Incarner un Cavalier de l’Apocalypse est une idée géniale pour un jeu vidéo et THQ ne s’y était pas trompé à la sortie du premier Darksiders puisque ce dernier, inspiré des mécaniques d’un Zelda, a su rencontrer un certain succès en nous faisant incarner Guerre. Sa suite, sortie également sur la génération précédente de consoles, a su se renouveler avec cette fois-ci Mort aux commandes. Mais suite à la fermeture de THQ il semblait que jamais on ne verrait la fin de cette saga. C’était sans compter sur THQ Nordic qui nous propose désormais Darksiders III dans lequel Fury (Famine) a la vedette. Franche réussite ou titre apocalyptique ?
Darksiders III : Cavalier sans monture ?
Scénario de fin du monde
Ainsi donc, après les scénarios de Guerre et Mort, nous faisons la connaissance de Fury qui est appelée par le Conseil Ardent. Alors qu’elle (oui Fury est la seule femme parmi les Cavaliers) se rend à la réunion elle y croise Guerre enchaîné qui la met en garde. Mais le Conseil Ardent a une mission à lui confier. Elle doit se mettre à la recherche des Sept Péchés Capitaux et les ramener au Conseil. Pour cela elle pourra compter sur son fouet légendaire et sur le soutien inattendu du Seigneur des Abysses qui lui conférera des pouvoirs uniques (mais j’y reviendrai). Les Péchés Capitaux ne sont pas de simples sbires comme vous pouvez vous en douter et chacun tentera à sa manière de tuer Fury sans le moindre remord. Une Guetteuse accompagnera Fury dans sa quête et sera les yeux du Conseil Ardent. Autant vous le dire, Fury ne la porte pas vraiment dans son cœur mais la promesse du Conseil de la placer à la tête des Cavaliers si elle réussit sa tâche la motive. Mais si l’histoire est plutôt intéressante elle reste malgré tout un peu trop diluée à mon goût. Et ce n’est pas là le seul défaut du jeu…
Technique apocalyptique
Qu’on soit clairs, Darksiders III propose toujours une direction artistique travaillée et agréable. Par contre, l’aspect purement technique du jeu n’est pas une franche réussite. En effet, les textures apparaissent parfois très tardivement et le titre n’est pas franchement superbe. On sent le développement chaotique probablement initié sur la génération précédente. Malgré tout certains effets de lumière sont très jolis et l’ensemble du jeu n’est pas immonde non plus, simplement on a plus l’impression d’être devant un titre sorti avec le line-up de la Xbox One que d’un titre sorti 5 ans après son lancement. Cela n’empêche nullement de l’apprécier à sa juste valeur mais je trouve cela vraiment dommage, d’autant que la direction artistique est vraiment intéressante et le sauve d’une tragique noyade technique. On peut également déplorer l’optimisation limite puisque tenter de proposer un monde ouvert sans chargement autres que celui du lancement de la partie ou lorsqu’on utilise la téléportation a beau être une excellente idée en soi, le résultat n’est pas fameux. Darksiders III étant découpé en différentes zones, on assiste régulièrement à des « freezes de chargement » avec une image qui se fige et un icone en bas à droite de l’écran nous prévenant que le jeu charge la zone. Légèrement frustrant puisque cela casse encore plus le rythme qu’un « vrai » écran de chargement. Au rayon des bonnes nouvelles, mention spéciale aux musiques et bruitages qui sont vraiment au niveau. L’impossibilité de sélectionner des doublages autres que Français est un peu curieux mais comme ces derniers sont plutôt réussis cela n’est guère dommageable.
Gameplay en demi-teinte
Si Darksiders III ne se distingue pas par sa technique, il est tout de même intéressant de voir que le gameplay a été plus travaillé. Bien évidemment on n’échappe pas aux différentes tares du genre avec la caméra parfois aux fraises en plein combat notamment dans les lieux clos, ainsi que des ennemis qui attaquent hors de notre champ de vision mais passé ces quelques soucis on se rend compte que diriger Fury est vraiment agréable. Plus agile que le puissant Guerre et avec une sensation de puissance plus présente que chez Mort, la Cavalier est un très bon compromis entre les deux. D’autant que son fouet est très agréable à utiliser et propose une bonne allonge. Assez rapidement Fury débloquera de nouvelles compétences associées à un élément (feu, foudre, glace et puissance). Chaque pouvoir s’accompagne d’une arme attitrée et de nouvelles possibilités de gameplay. Par exemple le pouvoir du feu permettra à Fury d’utiliser des sortes de nunchaku et de pouvoir sauter plus haut en se propulsant grâce à la puissance des flammes. De même, elle sera insensible à la lave. Pratique. Il est intéressant de voir à quel point les armes différentes permettent de varier un peu les combats. De plus, les possibilités de gameplay d’exploration décuplées grâce aux différentes capacités débloquées poussent le joueur à revenir en arrière tenter de débloquer des zones secrètes. On passe d’un pouvoir à l’autre en un instant par une simple combinaison de touches puisque chaque élément est associé à un bouton. Il faudra d’ailleurs parfois jongler assez vite entre deux pour résoudre certaines énigmes.
