Les jeux de baston tirés de mangas ont toujours existé avec plus ou moins de réussite. Je me souviens des très moyens opus de Dragon Ball sur Super Nintendo ou MegaDrive sur lesquels j’ai pourtant passé un nombre d’heures incroyables. Je ne peux pas ne pas mentionner l’excellente série Budokai sur PlayStation 2 car le 3ème opus m’a occupé pendant des centaines d’heures. Plus récemment ce sont les Naruto Ultimate Ninja Storm qui ont su me subjuguer par leurs qualités. Mais Dragon Ball FighterZ est arrivé début 2018 et a tout bouleversé…
Dragon Ball FighterZ : le combat animé
Plus beau tu meurs
Autant vous le dire tout de suite, j’ai été impressionné par la qualité des graphismes de Dragon Ball FighterZ. Comme tout le monde lors de son annonce à l’E3 2017, j’avais halluciné mais je gardais une certaine réserve. Il faut dire qu’on est habitués à voir des choses qui au final ne sont pas représentatives de la réalité qu’on a lorsqu’on insère la galette dans sa console. Mais là non, Arc System Work (à qui l’on doit Blazblue et Guilty Gear notamment) a fait un boulot incroyable. Pour la petite anecdote je ne pensais pas acheter le jeu mais j’avais fait un pari avec un ami et si je n’achetais aucun jeu pendant plusieurs mois, alors il m’en payait un. Son choix s’est porté sur Dragon Ball FighterZ. Et lorsque je l’ai lancé pour la première fois je suis resté estomaqué devant des graphismes non pas dignes de l’animé, mais nettement supérieurs ! Vous dire que le jeu est beau serait un euphémisme. En toute honnêteté je pense qu’il s’agit là de l’un des plus beaux jeux auquel j’ai pu jouer de toute ma vie. Et surtout, le respect de l’œuvre de Toriyama est indécent. On sent que les développeurs sont des vrais fans de Dragon Ball. Les dialogues entre les différents personnages, les animations, les coups spéciaux… Tout respire le travail d’orfèvre.
Un gameplay accessible
J’avais peur de ne pas arriver à faire ce que je voulais dans Dragon Ball FighterZ parce que j’ai des mauvais souvenirs de mes sessions de Guilty Gear qui était vraiment difficile à prendre en main. Je pensais donc (à tort) que le développeur allait utiliser un système de combat similaire et trop technique pour le commun des mortels qui ne peuvent pas passer 200 heures dans le mode training pour maitriser un seul personnage. Or, en vérité, le gameplay est très accessible. Les combats sont des 3vs3 classiques où l’on peut switcher de personnage facilement d’une simple touche. On s’amuse d’ailleurs immédiatement en sortant des Kaméhaméha et autres Final Flash en un tour de main. Les quarts de tour « à la Street » sont ainsi légion et les combos à réaliser avec trois touches seulement sont aisés. Fans de jeux techniques rassurez-vous, certains combos nécessitent un vrai entrainement pour arriver à être placés en combat réel. Le titre est en fait à la fois accessible aux néophytes tout en proposant un vrai challenge pour ceux qui en veulent. Une parfaite réussite, puisque même sans lancer le jeu pendant plusieurs mois, les réflexes reviennent instantanément et on s’amuse de nouveau directement ! Un vrai gage de qualité. Les coups spéciaux sortent immédiatement et le seul vrai reproche que j’ai à faire concerne le ki. En vérité il monte facilement avec les combos mais on peut aussi le faire monter en pressant et . L’inconvénient, c’est cette latence (voulue ?) d’une seconde entre le moment où on relâche les boutons et où notre personnage est de nouveau actif. Très pénalisant dans des combats ardus. Malgré cela on enchaîne les combats avec plaisir pendant un temps. J’avais personnellement bien joué au début où je l’ai eu je l’ai ensuite délaissé pendant plusieurs mois par la suite. L’ayant relancé il y a quelques jours pour jouer avec un ami j’ai vraiment été surpris de ne rien avoir oublié de la façon dont il se joue. Mais pour moi le principal défaut du gameplay est de ne pas pouvoir se transformer en combat ! Il y a fort à parier que ce choix a été fait pour étoffer un peu un roster disons… particulier.
Roster pas « Super »
Que serait un bon jeu de combat, surtout estampillé Dragon Ball sans un super roster ? Pas grand-chose me direz-vous et vous aurez raison. Et bien sachez que j’ai été vraiment déçu de celui de ce Dragon Ball FighterZ. Pourquoi ? Tout simplement parce que si la quantité ne fait pas tout, il reste malgré tout relativement faible « de base ». Car il y a (pour le moment) 8 personnages supplémentaires à débloquer … en DLC ! Et pas des moindres excusez du peu mais entre Baddack, Broly ou encore Cooler j’avoue ne pas comprendre qu’ils n’aient pas été inclus de base ! Pire encore, Goku et Végéta « normaux » (comprendre ceux des tomes 19 et 20 du manga) sont eux aussi dans le DLC ! Inconcevable pour moi. D’autant que si je comprends l’intérêt marketing de privilégier les personnages de Dragon Ball Super, ils sont à mes yeux beaucoup trop présents dans ce roster et je n’en suis pas vraiment fan. Alors certes, j’apprécie d’avoir un Beerus par exemple ou même un Goku aux cheveux bleus mais avec 32 personnages au compteur (en comptant les DLC) il reste dommage d’en avoir 8 dédiés à la nouvelle saga. Cela reste mon avis bien sûr mais c’est surtout qu’au final sur la totalité des personnages nous avons quand même 3 Végéta et 4 Goku ! Du coup j’aurai aimé avoir la possibilité de pouvoir me transformer en combat pour éviter ces doublons qui s’ils n’étaient pas dommageable dans un Budokai Tenkaichi 3 qui comptait plus de 120 personnages (pas tous très utiles soyons honnêtes) le sont davantage ici. D’autant qu’il y a des personnages emblématiques aux abonnés absents comme Bojack, C-13, Zabon ou encore Radditz par exemple. Pour ma part j’aimerai également voir arriver prochainement Goku petit, Kamé Sennin ou encore Tao Paï Paï qui sont pour moi vraiment des monuments du manga. Vous avez dit Season Pass Saison 2 ?
