I Have No Mouth, and I Must Scream : de la nouvelle au jeu-vidéo
Publié en 1967 et écrit par Harlan Ellison, I Have No Mouth, and I Must Scream est une nouvelle d’horreur dans un univers post-apocalyptique. L’une des originalités de cette nouvelle est qu’elle fût adaptée en jeu-vidéo par son auteur, Harlan Ellison donc, et que ce dernier s’est particulièrement impliqué dans le projet en écrivant notamment la partie originale du scénario du jeu et en doublant même le personnage principal de I Have No Mouth, and I Must Scream, le super-ordinateur démoniaque AM.
I Have No Mouth, and I Must Scream est donc une façon pour Ellison de réécrire sa nouvelle, de changer certains points et de proposer une nouvelle fin à un récit tragique et malsain. Malheureusement si Ellison est une personne particulièrement douée quand il s’agit de créer des dialogues saisissants, comme l’intro absolument fascinante de I Have No Mouth, and I Must Scream, on peut difficilement dire qu’il a su s’entourer de la bonne équipe pour réaliser un jeu-vidéo percutant.
L’histoire, qui consiste à suivre les péripéties des cinq derniers humains encore en vie et sous le joug d’un ordinateur super-puissant ayant rasé l’humanité avec ses petits circuits imprimés est franchement passionnante. Mais le souci de I Have No Mouth, and I Must Scream c’est sa réalisation absolument atroce, à mille lieux de ce qu’un joueur est en droit d’attendre d’un bon point n click.
Un point n click de qualité c’est avant tout un jeu avec des énigmes pensés pour s’intégrer de façon globale au jeu, à ses tableaux mais aussi à sa narration. C’est aussi un genre qui place le gameplay, mais aussi le gamedesign au centre de l’attention et où il faut donc faire particulièrement attention à tous les éléments présentés aux joueurs.
C’est d’ailleurs pour ces raisons que vingt ans après, Monkey Island 1 et 2 restent des classiques absolument intouchables : les énigmes des jeux peuvent parfois être tordues, mais elles savent vous faire chercher dans les différents tableaux du jeu, vous amuser et vous faire cogiter. Certains passages sont absolument cultes, comme les célèbres joutes d’insultes pirates, sans pour autant être des scènes narratives.
Et c’est précisément là où I Have No Mouth, and I Must Scream échoue : les phases de jeux sont laborieuses, mal gérées par les personnes responsables du développement du titre. Il n’y a aucune créativité, aucune inventivité, rien de bien intéressant ou même de marquant dans les passages où vous jouerez à I Have No Mouth, and I Must Scream. Les bons moments de ce jeu sont scriptés, réalisés et pensés par Ellison.
Pour vous donner un exemple précis, il m’aura fallu pas moins de quatre essais, avec sur les dernières tentatives une solution à respecter à la lettre, pour passer le scénario de Benny. Pas parce qu’il était particulièrement difficile, mais juste parce qu’il est possible, et même très facile d’arriver à une dead-end ou de faire littéralement bugger le jeu quand on réalise des actions cohérentes mais dans un ordre différent de celui voulu par les créateurs du jeu. J’ai joué des dizaines de fois à The Day of The Tentacle, en tentant à chaque partie de ramasser des objets différents le plus rapidement possible et ça sans jamais me bloquer, alors ça me fait un peu mal de voir une équipe de développeurs être incapable de réussir une feuille de route sur un pauvre chapitre de moins de vingt minutes.
Conclusion de ma critique de I Have No Mouth, and I Must Scream
On peut reconnaître à I Have No Mouth, and I Must Scream l’originalité de son scénario et la qualité de son écriture, mais c’est avant tout un jeu qui se retrouve gâchée par des énigmes sans grand intérêt ni sens.
Même pour quelques euros, je vous conseille plutôt de vous offrir Monkey Island I ou de découvrir Sam&Max : Hit the Road que de vous lancer dans une partie de I Have No Mouth, and I Must Scream.
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