Critique de Digimon World : Next Order [Playstation 4]

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La saga des Digimon World revient, avec Next Order sur Playstation 4.

L’année dernière, Bandai Namco nous offrait, à la surprise générale, une localisation pour Digimon Story : Cyber Sleuth, qui s’est révélé être une vraie petite merveille sur laquelle je passe encore de nombreuses heures actuellement.

Cette année, c’est dans un genre bien différent et avec une localisation dans la langue de Molière que nous retrouvons les petits monstres qui peuplent le monde digital. En effet, si Digimon Story : Cyber Sleuth mettait l’accent, comme son nom l’indique, sur son histoire, il en va autrement pour Digimon World : Next Order.

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Accompagné des deux monstres de son choix qui le suivront partout (et pour lesquels il devra se dévouer corps et âme s’il veut les voir évoluer), le héros est chargé de réunir tous les Digimons éparpillés dans le monde suite à une attaque de l’iconique Machinedramon. Voilà pour le pitch de départ. Chaque Digimon que vous récupérerez (après lui avoir rendu un petit service), se joindra au village dans lequel l’aventure commence. Chacun d’entre eux aura un rôle différent (marchand, producteur de ressource, etc) et vous permettra d’agrandir et d’améliorer ce lieu de vie.

Ce même Machinedramon sert également d’ennemi lorsque le jeu s’ouvre sur un combat tutoriel où WarGreymon et WereGarurumon s’unissent pour le terrasser, nous offrant au passage un aperçu du plus gros point faible du jeu : les affrontements. Mais j’y reviendrai.

J’y reviendrai plus tard car le coeur du jeu n’est pas là. En effet, ce nouvel opus s’inscrit dans la lignée des Digimon World, qui met l’accent et tout l’intérêt du titre dans la gestion complète de vos digi-monstres. Caractéristiques, poids, humeur, amitié, fatigue, faim, besoins naturels, autant de facteurs à gérer pour mener à bien votre quête du Digimon parfait. Le jeu s’articule autour de chaque journée, dictée elle même par le rythme biologique de vos Digimons et du programme que vous leur imposez pour les perfectionner.

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Ma partie de Digimon World, ça ressemble plutôt à ça.

Qu’on se comprenne bien, ce n’est pas en câlinant Agumon ou Gabumon que vous en ferez des champions. Non, il va falloir se montrer un poil plus persuasif, du genre à lever vos troupes à 5h du mat’ pour un décrassage des familles en gueulant que vous vous appelez Hartman, suivi d’un entraînement intensif dans la salle prévue à cet effet, et croyez-moi vous y passerez des heures.

En choisissant précisément quelle statistique augmenter, vous pouvez donc modeler vos Digimons comme vous le souhaitez. Après de bonnes séances d’entraînement ou un combat réussi, ils s’approcheront de vous et vous exprimeront leur contentement. C’est à cette occasion que vous augmenterez la qualité du lien qui vous unit, et que vous découvrirez l’une des nombreuses conditions requises pour la Digivolution vers le niveau suivant. Ce sont ces statistiques, acquises petit à petit, qui vous serviront de guides dans la salle d’entraînement, en fonction de la digivolution visée.

La salle d’entrainement, et un aperçu de l’interface « ambidextre »

Pour les néophytes complets, sachez qu’un Digimon possède plusieurs stades d’évolution (Bébé, Entrainement, Disciple, Champion, Ultime, Mega). A chacun de ces stades, un Digimon peut digivoluer en plusieurs Digimons, en fonction des statistiques qu’il possède. C’est ainsi que la salle d’entrainement vous aide à « viser » le Digimon voulu. Au début du jeu, vous risquez fort de vous y perdre… et de voir vos Digimons évoluer de manière imprévue. Ca s’arrangera avec le temps, et l’expérience.

On se lève. On mange. On s’entraine. On va aux toilettes. On s’entraine. On se repose un peu. On remange. On par en vadrouille. On combat. On rentre. On dort. Et on recommence !

Mais si on s’entraine, c’est pour faire quoi ? C’est pour parcourir le monde, bon dieu. Digimon « World », vous savez pas lire ? Peuplés de créatures souvent plus fortes que vous, le monde qui vous est offert vous invitera à récupérer quelques éléments naturels (matériaux, nourriture, etc) et à livrer combat. Et par « livrer combat », le jeu veut dire « y assister ». En effet, si gérer ses Digimons s’avère contraignant mais finalement très accrocheur, il en va autrement lors des batailles. Aucun de vos deux Digimons ne sera sous votre contrôle. Ici, vous gardez le point de vue du dresseur. Si la logique est là, rester dans la peau de l’humain que vous êtes s’avère bien frustrant, puisque vous n’intervenez qu’indirectement. Encourager vos Digimons au bon moment, leur demander d’effectuer une action ponctuellement si votre influence auprès d’eux s’avère suffisante seront vos seules possibilités.

La roue des compétences, qui permet de donner des ordres à son Digimon

Les déplacement des Digimons alliés comme ennemis seront gérés par l’IA, qui ne fait honnêtement pas des merveilles. Ce côté passif s’avère au final très dommageable, d’autant que le jeu se montre particulièrement cruel dans ses débuts. Il n’est pas rare de tomber sur un ennemi qui ne fera pas de quartier. Vos 3 jours d’entrainement n’auront servis à rien. Si la montée en puissance est bien de la partie, le déséquilibre entre l’impression d’avoir un système complètement ouvert, qui vous permet de booster vos Digimons sans aucune limite et des ennemis qui, malgré ces efforts vous balaient d’un simple revers de main, confère une sensation particulière, une épaisse nappe de brouillard que seules de longue heures passées à prendre en main le système d’entraînement parviendront à dissiper.

Techniquement, le jeu ne nous régale pas par des textures mémorables ou des effets soignés en ce qui concernes les attaques, mais le tout a le mérite d’être très propre et parfaitement fluide. L’interface, elle, ne se laisse pas apprivoiser dès les premières secondes. Chaque Digimon que vous possédez sera associé à la gauche et la droite, et il en va de même pour chaque fenêtre qui apparaitra. Même chose pendant les combats, les gâchettes gauche ou droite vous serviront à ouvrir la roue des capacités du Digimon choisi, afin de lui demander d’effectuer une action.

Mécanique brumeuse, interface grossière, rythme intransigeant et difficulté mal dosée sont autant de pierre à jeter sur ce nouveau Digimon. Mais à ces pierres, l’on répond par un type de jeu presque disparu qu’il est curieusement agréable de découvrir ou redécouvrir de nos jours, un attachement naif à nos monstres vraiment digitaux, et une envie de s’en occuper pour les voir grandir, un sourire bête affiché sur le visage.

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PS : J’ai bien conscience qu’écrire un test de Digimon le jour de la sortie de Zelda c’est pas exactement la recette du succès, il n’empêche que je remercie Bandai Namco pour nous avoir transmis le jeu, et je vous remercie, vous qui me lisez en ce jour tant attendu :)

Damien Chaffurin
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