Une histoire bâclée
Arc System Works a décidé de ne pas tomber dans la redite en proposant un scénario totalement inédit et validé par Toriyama qui a même créé un nouveau personnage pour l’occasion : C-21. Mais si l’intention est louable le résultat est plutôt bancal. En effet, l’idée de base étant que nos héros (et leurs ennemis) ne peuvent plus utiliser leurs pouvoirs mais une âme artificielle (incarnée du coup par le joueur) qui peut passer de corps en corps leur permet de se battre normalement. Le problème de leur incapacité étant que le monde est attaqué par des clones d’eux et de leurs ennemis qui eux ne sont pas affectés par cette baisse de puissance. Si le concept n’est pas nul en soi avec même quelques cinématiques plutôt drôles ou bien faites, la succession de combats est vraiment lourde. Si vous vous rappelez de Dragon Ball Budokai 2 sur la défunte PlayStation 2 avec son plateau sur lequel vous dirigiez un pion pour combattre les autres et bien vous ne serez pas dépaysés. Je trouve personnellement ce système désagréable et peu avenant. Si la possibilité de faire grimper de niveau les différents personnages ainsi que de pouvoir constituer son équipe de trois avec les protagonistes sauvés des attaques de leurs clones est plutôt sympathique cela reste vraiment limité. Le niveau ne sert principalement qu’à augmenter la jauge de vie des personnages et c’est tout. L’histoire du jeu est divisée en 3 « sagas ». La première vous permettra de contrôler les héros comme Goku, Végéta ou encore Gohan. Dans la deuxième vous connaîtrez le point de vue des ennemis comme Cell ou encore Frieza. Et la dernière partie vous mettra aux commandes de C-21. En toute franchise je trouvais l’idée vraiment intéressante mais le tout est tellement redondant qu’au final on guette les rares cinématiques superbement animées tout en enchaînant les combats contre des clones de nos personnages préférés, sans grande conviction. Dommage, d’autant que celui de Dragon Ball Xenoverse 2 était lui très bon. Il aurait peut être mieux valu refaire un mode Histoire qui retraçait la saga du manga, même si tout le monde la connait par cœur.
Une jolie finition tout de même
On peut ainsi reprocher quelques petites choses à Dragon Ball FighterZ dont certaines ont depuis été corrigées comme l’impossibilité de jouer hors ligne. Croyez-moi, entre la surcharge des serveurs et le fait que je souhaitais simplement faire le mode Histoire au départ, cette fonction manquait atrocement. Mais un patch a rapidement corrigé le tir. Au rayon des autres déceptions on peut parler du hub qui déguise le menu principal mais n’est finalement pas très intéressant ou de la difficulté à comprendre comment organiser des combats en ligne entre amis (j’ai dû aller voir sur Internet !). De même, dans n’importe quel jeu de combat existant, les combats entre amis donnent accès au menu de sélection des personnages et on peut ainsi faire son choix entre chaque combat. Pas Dragon Ball FighterZ. Il faut ainsi créer ses équipes à l’avance et sélectionner celle qui sera active pour le combat suivant. Pas intuitif et très lourd. D’autant que si proposer la possibilité de faire des équipes favorites est une bonne idée, cette manière de faire m’a fortement déplu. Mais tout n’est pas noir, l’ambiance sonore est fantastique avec les bruitages et voix originales de l’animé ! On a même droit aux musiques officielles originales contre espèces sonnantes et trébuchantes mais l’idée est bonne tout de même. Malgré tout on sent que le jeu a été fait par des fans pour des pigeo… fans tant le titre respire le travail de qualité. Tout est dans le détail et là-dessus Arc System Works a fait un boulot monstrueux. Entre les animations, les répliques cultes et le rendu global du jeu qui fait honte à toutes les autres adaptations de mangas, tous supports confondus, on tient là un titre excellent. La durée de vie est similaire à tous les titres du genre et sa longévité tiendra surtout au fait de savoir si vous avez des amis avec qui y jouer (en ou hors ligne).
Conclusion
Si tout n’est pas parfait dans Dragon Ball FighterZ on tient là une des meilleures adaptations jamais sorties. Sublime, superbement animé, fun, accessible et technique le titre de Bandai Namco est une vraie réussite et un excellent cadeau pour les fans de la licence. Personnellement j’ai été subjugué par le travail abattu. Au rayon des points noirs, je mentionnerai ce roster trop « Super », les DLC qui sont une vraie plaie et bien sûr ce hub principal qui sent la mort et n’est pas pratique du tout (un menu reste un menu, même déguisé). Le jeu s’adresse bien évidemment avant tout aux fans de la saga de Toriyama qui prendront un pied pas possible à se constituer leur équipe de rêve et à enchaîner les combats entre amis. Pour les autres ou pour ceux qui comptent jouer uniquement seul, passez votre chemin, ce Dragon Ball FighterZ ne vous apportera que de la déception. On cherchera les 7 boules de cristal pour que le prochain opus (s’il y en a un) gomme tous ces quelques petits défauts et propose le jeu parfait avec un vrai mode Histoire par exemple…
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