Kingdom Hearts Dream Drop Distance, notre test… En attendant Kingdom Hearts 3!
Kingdom Hearts Dream Drop Distance est un jeu développé par Squareenix et sorti en 2012. L’histoire se déroule après celle de tous les autres épisodes (donc après RE :coded qui se passait lui-même avant le 2, lui –même se passant avant 358/2 days, lui –mê….Je suis lourd ? Ok, j’arrête.). Sora et Riku se sont retrouvés et forment un joli petit coupl… Une fine équipe dédiée à la lutte contre les forces obscures de l’univers. Dans cette optique, ils vont devoir passer un examen proposé par Maitre Yen Sid (vous savez, le vieux sorcier de Fantasia), où ils devront montrer leur aptitude à manier la keyblade. Le but de cet examen est de plonger dans le monde des rêves afin de réveiller les mondes endormis par les Ténèbres.
Pokemon Avale-Rêves, attrapez les tous!
Bon, maintenant que vous avez le synopsis, passons au premier point qui fâche : à cause de cette pirouette scénaristique destinée à ne pas trop faire avancer l’histoire avant Kingdom Hearts 3, Donald et Dingo se retrouvent hors-jeu pour cette aventure. Du coup, pour meubler ce manque, l’équipe de Nomura a trouvé judicieux de nous affubler d’horribles créatures dignes des plus mauvais Pokemon, des avale-rêves. Ces petits monstres, mignons à en vomir, vous aideront donc à combattre les méchants du jeu qui s’appellent… Bah, des Avale-rêves. Ah oui parce qu’en fait, c’est vraiment comme les Pokemon, il y a les versions sauvages qui vous attaqueront, et les gentilles qui vous aideront dans cette aventure. Mais j’y reviendrai plus tard. Bref, ces bestioles seront là pour vous épauler à tout va, et croyez moi (vu que je suis en train de refaire le Final Mix sur Playstation 3), ils ne sont pas si inutiles que ça contrairement à Dingo et Donald qui peinent à convaincre dans leur rôle de soutien.
Kingdom Hearts: un jeu qui tient la (Dream Drop) Distance
Passons au cœur du jeu, le gameplay. Dans les grandes lignes, celui-ci reprend quasiment de manière intégrale les mécaniques de l’opus Playstation Portable : la caméra se gère donc via les gâchettes (ah oui, vu que je joue sur une 3DS XL, pas de circle pad, donc pas de caméra au second stick…Bon, ceci dit, on s’en accommode très bien et au final c’est presque plus pratique comme ça.), les combos s’effectuent avec le bouton A, les sauts avec le bouton B, les commandes spéciales sont attribuées au bouton X avec la croix directionnelle pour les faire défiler et le bouton Y sert quant à lui aux parades et esquives.
La première nouveauté de Kingdom Hearts Dream Drop Distance vient d’une action contextuelle pouvant être déclenchée via ce même bouton Y. Appelée Fluidité, elle permet à Sora et Riku de voler à toute vitesse en rase-motte, auréolés d’une lumière rose digne des plus belles princesses. L’intérêt est d’accélérer les passages de marche bien trop lents sur les opus précédents, mais pas seulement : en combat, cette action permet aussi d’attraper les ennemis pour les envoyer valdinguer contre un mur, ou de s’envoyer soi-même contre un mur pour rebondir dessus et mieux surprendre les adversaires. Au début du jeu, on trouve ça assez confus mais une fois maîtrisé, c’est le pied total. J’espère d’ailleurs au passage que l’idée sera conservée dans Kingdom Hearts 3, parce que ce serait un sacré retour en arrière de l’enlever !
La deuxième nouveauté est une action contextuelle (encore !) qui s’appelle altération du réel. En gros, quand vous avez suffisamment cogné un vilain pas beau, une grosse flèche (rose, à nouveau… Décidément…) apparaît sur l’écran tactile. Il suffit alors de tracer un trait sur l’écran pour que nos héros « plongent » dans le sol : le temps se fige et un mini-jeu très rapide, changeant d’un monde à un autre, s’enclenche. Si vous le réussissez, une super attaque est lancée et c’est l’apocalypse sur le terrain de jeu, avec à la clé, la mort d’un ou plusieurs ennemis. Peu utile au début du jeu, ça devient très pratique à partir de la moitié, et fort jouissif dans les derniers mondes !
