Final Fantasy IV, ou le rererererereretour de Cecil
Ca y est! Après avoir acheté mon jeu il y a plus de deux ans, j’ai ENFIN fini ma partie de Final Fantasy IV. Réputées pour être parmis les meilleures de la saga de Square Enix, les aventures de Cecil et sa bande m’ont fait passer pas loin de 40h sur mes différents idevices. Voici mon verdict sur cette expérience, 20 ans après tout le monde, histoire de voir si les quelques rares joueurs n’ayant pas eu l’occasion d’y jouer peuvent se lancer dans l’achat de cette version iOS.
Final Fantasy IV, prise 256, action!
Comme vous le savez probablement tous, Final Fantasy IV est sorti à l’origine sur SuperNes au début des années 90. Il est l’un des épisodes les plus influents de la saga, voire même du monde du JRPG grâce à son scénario riche en rebondissement, l’introduction de l’Active Time Battle dans le système de combat et plein de petites choses qui en fait un titre adulé de tous (Autant vous dire que j’étais impatient d’y jouer en l’achetant sur l’App Store!). C’est aussi l’un des Final Fantasy ayant eu droit aux plus de rééditions/remakes de la série: entre la version originale sur la console de Nintendo, la version Playstation, la version Wonderswan color, la version GBA, la version Wii mais surtout les refontes sur Ds – en 3D – et sur Psp – en 2D-, on en a bouffé du Chevalier noir en quête de rédemption! La version iOS, arrivée dans les dernières, est un portage du remake Ds.
Mais ne grillons pas les étapes et parlons du scénario: Cecil, Chevalier Noir au royaume de Baron, part botter le derrière du vilain Golbez qui est responsable de toutes les exactions que notre gentil héros a commis. Epaulé par son fidèle ami Kaïn et la douce Rosa, il va tenter de se racheter une conduite auprès de tous ceux qu’il a pu blesser en suivant aveuglément les ordres de son roi, manipulé par l’infâme méchant du jeu. Bon… Autant le dire de suite: autant j’ai adoré les personnages de ce jeu, tant par leur design ( Cecil, Rydia, Kaïn ou encore Edge) que par leur psychologie (Kaïn est probablement l’un de mes personnages favoris, tous jeux vidéo confondus – même s’il aurait mérité d’être encore plus développé), autant j’ai trouvé le scénario assez bidon, avec des rebondissements aussi inutiles que prévisibles, en plus de totalement casser des moments qui auraient eu bien plus d’impact sans eux. Un exemple? Le sacrifice d’un personnage dans Final Fantasy IV, c’est régulier, et malheureusement jamais conclu par une mort: le protagoniste finit toujours par réapparaître. Je sais, c’est con, mais je trouve qu’une mort a plus d’impact quand elle est définitive et que c’est totalement ridicule de revenir à la vie comme un cheveu sur la soupe, que ce soit dans un jeu, un film ou un manga (Kakashi, si tu m’entends…). N’oublions pas le traditionnel « En fait, je suis méchant mais pas trop » de quelques uns des grands antagonistes de l’histoire et vous comprendrez que Final Fantasy IV contient tous les clichés moisis d’un mauvais shonen (Naruto, si tu m’entends…)…
Par chance, un jeu vidéo ne compte pas que sur un scénario pour faire vibrer les joueurs… (coucou Quantic Dream)
A l’ancienne
Comme dit plus haut, Final Fantasy IV est un jeu old school. Et même si je parle ici d’un portage du remake paru sur LA console portable casual par excellence, il y a une chose qui reste old school, c’est le gameplay. Et c’est plutôt positif à vrai dire! En effet, on retrouve tout ce qui fait le sel des Final Fantasy dans cet épisode: la jauge ATB, les commandes au tour par tour, les aptitudes propres à chaque personnage, les invocations qui claquent la gueule… Et surtout, surtout… Une difficulté ultra bien fichue qui vous fera suer à grosses gouttes à chaque bataille. Le jeu ne pousse pas à entrainer son équipe à outrance, la montée des personnages se fait naturellement et ça suffit amplement. Mais plus on avance dans le jeu, plus nos adversaires mettent une pression d’enfer, peu importe le niveau de notre équipe! Il n’est pas rare de se faire botter le cul par de simples sous fifres vers la fin du jeu, nous obligeant à basculer en mode défensif pour juste survivre. Et pourtant au bout de quelques minutes, on se retrouve instinctivement à prendre le rythme du combat, à trouver les failles de son adversaire et à finir par prendre le dessus. C’est jouissif, ça pousse à faire autre chose que marteler « Attaquer » pendant tout le combat (coucou Final Fantasy VII) et ça donne un sentiment de surpuissance quand on finit le combat! Bref, Final Fantasy IV possède une difficulté d’une rare maîtrise comme on n’en voit plus très souvent.