On notera également la possibilité d’encastrer des artefacts dans les différentes armes afin de débloquer des compétences actives ou passives. Et grâce au personnage d’Ulthane, bien connu des amateurs de la saga, on peut augmenter la puissance de ses armes et de ses artefacts. Il faut pour cela cumuler des matériaux récoltés sur certains ennemis ou dissimulés dans le décor. Quant à Fury elle peut également augmenter de niveau. Chaque niveau atteint permet d’utiliser un point d’attribut pour augmenter la vie, la force ou la magie. Simple et efficace. Mais pour cela il vous faudra l’aide de Vulgrim, un démon marchand qui vous aidera à différents endroits en proposant des objets à la vente mais également en convertissant les âmes que vous aurez amassé en tuant des ennemis en expérience. Et bien évidemment, pour les vaincre vous aurez toujours à votre disposition la jauge de Courroux qui déclenche des attaques surpuissantes mais surtout la jauge de Chaos qui vous transforme en sorte d’entité énorme et incroyablement puissante qui détruit tout sur son passage. Pour faire monter ces jauges il faut cumuler des âmes spécifiques ou utiliser certains objets.
Une aventure (pas si) épique
Qu’on soit clairs, l’aventure en elle-même est vraiment agréable, d’autant que le caractère affirmé de Fury rend les dialogues inspirés mais le rythme est vraiment trop hâché. C’est dommage car l’histoire se suit avec plaisir et on se plait à essayer de deviner l’apparence du prochain Péché qu’on va combattre. Ils ne sont pas tous égaux devant la qualité de leur design mais dans l’ensemble ils sont tous plutôt travaillés. Le vrai point noir du jeu à mon sens n’est pas tant dans sa technique bancale ou dans son scénario avec un rythme en dents de scie mais bel et bien dans l’absence de monture. Incarner un Cavalier de l’Apocalypse sans cheval est tout de même plutôt dérangeant. Alors certes, par rapport aux deux premiers volets, le jeu facilite les déplacements instantanés et il y a peu d’endroits où on pourrait vraiment profiter d’une balade à cheval mais malgré tout cela fait un manque. Autre véritable souci : la difficulté. Le jeu est dur. Et pourtant je joue dans le mode le plus accessible. Mais il s’avère que certains passages (coucou la Gourmandise !) apportent un pic de difficulté monstrueux d’un seul coup ! Et comme je ne suis pas connu pour ma patience je peux vous certifier que j’ai ragé à plusieurs reprises. Après cela vient peut être de moi qui devient mauvais, mais je n’arrive pas à me rappeler avoir autant galéré sur les opus précédents et pourtant j’ai platiné le premier Darksiders !
Conclusion
Vous avez sans doute l’impression avec cette critique que Darksiders III est un titre à éviter. Il n’en est rien. Malgré ses nombreux défauts, le jeu est vraiment prenant et je me suis éclaté comme un fou en compagnie de Fury. Si vous aimez la saga vous pouvez clairement vous laisser tenter. Je dirai que cet opus se situe entre le premier et le deuxième au niveau qualité. Je vous invite vraiment à y jouer si vous avez aimé les précédents et j’espère que cet opus aura assez de succès pour que le développeur puisse nous sortir un jour la fin de cette épopée.
Graphismes: | |
Gameplay: | |
Bande-son: | |
Durée de vie: | |
Note finale: |
*Cette critique a été réalisée grâce à un code de téléchargement Xbox One du jeu gracieusement fourni par Koch Media et Océane que nous remercions encore chaleureusement.
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Salut Romain, merci pour ce test, possédant le I et le II (mais pas encore faits), je vais donc attendre un peu pour le III. Toujours un plaisir de te lire ;)
Avec plaisir l’ami ! J’espère que mon test t’a aiguillé un peu. Le premier est vraiment génial tu peux y aller les yeux fermés. N’hésite pas à me faire un retour si jamais tu te lances dans l’aventure !
Et merci à toi de me lire !