La baston, c’est bien, mais si on ne peut pas faire évoluer nos personnages, ça craint. Comme d’habitude, nos héros favoris prennent des niveaux à force d’engranger de l’expérience. Pour compléter ça, il y a bien évidemment les classiques compétences de terrains (celles utilisables en appuyant sur X) – sorts de soin, offensifs, attaques spéciales etc – que l’on peut organiser en plusieurs decks dans les options, ainsi que les compétences de soutien qui permettent de booster les statistiques de nos maîtres des clés. Et c’est là qu’intervient le deuxième point qui fâche : Square Enix a cru bon de faire passer le déblocage de ces compétences par l’évolution de nos petits animaux de compagnie. Les arbres de compétences sont donc liés à chacun d’entre eux, et il faut donc s’occuper de nos petites bêtes pour accumuler les points nécessaires à l’apprentissage d’un sort ou d’un soutien. C’est à ce moment-là qu’on se dit que Nintendogs n’aurait jamais dû exister : il faut donc faire des papouilles aux avale-rêves, les nourrir, jouer avec eux jusqu’à ce qu’on ait accès à ces p*$%£& de compétences !! Multipliez ce cauchemar par le nombre de bestioles à créer en fusionnant des items (soit à peu près 50…) et vous comprendrez le calvaire que c’est pour celui qui se donne pour but de finir le jeu a 100% (ce n’est pas mon cas…).
Pour finir sur la partie gameplay, et pour insister sur le côté torture masochiste de celui qui veut boucler le jeu, je vais parler du leveling et de la difficulté du titre. Soyons honnêtes, les niveaux recommandés avant de rentrer dans un monde sont complètement pétés. En gros, faire chaque monde en défouraillant tout ce qui bouge suffit à arriver aux deux derniers mondes, même si on a 10 niveaux de retard. Mais à partir de là, on en bave sérieusement. On se prend donc à vouloir farmer comme un goret sauf que…. C’est extrêmement long et fastidieux. Entre nos personnages principaux et les avale-rêves, c’est infernal. Heureusement, un niveau 60 de la part de notre héros est suffisant pour botter le cul de Sephiro… Du boss de fin du jeu.
Au passage, il existe deux mini jeux qui font office de quêtes annexes : le premier est une phase de transition à l’ouverture de chaque monde, qui remplace les horribles phases en gummiship des précédents opus. En clair, votre héros chute et cela sert de prétexte pour nous proposer une espèce de Shoot’em up ou le scoring est le maître mot. Assez sympathiques, ces phases demanderont quand même un minimum d’entraînement pour espérer décrocher les notes maximales. Le deuxième est un jeu de combat en arène pour les Avale-rêves. Le principe est simple pour ceux qui ont fait Chains of memories à l’époque, il suffit de battre ses adversaires avec un deck de cartes à gérer. Assez basique de prime abord, il se révèle bien plus profond qu’il n’y parait et permet d’y passer quelques heures fort agréables et changeant du matraquage d’Avale-rêves à grands coups de keyblade…. A condition bien sûr, d’avoir au préalable bien préparé ses propres animaux de compagnie.
Disney-moi un mickey
L’autre grosse partie concernant ce jeu est son univers. Côté Disney, on a droit à de la bonne grosse nouveauté, et ça fait plaisir. Fini, ce foutu Colisée. Fini, le monde d’Alice au Pays des Merveilles. Fini, Halloween fuckin’ Town !!! Place à de l’inédit et rien que de l’inédit : Notre Dame de Paris, Tron Legacy, les Mousquetaires, Fantasia (cette claque magistrale !!!! Surtout que pour ce dernier, les musiques sont des versions remaniées de celles du film original, ce qui renforce l’envie de le parcourir en long en large et en travers !)… Il y en a pour tous les goûts.
Du coup, en terme de guest stars, on peut voir du très beau monde, comme Quasimodo, Esmeralda et Frolo, Mickey, Donald, Dingo et les Rapetou en mode Alexandre Dumas ou encore Kevin Flyn/CLU (Jeff Bridges)et Quorra (Olivia Wild)dans leurs rôles respectifs sur The Grid. Les histoires sont bien amenées comme toujours, et proposent une relecture fort sympathique des originales. La déception sur les mondes vient surtout des mondes originaux de Kingdom Hearts, du coup. En effet, l’increvable Traverse Town est de retour et, même si elle a subi pas mal de rajouts et un joli lifting, je n’en peux personnellement plus d’entendre ce thème musical et de voir ce premier quartier. Le deuxième monde original n’est autre qu’Illusiopolis, que l’on a pu voir dans Kingdom Hearts 2 et dans 358/2 days et… C’est malheureusement tout pour les mondes originaux. Donc pas de nouveauté de ce côté-là.
