Critique de Mario et Luigi – L’épopée Fraternelle [Switch]

Je ne vais pas faire durer le suspense : j’ai adoré Mario et Luigi : l’épopée fraternelle. Et pourtant, je ne pensais pas replonger avec autant de bonheur dans un RPG Mario. Peut-être parce que je craignais que la formule n’ait plus grand-chose à offrir (malgré les excellents épisodes Paper Mario, autre saga chère à mon cœur). Et pourtant, cette version Switch m’a rappelé pourquoi j’aimais tant cette série. C’est simple : j’ai retrouvé un Mario et Luigi en pleine forme, à la fois fidèle à l’esprit des premiers épisodes et modernisé juste ce qu’il faut pour sublimer l’ensemble. Et si je devais résumer l’expérience en un mot ? Fraternelle. Parce qu’ici, tout tourne autour du lien entre les deux frangins, dans une aventure aussi loufoque qu’émouvante.

Mario et Luigi : l’épopée fraternelle – Les frangins au sommet de leur forme

Une aventure haute en couleur… et en humour

Dès les premières minutes, L’épopée fraternelle donne le ton : dialogues absurdes, mises en scène cartoonesques, personnages secondaires plus barrés les uns que les autres… C’est du Mario et Luigi pur jus. Le duo moustachu n’a jamais été aussi complice, et leurs animations à elles seules valent le détour. Les regards échangés, les gestes de panique, les mimiques quand l’un rate une action… tout respire la tendresse et la rigolade. L’univers est une vraie friandise visuelle. Chaque royaume visité a sa propre identité graphique, ses musiques thématiques, ses personnages perchés. On sent que les développeurs se sont amusés, et cette joie est communicative. On rigole, on sourit, on se surprend à parler tout seul devant l’écran quand Bowser s’incruste à nouveau ou que Luigi fait une bourde monumentale. Et franchement, ce genre de sourire-là, il est rare aujourd’hui. Pourtant j’avais un peu peur puisque le studio à l’origine des premiers opus, Alphadream, a malheureusement fait faillite en 2019. C’est le studio Acquire (à qui ont doit tout de même des excellents jeux comme Tenchu, Way of the Samurai ou encore Octopath Traveler pour ne citer qu’eux) qui s’est occupé de ce nouvel opus, mais il a clairement su saisir l’essence de la saga et c’est vraiment le principal.

Les couleurs sont chatoyantes. On est bien dans un jeu Mario.

Un gameplay toujours aussi précis et dynamique

Ce qui fait la force de la série, au-delà de son humour, c’est son gameplay en béton armé. Les combats au tour par tour, ici, sont tout sauf statiques. Il faut enchaîner les timings, anticiper les attaques ennemies, apprendre les patterns, et surtout, collaborer entre frères. Chaque bouton correspond à un personnage, et la coordination est la clé. Le système d’attaques spéciales à deux — les fameuses attaques en duo ici appelées attaques frères — est un bonheur d’inventivité. On sent que tout a été pensé pour inciter à l’expérimentation, sans jamais punir le joueur. On peut rater un timing sans être frustré, car on a toujours envie de recommencer, de s’améliorer, de découvrir la prochaine animation délirante que les frangins nous réservent. Les phases d’exploration ne sont pas en reste. On switch entre Mario et Luigi pour activer des capacités uniques, résoudre des énigmes simples mais bien intégrées, et progresser dans des zones parfois plus labyrinthiques qu’il n’y paraît (parfois peut être trop). Il y a quelque chose de très fluide et organique dans cette progression, jamais de surcharge, juste du plaisir de jeu pur. Et les idées sont là pour tenter de varier les situations.

Les ennemis ont tous leurs propres aptitudes que vous pouvez esquiver ou contrer.

La Switch à l’honneur

Côté technique, cette version Switch fait les choses bien. Le bond visuel par rapport aux versions DS et 3DS est indéniable et le cel-shading utilisé rend honneur aux capacités de la machine. On n’a pas cherché à tout changer, mais à lisser, à rendre les couleurs plus vives, les animations plus fluides, et l’interface plus lisible. Les temps de chargement sont parfois un peu longs mais rien de dramatique, la prise en main est immédiate malgré quelques combats qui nécessitent un bon timing de la part du joueur. Et quel bonheur de pouvoir y jouer en mode portable sans sacrifier la lisibilité même si c’est parfois au détriment de la fluidité (le mode TV est bien plus agréable à jouer je trouve). Vraiment, les équipes d’Acquire ont fait un chouette boulot pour proposer une ambiance visuelle réussie. Je crois que le studio a su trouver sa marque de fabrique. Espérons que Nintendo leur laisse encore le champ libre pour un prochain épisode qui saura peut être gommer les quelques erreurs de jeunesse de celui-ci.

Les attaques frères sont stylées en plus de faire de gros dégâts !

Une histoire simple, mais pleine de cœur

Ne vous attendez pas à un scénario alambiqué. Ici, c’est la simplicité qui prime. Nos deux compères sont précipités dans le monde de Connexia et doivent aider Ampéria à raccorder les différentes îles entre elles. Mais derrière cette linéarité apparente, L’épopée fraternelle cache une véritable ode à la complicité. Celle entre Mario et Luigi bien sûr, mais aussi entre les personnages secondaires qui jalonnent l’aventure, chacun apportant une petite touche d’émotion ou de rire inattendu. Il y a même quelques passages plus touchants, où l’on sent poindre une mélancolie discrète. Notamment dans certaines scènes de flashbacks ou d’adieux temporaires. Rien de larmoyant, mais juste assez pour nous rappeler que derrière les pitreries, ces personnages ont aussi un cœur. Le thème de la connexion entre les cœurs est au centre du titre et est visible jusque dans les développements des personnages. Niveau ambiance sonore on est dans le haut du panier également. Les musiques sont excellentes. Joyeuses, bondissantes, parfois un peu décalées, mais toujours en accord parfait avec l’ambiance du moment. Les thèmes de combat sont entraînants, les musiques de village donnent envie de s’attarder, et certaines mélodies plus douces m’ont même surpris par leur finesse. C’est de la musique qui accompagne, qui souligne les émotions sans jamais les forcer. Une réussite totale puisqu’on se surprend souvent à les fredonner après avoir éteint la console.

Luigi a parfois des idées pour débloquer les situations.

Verdict : Une aventure pleine de cœur et de malice

Mario et Luigi – l’épopée fraternelle sur Switch est tout simplement un bonheur vidéoludique. Pas besoin d’en faire des caisses, le jeu ne cherche pas à révolutionner quoi que ce soit. Il veut juste nous faire passer un bon moment, nous faire rire, nous faire vibrer avec deux frères qui se complètent et se soutiennent. Et il y parvient avec brio. Si vous aimez les bons jeux, les belles histoires simples mais sincères, et que vous avez un faible pour les RPG au tour par tour bien rythmés, vous pouvez foncer les yeux fermés. Et si vous êtes déjà fan de la série… vous allez fondre. Comme moi.

Au final...

J'ai aimé
  • L’esprit de la saga toujours présent
  • Les attaques frères
  • Le scénario
  • La bande-son
  • Les combats de Boss
J'ai moins aimé
  • Des passages trop longs (notamment sur la fin)
  • Quelques combats un peu difficiles
  • Parfois trop de combats
Romain Boutté
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