Côté technique, que dire… Bon, c’est de la Ds, graphiquement c’est mimi tout plein avec des personnages adaptés en SD, ça fait Playstation fatiguée niveau textures baveuses mais ça passe. Les développeurs ont même intégré des cinématiques avec les graphismes du jeu, doublées par des acteurs. Et c’est là que personnellement je n’accroche plus: le gros souci de tout ça, c’est que j’ai la triste sensation que les responsables de ce remake se sont contentés de transposer des scènes 2D en 3D sans penser à retravailler la mise en scène. Cela donne lieu à des scènes d’une rare mollesse, avec des acteurs (américains *sic*) pas du tout impliqués dans leurs rôles et ne faisant du coup que renforcer les défauts du scénario dont j’ai parlé plus haut. On retrouve aussi cette mollesse lors des combats, avec cette sensation que les personnages sont sous prozac lorsqu’ils lancent leurs attaques.
Heureusement, il reste la magnifique bande originale de Maitre Uematsu pour sauver le tout, même si je suis fort déçu que l’on n’ait pas droit à une version orchestrale pour l’occasion. Un petit mot sur la durée de vie de Final Fantasy IV qui m’a paru un peu faiblarde par rapport aux standards d’aujourd’hui dans le JRPG. En effet, il m’a fallu un peu moins de 40h pour en faire le tour, en ayant débloqué toutes les invocations et donc effectué la plupart des sous quêtes.
Et le portage dans tout ça…
Parlons maintenant de cette version iOS. Square Enix a pris l’habitude de porter tout son catalogue sur smartphones et tablettes, avec plus ou moins de succès. Pour tout avouer, je suis un grand amateur de jeux nomades, et jouer à Final Fantasy n’importe où n’importe quand, c’est un fantasme de gosse que j’ai depuis que je connais la saga. Vous vous doutez donc que j’ai quasiment l’intégralité des productions Square Enix sur iOS et que j’ai pu comparer leurs différentes productions. Eh bien contrairement à l’ignoble portage de Final Fantasy VII, pourtant plus récent, Final Fantasy IV est une pure tuerie, une adaptation dont tout développeur ferait bien de s’inspirer.
Tout transpire le bon boulot: le gameplay tout d’abord, avec un joystick virtuel très bien foutu, apparaissant et disparaissant instantanément si l’on pose ou enlève notre pouce de l’écran. De plus il est vraiment réactif en plus d’être précis. Les boutons sur l’écran sont au nombre de deux, l’un pour ouvrir la map (qui apparaît en transparence, très pratique pour se repérer tout en continuant d’avancer), l’autre pour ouvrir le menu. L’interface en combat n’est pas en reste, avec un menu tactile où il suffit de cliquer sur l’action à effectuer pour l’enclencher. Idem pour sélectionner une cible, il suffit de la pointer du doigt pour la sélectionner. Cela n’a l’air de rien dit comme ça, mais je vous assure que, quand habituellement on se retrouve avec un pad virtuel pour se balader dans des menus lors de combats où la rapidité est généralement la clé de la victoire, voir de petites améliorations de la sorte fait plaisir à mon petit cœur de gamer!
D’autres petits ajouts sont tout aussi plaisants, j’ai eu l’occasion de tester le jeu sur trois plateformes différentes: iPhone 4, iPhone 6 et iPad Air 2. Voir que le jeu s’adapte à la taille de l’écran, ça fait plaisir. En effet, l’iphone 6 étant en 16/9, le jeu s’étirera naturellement pour combler les bords. Une autre option, assez récente mais fort utile lorsque l’on a plusieurs iDevices, est la sauvegarde iCloud. Très pratique pour basculer de l’iPhone à l’iPad et vice versa, elle fonctionne manuellement et est instantanée (contrairement à celle de Final Fantasy Record Keeper qui est automatique et instantanée aussi) et fonctionne bien. Enfin, le dernier ajout est la prise en charge du GameCenter, proposant donc une multitude de succès à débloquer, toujours plaisant pour rallonger la durée de vie (l’un d’eux consistant à finir le jeu deux fois, cela pousse à refaire une partie en new game +).
A noter comme petit bémol que sur iPhone 4, le jeu souffre de petites chutes de framerate occasionnelles. Rien de bien méchant, le jeu reste tout à fait jouable, mais c’est toujours emmerdant, surtout quand on voit ce que peut enquiller la bête niveau graphisme à côté de ça.
En Conclusion de mon test de Final Fantasy IV sur iOS
Pour être honnête, lorsque j’avais envisagé d’écrire mon test de Final Fantasy IV, je n’avais pas encore fini le jeu. Il me restait un peu moins d’une dizaine d’heures à effectuer, et j’avais prévu de le défoncer à cause de son scénario trop overhypé à mes yeux et de la mise en scène ratée à cause d’une 3D qui rend le tout assez mou. Mais entretemps, j’ai fini le jeu. J’ai vu cette maitrise de la difficulté par les développeurs, sublimant le gameplay par la même occasion, et je me suis surtout souvenu de tous ces efforts effectués sur ce portage. Je me suis véritablement amusé, contrairement à énormément de JRPG que j’ai fini uniquement parce que l’histoire était accrocheuse. Et rien que pour cela, je trouve que l’équipe en charge de ce Final Fantasy IV – que ce soit l’original sur Ds ou ce portage iOS – mérite le respect. Il est de plus en plus rare de voir des jeux qui ne tiennent la route que par leur gameplay, surtout dans le monde du jeu de rôle, je pense que Final Fantasy IV rentre dans cette catégorie.
Graphismes: | |
Gameplay: | |
Bande-son: | |
Durée de vie: | |
Note finale: |
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