Tout féru de JRPG le sait, les grosses sagas type Final Fantasy ou Dragon Quest ne sont pas les seules valables. Souvent, de plus petites productions se démarquent assez pour s’imposer dans un univers où les ténors du genre sont indétrônables. J’avais beaucoup entendu parler de Radiant Historia lors de sa sortie sur Nintendo DS il y a de cela des années. N’ayant jamais pu y jouer j’ai accueilli ce remake 3DS renommé Radiant Historia – Perfect Chronology avec joie. L’attente en valait-elle la peine ?
Radiant Historia – Perfect Chronology : Inscrit dans le temps ?
Une histoire à écrire
Lorsqu’on lance le jeu, on se rend compte que Radiant Historia – Perfect Chronology possède un univers travaillé et relativement adulte. On incarne ainsi un agent du SI (pour Special Intelligence soit les services secrets), Stocke, qui doit effectuer une mission donnée par son supérieur, Heiss. Ce dernier lui indique qu’il ne sera pas seul mais accompagné de deux acolytes pour le soutenir sur le terrain car cette mission est beaucoup plus dangereuse que les autres. Avant de partir, Heiss donne à Stocke un étrange recueil nommé White Chronicle et on se demande à quoi ce dernier peut servir mais Heiss laisse supposer qu’il ne s’agit que d’un simple porte-bonheur. Stocke rencontre ensuite ses nouveaux associés : la jolie et téméraire Raynie et le plus posé et jovial Marco. Toute cette jolie troupe travaille pour le pays d’Alistel qui est opposé depuis longtemps au royaume de Granorg. Tous sont situés sur le continent de Vainqueur et cherchent à dominer le plus grand territoire possible. Juste avant de partir en mission, Stocke a une vision : Raynie et Marco allongés sur le sol, sans vie. Simple intuition ou véritable prémonition ? Une chose est sûre il n’est pas rassuré. Et effectivement, au terme de la mission suite à un choix désastreux de sa part, ses deux compagnons perdent la vie. Lui-même est confronté à un adversaire bien trop puissant pour lui, se retrouve blessé et perd connaissance en tombant dans une chute d’eau. Il se réveille alors plus tard face à deux personnages étranges qui lui expliquent que le White Chronicle qui est en sa possession a le pouvoir de changer les évènements passés. Il lui faut donc repartir juste avant son choix qui l’a conduit à sa perte afin de changer le futur et sauver ses deux alliés. Et ce ne sera que le premier de très nombreux sauts dans le temps…
Retour vers le passé
Cette idée géniale qui vous vous en doutez est au centre du gameplay est très bien exploitée et utilisée. En effet, à chaque point de sauvegarde, outre la possibilité logique de conserver votre partie, vous avez accès au White Chronicle. Le menu de ce dernier se constitue d’une frise chronologique (mais si vous savez comme celle que vous faisiez à l’école primaire pour expliquer l’histoire de l’humanité) avec les points clés du scénario et les différents embranchements. En fait il y a un moment de l’histoire où votre choix va engendrer timeline distinctes avec chacune sa propre histoire. Mais là où c’est intéressant et bien fichu c’est que Stocke conserve ce qu’il apprend dans les deux histoires. Ainsi par exemple, à un moment vous serez bloqués dans une histoire car vous n’aurez pas acquis la capacité de faire exploser des tonneaux. En explorant l’autre timeline vous débloquerez cette capacité et vous pourrez ainsi continuer l’histoire. Cette idée sera régulièrement mise en avant pour vous obliger à explorer les deux histoires. De même il existe de nombreux éléments annexes qui apparaitront également sur la frise chronologique afin de vous permettre de remplir plus facilement ces objectifs. Stocke conserve également les niveaux et les pouvoirs acquis même en retournant dans le passé. Cela permet de se balader plus facilement dans les anciens lieux. Le White Chronicle sera ainsi au centre du jeu et vous permettra de réparer vos erreurs. Si jamais vous faites un mauvais choix (délaisser votre poste pour aller aider un allié par exemple) alors vous aurez droit à une « fin » qui vous explique que le monde court à sa perte. Parce qu’outre vous aider à faire les bons choix, le White Chronicle doit être utilisé afin d’éviter la fin du monde. Un gros poids donc sur les épaules de ce pauvre Stocke qui semble être le seul à pouvoir utiliser le White Chronicle.
