulter vignette par vignette, page par page, afin d’en voir ou revoir les cinématique et en revivre les combats. A la fin de chaque bataille, et en fonction de votre score (basé principalement sur le nombre de tour qu’il vous aura fallu pour atteindre l’objectif de mission) vous écoperez d’un grade (de D à A) qui conditionnera en quantité l’expérience et des crédits que vous recevrez. Ces deux monnaies permettront de renforcer votre escadron de rangers de plusieurs manières. Premièrement, l’expérience reçue ira au bénéfice de vos troupes, dont vous pourrez augmenter le niveau, non pas nominativement, mais classe par classe, chaque unité de ladite classe bénéficiant donc de ces montées en niveau. Vous y gagnerez de nouveaux ordres à utiliser en combats, ou de nouveaux potentiels à éveiller sur le champs de bataille.
Les crédits serviront à développer l’armement, des fusil aux uniformes, en passant par le char et autre véhicule. Elle a beau rester simple et facile d’accès, cette personnalisation de l’escadron n’en demeure pas moins très plaisante, et permet de s’attacher toujours un peu plus à nos braves soldats. Il n’est donc pas rare de passer de longue minutes dans les menus à examiner la composition de notre détachement, en fonction des affinités ou des potentiels de chacun. Les affinités régiront le moral des soldats, préférant certaine recrues à d’autre quand il s’agit de se serrer les coudes. Les potentiels sont un jeu de bonus/malus qui s’activent sous certaines conditions, et modifient les caractéristiques d’un personnage temporairement.
Et tout ces soldats dont je vous parle forment donc l’Escadron E, mené par Claude -clodo- Wallace, pour participer à l’opération Croix du Nord. Cette opération, décrite comme celle qui mettra enfin un terme à la guerre, vise à pénétrer les dernières défense de l’ennemi, de front, afin de prendre sa capitale pour l’obliger à se rendre. Les choses n’iront pas forcément de la manière souhaitée, et le jeu en profitera pour aborder quelques thématiques sombres d’une manière toujours aussi légère. Les personnages ont le mérite d’avoir gagné un petit peu en épaisseur, et les dialogues sont parfois étonnant de vulgarité, en fonction du personnage concerné.
Après quelques heures passées en sa compagnie, ce nouveau Valkyria Chronicles a le mérite d’éveiller d’excellents souvenirs, qui datent déjà un peu, et de proposer quelques petits nouveautés bienvenues à un excellent matériau de base. En somme, le jeu s’avère une suite très solide, mais peut-être sortie 7 ou 8 ans trop tard.
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