Des démons, des ninjas et un samurai : bienvenue dans Nioh !
Attendu depuis presque dix ans, Nioh est aujoud’hui disponible en exclusivité sur PlayStation 4. Basé sur un des derniers scripts du réalisateur japonais Akira Kurosawa et développé par la talentueuse Team Ninja, le jeu que j’ai eu entre les mains se révèle être aussi fascinant qu’étrange, tant dans ses choix de gameplay que dans sa construction.
Un samurai à louer
Autant être franc : Nioh est un jeu plein de défauts allant de la petite bourde facilement réparable aux erreurs assez désagréables et il me semble difficile de rédiger une critique du jeu sans être relativement…critique envers le titre de la Team Ninja. Cependant malgré ses défauts, Nioh a pour lui des qualités absolument folles a commencer par un gameplay pas forcement parfait mais tout simplement excellent.
Nioh est un jeu complexe à prendre en main avec ses cinq armes différentes dans leurs philosophies, un système de positions et la pulsation du Ki qui obligent le joueur à constamment s’adapter, réfléchir et gérer son rythme et ses distances comme un danseur en pleine prestation.
Même si on perdu au début on prend vite ses marques et les joutes, nerveuses et sanglantes, font rapidement progresser dans l’art de massacrer bandits, mages onmyos et yokais en tout genre. Cependant le gameplay de Nioh n’est pas seulement complexe il est aussi incroyablement riche en proposant aux joueurs une tonne d’options, de possibilités et une courbe d’apprentissage assez folle. En plus de ses armes blanches, William peut compter sur la magie onmyo et l’art des ninja pour s’en sortir en combat et ainsi survivre.
Tout ces éléments offrent, en plus d’un système de combat très agréable à prendre en main, un sentiment de montée en puissance assez excellent. Plus on avance dans Nioh et plus William, le personnage principal et héros de l’aventure, devient un véritable démon inarrêtable.
Le jeu fait d’ailleurs de ce côté là un excellent travail de narration. On commence par avoir du mal à se défaire d’un groupe de bandits et rapidement ils deviennent presque insignifiants, comme des mouches. Les Onis subissent le même sort, ils commencent par être de véritables menaces pour votre survie et petit à petit posent de moins en moins de souci à William, pour finir en chair à saucisse façon Kyoto. Il en va de même pour les gros ennemis et même les boss, enfin certains boss, qui deviennent eux-aussi des ennemis réguliers moins imposants , moins effrayants que lors de leur première rencontre et se transforment même rapidement en simple obstacle à franchir.
Le Diable se cache dans les petits détails et parfois le loot !
Et puis il y a les points qui fâchent, à commencer par le système de loot du jeu beaucoup trop abusé à mon sens. Le souci c’est que Nioh propose juste trop de variantes, trop d’options dans son système d’équipement. Entre la qualité, de commun à divin, le niveau ou encore les différentes capacités, modifiables contre quelques sous chez le forgeron, d’une pièce d’armure ou d’une arme blanche il devient difficile de s’y retrouver.
On garde d’ailleurs rarement une pièce d’équipement plus d’un niveau ou deux dans Nioh, à moins de tomber sur la perle rare ! Mais surtout ce système de loot, hérité de jeux comme Diablo, se révèle particulièrement usant pour ses joueurs une fois que l’histoire est bouclée. Enfin plus usant que de devoir changer ses armes et armures à chaque point de sauvegarde en comparant religieusement les statistiques des différentes pièces lootées.
En fait au lieu de renouveler son intérêt avec un contenu véritablement différent, en proposant des missions inédites ou intéressantes, le mode New Game Plus vous oblige juste à farmer des pièces d’équipement ultimes avec des statistiques parfaites comme le pire des mineur d’or chinois de World of Warcraft pour espérer faire assez de dégâts aux ennemis et boss.
C’est d’ailleurs le même défaut qu’on retrouve dans des jeux comme Destiny ou Diablo III, qui abusent du système de loot et où les parties se résument à enchaîner les mêmes monstres en boucle pour espérer obtenir une nouvelle pièce d’équipement pour enchaîner d’autres monstres, en boucle, plus rapidement. Au final je suis assez déçu de voir la Team Ninja tomber dans ce travers.
« Raconte moi une histoire »
Cependant le plus gros handicap de Nioh reste sa narration et le traitement réservé à William, le personnage principal du jeu un peu malgré lui.
Le jeu part du principe que vous connaissez forcement l’histoire du Japon et plus particulièrement la période qui a suivi la disparition tragique d’Oda Nobunaga, une figure légendaire du folklore Nippon. Il est parfaitement possible de jouer à Nioh et d’apprécier le titre sans connaitre les jeux d’alliances politiques de cette époque et toutes les grandes batailles ayant eu lieu mais dans ce cas-là on perd quand même pas mal de références et on se contente de suivre une histoire pas forcement très passionnante et plutôt convenue.
Et c’est d’autant plus dommage de rater à ce point la narration globale du jeu quand celle faites dans les niveaux de Nioh est particulièrement intéressante, avec des dialogues de personnages non jouables à découvrir en fouillant leurs cadavres.
Mais le plus tragique dans tout ça reste tout de même le sort réservé à William. Même s’il s’agit du personnage principal de Nioh, il en est réduit au rôle de serviteur et surtout de marionnette pendant presque tout le déroulement de l’histoire. Qu’un personnage soit muet est une chose, c’est même parfois intéressant comme dans Dead Space, mais là c’est juste que William semble dénué de toute personnalité. Il parle à peine, pour débiter des lignes génériques au possible et n’
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C’est un souci qui va de pair avec les problèmes de narration de Nioh mais je suis peiné de voir qu’un personnage aussi riche historiquement, puisque William est en fait inspiré d’une figure historique japonaise, en soit réduit à un rôle de figurant dans son propre jeu.
En conclusion
Même si Nioh se rate sur quelques points, je pense que la Team Ninja a réalisé un excellent travail avec ce jeu en proposant notamment un gameplay tellement intéressant et profond qu’on a souvent du mal à lâcher la manette.
Au final Nioh possède un feeling très proche des beat them all comme Devil May Cry et surtout Ninja Gaiden, en proposant une approche inspiré très subtilement des jeux de From Software. D’ailleurs de ce côté-là, le fait de faire évoluer William dans des niveaux et non pas dans un monde ouvert ou un semblant d’univers relié et cohérent est une bénédiction. J’ai une affection sans limites pour Demon’s Souls et la construction de son univers et la formule de l’open world commence à m’ennuyer, surtout quand elle n’apporte rien aux jeux.
Si Koei Tecmo s’en donne les moyens, le second épisode des aventures de William a tous les atouts en main pour être une aventure hors norme et absolument inoubliable. En tout c’est tout le mal que je peux leur souhaiter, je me suis vraiment éclaté en jouant à Nioh et j’espère que la Team Ninja saura rebondir pour nous proposer un titre encore meilleur que son premier essai, déjà très bon et surtout très amusant.
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