RPG à l’ancienne
Mais que serait un JRPG sans combats ? Je vous le demande. Là où Radiant Historia – Perfect Chronology se démarque de la concurrence c’est dans son système de combat et d’expérience. En fait, selon le mode de difficulté choisi au départ vous ne profiterez pas du jeu de la même façon. Les ennemis sont visibles sur la map et en les attaquant dans le dos avec votre épée vous pourrez prendre l’avantage dans le combat qui suit. Les ennemis peuvent vous surprendre et faire de même. Mais en choisissant par exemple le mode facile vous éliminerez instantanément la plupart des ennemis (sauf ceux des combats imposés évidemment) en leur mettant un coup d’épée. De même, si ces derniers vous foncent dessus ils sont étourdis et donc libre à vous d’engager le combat en leur rentrant dedans ou de les éliminer instantanément avec un coup d’épée. Cette feature permet surtout de pouvoir profiter de l’histoire un maximum parce que les ennemis tués de cette manière rapportent l’expérience et l’argent normalement. Idéal pour aller plus vite. Dans les modes de difficulté supérieurs par contre un combat est un combat ! D’ailleurs, ces phases de jeu sont très travaillées avec un système de cases (3×3) sur lesquelles se trouvent les adversaires. Vous pouvez les forcer à se déplacer sur une autre case (ou se trouve idéalement un autre adversaire) pour combiner vos attaques sur plusieurs d’entre eux. Ingénieux et tactique tout en étant très accessible puisqu’il s’agit de combats au tour par tour et que l’ordre s’affiche sur l’écran du bas de la 3DS. Certaines de vos attaques peuvent également toucher une zone donc à vous d’agir en conséquence mais si vous êtes un(e) habitué(e) du JRPG vous n’aurez aucun mal à remporter vos différents combats.
Technique 2DS
Si l’on peut se réjouir de la sortie du jeu sur 3DS on peut par contre déplorer l’absence totale de 3D stéréoscopique. Que le curseur soit activé ou non peu importe, aucun effet 3D n’apparaitra dans le jeu. Alors certes, le jeu étant en 2D on pourrait se dire qu’elle n’aurait aucun impact mais j’avais par exemple apprécié celle de Streets of Rage II sur la même machine qui rajoutait malgré tout un excellent effet de profondeur. Sorti de cette semi-déception, Radiant Historia – Perfect Chronology est très agréable à l’œil. Coloré, détaillé et avec de très belles animations, le titre possède un vrai charme. Mention spéciale aux dessins des personnages qui accompagnent chacune de leurs phrases de dialogue à la manière de Grandia II par exemple. Typés mangas comme souvent dans ce type de production, les personnages ne sont toutefois pas du tout stéréotypés et sont tous très travaillés. Les musiques sont également bien dans le ton avec des mélodies qui restent et qui savent se faire discrètes s’il le faut. Les voix anglaises ne sont pas les meilleures jamais entendues dans un jeu mais elles font le job. D’autant que le choix n’a pas été laissé pour sélectionner les voix japonaises ce qui est particulièrement dommage. Problème de place sur la cartouche ? Je ne pense pas puisque des titres comme Bravely Second en bénéficient. Le jeu possède également une très bonne durée de vie, surtout si vous souhaitez faire le jeu à 100% car les quêtes annexes nécessitant des aller-retour dans le temps sont plutôt nombreuses au final. Le seul vrai regret c’est que le jeu n’est disponible qu’en anglais. Avec un scénario aussi travaillé, les anglophobes risquent d’avoir du mal à en apprécier toutes les nuances. Dommage pour une réédition sur une console aussi populaire.
Conclusion
Radiant Historia – Perfect Chronology vaut-il le coup ? Très clairement oui. Plutôt joli, travaillé et surtout avec un scénario très prenant du fait de ses deux timeline il fait figure de référence sur 3DS. Alors certes, l’absence de traduction française peut rebuter certains joueurs mais en général, si les JRPG sont votre tasse de thé alors vous devriez passer quelques dizaines d’heures extrêmement agréables en compagnie de Stocke et ses compagnons. Surtout que la 3DS n’est pas la console réputée pour accueillir le plus de JRPG. Rien que pour son concept de voyage dans le temps très bien exploité, ce Radiant Historia – Perfect Chronology doit figurer dans votre ludothèque.
Graphismes: | |
Gameplay: | |
Bande-son: | |
Durée de vie: | |
Note finale: |
N.B : Ceux qui connaissent déjà la version DS du titre peuvent sélectionner au début de leur partie une troisième timeline qui fait apparaitre un nouveau personnage qui rajoute des scènes d’histoire et des missions pour Stocke.
*Ce test a pu être réalisé grâce à une version physique du jeu envoyée par Koch Media que nous remercions chaleureusement pour leur confiance et leur générosité.
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