Du côté des personnages et de l’histoire, je ne spoilerai pas mais là, c’est pareil : très peu de nouveaux intervenants, si ce n’est la bande à Neku de The World ends With You (ce qui apporte un bon vent de fraîcheur, surtout que ces personnages hauts en couleurs ont un style très éloignés des classiques protagonistes de Final Fantasy que l’on croise habituellement)… Mais ce petit point négatif – petit parce qu’en terme de personnages, l’univers de Kingdom Hearts est déjà extrêmement bien fourni – est compensé par un fan service bien rôdé faisant (ré)apparaître les protagonistes phares de la saga. Même si du coup, le scénario devient un véritable foutoir que même un grand fan comme moi peine à piger malgré les moult rappels disséminés régulièrement à grands renforts de flashbacks et de rapports (là où Birth By Sleep arrivait à captiver les nouveaux arrivants comme les vétérans), on pardonne cet écart de conduite tellement on est ravi de revoir tel ou tel personnage. Et puis quand même, ça laisse imaginer le meilleur pour le futur épisode à paraître sur Playstation 4 et Xbox One.
Evidemment, la bande à Nomura n’oublie pas les grands classiques, vous aurez droit au boss caché après avoir fini le jeu, ainsi qu’à une fin secrète. Plus facile à débloquer que les précédentes, je comprends pourquoi en la regardant : elle est tout simplement loin d’être à la hauteur des précédentes ( Deep Dive, bon sang! Les vrais savent!).
Bien entendu, je ne m’étendrai pas sur le côté technique du jeu qui comme d’habitude, fout une rouste à l’ensemble de la ludothèque de la machine sur laquelle il tourne. C’est beau, c’est fluide, ça aliase pas mal mais ça met quand même une grosse torgnole à tous les jeux en 3D du support (à quelques récentes exceptions près). Les musiques sont aussi de très bonne facture et méritent de se mettre un casque sur les oreilles pour mieux en profiter, mention spéciale au thème d’introduction qui n’est autre que la chanson d’Utada Hikaru de Kingdom Hearts premier du nom remis repris de manière magistrale en mode orchestral par Yoko Shimomura.
Mon avis:
Pour conclure, jeunes apprentis porteurs de keyblade, je ne saurais que vous conseiller de jouer à ce Kingdom Hearts Dream Drop Distance si vous êtes un fan de la série. Le jeu est suffisamment prenant et long pour vous combler, et malgré cette sensation désagréable d’avoir un gameplay aux petits oignons contrebalancé par une évolution bancale, on passe un très bon moment. On se fait à ces petites bestioles qui nous accompagnent, aussi laides soient elles, et certaines finissent par être tellement efficaces en combat qu’on a presque un petit pincement au cœur au moment de les quitter. En outre, pour peu que vous appréciez l’univers Disney, vous retomberez en enfance à coup sûr à un moment ou un autre ( et au pire, la plastique d’Olivia Wilde finira de vous convaincre que Disney, c’est bien !).
Pour les moins habitués, je reste un peu plus réservé. Certes, le jeu est bon, l’élevage de créatures vous accrochera peut être plus que moi, mais le scénario est tellement WTF et complexe qu’il risque de vous dégoûter plus qu’autre chose. Reste que c’est une expérience qui n’a pas ou peu d’équivalent sur cette machine, le mélange BTA-RPG étant encore peu représenté.
7/10 (avec un petit coup de cœur, tout de même !)
Allez, pour vous faire rêver, je vous laisse avec la cinématique d’introduction et sa sublime chanson faite par Yoko Shimomura:
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Très bon test, même si maintenant tu vas encore plus passer pour un Nomura-sexuel.
Merci :3 Oh mais tout le monde le sait déjà… Rien qu’avec mon résumé du TGS qui ne parle quasiment QUE de Final fantasy XV, on s’en doutait !
Je trouve que ton test est en effet très sympa à lire. Faut VRAIMENT que je me le fasse celui-là à l’occasion. :nerd
Merci :3 N’hésite pas à le faire, il n’est pas très long de toute façon.
C’est vrai que l’article sur le Tokyo Game Show laissait pas mal d’indices, mais j’ai envie de dire que c’est ça qui donne envie de te lire aussi :3